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  • Mgr Dufour et les hadiths

    Le ramadan est l’occasion pour les évêques français de rivaliser de dhimmitude : c’est à qui publiera le message le plus islamophile, le plus lèche-babouche. Cette année la palme est remportée haut la main par Mgr Christophe Dufour, archevêque d’Aix et Arles :

    Un hadith prophétique de votre tradition dit bien: « Nul d’entre vous n’est un croyant tant qu’il ne souhaite pour son frère ce qu’il souhaite pour lui-même. » (Les Quarante Hadîths de Nawawi, 13)

    Un hadith « prophétique », parce que attribué au « Prophète », et Mgr Dufour avalise cela. C’est le hadith intitulé « La foi parfaite », et tout chrétien est en mesure de constater que cela n’a rien à voir avec la « foi parfaite ».

    Nul besoin d’ailleurs de se référer aux « Quarante Hadîths de Nawawi », celui-ci étant un hadith connu des recueils les plus célèbres, ceux de Boukhari et de Mouslim.

    Mais puisque monseigneur d’Aix se réfère aux Quarante hadiths, on lui rappellera que le 8e est l’un des plus célèbres de tous les recueils :

    Il m'a été ordonné de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est d'autre divinité qu'Allah, et que Mohammed est Son Envoyé, qu'ils accomplissent la prière rituelle, qu'ils acquittent la Zakat.

    Et le 14:

    Il n'est pas licite de faire couler le sang du musulman, sauf s'il s'agit d'un des trois coupables que voici: le fornicateur dont le mariage a été consommé, le meurtrier qui subira le sort de sa victime, et l'apostat qui se sépare de la communauté musulmane.

    Et le 29:

    Veux-tu que je te montre la partie principale de la religion, sa colonne vertébrale et son sommet colonne vertébrale et son sommet ?" "Oui, ô Envoyé d'Allah", répondis-je. Il répondit: "La partie principale de la religion c'est la soumission à Allah, sa colonne c'est la prière rituelle, et son sommet la guerre sainte.

    C’est-à-dire le jihad.

    Nawawi, c’est-à-dire l'Imam Mohieddine Annawawi, est l’auteur d’un livre intitulé « le Jardin des vertueux », constitué essentiellement de citations du Coran et surtout des hadiths. Il comporte naturellement un chapitre sur le jihad. Lequel commence par la citation du Coran :

    Allah le Très-Haut a dit:

    1. Chapitre 9 - verset 36: «Combattez les Associateurs sans exception de même qu'ils vous combattent sans exception et sachez que Dieu est avec les gens pieux».

    Donc le jihad consiste d’abord à faire la guerre aux chrétiens.

    Et le dernier hadith cité dans ce chapitre est celui-ci :

    Selon Abou Hourayra, selon Jàber, le Prophète a dit: «La guerre c'est l'art de tromper l'ennemi».

    Avis à Mgr Dufour. D’autre part il termine son message par « Ramadan karim ». On lui fera remarquer que cette expression populaire est fortement contestée par nombre d'autorités islamiques, qui font remarquer que « karim » veut dire d’abord « généreux », et que c’est Allah qui est généreux (c’est l’un de ses 99 noms)  et non le ramadan…

  • Saint Paulin de Nole

    Lettre XIII de saint Paulin à saint Pammaque, où il décrit la (première) basilique Saint-Pierre :

    De quelle joie tu as honoré l’apôtre Pierre, quand tu as réussi à entasser entièrement dans sa Basilique une si grande foule de pauvres, et là, sous sa haute coupole, où la Basilique s’étend un long bout, avec une file de lampadaires aux centre, lumineuse sur l’autel de la confession, les yeux éblouis par le nombre de ceux qui entrent et se réjouissent en leur cœur : et là où, sous la même voûte, elle étend ses nefs latérales de part et d’autre, avec une double rangée d’arcades, et là où la basilique, illuminée par son ample parvis, relie le vestibule, où un avant toit, en bronze, artistiquement sculpté, décore et offre de l’ombre, en essayant de toucher les eaux qui sortent de quatre colonnes, non sans symbolisme mystique, une sorte de statue d’où, des mains et de la bouche, jaillissent de petits ruisseaux. La décoration, en effet, convient à l’entrée d’une telle Basilique de sorte que, quand à l’intérieur de ses murs s’opère le mystère du salut, il est signifié à l’extérieur par une construction admirable.

    En conclusion, c’est la seule foi de l’Evangile qui soutient aussi le temple de notre corps avec une quadruple rangée, stable, de colonnades et d’arcades; puis, de la foi, redescend la grâce, moyennant laquelle nous naissons à la vie nouvelle; que le Christ aussi, Lui, par lequel nous vivons, soit révélé dans le temple de notre corps; particulièrement à nous dans les quatre colonnes de la vie; Il naît comme source d’eau jaillissante en vie éternelle; il nous restaure intérieurement et bouillonne en nous. Nous pourrions dire, ou au moins mériter de sentir, que nous, nous avons un cœur ardent tout au long de la vie, un cœur que le Christ, alors qu’il chemine avec nous, enflamme intérieurement.»

    Toi, donc, tu as convoqué, comme riches, à la Basilique de l’apôtre Pierre, les pauvres qui, dans d’aussi nombreuses occasions de salut pour nos âmes, ont pu profiter à Rome de tous vos biens. Quant à moi, je me complais à la vue de ce spectacle, certainement singulier, de ta générosité. Il me semble, en même temps, que j’admire toutes les troupes religieuses du peuple, les enfants de la miséricorde divine, se presser avec effort, parmi une foule si nombreuse, dans la nef de la Basilique du bienheureux Pierre, le long de cette vénérable porte, qu’il applaudissait, avec le front illuminé d’en haut, si bien que tous les autres espaces à l’intérieur de la Basilique, et ceux devant les portes et en face du parvis, avant les marches, semblaient être devenus étroits. J’admire les participants qui demeurent par groupe, avec un tel ordre, et qui sont tous rassasiés de nourriture, à profusion, à tel point que, devant mes yeux, il semblait y avoir l’abondance de la bénédiction évangélique et la suite de ces peuples, que le Christ, Lui-même authentique pain et poisson d’eau vive, réussit à rassasier avec cinq pains et deux poissons.

    N.B. - C'est aussi la fête, particulièrement en Angleterre, de saint Thomas More et saint John Fisher. Quand on désespère des évêques, il est bon de se rappeler qu'il n'y eut qu'un, un seul, évêque à rester catholique au temps d'Henry VIII.

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    IIs remplirent les deux barques, au point qu’elles étaient presque submergées. Voyant cela, Simon Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi.

    Voyant cela : Pierre croyait, nous aussi. Mais la présence de Jésus ne l’impressionnait pas tellement (et nous non plus souvent) jusqu’à ce qu’il voie en Lui la manifestation de la Puissance divine…

    Or, tout l’Ancien Testament (et même l’Histoire universelle des Religions) en témoigne : l’homme ne peut tenir, face à Dieu (Exode 33). Aussi la réaction de Pierre, homme impulsif et spontané, est-elle immédiate : « il tombe », dans la posture du suppliant « aux genoux » du Christ. Mais le geste physique correspond à une découverte spirituelle, qui est à la fois celle de Dieu présent dans le Christ et, à cette lumière, celle de son propre état intérieur d’homme que son péché rend incompatible avec la pureté divine (comme ls 6,1.5; cf. aussi Jb 9).

    En effet, d’une part il appelle Jésus d’un nouveau titre : « Seigneur », qui est proprement divin; et d’autre part, il se reconnaît un « homme-pécheur ». A partir de cette situation réciproque du « Saint de Dieu » (Lc 4,34) et de « I’impur », le mouvement de l’âme est ambivalent : elle cherche à se tenir en retrait, comme Adam et Eve se cachent après la faute (Gn 3,8), en même temps qu’elle se sent attirée, comme on le voit en Jn 21,7 où Pierre se jette à l’eau pour rejoindre plus vite Jésus resté sur le rivage. C’est le « tremendum et fascinendum » provoqué par le Sacré (R. Otto). Mais quand Pierre dit : « Eloigne-toi », il faut l’entendre moins d’une demande expresse (car il ne souhaite évidemment pas que Jésus s’en aille), que du recul instinctif devant l’évidence de la distance infinie, de l’abîme infranchissable que le péché met de lui au Christ, de nous à Dieu (ls 59,2).

    Cette scène de l’Evangile est donc un parfait exemple de ce que devrait être l’examen de conscience chrétien : non pas tant ni d’abord un exercice psychologique et moralisant, basé sur la mémoire de nos défaillances et leur vertueuse condamnation, que l’exposition de l’âme à la présence de Dieu, pour qu’à cette Lumière se révèle comme poussière au soleil, tout ce qui nous sépare de la Sainteté et de la Justesse divine, en somme et en détail.

    Mère Elisabeth de Solms (Bible chrétienne II*)

  • Schellnhuber et "l’encyclique"

    Ce que dit vraiment Schellnhuber, quel est le rapport entre ce qu’il dit et ce que dit l’encyclique (il a même pu y écrire ce qui concerne le refus de la dépopulation… mais en oubliant aussi – oubli spectaculaire avalisé par le pape - de citer Humanae Vitae… puisqu’il prône quand même la contraception), son objectif de mobilisation des catholiques pour obtenir la décroissance, par une « conversion écologique » horizontale ou panthéiste (cela lui est bien égal)… et un gouvernement mondial « de la Terre »…

    Lire l’analyse remarquable d’Anne Dolhein, sur Réinformation TV. Un travail exemplaire de recherche, d’information et de réinformation. Pour tirer un trait sur cette « encyclique » et passer à autre chose. Tout en étant plus lucide sur le degré de pénétration du monde au sommet de l’Eglise.

  • Viktor Orban

    Viktor Orban participe avec de nombreux autres dirigeants au 10e Forum international sur la sécurité (GlobSec) qui se tient depuis hier et jusqu’à demain à Bratislava.

    Il a notamment déclaré que seuls des dirigeants forts, et non des institutions, comme on nous l’a fait croire ces dernières décennies, pouvaient créer de la stabilité en Europe.

    Et il a défendu son projet d’une clôture sur la frontière avec la Serbie, qui protégera non seulement la Hongrie mais aussi l’Europe contre un afflux de migrants. « Si la question est compliquée, choisis la solution la plus simple », a-t-il expliqué, soulignant que la Hongrie considère que c’est une obligation de l’Etat de défendre ses frontières, qu’elle ne demande l’aide de personne, et que les hauts cris des uns et des autres ne changeront rien : les préparatifs sont commencés, le budget sera défini mercredi prochain.

    Après avoir rencontré François Hollande, il a dit qu’il était d’accord avec le président français sur le fait qu’il faut distinguer les migrants économiques et les réfugiés. Dans les années 90, la Hongrie a accueilli des réfugiés des guerres des Balkans, sans distinction d’origine ethnique ou nationale. « Il y a un savoir-faire en Hongrie pour différencier un réfugié qui veut sauver sa vie et un migrant économique. Le phénomène auquel font face maintenant l’Europe et la Hongrie est essentiellement un problème d’immigration économique. » Or il y a eu davantage de migrants à arriver en Hongrie cette année que dans tout autre pays d’Europe, dit Orban, « et nous aimerions que l’Europe soit claire quant à l’ampleur du problème ».

    D’autre part, juste avant le Forum GlobSec s’est réuni à Bratislava le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie). Les quatre pays se sont mis d’accord (sans surprise) contre les propositions de la Commission européenne d’instaurer des quotas de demandeurs d’asile par pays. Au lieu de cela, disent-ils, l’UE ferait mieux de chercher à améliorer l’état de la Libye et de l’Irak, en tablant sur une réinstallation volontaire.

  • Etrange cérémonie à Brest

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    Des femmes entièrement voilées - visage compris - dans l’assistance d’une cérémonie militaire. Française. La scène se déroulait, ce lundi, à Brest, au sein de l’ENSTA-Bretagne, une école d’ingénieurs placée sous la double tutelle de la Direction générale de l’armement et du Ministère de la Défense.

    Selon la direction de l’école, il s’agissait d’une « cérémonie traditionnelle saoudienne ». Ce qui justifierait, selon elle, cette exception à la loi qui interdit, depuis octobre 2010, de dissimuler son visage dans l’espace public français.

    (Le Télégramme)

  • Bartolone pose une première pierre

    Claude Bartolone a posé hier la première pierre de la future nouvelle mosquée de Montfermeil (93).

    Il a tenu à souligner qu’il le faisait en tant que président de l’Assemblée nationale, et non comme candidat aux régionales.

  • Le premier pape de "l’écologie humaine"

    Jean-Paul II, encyclique Centesimus annus :

    36. Il convient maintenant d'attirer l'attention sur les problèmes spécifiques et sur les menaces qui surgissent à l'intérieur des économies les plus avancées et qui sont liés à leurs caractéristiques particulières. Dans les étapes antérieures du développement, l'homme a toujours vécu sous l'emprise de la nécessité. Ses besoins étaient réduits, définis en quelque sorte par les seules structures objectives de sa constitution physique, et l'activité économique était conçue pour les satisfaire. Il est clair qu'aujourd'hui, le problème n'est pas seulement de lui offrir une quantité suffisante de biens, mais de répondre à une demande de qualité : qualité des marchandises à produire et à consommer ; qualité des services dont on doit disposer ; qualité du milieu et de la vie en général.

    La demande d'une existence plus satisfaisante qualitativement et plus riche est en soi légitime. Mais on ne peut que mettre l'accent sur les responsabilités nouvelles et sur les dangers liés à cette étape de l'histoire. Dans la manière dont surgissent les besoins nouveaux et dont ils sont définis, intervient toujours une conception plus ou moins juste de l'homme et de son véritable bien. Dans les choix de la production et de la consommation, se manifeste une culture déterminée qui présente une conception d'ensemble de la vie. C'est là qu'apparaît le phénomène de la consommation. Quand on définit de nouveaux besoins et de nouvelles méthodes pour les satisfaire, il est nécessaire qu'on s'inspire d'une image intégrale de l'homme qui respecte toutes les dimensions de son être et subordonne les dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles. Au contraire, si l'on se réfère directement à ses instincts et si l'on fait abstraction d'une façon ou de l'autre de sa réalité personnelle, consciente et libre, cela peut entraîner des habitudes de consommation et des styles de vie objectivement illégitimes, et souvent préjudiciables à sa santé physique et spirituelle. Le système économique ne comporte pas dans son propre cadre des critères qui permettent de distinguer correctement les formes nouvelles et les plus élevées de satisfaction des besoins humains et les besoins nouveaux induits qui empêchent la personnalité de parvenir à sa maturité. La nécessité et l'urgence apparaissent donc d'un vaste travail éducatif et culturel qui comprenne l'éducation des consommateurs à un usage responsable de leur pouvoir de choisir, la formation d'un sens aigu des responsabilités chez les producteurs, et surtout chez les professionnels des moyens de communication sociale, sans compter l'intervention nécessaire des pouvoirs publics.

    La drogue constitue un cas évident de consommation artificielle, préjudiciable à la santé et à la dignité de l'homme, et, certes, difficile à contrôler. Sa diffusion est le signe d'un grave dysfonctionnement du système social qui suppose une « lecture » matérialiste et, en un sens, destructrice des besoins humains. Ainsi, les capacités d'innovation de l'économie libérale finissent par être mises en oeuvre de manière unilatérale et inappropriée. La drogue, et de même la pornographie et d'autres formes de consommation, exploitant la fragilité des faibles, cherchent à remplir le vide spirituel qui s'est produit.

    Il n'est pas mauvais de vouloir vivre mieux, mais ce qui est mauvais, c'est le style de vie qui prétend être meilleur quand il est orienté vers l'avoir et non vers l'être, et quand on veut avoir plus, non pour être plus mais pour consommer l'existence avec une jouissance qui est à elle-même sa fin (75). Il est donc nécessaire de s'employer à modeler un style de vie dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d'épargne et d'investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune. A ce propos, je ne puis m'en tenir à un rappel du devoir de la charité, c'est-à-dire du devoir de donner de son « superflu » et aussi parfois de son « nécessaire » pour subvenir à la vie du pauvre. Je pense au fait que même le choix d'investir en un lieu plutôt que dans un autre, dans un secteur de production plutôt qu'en un autre, est toujours un choix moral et culturel. Une fois réunies certaines conditions nécessaires dans les domaines de l'économie et de la stabilité politique, la décision d'investir, c'est-à-dire d'offrir à un peuple l'occasion de mettre en valeur son travail, est conditionnée également par une attitude de sympathie et par la confiance en la Providence qui révèlent la qualité humaine de celui qui prend la décision.

     

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  • Le pape de l’écologie humaine (3)

    Benoît XVI, encyclique Caritas in veritate :

    48. Le thème du développement est aussi aujourd’hui fortement lié aux devoirs qu’engendre le rapport de l’homme avec l’environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l’égard des pauvres, des générations à venir et de l’humanité tout entière. Si la nature, et en premier lieu l’être humain, sont considérés comme le fruit du hasard ou du déterminisme de l’évolution, la conscience de la responsabilité s’atténue dans les esprits. Dans la nature, le croyant reconnaît le merveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu, dont l’homme peut user pour satisfaire ses besoins légitimes – matériels et immatériels – dans le respect des équilibres propres à la réalité créée. Si cette vision se perd, l’homme finit soit par considérer la nature comme une réalité intouchable, soit, au contraire, par en abuser. Ces deux attitudes ne sont pas conformes à la vision chrétienne de la nature, fruit de la création de Dieu.

    La nature est l’expression d’un dessein d’amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l’a donnée comme milieu de vie. Elle nous parle du Créateur (cf. Rm 1, 20) et de son amour pour l’humanité. Elle est destinée à être « récapitulée » dans le Christ à la fin des temps (cf. Ep 1, 9-10; Col 1, 19-20). Elle a donc elle aussi une « vocation » [115]. La nature est à notre disposition non pas comme « un tas de choses répandues au hasard » [116], mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l’homme en tire les orientations nécessaires pour « la garder et la cultiver » (Gn 2, 15). Toutefois, il faut souligner que considérer la nature comme plus importante que la personne humaine elle-même est contraire au véritable développement. Cette position conduit à des attitudes néo-païennes ou liées à un nouveau panthéisme: le salut de l’homme ne peut pas dériver de la nature seule, comprise au sens purement naturaliste. Par ailleurs, la position inverse, qui vise à sa technicisation complète, est également à rejeter car le milieu naturel n’est pas seulement un matériau dont nous pouvons disposer à notre guise, mais c’est l’œuvre admirable du Créateur, portant en soi une « grammaire » qui indique une finalité et des critères pour qu’il soit utilisé avec sagesse et non pas exploité de manière arbitraire. Aujourd’hui, de nombreux obstacles au développement proviennent précisément de ces conceptions erronées. Réduire complètement la nature à un ensemble de données de fait finit par être source de violence dans les rapports avec l’environnement et finalement par motiver des actions irrespectueuses envers la nature même de l’homme. Étant constituée non seulement de matière mais aussi d’esprit et, en tant que telle, étant riche de significations et de buts transcendants à atteindre, celle-ci revêt un caractère normatif pour la culture. L’homme interprète et façonne le milieu naturel par la culture qui, à son tour, est orientée par la liberté responsable, soucieuse des principes de la loi morale. Les projets en vue d’un développement humain intégral ne peuvent donc ignorer les générations à venir, mais ils doivent se fonder sur la solidarité et sur la justice intergénérationnelles, en tenant compte de multiples aspects: écologique, juridique, économique, politique, culturel [117].

     

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  • Le pape de l’écologie humaine (2)

    Benoît XVI, discours aux jeunes des JMJ, Sydney, 17 juillet 2008 :

    Pour les personnes de votre âge, de toute façon, chaque vol aérien est une perspective attrayante. Mais, pour moi, ce vol a été dans une certaine mesure cause d’appréhensions. Pourtant, d’en haut, la vue de notre planète fut quelque chose de vraiment magnifique. Le miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert nord africain, la forêt luxuriante de l’Asie, l’immensité de l’Océan Pacifique, l’horizon sur la ligne duquel le soleil se lève et se couche, la splendeur majestueuse de la beauté naturelle de l’Australie, dont j’ai pu jouir au cours de ces derniers jours ; tout cela suscite un profond sentiment de crainte révérencielle. C’est comme si nous capturions de rapides images sur l’histoire de la création racontée dans la Genèse : la lumière et les ténèbres, le soleil et la lune, les eaux, la terre et les créatures vivantes. Tout cela est « bon » aux yeux de Dieu (cf. Gn 1, 1-2, 4). Plongés dans une telle beauté, comment ne pas faire écho aux paroles du Psalmiste quand il loue le Créateur : « Qu’il est grand ton nom par toute la terre » (Ps 8, 2) ?

    Mais il y a bien plus encore, quelque chose que, du ciel, il nous est difficile de percevoir : des hommes et des femmes créés rien que moins à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Au cœur de la merveille de la création, nous nous trouvons, vous et moi, la famille humaine « couronnée de gloire et d’honneur » (cf. Ps 8, 6). Quelle merveille ! Avec le psalmiste, nous murmurons : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (cf. Ps 8, 5). Introduits dans le silence, pleins de reconnaissance et par la puissance de la sainteté, nous réfléchissons.

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