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  • Le pape de l’écologie humaine (1)

    Benoît XVI, discours à la Curie, 22 décembre 2008 :

    En gardant à l'esprit le témoignage de l'Ecriture et de la Tradition, on reconnaît facilement quatre dimensions du thème de l'"Esprit Saint".

    1. Il y a tout d'abord l'affirmation qu'il vient à notre rencontre dès le début du récit de la création:  on y parle de l'Esprit créateur qui plane sur les eaux, qui crée le monde et le renouvelle sans cesse. La foi dans l'Esprit créateur est un contenu essentiel du Credo chrétien. Le fait que la matière contient en soi une structure mathématique, est pleine d'esprit, est le fondement sur lequel reposent les sciences de la nature modernes. Ce n'est que parce que la nature est structurée de manière intelligente, que notre esprit est en mesure de l'interpréter et de la remodeler activement. Le fait que cette structure intelligente provienne du même Esprit créateur, qui nous a donné à nous aussi l'esprit, comporte à la fois un devoir et une responsabilité. Dans la foi envers la création se trouve le fondement ultime de notre responsabilité envers la terre. Celle-ci n'est pas simplement notre propriété, que nous pouvons exploiter selon nos intérêts et nos désirs. Elle est plutôt un don du Créateur qui en a dessiné les structures intrinsèques et qui nous a donné les signes d'orientation auxquels nous en tenir comme administrateurs de sa création. Le fait que la terre, l'univers, reflètent l'Esprit créateur, signifie également que leurs structures rationnelles qui, au-delà de l'ordre mathématique, deviennent presque palpables dans l'expérimentation, contiennent en elles-mêmes également une orientation éthique. L'Esprit qui les a façonnés, est plus que mathématique - c'est le Bien en personne qui, à travers le langage de la création, nous indique la route de la voie juste.

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  • François et les conférences épiscopales

    L’une des nombreuses « premières » de l’« encyclique » de François est la présence massive de références à des documents de diverses conférences épiscopales.

    La raison en est que François veut donner des compétences doctrinales aux conférences épiscopales (même en matière de… climat) : il le leur donne donc déjà en pratique. Leurs documents sont mis sur le même plan que le magistère de l’Eglise.

    Il avait déjà commencé avec son fourre-tout, pardon, son exhortation apostolique (sic) Evangelii gaudium. Et c’est là aussi qu’il disait :

    Le Concile Vatican II a affirmé que, d’une manière analogue aux antiques Églises patriarcales, les conférences épiscopales peuvent « contribuer de façons multiples et fécondes à ce que le sentiment collégial se réalise concrètement ».[36] Mais ce souhait ne s’est pas pleinement réalisé, parce que n’a pas encore été suffisamment explicité un statut des conférences épiscopales qui les conçoive comme sujet d’attributions concrètes, y compris une certaine autorité doctrinale authentique.[37]

    La note 37 fait mine de renvoyer à la lettre apostolique Apostolos suos, de Jean-Paul II, mais on n’y trouve pas ce que François prétend y voir.

    Bien au contraire, la lettre apostolique Apostolos suos a été écrite précisément pour répondre à ceux qui voulaient donner une autorité doctrinale aux conférences épiscopales. Elle rappelle que les documents des conférences épiscopales n’ont d’autorité que s’ils sont adoptés par TOUS les évêques, car la conférence n’a pas d’autorité en elle-même, ce sont les évêques, chacun dans son diocèse, qui en ont une. Il en résulte que l’autorité du document en question n’est pas supérieure à celle de tout document épiscopal.

    Le cardinal Ratzinger, dans l’Entretien sur la foi, avait été très ferme sur cette question : « Les conférences épiscopales n'ont pas de base théologique, elles ne font pas partie de la structure irréfragable de l'Église telle que l'a voulue le Christ : elles n'ont qu'une fonction pratique et concrète. (…) Aucune Conférence épiscopale n'a en tant que telle une mission de magistère ; ses documents n'ont pas de valeur spécifique, ils ont la valeur de l'accord donné par chaque évêque. (…) C'est d'ailleurs ce que reconfirme le nouveau Code de Droit canon qui fixe les sphères d'autorité des Conférences ; celles-ci “ne peuvent agir valablement au nom de tous les évêques que si tous et chacun des évêques ont donné leur accord”, et que s'il s'agit de “matières sur lesquelles le droit universel en a disposé, ou bien qu'un mandat spécial du Siège Apostolique l'établisse” (CIC can. 455, § 4 et § 1). Le collectif ne remplace donc pas la personne de l'évêque qui - rappelle le Code en se référant au Concile – “est le docteur et le maître authentique de la foi pour les croyants confiés à ses soins” (cf. can. 753). »

    Le cardinal Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, soulignait qu’il y avait déjà une conférence épiscopale allemande au moment du nazisme : « Eh bien, les textes vraiment vigoureux contre le nazisme furent ceux qui émanaient d'évêques isolés, courageux. Ceux de la Conférence semblaient souvent édulcorés, trop faibles pour ce que la tragédie requérait. »

    Et voici ce qu’en dit le cardinal Sarah, dans son livre intitulé Dieu ou rien et sous-titré… « Entretien sur la foi » :

    « A cause de la diversité des opinions sur des questions graves, de la perte des valeurs et de la désorientation des esprits provoquée par le relativisme, nous commettrions un grave péché contre l'unité du Corps du Christ et de la doctrine de l'Eglise en donnant aux conférences épiscopales une autorité ou une capacité de décision sur des questions doctrinales, disciplinaires, morales. »

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Vehementer quidem nobis, dilectíssimi, vir unus et mulier una nocuére; sed, grátias Deo, per unum nihilóminus virum et mulíerum unam ómnia restaurántur, nec sine magno fænore gratiárum. Neque enim sicut delíctum, ita et donum; sed excedit damni æstimatiónem beneficii magnitudo. Sic nimirum prudentíssimus et clementíssimus artifex, quod quassátum fúerat, non confrégit, sed utílius omnino refécit, ut videlicet nobis novum formaret Adam ex veteri, Hevam transfúnderet in Mariam.

    Mes bien chers frères, il est un homme et une femme qui nous ont fait bien du mal ; mais grâce à Dieu, il y eut aussi un homme et une femme pour tout réparer et même avec de grands avantages ; il n’en est point de la grâce comme du péché, et la grandeur du bienfait que nous avons reçu dépasse de beaucoup la perte que nous avions faite. En effet, dans sa prudence et clémence extrêmes, l’ouvrier qui nous a faits n’a point achevé de rompre le vase déjà fêlé, mais il le répara complètement, et si bien, que de l’ancien Adam, il nous en fit un nouveau, et transvasa Eve dans Marie.

    Leçon des matines : saint Bernard, sermon sur Signum magnum (pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption. Traduction de l’abbé Charpentier, 1866.

  • Danemark : percée "populiste"

    Le parti social-démocrate au pouvoir est arrivé premier aux législatives avec 26,3% des voix, mais il se retrouve minoritaire face à la coalition de droite. Le parti de droite « traditionnel », Venstre, a lui-même été dépassé par le Parti du Peuple danois, qui grimpe de près de 9 points à 21,1% et obtient 37 sièges, ce qui en fait le deuxième parti représenté au Parlement.

    Ce résultat était plus ou moins attendu depuis que le Parti du Peuple danois était arrivé premier aux européennes.

  • Surenchère dhimmie

    David Cameron a présenté ses vœux aux musulmans pour le ramadan, comme il le fait chaque année, par un message vidéo. Mais cette année il y va encore plus fort dans le lèche-babouches , et d’une façon injurieuse pour les chrétiens :

    « Alors que des familles entières sont unies dans l’observation du jeûne et la contemplation, les valeurs musulmanes, ces valeurs britanniques, nous rappellent combien il est essentiel de privilégier la communauté, la famille et de promouvoir l’esprit d’entraide, de fraternité ainsi que la charité », s’est-il félicité, en reconnaissant que les sujets musulmans de Sa Gracieuse Majesté s’illustrent par des actions de bienfaisance qui en font incontestablement les premiers bons samaritains du royaume.

    « On peut l’observer tous les jours, les musulmans forment le groupe de foi le plus généreux et altruiste du pays, et ils le prouvent chaque année davantage, au moment  de l'accomplissement du devoir sacré de la Zakat. »

  • Codex amiatinus

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    J’apprends par le blog New Liturgical Movement que sera exposé à la Bibliothèque laurentienne de Florence (au sein du monastère Saint-Laurent), du 29 juin au 3 octobre, le Codex Amiatinus, qui est le plus ancien et le meilleur manuscrit de l’ensemble de la Vulgate.

    Les visiteurs pourront compulser un fac-simile numérique.

    On espère que ce fac-simile sera mis en ligne, comme l’est celui du Codex Vaticanus (l’un des deux plus grands manuscrits de la Bible grecque).

  • Art jésuite ?

    Après la publication par l’Espresso de l’encyclique Laudato si’, le P. Lombardi s.j. s’était empressé de déclarer que ce texte « n’est pas le texte final ».

    On pouvait sans craindre de se tromper affirmer que c’était bel et bien le texte final, et que le P. Lombardi s.j. tentait de faire croire le contraire pour que l’on n’aille pas lire l’encyclique avant sa présentation officielle.

    Qu’en est-il ?

    Sandro Magister a relevé deux micro-différences, toutes deux à l’extrême fin, dans l’appendice qui présente deux prières, une pour tous ceux qui croient en un Dieu créateur, une pour les catholiques… La première commence par « Dieu tout puissant » au lieu de « Seigneur Très-Haut » ; dans la seconde les mots « père des pauvres » sont remplacés par « O Dieu des pauvres ».

    Voilà. L’honneur du P. Lombardi s.j. est sauf. Il n’a pas menti…

    On remarquera aussi que dans la lettre par laquelle il retire son accréditation à Sandro Magister, le P. Lombardi s.j. lui reproche d’avoir publié une « bozza » de l’encyclique. Là, c’est très subtil. « Bozza », cela peut vouloir dire « ébauche » - et c’est ainsi que certains journalistes l’ont traduit ; ou « épreuve ». Bien sûr le P. Lombardi s.j. pensait à « épreuve »…

  • Les applaudissements du monde

    « Je salue l’encyclique de Sa Sainteté le Pape François, et admire profondément la décision du Pape de plaider – clairement, puissamment, et avec l’autorité morale de sa position, pour une action sur le changement climatique mondial. »
    Barack Obama

    « A l’heure où la France se prépare à accueillir les négociations climatiques, je tiens à saluer cet appel à l’opinion publique mondiale comme à ses Gouvernants. Je forme le vœu que la voix particulière du Pape François soit entendue sur tous les continents, au-delà des seuls croyants »
    François Hollande

    « La nouvelle encyclique "Laudato si'" du pape François est un document de haute portée morale et d’un intérêt culturel et social extraordinaire. »
    Sergio Mattarella, président de la République italienne

    « Un geste sans précédent, une contribution importante pour le succès de la COP21. »
    Laurent Fabius

    « L'encyclique de Sa Sainteté le pape est un événement considérable et décisif. Elle développe une vue globale des enjeux et souligne l'urgence absolue à soutenir financièrement les pays d'ores et déjà victimes du dérèglement climatique. »
    Jean-Louis Borloo

    « J’accueille le soutien de ce texte puissant, exigeant, dans ce moment déterminant, où rien n’est acquis, comme une contribution inespérée et magnifique. » « Cette encyclique donne à l’écologie ses lettres de noblesse. »
    Nicolas Hulot

    « Le CCFD-Terre Solidaire se réjouit de la parution de l’encyclique Laudato si du pape François sur l’écologie intégrale, présentée ce jeudi 18 juin à Rome. La parole du pape conforte l’action et la mobilisation du CCFD-Terre Solidaire et de ses partenaires des pays du sud, pour lier l’écologie à la lutte contre la pauvreté, pointer les responsabilités des Etats et des acteurs économiques, et inciter chacun à se mobiliser. »
    CCFD

    « L’encyclique tire une sonnette d’alarme qui ne résonne pas seulement auprès des catholiques, mais aussi des autres habitants de la planète. La science et la religion s’entendent sur un point : "il faut agir maintenant". »
    Achim Steiner, directeur exécutif du programme de l’ONU pour l’environnement

    « Je félicite le pape pour son grand leadership moral et éthique. Nous avons besoin encore plus d’un tel leadership inspiré. Le trouverons-nous au sommet de Paris sur le climat ? »
    Kofi Anan

    « Je suis très reconnaissante au pape François pour sa prise de position sur cette question. Le langage clair de cette encyclique et sa profondeur de pensée offrent des impulsions qui auront un effet bien au-delà du monde catholique. L’encyclique est une incitation pour tous à prendre des mesures dédiées à la protection de l’environnement et le climat. J’espère que ses arguments convaincront en particulier ces cercles conservateurs qui minimisent l’énorme effet de bouleversement du changement climatique. Ce sont les pauvres qui payent d’abord et avant tout la facture de la destruction de l’environnement et du changement climatique. Nous devons peu à peu sortir des combustibles fossiles. Je suis très heureuse que le pape François partage cette préoccupation. »
    Barbara Hendricks, ministre allemande de l’Environnement

    « Très peu de gens voient l'environnement comme une question morale. Cette encyclique a, espérons-le, une chance de changer cela. Avez-vous déjà vu dans votre vie un tel intérêt pour un obscur document ? C’est stupéfiant. C’est remarquable. Je ne pense pas que les gens vont la prendre en disant : c’est du déjà vu. »
    Anthony Annett, conseiller pour le changement climatique de l’Institut de la Terre, Université de Columbia

    *

    Οὐαὶ ὅταν καλῶς ὑμᾶς εἴπωσιν οἱ ἄνθρωποι: κατὰ ταῦτα γὰρ ἐποίουν τοῖς ψευδοπροφήταις οἱ πατέρες αὐτῶν.

    Væ cum benedixerint vobis homines : secundum hæc enim faciebant pseudoprophetis patres eorum.

    Malheur à vous quand les hommes diront du bien de vous : car c’est ainsi qu’agirent leurs pères à l’égard des faux prophètes !

    Luc 6, 26

  • Sainte Julienne Falconieri

    L’office est le commun des vierges, sauf l’hymne des matines et des vêpres qui est propre :

    Cæléstis Agni núptias,
    O Iuliána, dum petis,
    Domum patérnam déseris,
    Chorúmque ducis Vírginum.

    O Julienne, puisque tu désires
    les noces de l’Agneau céleste,
    tu laisses la maison paternelle,
    et tu conduis un chœur de Vierges.

    Sponsúmque suffíxum cruci
    Noctes diésque dum gemis,
    Dolóris icta cúspide
    Sponsi refers imáginem.

    Tandis que tu gémis jour et nuit
    sur ton Époux attaché à la Croix,
    un glaive de douleur te blesse :
    tu reproduis l’image de l’Époux.

    Quin septifórmi vúlnere
    Fles ad genu Deíparæ :
    Sed crescit infúsa fletu,
    Flammásque tollit cáritas.

    Aux genoux de la Mère de Dieu,
    tu pleures ses sept blessures :
    mais arrosée de larmes,
    ton amour croît et s’enflamme.

    Hinc morte fessam próxima
    Non usitáto te modo
    Solátur et nutrit Deus,
    Dapem supérnam pórrigens.

    Quand la mort prochaine t’épuise,
    d’une manière extraordinaire,
    Dieu te console et nourrit
    te donnant le pain d’en-haut.

    Ætérne rerum Cónditor,
    Ætérne Fili par Patri,
    Et par utríque Spíritus,
    Soli tibi sit glória. Amen.

    Éternel Créateur des choses,
    Fils éternel égal au Père,
    Esprit égal à tous deux,
    Gloire à vous seul. Ainsi-soit-il.

  • Bonus chrétien

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    (Affiche officielle, sur le site du Vatican)