Les Etats-Unis ont interdit d’entrée sur leur territoire six personnalités hongroises proches de Viktor Orban. Parce que ces personnes, dont les Américains ne donnent pas les noms, sont soupçonnées de corruption (on sait que l’une d’entre elles est le principal conseiller de Viktor Orban, Arpad Habony). Et les Américains n’en disent pas davantage, sinon qu’ils ont des « informations crédibles » que ces personnes sont coupables de corruption active ou passive…
C’est la première fois que cette disposition américaine (la « proclamation présidentielle N° 7750 ») vise des personnes qui ne sont pas des représentants de haut rang de pays connus pour leur haut degré de corruption ou de dictature…
Il est évident qu’il s’agit d’une mesure vexatoire contre Viktor Orban.
Il y a une escalade américaine contre la Hongrie depuis que Viktor Orban a osé dire, cet été, qu’il voulait construire un nouvel Etat non libéral, et qu’il s’est attaqué à deux ONG norvégiennes soupçonnées de servir de relais de financement de l’opposition de gauche (qui est absolument exsangue). Barack Obama rangeait alors la Hongrie parmi les pays où pèse « une menace contre la société civile ».
Et ce qui déplaît souverainement aux Américains est que Viktor Orban, tout le temps en dehors des clous de la pensée unique, est le seul des dirigeants des pays de l’est à condamner ouvertement les sanctions contre la Russie.
Au début de ce mois, Victoria Nuland, secrétaire d’Etat adjointe en charge de l’Europe, s’exclamait : « Comment peut-on dormir la nuit sous la couverture de l’article 5 de l’OTAN et promouvoir dans la journée une démocratie non libérale, attisant le nationalisme, restreignant la liberté de la presse, ou diabolisant la société civile ? »
Hier, c’est le chargé d’affaires américain à Budapest, André Goodfriend (sic), qui s’en est pris violemment au gouvernement Orban, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale hongroise. Toujours avec les mêmes arguments, mais en ajoutant qu’il était « inquiétant » et « décevant » que les mauvaises tendances « s’enracinent » dans le pays.
De fait, les Hongrois continuent de plébisciter Orban, dont le parti a remporté coup sur coup les élections législatives, européennes, et municipales…