Suite à un libelle anonyme de « fidèles et de prêtres » du diocèse d’Albenga-Imperia, le pape a envoyé le nonce apostolique en Italie Mgr Adriano Bernardini. Suite à cette visite, le pape a décidé de nommer un « évêque auxiliaire », officiellement pour seconder Mgr Oliveri, en réalité pour prendre sa place.
Les jours de Mgr Oliveri à Albenga sont donc comptés. A vrai dire ce n’est hélas pas une surprise. Mes lecteurs ont déjà rencontré Mgr Oliveri, qui a accueilli à bras ouverts la nouvelle communauté des Bénédictins de l’Immaculée à Villatalla, et les Franciscains de l’Immaculée… J’avais signalé la messe de saint Pie V qu’il célébrait le 26 octobre 2008, au cours de laquelle sept sœurs franciscaines de l’Immaculée émettaient leurs vœux solennels. Mgr Oliveri avait alors déjà célébré la messe de saint Pie V chez les Franciscaines de l’Immaculée installées dans son diocèse et chez les Bénédictins de l’Immaculée, et chaque 11 juillet il allait célébrer une grand messe pontificale de la solennité de saint Benoît dans l’église paroissiale de Villatalla. Il avait été le premier évêque italien à célébrer la messe selon la forme extraordinaire dans sa cathédrale après le motu proprio de Benoît XVI, et le 1er janvier 2012 il sermonnait publiquement ses prêtres qui rechignaient à appliquer le motu proprio…
A la veille de Noël 2013, le commissaire Volpi fermait les trois couvents des Franciscains de l’Immaculée installés dans le diocèse d’Albenga-Imperia.
On imagine sans peine que Mgr Oliveri soit sur la liste noire des évêques qui ont osé accueillir des Franciscains de l’Immaculée « fugitifs ». Comme par hasard l’une des accusations du libelle courageusement anonyme qui le dénonce est d’avoir donné asile à des séminaristes exclus de leur séminaire… Dans son propre séminaire qui est évidemment « ultra-traditionaliste » et « anachronique » (sic) – comme celui de Ciudad del Este. Mgr Oliveri est également coupable d’avoir ouvert une nouvelle école catholique, un « pôle éducatif diocésain » adjacent au nouveau centre des œuvres paroissiales qu’il a récemment inauguré près de sa cathédrale. Pour quoi faire ? Pour délivrer l’enseignement chrétien dont les enfants ont besoin, a-t-il répondu. Mauvaise réponse. Tout le monde sait que l’école catholique, c’est pour apprendre l’ouverture aux autres et le vivre ensemble.
On l’accuse aussi d’accueillir n’importe qui dans son diocèse. Non seulement les dangereux intégristes bénédictins ou franciscains, mais aussi des prêtres ou des religieux qui ont eu différents problèmes. On voit ici que la miséricorde de François est une marque déposée et que lui seul a le droit de dire « Qui suis-je pour juger ». Car ce principe ne doit pas s’appliquer dans une ligne traditionnelle.
En revanche le pape est le pape pour juger et pour condamner un évêque qui poursuit tranquillement, paisiblement, son apostolat catholique dans la voie de la tradition.