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  • L’âge de la confirmation

    N’étant pas au courant de toutes les aberrations de la prétendue pastorale post-conciliaire, j’apprends que la conférence épiscopale français avait décidé que le sacrement de confirmation devait être conféré aux jeunes catholiques entre 12 à 18 ans, en application du droit canonique qui le prévoit comme la première communion… « aux alentours de l’âge de raison » (canon 891). Car les enfants français post-conciliaires ne commencent à utiliser leur raison qu’à partir de 12 ans au plus tôt, et entre 12 et 18 ans en général.

    Le résultat est que les confirmands ont généralement 15 ou 16 ans, c’est-à-dire… qu’il n’y a plus de confirmands : moins de 5% des enfants baptisés se font confirmer, constate l’archevêque de Dijon Mgr Minnerath qui cherche à remédier au problème. Contrairement à nombre d’évêques qui en étaient jusqu’ici fort contents. Je me souviens de cet ami qui avait découvert qu’il n’était pas confirmé : il était allé voir son évêque qui lui avait répondu : « Mais quel besoin tu as de te préoccuper d’une chose pareille ! »

    Mgr Minnerath a donc décidé « à titre expérimental » (on ne change pas de vocabulaire…) de proposer la confirmation en début de CM1 ou de CM2.

    Il assortit sa décision d’une intéressante réflexion sur le sujet. Il montre la dérive au cours du XXe siècle, où l’on perd complètement de vue la succession normale des sacrements de l’initiation : baptême, confirmation, eucharistie : la première communion étant donnée de plus en plus souvent avant la confirmation, et avec un décalage de plus en plus important puisqu’on en arrive à donner la communion à six ans et la confirmation à 18…

    Le résultat est qu’en bouleversant l’ordre des sacrements, on a aussi fini par modifier la signification de la confirmation, qui devient essentiellement un envoi en mission, ce qui n’était pas sa signification originelle et n’est pas sa signification principale.

    On ne peut que saluer la décision de Mgr Minnerath, de conférer la confirmation au début de la même année scolaire où sera donnée, à la fin, la première communion. Et l’on peut espérer que ce ne sera pas seulement « expérimental » et que ce sera suivi par les autres diocèses.

    Sur le fond, on ne m’enlèvera pas de l’esprit que ce fut une erreur des Eglises occidentales de disjoindre les sacrements de l’initiation. Quand on confère en même temps le baptême, la confirmation et l’eucharistie, ces questions ne se posent pas…

    (Le sacrement de confirmation, seconde étape de l'initiation chrétienne, via Perepiscopus)

  • Vigile de la nativité de saint Jean Baptiste

    L’évangile de ce jour est, logiquement, celui de l’annonciation à Zacharie. La parallèle avec l’annonciation à Marie est patent et évidemment voulu (par Dieu dans les faits, et par saint Luc – inspiré par Dieu - dans la façon de les raconter). Mais on peut voir aussi que cet épisode est tout tissé de références à l’Ancien Testament.

    La plus visible est sans doute la référence aux vieux couples stériles qui vont miraculeusement procréer, d’abord et avant tout Abraham et Sara, qui vont engendrer le peuple d’Israël.

    La mention qu’il ne boira pas de vin et de boisson fermentée (une des règles du nazirat, de la sainteté « nazaréenne ») renvoie aussi à l’annonciation à la mère de Samson, qui par ailleurs ressemble beaucoup à l’annonciation à Marie. Samson sera « nazaréen » dès le ventre de sa mère. Comme Jean Baptiste. Comme Jérémie. Comme Elie aussi selon l'interprétation traditionnelle du début du chapitre 49.

    Jean marchera devant le Seigneur dans l’esprit et la puissance d’Elie. Ceci renvoie à la toute fin de la prophétie de Malachie, c’est-à-dire à la dernière parole d’un prophète de l’Ancien Testament. Celui qui vient juste après… Zacharie. Malachie qui vient de transmettre cette parole de Dieu : « Voici que j’envoie mon ange (mon messager) qui préparera la voie devant ma face, et aussitôt viendra dans son temple le Dominateur que vous cherchez, l’ange de l’alliance que vous voulez. »

    Jean sera grand devant le Seigneur. Et Jésus le soulignera. Dans l’Ecriture, peu de personnages sont qualifiés de grands : Moïse, Job, et… Naaman, le général syrien, qui était… « grand devant son seigneur ». Or Naaman, guidé par Elisée, le successeur d’Elie, va se plonger dans le Jourdain, et, baptisé dans le fleuve où Jean baptisera, il est guéri de sa lèpre.

  • 2e dimanche après la Pentecôte

    « Hora cœnæ », à l’heure de la cène, dit l’évangile, « l’homme » envoie son esclave dire aux « invités » (le mot grec veut d’abord dire appelés) de venir, car tout est prêt. Le mot grec pour dire le « souper », le « banquet », le « festin », dont il est question dans la parabole, est aussi celui qui désigne la « cène », et que la liturgie de saint Jean Chrysostome utilise dans la prière qui précède immédiatement la communion : « A votre cène mystique faites-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu… » et que le chantre proclame comme un héraut, sur un ton élevé : « Tou dipnou sou tou mystikou… » (on remarquera le jeu des voyelles, comme une sorte d’appel en morse : ou-i-ou-ou, ou-i-i-ou).

    Aujourd’hui, oui, et plus précisément à cette heure-ci, cette heure même. C’est maintenant le « kairos », le temps opportun, le temps favorable, c’est maintenant le jour du salut (II Cor. 6,2). Il est donc urgent d’accourir au divin festin. Qui ne s’y précipiterait pas ?

    Or voici qu’aucun des invités ne se déplace. Ils ont tous une « excuse » pour ne pas participer à la communion avec les personnes divines dans le Royaume. Ils rejettent l’invitation, ils rejettent l’appel du Ciel éternel pour répondre aux appels de la terre éphémère. L’auditoire de Jésus comprend aussitôt qu’il s’agit de chefs du peuple élu.

    « L’homme » alors dit à son esclave de se dépêcher d’aller sur les places et dans les rues chercher les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux : ce sont ceux du peuple qui ont accueilli la Parole, les pauvres et les malades.

    Mais il y a encore de la place. Alors « l’homme » demande à son esclave d’aller hors de la Ville, et de « contraindre les gens d’entrer » pour que la maison soit remplie. C’est le fameux « compelle intrare » qui a fait couler beaucoup d’encre… et de sang, quand il a été utilisé politiquement pour réprimer les hérétiques et « faire entrer » les païens. Cette interprétation ne cadre ni avec le contexte immédiat ni avec le contexte général de l’évangile de saint Luc. Cette contrainte est celle de l’amour, de la prévenance, de l’ami qui m’a « contraint » à venir avec lui au meilleur restaurant, et qui m’a « obligé » à accepter un somptueux cadeau. Ces gens qui sont « dans les chemins et le long des haies », ils sont sales et mal habillés, leur premier réflexe est de refuser d’entrer dans une salle de banquet, ils ont honte de leur tenue, c’est pourquoi il faut les « contraindre » à entrer. On est en plein dans l’évangile de la miséricorde, qui est l’évangile de saint Luc : entrez vite, c’est l’heure, il n’est plus temps de tergiverser, le Seigneur vous attend, tels que vous êtes, salis d’avoir trop traîné dans les chemins boueux du monde, dans les haies du paganisme, souillés par vos péchés. Entrez seulement, le Seigneur se charge de tout. (Où l’on voit que ce n’est pas la même parabole qu’en saint Matthieu, malgré les grandes ressemblances.)

  • La dictature attalienne et ses suppôts

    Jacques Attali a rédigé un « manifeste », un « appel à la vigilance », qui est un de ces textes absurdes qui, pour dénoncer la violence islamique, met toutes les religions dans le même sac, afin de ne pas stigmatiser, ni de nommer, celle dont on parle. On ne s’étonne même plus de voir que des personnalités catholiques, dont le directeur des Bernardins, le recteur du séminaire français de Rome, l’ineffable père de la Morandais, ou l’inévitable Mgr Di Falco (dépouillés de leurs titres ecclésiastiques) signent ce torchon antichrétien.

    Je relève seulement une phrase qui est sans doute du pur Attali mais dont les signataires n’ont pas vu (je l’espère pour eux) le caractère de totale subversion antisociale et antihumaine :

    « Nul être humain ne peut être réduit à une seule dimension, qu'elle soit religieuse, ethnique, sexuelle, culturelle ou politique. »

    Ce qui veut dire que

    - personne ne peut se dire de religion seulement catholique : un catholique est forcément aussi un peu musulman et un peu bouddhiste ;

    - que personne ne peut être seulement français : tout le monde est métissé, si vous êtes français de souche vous êtes une anomalie ;

    - que personne n’est seulement homme ou femme, car l’idéologie du genre est désormais obligatoire…

    Bref, si vous vous dites seulement homme ou seulement femme, seulement catholique, et éventuellement français depuis toujours, c’est que vous êtes mûr pour la « violence abjecte » et qu’il est urgent de vous rééduquer.

  • Ils ne se rendent même plus compte

    François Hollande est très fier d’avoir réuni les chefs des gouvernements sociaux-démocrates de l’UE et d’annoncer à l’issue de la réunion qu’ils sont unanimes pour soutenir la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

    Ainsi les gouvernements de gauche sont unanimes pour soutenir le candidat de droite.

    Et c’est comme cela qu’ils vont réconcilier les citoyens avec la politique…

    Ils sont tellement aveuglés par l’idéologie européiste qu’ils ne se rendent même plus compte de l’incongruité politique de leur décision.

    Il y a toutefois une véritable information dans cette annonce : c’est que Matteo Renzi a donc finalement décidé de soutenir Juncker… ou plus exactement de le faire élire, puisque les voix italiennes seront décisives dans l’élection à la majorité qualifiée.

    On aura remarqué d’autre part dans la conférence de presse de François Hollande la longue plainte hululante du président français, c’est-à-dire du sous-fifre européen de Paris, implorant les maîtres de l’Europe de bien vouloir, s’il vous plaît, j’ai pas de femme mais j’ai 60 millions d’enfants à nourrir, si c’était un effet de votre bonté et de votre générosité, si vous vouliez bien donner un peu de « souplesse » aux règles économiques que nous avons inscrites dans le traité s’ils vous plaît pas taper sur la tête merci…

  • La mosquée de Copenhague

    La première grande mosquée du Danemark (6.700 m2, avec minaret) a été inaugurée jeudi à Copenhague. Elle est entièrement financée par la « famille royale du Qatar » (20 millions d’euros). Il y avait donc une délégation du Qatar, conduite par le ministre des Affaires islamiques, et la cérémonie était retransmise par Al-Jazira et par la télévision publique qatarie.

    Mais, à la différence de ce qui se passe chez nous, il n’y avait AUCUN responsable politique danois, pour ce qui était pourtant une première du vivre ensemble, de la tolérance et patin couffin.

    « Je ne prendrai pas le risque de soutenir quelque chose qu'il serait stupide de soutenir », a déclaré, non pas le chef d’un parti populiste et xénophobe, mais le président de l’Alliance libérale, parti centriste fondé précisément pour contrer la montée du parti du peuple danois… Cela dit, les principaux responsables politiques ont seulement fait valoir qu’ils avaient d’autres engagements…

  • La mosquée turque de Châteaudun

    milli-gorus-logo.jpgLa mosquée turque de Châteaudun, ou plus précisément la mosquée du mouvement extrémiste turc Milli Görüs à Châteaudun, sera inaugurée demain. Sans doute comme d’habitude avec le maire, le député, l’évêque et le rabbin (et au moins un consul de Turquie, sinon un ministre).

    On lira avec intérêt l’article de l’Echo du dhimmi républicain, qui ne fait pas la moindre allusion à l’idéologie de Milli Görüs (dont le logo représente l’Europe en vert enserrée dans un croissant) et qui laisse le responsable de la mosquée débiter sa propagande, qui est un chef-d’œuvre de taqiya, sans la moindre objection.

    En bref on fait une mosquée « avant tout » (sic) pour avoir « un lieu d’accueil et de rencontre avec toutes les autres communautés », et l’on va « surtout travailler avec les jeunes », leur apprendre l’arabe et le turc, « pas pour en faire des militants mais pour les aider à s’intégrer davantage dans la société française ». Sic. Au passage « on cherche un imam, jeune et qui parle le français ». Mais dans les mosquées turques n’officient que des fonctionnaires de l’Etat turc.

  • Saint Louis de Gonzague

    On conte que saint Louis de Gonzague étant novice, pendant une récréation ses camarades, ou ses compagnons, — je ne sais pas comme il faut dire, — s'amusèrent, — mettons, pour me plaire, qu'ils jouaient à la balle au chasseur, — s'amusèrent tout à coup à se poser cette question, qui doit faire le fond d'une plaisanterie traditionnelle de séminaire. Ils se posèrent donc tout à coup cette question, qui fait, si l'on veut, un jeu de société, mais qui est, quand même on ne le voudrait pas, une interrogation formidable. Ils se dirent, entre eux, tout à coup, ils se demandèrent mutuellement : « Si nous apprenions tout d'un coup, en ce moment même, que le jugement dernier aura lieu dans vingt-cinq minutes, il est onze heures dix-sept, l'horloge est là, qu'est-ce que vous feriez ? >> Ils ne parlaient peut-être point aussi bref, et sans doute ils parlaient un peu plus comme des moines et comme des catholiques, mais enfin le sens était le même. Alors les uns imaginaient des exercices, les uns imaginaient des prières, les uns imaginaient des macérations, tous couraient au tribunal de la pénitence, les uns se recommandaient à notre Dame, et les uns en outre se recommandaient à leur saint patron. Louis de Gonzague dit : Je continuerais à jouer à la balle au chasseur.

    Ne me demandez pas si cette histoire est authentique. Il me suffit qu'elle soit une des histoires les plus admirables du monde. Je serais bien embarrassé de vous donner la référence. On peut donner des références pour du Hugo. Pour les saints c'est beaucoup plus difficile. C'est une histoire qui est vulgaire chez les catholiques. Elle court les catéchismes. Parlez-en à un catholique. Son premier mouvement sera de vous rire au nez. Parbleu, si je la connais, votre histoire. D'ailleurs il n'en mesure point l'immense amplitude, comme le paysan ne sent pas l'odeur de la terre, parce qu'il y est habitué. Son deuxième mouvement, surtout s'il est un peu un catholique savant, comme il y en a tant aujourd'hui, sera d'avoir un peu honte et de vous dire, négligemment et sur un certain ton qu'ils ont pris afin d'imiter la Sorbonne : D'ailleurs c'est une anecdote qui est attribuée à plusieurs autres saints. Les catholiques sont à battre avec un grand bâton, quand ils se mettent à parler sur un certain ton scientifique de leurs admirables légendes, afin de se mettre, de se hisser, à la hauteur de deux philologues traitant de trois versions d'un même épisode homérique. Son troisième mouvement est de courir chercher dans les textes et de vous rapporter enfin qu'il n'y a trouvé aucune trace de cette légende.

    Ce troisième mouvement est le plus décidément le mauvais.

    Je ne suis pas comme lui, moi. J'affirme que cette histoire est authentique, et cela me suffit, parce qu'elle est une des histoires les plus admirables que je connaisse. Moi aussi je pourrais vous dire qu'elle me paraît dépasser de beaucoup ce petit saint assez niais qui me paraît avoir été un des plus fréquents exemplaires, un des plus communs échantillons du petit saint jésuite. Mais c'est l'avantage des saints sur nous autres hommes qu'ils ont des paroles qui les dépassent infiniment, qui viennent d'ailleurs, qui ne viennent point d'eux, qui viennent de leur sainteté, non point d'eux-mêmes.

    Il ne s'agit donc point de savoir si cette parole le dépasse ou même si elle est de lui ou même si elle est de quelqu'un et si elle a jamais été prononcée. Comme elle est, c'est une des histoires les plus admirables, un des schèmes les plus exacts, un des symboles vraiment les plus rares et les plus pleins de sens, une formule incomparable pour tout ce qui tient à la règle de la vie et à l'administration du devoir.

    Charles Péguy

  • Au pays du maréchal Ubu (Sissi pour les intimes)

    Mohammed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, a été condamné à mort, hier, pour la deuxième fois. Et 13 autres personnes avec lui. Mohammed Badie avait déjà été condamné à mort en avril avec 682 autres membres de la confrérie. Il est cité dans une quarantaine d’autres "affaires" et encourt la peine de mort dans plusieurs d’entre elles.

    Donc on ne sait pas encore combien de fois Mohammed Badie sera exécuté.

    Moubarak n’aurait pas imaginé pareil délire politico-judiciaire.

     

    Addendum 21 juin

    183 des 683 condamnations à mort précédentes, dont celle de Mohammed Badie, ont été confirmées, à l'issue d'une audience d'un quart d'heure. (Il y a un progrès du droit: l'audience du premier jugement avait duré cinq minutes.)

  • Décadence calviniste

    L’assemblée générale de l’Eglise presbytérienne des Etats-Unis a décidé (à une majorité de 61%) que dans les Etats qui reconnaissent le « mariage » homosexuel les pasteurs pouvaient célébrer ces « mariages ». La décision reste encore à être approuvée par la majorité des 172 communautés.

    L’Assemblée générale, dit exactement la lettre envoyée aux congrégations, approuvé la recommandation de sa Commission sur les questions de l’union civile et du mariage de permettre aux pasteurs de réaliser « tout mariage qu’ils croient que le Saint-Esprit les appelle à réaliser », s’il est légal dans l’Etat. Sic.

    Elle dit encore : « S’il vous plaît, sachez que le même Dieu trinitaire en qui nous avons placé notre espérance, notre foi et notre confiance, est toujours aux commandes, et que l’acte de l’Assemblée d'aujourd’hui est le résultat d’un profond discernement afin d’entendre la voix de Dieu et discerner la volonté de Dieu. » Et cela « au nom de Jésus Christ notre Seigneur ».

    Cela dit, pour les calvinistes, le mariage n’est pas un sacrement, donc ils se contentent de suivre le courant de la décadence  et de la destruction de l’ordre naturel… en se réclamant du Saint-Esprit.