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Ils ne se rendent même plus compte

François Hollande est très fier d’avoir réuni les chefs des gouvernements sociaux-démocrates de l’UE et d’annoncer à l’issue de la réunion qu’ils sont unanimes pour soutenir la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

Ainsi les gouvernements de gauche sont unanimes pour soutenir le candidat de droite.

Et c’est comme cela qu’ils vont réconcilier les citoyens avec la politique…

Ils sont tellement aveuglés par l’idéologie européiste qu’ils ne se rendent même plus compte de l’incongruité politique de leur décision.

Il y a toutefois une véritable information dans cette annonce : c’est que Matteo Renzi a donc finalement décidé de soutenir Juncker… ou plus exactement de le faire élire, puisque les voix italiennes seront décisives dans l’élection à la majorité qualifiée.

On aura remarqué d’autre part dans la conférence de presse de François Hollande la longue plainte hululante du président français, c’est-à-dire du sous-fifre européen de Paris, implorant les maîtres de l’Europe de bien vouloir, s’il vous plaît, j’ai pas de femme mais j’ai 60 millions d’enfants à nourrir, si c’était un effet de votre bonté et de votre générosité, si vous vouliez bien donner un peu de « souplesse » aux règles économiques que nous avons inscrites dans le traité s’ils vous plaît pas taper sur la tête merci…

Commentaires

  • Rebonsoir,

    1. Voici, en effet :

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/06/21/les-sociaux-democrates-soutiennent-juncker-en-echange-d-une-inflexion-de-la-politique-economique-de-l-ue_4442963_3214.html

    2. A ma connaissance, à cette époque là, en 1992, un seul responsable politique français avait expliqué en public, et en substance, qu'il y avait une incompatibilité fondamentale entre l'acceptation des critères de convergence d'inspiration maastrichienne et l'application d'une politique économique (ou plutôt...budgétivore) d'inspiration socialiste à la française, id est clientéliste et corporatiste.

    3. En gros, pendant quatre décennies, de 1950 à 1990, deux éléments, l'un diplomatique, la bipolarisation, l'autre économique, les trente glorieuses, ont porté la construction de la CEE.

    4. Quand ces deux éléments ont disparu, à peu près en même temps, à la fin des années 1980, il aurait fallu, aussitôt,

    - d'une part, redéfinir les relations avec le suzerain américain, d'une manière plus égalitaire, ou, en tout cas, plus partenariale,

    - d'autre part, réduire la voilure, en termes de dépenses et de recettes publiques, pour redonner de la marge de manoeuvre aux entreprises et aux particuliers, donc aux composantes non étatiques du système économique.

    5. A mon avis, et quelqu'un comme Jean-Louis BOURLANGES ne dit pas autre chose, nous avons gâché presque toute la période située entre 1993 et 2014 : de traité en traité, l'Union européenne est devenue ingouvernable, au niveau des institutions politiques communautaires, et "impilotable", sur le plan économique, budgétaire et financier.

    6. Dans le contexte français, je mets ici en cause l'ambivalence et l'insincérité de nos dirigeants nominaux successifs, vis-à-vis des sacro-saints critères de convergence, qui sont aussi des critères de discipline budgétaire et financier :

    - ou bien ces critères sont appropriés et satisfaisants, et alors il faut faire tout ce qu'il faut pour les appliquer, pour s'y conformer ;

    - ou bien ces critères sont contre-productifs, inappropriés, et alors il faut les dénoncer, les abandonner, en instaurer d'autres.

    7. Nous, nous réussissons fréquemment le tour de force

    - de nous engager à les appliquer, et de ne pas les appliquer,

    - de nous engager à les assouplir, et de ne pas les assouplir.

    8. Et pour cause : l'UEM, c'est comme le football, selon Gary LINEKER : "il y a (presque) 22 joueurs sur le terrain, et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent".

    9. Cette comédie tragique ne va plus pouvoir durer très longtemps : Madame Irma et Madame Soleil se joignent à moi pour vous dire qu'au plus tard en 2016, il faudra se résoudre à spolier les déposants et les épargnants, pour remettre les compteurs des dettes souveraines à des niveaux comparables à ceux de l'année 2008.

    10. J'ajoute ici le point suivant : le vieillissement de la population européenne ; nos dirigeants sont à la fois impuissants et silencieux, face à cette autre raison pour laquelle nous ne nous en sortons pas, puisque, chaque année, un peu plus de finances privées et publiques se déplacent, pour prendre en charge ce phénomène, alors que ces finances, de ce fait, ne sont plus disponibles, pour financer des investissements qui pourraient être éventuellement générateurs d'un peu plus de croissance économique.

    Selon la formule consacrée : merci pour ce message d'espoir...

    A bientôt quand même.

    A Z

  • Il me semblait pourtant qu'Hollande ne soutenait pas Juncker. Si ça peut favoriser le Brexit, tant mieux.

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