La première lecture de ce jour est un passage de Jérémie, le grand prophète de la Passion du Christ. Quiconque dit l’office reconnaît aussitôt deux phrases familières : c’est en effet le passage qui est la matière des capitules de tierce et de sexte au temps de la Passion, indiquées ci-dessous en gras. Mais, juste après la première phrase, il y en a une autre qui est encore plus familière : c’est le capitule de tierce au temps ordinaire (en italique). Enfin, au milieu de ce qui reste, il y a une expression qui sera reprise par divers auteurs spirituels : « diem hominis non desideravi » : je n’ai pas cherché le jour de l’homme, c’est-à-dire les faveurs sociales, je ne cherche que Dieu.
In diébus illis : Dixit Jeremías : Dómine, omnes, qui te derelínquunt, confundéntur : recedéntes a te in terra scribéntur : quóniam dereliquérunt venam aquárum vivéntium Dóminum. Sana me. Dómine, et sanábor : salvum me fac, et salvus ero : quóniam laus mea tu es. Ecce, ipsi dicunt ad me : Ubi est verbum Dómini ? Véniat. Et ego non sum turbátus, te pastórem sequens : et diem hóminis non desiderávi, tu scis. Quod egréssum est de lábiis meis, rectum in conspéctu tuo fuit. Non sis tu mihi formídini, spes mea tu in die afflictiónis. Confundántur, qui me persequúntur, et non confúndar ego : páveant illi, et non páveam ego. Induc super eos diem afflictiónis, et dúplici contritióne cóntere eos, Dómine, Deus noster.
(En ces jours-là, Jérémie dit : Seigneur, tous ceux qui vous abandonnent seront confondus ; ceux qui se retirent de vous seront écrits sur la terre, parce qu’ils ont abandonné le Seigneur, la source des eaux vives. Guérissez-moi, Seigneur, et je serai guéri ; sauvez-moi, et je serai sauvé, car vous êtes ma gloire. Voici qu’ils me disent : Où est la parole du Seigneur ? Qu’elle s’accomplisse. Et moi je n’ai pas été troublé en vous suivant comme mon pasteur, et je n’ai pas désiré le jour de l’homme, vous le savez : ce qui est sorti de mes lèvres a été droit devant vous. Ne soyez pas pour moi un sujet d’effroi vous qui êtes mon espérance au jour de l’affliction. Que ceux qui me persécutent soient confondus, et que je ne sois pas confondu moi-même ; qu’ils aient peur, et que je n’aie pas peur ; faites venir sur eux le jour du malheur, et brisez-les d’un double brisement, ô Seigneur notre Dieu.)