C’est un événement européen en soi : le Parlement de Chypre, de ce petit pays considéré comme négligeable par les eurocrates (pensez : il pèse 0,2% du PIB européen) a osé se rebiffer contre les maîtres de l’Europe. Il a osé rejeter le plan d’aide (ou de racket) que les institutions européennes voulaient lui imposer. Il n’y a pas eu un seul député pour l’accepter. La majorité des députés a voté non, ceux du parti du président de la République se sont abstenus.
Le fait est sans précédent. Il s’accompagne d’une germanophobie exacerbée, la même qu’en Grèce, en pire. D’autant que la germanophobie de la population est alimentée par celle des dirigeants, le propre représentant du président de la République à Bruxelles ayant confié que pendant les négociations les Allemands lui avaient pointé un pistolet sur la poitrine pour qu’il accepte le plan. Bien sûr c’est une image, mais elle est juste, car elle est confirmée par tous les observateurs : c’est l’Allemagne qui mène le jeu, et qui est désormais seule aux commandes, pour ce qui relève du Conseil européen. Et ce ne sont pas les menaces et le mépris de Wolfgang Schäuble, qui s’exprime en permanence dans les médias allemands depuis hier soir, qui pourraient atténuer la chose…
Aujourd’hui, le ministre chypriote des Finances est à Moscou. Puisque la Russie, y compris par la voix de Poutine lui-même, a protesté contre le plan de sauvetage : les comptes qui seraient le plus ponctionnés par l’UE pour financer le plan sont des comptes russes… (A Limassol, deuxième ville de Chypre, il y a des quartiers russes, qui ont leurs journaux, leur radio, leurs écoles, leurs commerces…) Mais la Russie ne paraît pas (ou plus) désireuse de sauver l’économie chypriote. Encore que le gouvernement de Chypre ait un atout : la découverte de gigantesques gisements de gaz naturel au sud de l’île, qui pourraient intéresser Gazprom. Selon certaines rumeurs, Gazprom serait même en train d’élaborer son propre plan de sauvetage de Chypre…
Il est évident que ces perspectives ne plaisent pas du tout aux eurocrates. Il serait insupportable que Chypre échappe à la pieuvre et la mette en échec, pour se mettre dans l'orbite russe. Et l’on a beau répéter que le pays compte pour des prunes, on ne peut se cacher que l’Europe a besoin du gaz russe et qu’il ne faut pas trop chatouiller les Russes sur Chypre, surtout quand il y a, précisément, du gaz en jeu…
Commentaires
Génial ! vive la Russie ! Da zdrastvouï Rassiya !
On peut aussi imaginer que certains eurocrates ne seraient pas fâchés de pousser Chypre vers la sortie : il est difficile de faire avancer les négociations avec une Turquie qui occupe une partie d'un État membre de l'UE. Avec une Turquie qui occuperait une partie d'une Chypre hors UE ou en voie d'en sortir, les perspectives seraient plus riantes pour les tenants de l'intégration de la Turquie.
Chypre orthodoxe a plus de liens avec la Russie qu'avec l'UE.
Le gouvernement allemand poursuit ses plans hégémoniques,rien de neuf depuis Maurras.
La Turquie qui persécute ses propres chrétiens ne fera jamais partie de l'Europe.
Et la France dans tout ça,eh bien,elle coule, ayant perdu son assise spirituelle catholique fondatrice!
Le NOM certes d'une façon illégitime mais tout à fait légalement marque chaque jour des points.
Non aux plans de renflouement
Non à l'austérité
Chypre pourrait être comme l'Islande le grain de sable qui fait dérailler la machine de destruction des peuples.
Soutenez le plan B avec la séparation strictes des banques afin de mettre les spécualteurs en faillite.
Signez la pétition : https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/a-tous-les-d%C3%A9put%C3%A9s-chypriotes-chypre-doit-scinder-les-banques-en-deux-cat%C3%A9gories-bonne-mauvaise-banque
La nouvelle résistance contre le monde de la finance