Une petite phrase de Benoît XVI dans son discours au nouvel ambassadeur de Belgique :
L'Église respecte la liberté pour tous de penser autrement qu'elle ; elle aimerait aussi que soit respecté son droit d'expression.
Et aussi :
Je désire souligner aujourd'hui que pour porter du fruit à long terme, l'art du consensus ne se réduit pas à une habileté purement dialectique, mais doit rechercher le vrai et le bien.
Et enfin :
Je veux aussi saluer les prêtres de votre pays, et les diacres ainsi que tous les fidèles qui forment la communauté catholique belge. Je les invite à témoigner de leur foi avec audace. Dans leurs engagements dans la cité, qu'ils fassent valoir pleinement leur droit de proposer des valeurs qui respectent la nature humaine et qui correspondent aux aspirations spirituelles les plus profondes et les plus authentiques de la personne.
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« Témoins numériques »
Le pape Benoît XVI a reçu samedi les participants d'un congrès organisé par la conférence épiscopale italienne sur le thème : « Témoins numériques. Visages et langages à l'ère cross-media ».
Un texte que tout « communicant » catholique sur internet se doit de lire. En voici l'essentiel :
Les dangers d'homologation et de contrôle aussi augmentent, de relativisme intellectuel et moral, déjà bien reconnaissables dans le fléchissement de l'esprit critique, dans la vérité réduite à un jeu d'opinions, dans les multiples formes de dégradation et d'humiliation de l'intimité de la personne. On assiste alors à une « pollution de l'esprit qui rend nos visages moins souriants, plus sombres, qui nous conduit à ne pas nous saluer entre nous, à ne pas nous regarder en face... » (Discours Place d'Espagne, 8 décembre 2009). Ce congrès vise, au contraire, à reconnaître des visages, donc à surmonter ces dynamiques collectives qui peuvent nous faire perdre la perception de la profondeur des personnes et rester à leur superficie : lorsque cela se produit, elles restent des corps sans âmes, des objets d'échange et de consommation.
Comment est-il possible aujourd'hui de revenir aux visages ? J'ai cherché d'indiquer la voie dans ma troisième encyclique. Elle passe par cette « caritas in veritate » qui brille sur le visage du Christ. L'amour dans la vérité constitue « un grand défi pour l'Eglise dans un monde sur la voie d'une mondialisation progressive et généralisée » (n. 9). Les media peuvent devenir des facteurs d'humanisation « non seulement quand, grâce au développement technologique, ils offrent de plus grandes possibilités de communication et d'information, mais surtout quand ils sont structurés et orientés à la lumière d'une image de la personne et du bien commun qui en respecte les valeurs universelles » (n. 73). Cela exige qu'ils « aient pour objectif principal la promotion de la dignité des personnes et des peuples, qu'ils soient expressément animés par la charité et mis au service de la vérité, du bien et d'une fraternité naturelle et surnaturelle » (ibid.). C'est seulement à ces conditions que la transition historique que nous sommes en train de traverser peut se révéler riche et féconde en nouvelles opportunités. Nous voulons sans peur avancer au large sur la mer numérique, en affrontant la navigation ouverte avec la même passion qui depuis deux mille ans gouverne la barque de l'Eglise. Plus que pour les ressources techniques, bien qu'elles soient nécessaires, nous voulons nous caractériser par l'habitation de ce continent aussi avec un cœur croyant, qui contribue à donner une âme au flux ininterrompu de communication de la toile.
Voici quelle est notre mission, la mission à laquelle l'Eglise ne saurait renoncer : la tâche de tout croyant qui agit dans les media est celle « d'ouvrir la route à de nouvelles rencontres, en assurant toujours la qualité du contact humain et l'attention aux personnes ainsi qu'à leurs vrais besoins spirituels, en donnant aux hommes qui vivent notre temps « numérique » les signes nécessaires pour reconnaître le Seigneur » (Message pour la 44e Journée mondiale des communications sociales, 16 mai 2010). Chers amis sur la toile, vous êtes vous aussi appelés à vous situer en tant qu' « animateurs de communautés », attentifs à « préparer les chemins qui mènent à la Parole de Dieu » et à exprimer une sensibilité particulière pour ceux qui « sont découragés et ont dans le cœur des désirs d'absolu et de vérités non éphémères » (ibid.). La toile pourra ainsi devenir une sorte de « parvis des gentils » où « ouvrir un espace à ceux pour qui Dieu est encore inconnu » (ibid.). -
Saint Clet
En 2007 je me demandais comment il se faisait que tant d'hommes du Cap Sizun s'appellent Clet. Après avoir donné l'explication : l'église de Cleden-Cap-Sizun est placée sous le patronage de saint Clet, j'ajoutais que cela ne faisait que déplacer la question : comment se fait-il que saint Clet, pontife inconnu, même de la plupart des catholiques, soit le saint patron de cette église ?
J'ai ensuite trouvé la réponse. En fait, elle se trouve (partiellement)... dans le nom de la paroisse : saint Clet est saint Cleden. Dans le cartulaire de l'abbaye de Landévennec, la paroisse était appelée Cletuen. Il ne s'agit donc pas du pape, mais d'un saint local, sans doute d'origine galloise car en Galles il y a un saint Clydwin. (Et en Bretagne il y a aussi Cleden-Poher.) C'est au milieu du XVIIe siècle que saint Cleden a été remplacé par le pape martyr saint Clet, sans doute par un curé ultramontain qui avait jugé bon de remplacer le saint local dont on ne savait rien par un saint pape dont on ne savait pas davantage... -
3e dimanche après Pâques
La liturgie, toujours pleine de joie pascale (« Jubilate », dit l'introït), nous oriente vers l'Ascension. « Un peu, et vous ne me verrez plus, encore un peu, et vous me reverrez », dit le Christ à ses apôtres. Certes, il leur dit cela avant la Passion, et la signification première du propos est qu'ils ne le verront plus parce qu'il sera mort et enterré (c'est pourquoi vous pleurerez et vous lamenterez), et qu'ils le reverront parce qu'il sera ressuscité (c'est pourquoi vous serez dans la joie). Mais la signification de l'Ascension est attestée par Jésus lui-même, qui ajoute : « parce que je vais au Père ».
C'est donc surtout après l'Ascension, tous les jours jusqu'à la fin du temps, que les disciples verront le Seigneur et s'en réjouiront. Ils verront le Ressuscité des yeux de la foi, c'est-à-dire le plus réellement qui soit : dans l'Eglise, dans l'Eucharistie.
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Les dangers du niqab
Elle conduisait en niqab. Elle a été verbalisée pour "circulation dans des conditions non aisées". Elle a porté plainte pour atteinte aux droits de l'homme. D'où enquête. D'où il apparaît qu'elle est l'une des quatre femmes d'un Algérien devenu français par mariage et qui a 12 enfants. Chaque femme touchant l'allocation de parent isolé. Pain bénit pour le gouvernement qui va pouvoir montrer sa fermeté en paroles : « Si ces faits étaient confirmés, l'intéressé pourrait être déchu de la nationalité française », écrit Hortefeux à Besson...
Ce qui est ahurissant dans cette histoire est que la femme en question est une souchienne, qualifiée d'intellectuelle... -
Les Allemands quittent l’Eglise ?
De nombreux Allemands « quittent l'Eglise » catholique : plus de 5.000 en mars dans les seuls diocèses de Fribourg et de Stuttgart. C'est-à-dire qu'ils font savoir à leur employeur qu'ils ne sont plus catholiques, et échappent ainsi à l'impôt cultuel.
Bien sûr, c'est à cause des « scandales pédophiles ».
Pourtant, les écoles catholiques croulent sous les demandes d'inscriptions, y compris celles qui sont impliquées dans les dits scandales. Jusqu'à 300 demandes pour 90 places dans le premier collège qui a admis le scandale...
A lire sur Benoît et moi. -
On ne jeûne pas pendant le temps pascal
L'Homme nouveau, dans son numéro daté de ce jour, lance un appel à prier et à jeûner pour le pape (appel dont je m'aperçois qu'il a été publié sur internet dès le 16 avril).
Mais on ne jeûne pas pendant le temps pascal. Même pour le pape.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre avait lancé une campagne consistant à offrir son jeûne de carême pour le pape. Une excellente initiative à laquelle je m'étais associé.
Mais le carême est passé. Nous sommes avec le Christ ressuscité.
« Les disciples de Jean et les Pharisiens observaient le jeûne. Ils vinrent lui dire : "Pourquoi, tandis que les disciples de Jean et les disciples des Pharisiens observent le jeûne, vos disciples ne l'observent-ils pas?" Jésus leur dit : "Les amis de l'époux peuvent-ils observer le jeûne pendant que l'époux est avec eux? Aussi longtemps qu'ils ont avec eux l'époux, ils ne peuvent observer le jeûne. Mais des jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils observeront le jeûne en ce jour-là." » -
Saint Fidèle de Sigmaringen
Il a déployé la plénitude de sa charité en soulageant et en secourant extérieurement son prochain ; ouvrant à tous les malheureux des bras paternels, il faisait vivre de véritables troupes de pauvres par les aumônes qu'il recueillait de partout. Il remédiait à l'abandon des orphelins et des veuves en leur procurant du secours auprès des puissants et des princes. Sans relâche il apportait aux prisonniers tout le réconfort, spirituel et corporel, dont il était capable; il visitait assidûment tous les malades, leur apportait de la joie et, après les avoir réconciliés avec Dieu, les fortifiait pour le dernier combat. En ce genre, il n'a jamais moissonné plus de mérites que lorsque l'armée autrichienne, cantonnée dans les Grisons, presque tout entière frappée par une épidémie, s'offrait à la maladie et à la mort comme une proie digne de pitié.
Cet homme de foi, Fidèle par son nom et par sa vie, se distingua, en même temps que par sa charité, par son ardeur pour défendre la foi. Il la prêcha inlassablement, et peu de jours avant de la confirmer par son sang, dans son dernier sermon, il laissa comme son testament en prononçant ces paroles :« O foi catholique, comme tu es ferme, comme tu es inébranlable, bien enracinée, bien fondée sur la pierre solide ! Le ciel et la terre disparaîtront, mais tu ne pourras jamais dîsparaître. Dès le commencement, le monde entier t'a contredite, mais tu as triomphé de tous par ta grande puissance. La victoire a vaincu le monde, c'est notre foi. Elle a fait plier des rois très puissants sous le joug du Christ, elle a conduit les peuples à obéir au Christ. Qu'est-ce qui a fait que les saints apôtres et martyrs ont subi de durs combats et de cruels supplices, sinon la foi, principalement la foi en la résurrection ? Qu'est-ce qui a conduit les anciens moines à dédaigner les plaisirs, à mépriser les honneurs, à piétiner les richesses pour mener au désert une vie céleste, sinon la foi vive ? De nos jours, qu'est-ce qui entraîne les Chrétiens à rejeter la facilité, à renoncer au confort, à supporter les épreuves, à souffrir une vie pénible ? C'est la foi vive qui agit par la charité. C'est elle qui fait abandonner les biens présents par l'espérance des biens futurs et, en échange des biens présents, recevoir les biens du monde à venir »
(Benoît XIV, lors de sa canonisation, le 29 juin 1746)
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Le Vatican va financer un projet de cellules souches
Le cardinal Renato Martino a confirmé que le Vatican va participer au financement d'un projet de recherche sur les cellules souches adultes, à but thérapeutique, via l'hôpital de l'Enfant Jésus de Rome. Le montant serait a priori de 2 millions d'euros, selon l'université du Maryland, qui doit développer le projet.
Il s'agit de recherches, nouvelles, sur les cellules souches de l'intestin. Le chef de projet est Alessio Fasano, le directeur du centre de recherches sur les cellules souches à la faculté de médecine de l'université du Maryland.
« Nous voulons les récolter, nous voulons les isoler, nous voulons les faire grandir en dehors du corps et voir si elles sont pluripotentes », dit-il. Or elles ont des caractéristiques qui les prédisposent à cette recherche : elles sont très actives, se reforment très vite dans l'intestin, et peuvent générer diverses formes de cellules (notamment mucus et épithélium). En outre elles sont faciles à récolter.
Alessio Fasano espère avoir les réponses à ses questions dans les deux ou trois prochaines années.
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Babel à Sciences Po
Du 19 au 23 avril, le « BDA » de Sciences Po Paris (le « bureau des arts ») organisait « la traditionnelle Semaine des Arts, sur le thème cette année de Babel ».
C'était présenté ainsi :
« Du 19 au 23 avril 2010, retrouvons l'unité perdue entre les différentes cultures du monde à travers les plus inédits métissages artistiques ! Musique, théâtre, danse, mode, cinéma, cuisine pourront s'exprimer librement le temps d'une semaine mythique. Sciences Po se transformera pour quelques jours en une nouvelle Babel, idéalement cosmopolite et moderne. Concerts, théâtres, expos et événements en tout genre vont rythmer cette semaine pas comme les autres, placée sous le signe de la diversité et de l'inattendu ! »
Ce qui a surtout été remarqué a été le concert de rap, avec les groupes les plus ignoblement antifrançais (Sniper, Arsenik).
Mais on remarquera aussi l'appel au thème de Babel : « une nouvelle Babel, idéalement cosmopolite et moderne ». Babel n'est plus une malédiction, mais un objectif à atteindre. Dans la plus grande confusion, du reste, puisqu'il s'agit de retrouver l'unité perdue, donc de retourner AVANT Babel.
Là aussi, comme partout, c'est l'inversion...