Un Belge a décidé d'organiser un « hommage national à sainte Jeanne d'Arc ». Comme c'est à Paris, on suppose qu'il s'agit de la nation française.
Il y a déjà trois hommages à Jeanne d'Arc dans la capitale (de la France) : le cortège traditionnel, centenaire, de l'Action Française, le défilé du Front national, et l'hommage national (il est vrai furtif mais le seul qui puisse porter ce titre) que lui rend la République.
La particularité de l'hommage du Belge (coproduit par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, dont ses organisations - belge et franco-belge - sont des courroies de transmission) est qu'on ne doit pas y faire état d'une quelconque appartenance politique ou associative. Le Belge ne veut voir qu'une seule tête. La sienne.
Grâce à une intense action de lobbying, le Belge a réuni dans son « comité de parrainage » un certain nombre de personnalités de la mouvance de la « droite nationale catholique » (pour utiliser une étiquette peu satisfaisante mais commode). Certaines y figurent pour tenter de nuire à l'un des autres hommages. D'autres semblent penser sincèrement que pour rendre hommage à la sainte la plus politique de l'histoire de France on doive mettre sous le boisseau son appartenance politique.
Cela va sans dire, mais peut-être est-il bon de le préciser, le Centre Henri et André Charlier (dont je suis un des vice-présidents), et Chrétienté-Solidarité (dont je suis rédacteur en chef de la revue Reconquête) ne s'associent pas à cette manifestation prétendument « unitaire » qui n'est qu'une triste entreprise de récupération.
Et en tant que membre du comité central du Front national, je ne peux que rappeler que Jean-Marie Le Pen, chaque 1er mai, rend à la sainte de la patrie un hommage qui s'inscrit dans la plus authentique tradition historique et spirituelle de la France, et dont la teneur est d'une autre profondeur que les productions du Belge.
PS. Un Belge qui vient nous donner des leçons d'"amitiés françaises" (sic), c'est assez curieux...