Le pape Benoît XVI a reçu samedi les participants d'un congrès organisé par la conférence épiscopale italienne sur le thème : « Témoins numériques. Visages et langages à l'ère cross-media ».
Un texte que tout « communicant » catholique sur internet se doit de lire. En voici l'essentiel :
Les dangers d'homologation et de contrôle aussi augmentent, de relativisme intellectuel et moral, déjà bien reconnaissables dans le fléchissement de l'esprit critique, dans la vérité réduite à un jeu d'opinions, dans les multiples formes de dégradation et d'humiliation de l'intimité de la personne. On assiste alors à une « pollution de l'esprit qui rend nos visages moins souriants, plus sombres, qui nous conduit à ne pas nous saluer entre nous, à ne pas nous regarder en face... » (Discours Place d'Espagne, 8 décembre 2009). Ce congrès vise, au contraire, à reconnaître des visages, donc à surmonter ces dynamiques collectives qui peuvent nous faire perdre la perception de la profondeur des personnes et rester à leur superficie : lorsque cela se produit, elles restent des corps sans âmes, des objets d'échange et de consommation.
Comment est-il possible aujourd'hui de revenir aux visages ? J'ai cherché d'indiquer la voie dans ma troisième encyclique. Elle passe par cette « caritas in veritate » qui brille sur le visage du Christ. L'amour dans la vérité constitue « un grand défi pour l'Eglise dans un monde sur la voie d'une mondialisation progressive et généralisée » (n. 9). Les media peuvent devenir des facteurs d'humanisation « non seulement quand, grâce au développement technologique, ils offrent de plus grandes possibilités de communication et d'information, mais surtout quand ils sont structurés et orientés à la lumière d'une image de la personne et du bien commun qui en respecte les valeurs universelles » (n. 73). Cela exige qu'ils « aient pour objectif principal la promotion de la dignité des personnes et des peuples, qu'ils soient expressément animés par la charité et mis au service de la vérité, du bien et d'une fraternité naturelle et surnaturelle » (ibid.). C'est seulement à ces conditions que la transition historique que nous sommes en train de traverser peut se révéler riche et féconde en nouvelles opportunités. Nous voulons sans peur avancer au large sur la mer numérique, en affrontant la navigation ouverte avec la même passion qui depuis deux mille ans gouverne la barque de l'Eglise. Plus que pour les ressources techniques, bien qu'elles soient nécessaires, nous voulons nous caractériser par l'habitation de ce continent aussi avec un cœur croyant, qui contribue à donner une âme au flux ininterrompu de communication de la toile.
Voici quelle est notre mission, la mission à laquelle l'Eglise ne saurait renoncer : la tâche de tout croyant qui agit dans les media est celle « d'ouvrir la route à de nouvelles rencontres, en assurant toujours la qualité du contact humain et l'attention aux personnes ainsi qu'à leurs vrais besoins spirituels, en donnant aux hommes qui vivent notre temps « numérique » les signes nécessaires pour reconnaître le Seigneur » (Message pour la 44e Journée mondiale des communications sociales, 16 mai 2010). Chers amis sur la toile, vous êtes vous aussi appelés à vous situer en tant qu' « animateurs de communautés », attentifs à « préparer les chemins qui mènent à la Parole de Dieu » et à exprimer une sensibilité particulière pour ceux qui « sont découragés et ont dans le cœur des désirs d'absolu et de vérités non éphémères » (ibid.). La toile pourra ainsi devenir une sorte de « parvis des gentils » où « ouvrir un espace à ceux pour qui Dieu est encore inconnu » (ibid.).
Commentaires
La toile est un gros problème pour les médias, c'est une empêcheuse de manipuler sans être contredits.
Jusqu'ici les tentative de censurer la toile ont échoué, prions pour que cela continue.
Par exemple l'affaire Saint Projet ne serait pas ce qu'elle est sans la toile. Sans la toile, l'émission de télévision aurait été sans réplique... et les appels à la haine proférés tranquillement.
Merci au pape de nous encourager dans l'apostolat, c'est un encouragement pour nous à être (ou devenir, pour moi) irréprochables.