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  • Saint Vincent de Paul

    A 24 ans, saint Vincent de Paul fut capturé par des pirates barbaresques et vendu comme esclave. Il a raconté cet épisode de sa vie dans une des ses lettres, qui est intéressante à plus d’un titre.

    Le vent nous fut aussi favorable qu’il fallait pour nous rendre, ce jour, à Narbonne, qu’était faire cinquante lieues, si Dieu n’eût permis que trois brigantins turcs, qui côtoyaient le golfe du Lion pour attraper les barques qui venaient de Beaucaire, où il y avait foire que l’on estime être des plus belles de la chrétienté, ne nous eussent donné la charge et attaqués si vivement que, deux ou trois des nôtres étant tués et tout le reste blessé, et même moi, qui eus un coup de flèche, qui me servira d’horloge tout le reste de ma vie, n’eussions été contraints de nous rendre à ces félons et pires que tigres, les premiers éclats de la rage desquels furent de hacher notre pilote en cent mille pièces, pour avoir perdu un des principaux des leurs, outre quatre ou cinq forçats que les nôtres leur tuèrent. Ce fait, nous enchaînèrent, après nous avoir grossièrement pansés, poursuivirent leur pointe, faisant mille voleries, donnant néanmoins liberté à ceux qui se rendaient sans combattre, après les avoir volés. Et enfin, chargés de marchandise, au bout de sept ou huit jours, prirent la route de Barbarie, tanière et spélonque de voleurs, sans aveu du Grand Turc, où étant arrivés, ils nous exposèrent en vente, avec procès-verbal de notre capture, qu’ils disaient avoir été faite dans un navire espagnol, parce que, sans ce mensonge, nous aurions été délivrés par le consul que le roi tient de delà pour rendre libre le commerce aux Français.

    Leur procédure à notre vente fut qu’après qu’ils nous eurent dépouillés tout nus, ils nous baillèrent à chacun une paire de braies, un hoqueton de lin avec une bonnette, nous promenèrent par la ville de Tunis, où ils étaient venus expressément pour nous vendre. Nous ayant fait faire cinq ou six tours par la ville, la chaîne au col, ils nous ramenèrent au bateau, afin que les marchands vinssent voir qui pouvait bien manger et qui non, pour montrer comme nos plaies n’étaient point mortelles ; ce fait, nous ramenèrent à la place, où les marchands nous vinrent visiter, tout de même que l’on fait à l’achat d’un cheval ou d’un bœuf, nous faisant ouvrir la bouche pour visiter nos dents, palpant nos côtes, sondant nos plaies et nous faisant cheminer le pas, trotter et courir, puis tenir des fardeaux et puis lutter pour voir la force d’un chacun, et mille autres sortes de brutalités.

    Je fus vendu à un pêcheur, qui fut contraint de se défaire bientôt de moi, pour n’avoir rien de si contraire que la mer, et depuis par le pêcheur à un vieillard, médecin spagirique, souverain tireur de quintessences, homme fort humain et traitable, lequel, à ce qu’il me disait, avait travaillé cinquante ans à la recherche de la pierre philosophale, et en vain quant à la pierre, mais fort heureusement à une sorte de transmutation des métaux. En foi de quoi, je lui ai vu souvent fondre autant d’or que d’argent ensemble, les mettre en petites lamines, et puis mettre un lit de quelques poudres, puis un autre de lamines, et puis un autre de poudres dans un creuset ou vase à fondre des orfèvres, le tenir au feu vingt-quatre heures, puis l’ouvrir et trouver l’argent être devenu or ; et plus souvent encore congeler ou fixer de l’argent vif en fin argent, qu’il vendait pour donner aux pauvres. Mon occupation était à tenir le feu à dix ou douze fourneaux ; en quoi, Dieu merci, je n’avais plus de peine que de plaisir. Il m’aimait fort et se plaisait fort de me discourir de l’alchimie et plus de sa loi, à laquelle il faisait tous ses efforts de m’attirer, me promettant force richesses et tout son savoir.

    Dieu opéra toujours en moi une croyance de délivrance par les assidues prières que je lui faisais et à la sainte Vierge Marie, par la seule intercession de laquelle je crois fermement avoir été délivré. L’espérance et ferme croyance donc que j’avais de vous revoir, Monsieur, me fit être assidu à le prier de m’enseigner le moyen de guérir de la gravelle, en quoi je lui voyais journellement faire miracle ; ce qu’il fit ; voire me fit préparer et administrer les ingrédients. (1) (...)

    Je fus donc avec ce vieillard depuis le mois de septembre 1605 jusques au mois d’août prochain, qu’il fut pris et mené au grand sultan pour travailler pour lui mais en vain, car il mourut de regret par les chemins. Il me laissa à un sien neveu qui me revendit tôt après la mort de son oncle, parce qu’il ouit dire comme M. de Brèves, ambassadeur pour le roi en Turquie, venait, avec bonnes et expresses patentes du Grand Turc, pour recouvrer les esclaves chrétiens.

    Un renégat de Nice, en Savoie, ennemi de nature, m’acheta et m’en emmena en son temat ; ainsi s’appelle le bien que l’on tient comme métayer du Grand Seigneur, car le peuple n’a rien ; tout est au sultan. Le temat de celui-ci était dans la montagne, où le pays est extrêmement chaud et désert. L’une des trois femmes qu’il avait (comme grecque-chrétienne, mais schismatique) avait un bel esprit et m’affectionnait fort ; et plus à la fin, une naturellement turque, qui servit d’instrument à l’immense miséricorde de Dieu pour retirer son mari de l’apostasie et le remettre au giron de l’Église, fit me délivrer de mon esclavage. Curieuse qu’elle était de savoir notre façon de vivre, elle me venait voir tous les jours aux champs où je fossoyais, et après tout me commanda de chanter louanges à mon Dieu. Le ressouvenir du Quomodo cantabimus in terra aliena des enfants d’Israël captifs en Babylone me fit commencer, avec la larme à l’œil, le psaume Super flumina Babylonis et puis le Salve, Regina, et plusieurs autres choses ; en quoi elle prit autant de plaisir que la merveille en fut grande. Elle ne manqua point de dire à son mari, le soir, qu’il avait eu tort de quitter sa religion, qu’elle estimait extrêmement bonne, pour un récit que je lui avais fait de notre Dieu et quelques louanges que je lui avais chantées en sa présence ; en quoi, disait-elle, elle avait un si divin plaisir qu’elle ne croyait point que le paradis de ses pères et celui qu’elle espérait fut si glorieux, ni accompagné de tant de joie que le plaisir qu’elle avait pendant que je louais mon Dieu, concluant qu’il y avait quelque merveille.

    Cet autre Caïphe ou ânesse de Balaam fit, par ses discours, que son mari me dit dès le lendemain qu’il ne tenait qu’à commodité que nous ne nous sauvassions en France, mais qu’il y donnerait tel remède, dans peu de temps, que Dieu y serait loué. Ce peu de jours furent dix mois qu’il m’entretint en ces vaines, mais à la fin exécutées espérances, au bout desquels nous nous sauvâmes avec un petit esquif et nous rendîmes, le vingt-huitième de juin, à Aigues-Mortes et tôt après en Avignon, où Monseigneur le vice-légat reçut publiquement le renégat, avec la larme à l’œil et le sanglot au gosier, dans l’église de Saint-Pierre, à l’honneur de Dieu et édification des spectateurs. Mondit seigneur nous a retenus tous deux pour nous mener à Rome, où il s’en va tout aussitôt que son successeur à la trienne qu’il acheva le jour de la saint Jean, sera venu. Il a promis au pénitent de le faire entrer à l’austère couvent des Fate ben fratelli où il s’est voué, et à moi de me faire pourvoir de quelque bon bénéfice. Il me fait cet honneur de me fort aimer et caresser, pour quelques secrets d’alchimie que je lui ai appris, desquels il fait plus d’état, dit-il, que si io li avesse datto un monte di oro,  parce qu’il y a travaillé tout le temps de sa vie et qu’il ne respire autre contentement. Mondit seigneur, sachant comme je suis homme d’église, m’a commandé d’envoyer quérir les lettres de mes ordres, m’assurant de me faire du bien et très bien pourvoir de bénéfice.

    (1) La gravelle, ce sont les calculs rénaux. Et l’on a la composition du remède rapporté par saint Vincent de Paul : « Prenez thérébentine de Venise, deux onces ; turbith blanc, deux onces ; mastic, galanga, girofle, cannelle cubes, de chacun demi-once ; bois d’aloès battu, une once. Empâtez le tout ensemble avec demi-livre de miel blanc et une pinte d’eau-de-vie la plus forte. Laissez le tout en digestion quelque temps, puis le distillez. Il faut prendre, le matin, à jeun, la quatrième partie d’une cuillère et observer de l’emplir d’eau de bourrache ou de buglosse, en prendre autant de fois que l’on voudra, parce qu’elle ne peut être nuisible ; au contraire, elle est très bonne pour la santé, et la principale opération est pour les urines. C’est pourquoi on n’y est point obligé de garder d’autre régime de vivre, sinon qu’il ne faut manger qu’une heure après, et on peut aller à ses affaires ordinaires. »

  • La « réforme » de la « Constitution »

    Nicolas Sarkozy a installé son "comité de réflexion" sur les institutions. « La réforme aura lieu », a-t-il déclaré, précisant qu’« en tout état de cause, elle devra avoir été votée avant les municipales » de 2008.

    « Dans mon esprit, il ne s'agit pas de changer de République mais à l'intérieur de la Ve République de voir comment on peut être plus moderne », c'est-à-dire « plus responsable », a-t-il dit.
    Le Président veut « trouver l'équilibre » entre les propositions du comité, ses propres souhaits et ceux des partis qu'il consulte "es-qualités". Il ira « dans le sens du consensus », et le résultat final sera « entre mes convictions et ma capacité à convaincre ».

    Dans sa lettre de mission, adressée… au Premier ministre (sic), il rappelle les réformes qu’il souhaite (pour encadrer les pouvoirs du président, lui permettre de venir devant le parlement, contrôler le budget de l'Elysée, limiter le nombre de mandats présidentiels, accorder au parlement un droit de regard sur les nominations, définir un statut de l'opposition, modifier le Conseil supérieur de la magistrature, créer une fonction de procureur général de la nation).

    « Il y a moins de risques à mettre les choses en mouvement qu'à attendre immobile que des institutions démodées soient renversées » à la faveur d'une crise, a-t-il ajouté, soulignant qu'il s'agissait de « faire la réforme à froid pour ne pas la subir à chaud un jour ou l'autre ».
    « A ceux qui s'étonneraient de la diversité du comité, je répondrai que la Constitution, c'est l'affaire de tous les Français et pas de la majorité contre la minorité », a-t-il encore déclaré.

    Et en écho, Jack Lang, la vedette du comité, a lui aussi affirmé que la Constitution « c'est la maison commune de tous les Français ». Et d’insister sur le fait qu’« il ne s'agit pas d'une réformette ni d'un toilettage, il s'agit d'une profonde réforme des institutions de la République ».

    Ainsi voit-on que la présence du médiatique Jack Lang est destinée à servir la propagande présidentielle, sur une réforme de la Constitution présentée comme un fait majeur.

    Or il s’agit d’un mensonge majeur. On fait semblant de s’occuper du texte fondateur de la République pour tenter de faire oublier aux Français qu’il ne s’agit plus que d’une charte provinciale.
    Le nouveau traité européen n’a plus le nom de Constitution, mais il sera pourtant la véritable Constitution – la maison commune, pourrait dire Jack – des Etats-Unis d’Europe. Chaque Etat membre peut s’amuser à bidouiller sa propre Constitution, l’architecture des pouvoirs est désormais ailleurs.

  • Après Bariani, le député Benoît…

    L’autre jour, Didier Bariani, vice-président du MoDem, disait qu’il ne voulait pas que l’UDF disparaisse dans le nouveau parti de François Bayrou.

    Aujourd’hui, c’est l’un des quatre députés MoDem, Thierry Benoît, qui met les pieds dans le plat. Et il va encore plus loin, puisqu’il ne veut même plus de la création d’un « Mouvement démocrate » et plaide pour le rassemblement de tous les centristes au sein d'une UDF « modernisée » : « Il faut que tout le monde se retrouve, un François Bayrou (UDF), un Jean Arthuis (UDF), un Charles de Courson (NC), un François Sauvadet (NC), un Hervé Morin (NC). Qu'est ce qui sépare ces gens là ? Rien du tout, sauf une stratégie quelque peu divergente » après le premier tour de la présidentielle, dit-il.

    Il reconnaît que « le MoDem a emporté une véritable adhésion auprès de gens qui étaient contre le système politique, ou de nouvelles générations qui découvrent la politique » et qui « ont tous comme valeur première l'indépendance ». Mais « clamer l'indépendance, c'est se fourvoyer », car la question des alliances finit tôt ou tard par se poser. Si l'on ne tranche pas sur les alliances, « on n'est jamais nulle part », dit-il, et il prend comme exemple sa propre situation, « dans la minorité au conseil général d'Ille-et-Vilaine face à un exécutif de gauche, et dans la minorité à l'Assemblée nationale face à un exécutif de droite ».

    Pauvre petit Benoît. Ce que l’on comprend surtout, c’est qu’il voudrait bien faire partie de la majorité de Sarkozy, avec ses anciens camarades, et arrêter de faire le mouton noir avec Bayrou. L’héroïsme a ses limites. Et Bayrou du souci à se faire…

  • Les Turcs ne parlent pas de l’Union européenne

    Des élections législatives anticipées auront lieu en Turquie dimanche prochain. On arrive donc à la fin de la campagne. Les observateurs constatent un grand absent : l’Union européenne. Personne ne parle des négociations d’adhésion, de l’avenir « européen » de la Turquie , etc., et encore moins de ce méchant Sarkozy qui affirmait pendant sa propre campagne qu’il s’opposerait à cette adhésion.

    Ainsi, le Premier ministre Erdogan, chef de l’AKP au pouvoir, qui pourrait se vanter d’avoir été l’homme qui a obtenu l’ouverture des négociations d’adhésion, reste bouche cousue sur le sujet. Il pourrait aussi se vanter d’être à l’origine des « réformes démocratiques » qui allaient de pair. « Ces réformes ont permis une transformation significative en Turquie, mais cela est complètement ignoré » par les candidats, constate un expert turc, qui ajoute : « Le gouvernement n’a rien à gagner à faire du projet européen une question électorale ».

    L’opposition non plus, manifestement, dont la principale formation, le CHP, officiellement pro-européen, est d’une discrétion de violette sur le sujet. Seul le parti de l’action nationaliste (MHP) l’évoque, mais c’est pour réclamer une pause dans le processus, le temps d’une « réflexion stratégique ». Car ce parti est ouvertement hostile à l’Union européenne. Et selon les sondages il devrait recueillir assez de voix pour revenir au Parlement...

    Pourquoi l’Union européenne est-elle si acharnée à poursuivre les négociations alors que les politiciens turcs sont contraints de ne pas se montrer pro-européens s’ils veulent être élus ?

    Pourquoi Sarkozy a-t-il mis sous le boisseau son opposition à l’adhésion de la Turquie , alors que ce serait justement le moment de remettre la question sur le tapis ?

    On a là un exemple clair de la dictature idéologique de Bruxelles. Dont on constate clairement qu’elle est anti-européenne.

  • La famille Dati et la récidive

    C’est assurément une première dans l’histoire de France. Au moment où le garde des Sceaux, Rachida Dati, présentait devant l’Assemblée nationale le projet de loi de lutte contre la récidive, son frère Jamal comparaissait en appel, à Nancy, dans une affaire de récidive.

    Jamal Dati avait été condamné à trois ans de prison dont 18 mois fermes, en 2001, pour un trafic d’héroïne. En février dernier, il était condamné à six mois de prison avec sursis pour trafic de stupéfiants. Le ministère public, qui avait requis huit mois ferme, avait fait appel. Et cette fois, le procureur a réclamé douze mois ferme, estimant que compte tenu de ses condamnations précédentes (il avait déjà été condamné auparavant pour usage illicite de stupéfiants), « on ne pouvait plus admettre qu’il puisse encore avoir droit à un nouveau sursis probatoire ».

    C’est exactement le genre de situation qui est censé être traité dans la loi Dati (Rachida), et le propos du procureur de Nancy le souligne. L’arrêt sera rendu le 21 août. On verra alors si les magistrats vont dans le sens de la loi en discussion, ou feront de l’affaire Dati (Jamal) un symbole de leur résistance à la politique théoriquement plus ferme de Sarkozy (mais avec le risque dans ce cas d’être au contraire accusés de complaisance envers le ministre...).

  • Saint Camille de Lellis

    Dieu, qui avez doté saint Camille d’un amour incomparable pour secourir les âmes dans la lutte suprême de l’agonie, nous vous prions de répandre sur nous, par ses mérites, l’esprit de votre amour, afin qu’à l’heure de notre mort nous puissions vaincre l’ennemi et mériter la couronne céleste. Par Notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils qui vit et règne avec vous dans l’unité du Saint Esprit, Dieu, dans les siècles des siècles.

  • L’aveu de Valéry Giscard d’Estaing

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Valéry Giscard d’Estaing se félicite que la substance de la Constitution européenne soit préservée dans le nouveau traité européen. Selon lui, les modifications « limitées » apportées au texte initial ont été décidées pour « effacer l’image » de la Constitution dans l’esprit des gens, et pour « en faciliter l’approbation ici et là ».

    C’est le père de la Constitution européenne lui-même qui souligne l’arnaque : les Français ont rejeté cette Constitution, on la leur fera approuver en abandonnant le mot et en modifiant quelques articles.

    Il ne s’agissait donc que de berner les citoyens.

    Cet aveu rend encore plus nécessaire l’organisation d’un référendum. Ce n’est pas au Parlement d’avaliser l’arnaque. Les Français doivent savoir de quoi il retourne et se prononcer en connaissance de cause.

  • Totalitaire

    Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur déclare devant la presse que les critiques du projet de grande mosquée à Marseille ont « des relents racistes ».

    Le jugement du tribunal annulant la première délibération du conseil municipal de Marseille sur la grande mosquée avait donc « des relents racistes ».

    La loi de 1905 a donc « des relents racistes ».

    Quel étrange préfet que voilà.

  • La Turquie dans l’UE : l’opposition de Sarkozy fait pschitt

    Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, a expliqué à Bruxelles, devant un lobby euromondialiste (European Policy Center), à propos de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, qu’il fallait « avoir pour le moins une réflexion ouverte sur qui sommes nous ? où allons-nous ? ». Et pour y réfléchir, « organisons un groupe de travail, un groupe de sages, qui dirait : Voilà ce que nous pouvons faire, voilà les conditions... » « Mais nous souhaitons discuter d’abord avec nos partenaires et on verra d’ici la fin de l’année si cela est suffisamment mûr pour être mis sur la table. »

    Ainsi on pourrait peut-être constituer en 2008 un comité qui réfléchirait sur la nature de l’Union européenne et sa « vocation à intégrer » de nouveaux pays comme la Turquie.. .

    Sa vocation ? Pendant que les négociations concrètes d’adhésion de la Turquie se poursuivent ?

    On voit que c’en est bien fini des tonitruantes assurances de Sarkozy pendant la campagne qu’il allait tout faire arrêter.

    Mais ce n’est évidemment pas une surprise. Surtout depuis que le Président a fait ministre des Affaires étrangères et secrétaire d’Etat aux Affaires européennes deux personnages de gauche, européistes et partisans de la Turquie dans l’UE...

  • Giscard et le nouveau traité

    Valéry Giscard d’Estaing critique le nouveau traité, mais se félicite de voir que la substance de la Constitution européenne est conservée.

    Si le nouveau traité européen est rédigé conformément au mandat donné par les chefs d’Etat et de gouvernement à la Conférence intergouvernementale, « la forme aura été modifiée, ce qui était difficile à comprendre sera devenu impossible à comprendre » de la part des citoyens, a-t-il déclaré. « Mais la substance sera préservée et c’est cette substance qui donnera les meilleures chances à la poursuite de l’union de plus en plus étroite de l’Europe. »

    Il appelle la CIG , qui commencera ses travaux lundi prochain, à « ne pas s’écarter du mandat sous l’effet de manœuvres ou de combats d’arrière-garde » et à reprendre « scrupuleusement » les articles de la Constitution quand aucune modification n’est prévue.

    Les modifications demandées, qui ne touchent donc pas à la substance de la Constitution , sont « limitées ». Elles n’ont d’autre motif que de chercher à « effacer l’image » de la Constitution , « sans doute pour en faciliter l’approbation ici et là ».

    Pour faciliter l’approbation de la Constitution européenne par ces idiots de Français qui l’ont refusée. Et qui l’approuveront d’autant mieux qu’on ne leur demandera pas leur avis une deuxième fois, puisque c’est le Parlement qui s’en chargera en leur nom...