Des élections législatives anticipées auront lieu en Turquie dimanche prochain. On arrive donc à la fin de la campagne. Les observateurs constatent un grand absent : l’Union européenne. Personne ne parle des négociations d’adhésion, de l’avenir « européen » de la Turquie , etc., et encore moins de ce méchant Sarkozy qui affirmait pendant sa propre campagne qu’il s’opposerait à cette adhésion.
Ainsi, le Premier ministre Erdogan, chef de l’AKP au pouvoir, qui pourrait se vanter d’avoir été l’homme qui a obtenu l’ouverture des négociations d’adhésion, reste bouche cousue sur le sujet. Il pourrait aussi se vanter d’être à l’origine des « réformes démocratiques » qui allaient de pair. « Ces réformes ont permis une transformation significative en Turquie, mais cela est complètement ignoré » par les candidats, constate un expert turc, qui ajoute : « Le gouvernement n’a rien à gagner à faire du projet européen une question électorale ».
L’opposition non plus, manifestement, dont la principale formation, le CHP, officiellement pro-européen, est d’une discrétion de violette sur le sujet. Seul le parti de l’action nationaliste (MHP) l’évoque, mais c’est pour réclamer une pause dans le processus, le temps d’une « réflexion stratégique ». Car ce parti est ouvertement hostile à l’Union européenne. Et selon les sondages il devrait recueillir assez de voix pour revenir au Parlement...
Pourquoi l’Union européenne est-elle si acharnée à poursuivre les négociations alors que les politiciens turcs sont contraints de ne pas se montrer pro-européens s’ils veulent être élus ?
Pourquoi Sarkozy a-t-il mis sous le boisseau son opposition à l’adhésion de la Turquie , alors que ce serait justement le moment de remettre la question sur le tapis ?
On a là un exemple clair de la dictature idéologique de Bruxelles. Dont on constate clairement qu’elle est anti-européenne.