Le catholique pratiquant François Bayrou est aussi l’un des plus farouches défenseurs de la « laïcité ». Il se vante à l’occasion d’avoir été le ministre de l’Education nationale qui a interdit le port du voile islamique à l’école, par sa circulaire de la rentrée 1994.
Deux ans plus tard, en novembre 1996, un professeur d’histoire-géographie d’un collège privé de Dijon, écrivait dans le journal de l’école des « libres propos » (non signés) sur l’immigration musulmane, en termes vifs, qu’il terminait en disant que lorsque ces immigrés parlent de « mettre les voiles », il n’y a pas de raison de se réjouir, car c’est pour les mettre à leurs gamines.
Jacques Seurot fut dénoncé par les lobbies « antiracistes » et sa condamnation par l’Education nationale fut rapide. Il fut d’abord suspendu à la demande du recteur d’académie, et dès le 30 janvier 1997 son contrat d’enseignement était résilié par le ministre, à savoir François Bayrou.
Dans sa circulaire, François Bayrou avait écrit qu’il n’était « pas possible d’accepter à l’école la présence de signes si ostentatoires que leur signification est de séparer certains élèves des règles de vie commune de l’école », signes qui sont « en eux-mêmes des éléments de prosélytisme, à plus forte raison lorsqu’ils s’accompagnent de remise en cause de certains cours ou de certaines disciplines, qu’ils mettent en jeu la sécurité des élèves ou qu’ils entraînent des perturbations dans la vie en commun de l’établissement ».
Jacques Seurot disait à peu près la même chose, en termes plus fleuris. Mais quand c’était Bayou, c’était de la laïcité, quand c’était Seurot, c’était du racisme.
François Bayrou prit la décision de radier Jacques Seurot bien avant que s’ouvre un procès en pénal. Car si Jacques Seurot était « raciste », il devait forcément être traîné en justice. Ce qui fut fait par l’action des lobbies ad hoc.
Le 10 décembre 1997, Jacques Seurot fut tout bonnement relaxé. Ce qui suscita la colère du MRAP, de la Licra et de la Ligue des droits de l’homme, qui firent appel. Et en appel, en mai 1998, on réussit à condamner Jacques Seurot à... 500 F d’amende.
Une telle condamnation mérite-t-elle une radiation à vie de l’enseignement ? Pour François Bayrou, cela ne fait aucun doute. D’ailleurs il avait pris sa décision bien avant que la justice s’exprime. Il n’avait pas besoin de juges pour condamner l’évident coupable (on a vu le même scénario plus récemment avec l’affaire Gollnisch, le ministre étant cette fois François Fillon).
Jacques Seurot tenta de se défendre devant le tribunal administratif. Mais début mars 1999, ce tribunal confirma sa révocation en qualifiant ses propos de « violemment et grossièrement racistes ». Ce que n’avaient vu ni les juges de première instance, ni même les magistrats de la cour d’appel, car dans notre dictature de la pensée, on ne condamne pas quelqu’un à une amende ridicule de 500 F pour des propos « violemment et grossièrement racistes ».
Jacques Seurot fut extrêmement blessé par l’attitude de l’Education nationale, de son ministre, et de la justice. L’enseignement était tout pour lui. Non seulement il se retrouvait privé de l’activité qui était sa vie, mais en outre il avait perdu tout moyen de subsistance. Profondément blessé et humilié, il fut recueilli par un ami. En février 2005, il est mort d’une embolie pulmonaire, vraisemblablement suite à des complications cardiaques dues à des erreurs médicales...