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La résurrection du fils de la veuve de Naïm

Bien que les derniers symptômes de la mort aient fait disparaître tout espoir de vie et que les corps des trépassés gisent auprès du tombeau, pourtant, à la parole de Dieu, les cadavres se relèvent, la voix revient, le fils est rendu à sa mère, rappelé du tombeau, arraché au sépulcre. Quel est ce tombeau, le tien, sinon les mauvaises mœurs ? Ta tombe est le manque de foi ; ton sépulcre ouvert est cette gorge — car « leur gorge est un sépulcre béant » (Ps. 5, 11) — qui profère des paroles de mort. C'est le sépulcre dont le Christ te délivre ; de ce tombeau tu ressusciteras si tu écoute la parole de Dieu. Même s'il y a péché grave, que tu ne puisses laver toi-même par les larmes de la pénitence, que pour toi pleure cette mère, l'Eglise, qui intervient pour chacun de ses fils comme une mère veuve pour des fils uniques ; car elle compatit, par une douleur spirituelle qui lui est naturelle, lorsqu'elle voit ses enfants poussés vers la mort par des vices mortifères. Nous sommes les entrailles de ses entrailles, parce que nous sommes membres de son corps, faits de sa chair et de ses os. Qu'elle pleure donc, la tendre mère, et que la foule l'assiste ; que non seulement une foule, mais une foule nombreuse compatisse avec cette bonne mère. Alors tu te relèveras de la mort, alors tu seras délivré du sépulcre ; les ministres de ta mort s'arrêteront, tu te mettras à dire des paroles de vie ; tous craindront, car par l'exemple d'un seul beaucoup seront redressés ; et, de plus, ils loueront Dieu de nous avoir accordé de tels remèdes pour éviter la mort.

(Saint Ambroise, commentaire sur saint Luc) 

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