Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vade, lava in natatoria Siloë

Par le péché du premier homme, la corruption est devenue pour nous une seconde nature, et tout homme est né aveugle, quant à son âme. Si, en effet, il voyait, il n’aurait pas besoin qu’on le conduise; et s’il a besoin qu’on le conduise et qu’on lui rende la vue, il est donc un aveugle-né. Le Sauveur est donc venu, et qu’a-t-il fait ? Une chose toute mystérieuse et bien digne de remarque. Il cracha à terre et fit de la boue avec sa salive, car le Verbe s’est fait chair, et il en frotta les yeux de l’aveugle. Les yeux de cet homme étaient couverts de boue, et il ne voyait pas encore. Le Sauveur l’envoya à la piscine qui porte le nom de Siloé. L’Evangéliste a bien voulu nous indiquer le nom de cette piscine, et nous dire qu’il signifie l’Envoyé. Vous savez qui a été envoyé ; s’il ne l’avait pas été, nul d’entre nous n’eût été délivré du péché. L’aveugle lava donc ses yeux dans cette piscine dont le nom signifie l’Envoyé, et il fut baptisé dans le Christ. Si, en un certain sens, Jésus baptisa en lui-même l’aveugle-né au moment où il lui rendait la vue, quand il frotta ses yeux avec de la boue, il le fit, sans doute, catéchumène. Demande à un homme : Es-tu chrétien ? S’il est païen ou juif, il te répond : Je ne suis pas chrétien. Si, au contraire, il te dit : Je le suis, tu lui fais une nouvelle question : Es-tu catéchumène ou fidèle ? S’il te répond : Catéchumène, ses yeux ont été frottés, mais non encore lavés. Comment ont-ils été frottés ? Interroge-le, il te répondra; demande-lui en qui il croit : par cela même qu’il est catéchumène, il te dira : Dans le Christ. Je m’adresse, en ce moment, aux fidèles et aux catéchumènes. Qu’ai-je dit de la salive et de la boue ? Que le Verbe s’est fait chair. Les catéchumènes comprennent aussi cela ; mais il ne leur suffit pas d’avoir eu les yeux frottés ; s’ils veulent voir, qu’ils se hâtent de se laver.

(saint Augustin, commentaire sur saint Jean)

Les commentaires sont fermés.