Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 16

  • Entre héroïsme et compromis

    Joaquin Navarro-Valls, qui était le directeur de la salle de presse du Saint-Siège sous Jean-Paul II, a livré son témoignage sur l’affaire Wielgus au quotidien La Repubblica. « Comme je l’ai appris moi-même lors de mes séjours en Pologne au début des années 80, il faut bien connaître la situation pour mettre les faits en perspective. Dans cette optique, les motivations données par le nouvel archevêque polonais, c’est-à-dire la possibilité d’étudier à l’étranger et garantir sa propre sécurité, décrivent une situation, une logique, qui étaient très répandues à cette époque dans les pays de l’Est. Wielgus n’aurait jamais pu avoir les autorisations pour étudier à l’étranger s’il n’avait pas accepté le compromis offert par le régime. Et cette situation était commune à beaucoup de ses concitoyens, prêtres ou pas. Dans ces pays, la situation pour beaucoup de prêtres et d’évêques était très difficile à vivre : ils vivaient dans une tension permanente ente héroïsme et compromis. » Et d’ajouter à propos de Jean-Paul II : « La perception de cette réalité était très claire pour celui qui allait devenir le prêtre le plus célèbre de Pologne : Karol Wojtyla. Lui pourtant n’avait jamais accepté le moindre compromis avec le régime communiste. » Mais Jean-Paul II lui disait, en faisant référence à de tels faits, que non seulement il faut apprendre à pardonner,  mais qu’il n’y a besoin d’aucun pardon pour les « fautes » de tant de personnes commises pendant ces années.

    Cette affaire me fait penser à une anecdote qui a priori n’a rien à voir (sinon que c’est un peu l’inverse) mais indique bien les préjugés de ceux qui prétendent trancher sans savoir, sans connaître la complexité des choses. Un sociologue s’était rendu en Pologne pour évaluer les progrès de l’athéisme dans ce pays soumis au communisme depuis une bonne génération. Il avait choisi un village, dont il interrogeait systématiquement les habitants. Il avait exclu d’emblée de son champ de recherche, évidemment, la petite nomenklatura locale, évidemment athée. Mais il ne trouvait que des catholiques pratiquants. Pas un seul athée. En désespoir de cause, il alla chez le maire, responsable local et cadre provincial du parti communiste. Lequel lui répondit que naturellement il était catholique et allait à la messe tous les dimanches…

  • Ségolène et les quartiers populaires

    Le Cours Florent fêtait lundi son 40e anniversaire, en ses locaux du XIXe arrondissement de Paris. Dans son discours, le fondateur de la célèbre école privée d’art dramatique a raconté cette anecdote : « Un samedi après-midi, une voiture avec chauffeur s’arrête devant nos locaux. Une maman accompagnée de son enfant en descend, demande à l’inscrire en cycle préparatoire : – Vos premières années sont bien quai d’Anjou ? ­– Non, madame, nous n’avons plus le quai d’Anjou, les cours sont ici. – Alors je ne peux pas inscrire mon fils. L’enfant et la maman s’engouffrent dans la berline, direction le soleil couchant. La maman est candidate à la présidence de la République.  » Le quai d’Anjou est l’une des voies les plus huppées de la capitale. Le Cours Florent s’est installé avenue Jean-Jaurès, en plein quartier populaire, afin d’être « équidistant du bois de Boulogne et de Clichy-sous-Bois ». François Florent a ensuite précisé qu’il s’agissait bien de Ségolène Royal, et que ce comportement l’avait choqué.

  • Bové le retour

    José Bové avait claqué très tôt la porte des « collectifs antilibéraux » censés désigner un candidat à la présidentielle. Mais voici qu’une pétition change la donne. Une pétition affirmant que José Bové « peut et doit être le candidat de l’alternative à gauche », et qui a recueilli 2 000 signatures en deux jours, nous dit-on. Alors Bové se dit « prêt » à entrer dans la course, mais il y pose deux conditions. La première est qu’il y ait une « mobilisation populaire » autour de lui, à vrai dire fort modeste, puisqu’il place la barre à 10 000 signatures. La seconde condition est que Marie-George Buffet et Olivier Besancenot se retirent en sa faveur. Là, ça risque d’être beaucoup plus difficile…

  • Le Pen en visioconférence (suite)

    Jean-Marie Le Pen a tenu lundi une conférence de presse par visioconférence depuis son siège de campagne à Saint-Cloud. Ayant à ses côtés Huguette Fatna, secrétaire nationale aux DOM-TOM, et Marine Le Pen, il s’est exprimé pendant une heure devant la presse martiniquaise réunie dans un hôtel de Fort-de-France. Il a notamment rappelé sa proposition, déjà formulée lors de sa précédente visioconférence (avec La Réunion ), d’instituer une zone franche en outre-mer afin d’y développer l’économie. Et il a traité du problème de l’immigration clandestine dans les départements français d’Amérique (qui atteint des proportions dramatiques en Guyane), « un des phénomènes principaux car c’est celui qui pèse extrêmement lourd sur le niveau social et l’équilibre social et financier de nos collectivités ».

  • Un groupe au Parlement européen

    A l’automne dernier on évoquait la possibilité pour le Front national et ses alliés de constituer de nouveau un groupe au Parlement européen. L’affaire se précise, selon Bruno Gollnisch, bien qu’entre temps les quatre députés de la Ligue du Nord qui étaient pressentis aient rejoint un autre groupe.

    « Pour le moment, c’est en bonne voie. Ce n’est pas encore fait mais je suis assez optimiste », a déclaré Bruno Gollnisch à l’AFP.

    Pour constituer un groupe politique, il faut réunir au moins 19 députés de cinq Etats membres. C’est l’arrivée des députés roumains et bulgares, dont les pays font partie de l’Union européenne depuis le 1er janvier, qui doit permettre de franchir le seuil.

    Le groupe doit comprendre les sept députés FN, les trois du Vlaams Belang, les cinq du parti de la Grande Roumanie , l’Autrichien du FPÖ Andreas Mölzer, le Britannique Ashley Mote (dissident de l’UKIP), les Italiens Luca Romagnoli (MS-FT) et Alessandra Mussolini (Alternative sociale). Il pourrait être présidé par Bruno Gollnisch.

    « Si ce groupe se fait, j’espère qu’il aura une fonction de catalyseur et que d’autres s’y joindront », ajoute celui-ci, qui espère le ralliement d’autres députés, notamment de Polonais de la Ligue des familles.

    Le groupe devrait être constitué la semaine prochaine, lors de la session plénière qui verra le renouvellement d’une grande partie des postes, dont celui du président de l’assemblée.

    L’importance de l’existence d’un groupe, tant en ce qui concerne les temps de parole que les financements européens et diverses facilités, n’échappe à personne. Notamment à la gauche, qui s’en « inquiète » à haute voix. « Je ne peux que regretter que l’extrême droite progresse et fasse entendre plus sa voix, parce que c’est une voix extrêmement dangereuse pour la démocratie et les droits humains », se lamente la socialiste Martine Roure. Car pour ces gens-là la démocratie ne consiste pas à donner la parole à tous les représentants élus du peuple.

    Le « Réseau européen contre le racisme », qui regroupe de nombreux lobbies « antiracistes » et démocrates à la façon socialiste, appelle carrément les autres groupes à « refuser de travailler avec le groupe proposé ou avec chacun de ses membres », car « nous ne pouvons pas accepter que de telles opinions deviennent des voix politiques légitimes ». C’est pourtant la voix de ces gens-là qui est illégitime, puisqu’ils ne sont pas élus et qu’ils n’ont pour tout argument que la calomnie et le mensonge.

  • L'or, l'encens et la myrrhe

    Les mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or convient bien à un roi ; l’encens est présenté à Dieu en sacrifice ; et c’est avec la myrrhe qu’on embaume les corps des défunts. Les mages proclament donc, par leurs présents symboliques, qui est celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un roi; voici l’encens : c’est un Dieu; voici la myrrhe : c’est un mortel. Il y a des hérétiques qui croient en sa divinité sans croire que son règne s’étende partout. Ils lui offrent bien l’encens, mais ne veulent pas lui offrir également l’or. Il en est d’autres qui reconnaissent sa royauté, mais nient sa divinité. Ceux-ci lui offrent l’or, mais refusent de lui offrir l’encens. D’autres enfin confessent à la fois sa divinité et sa royauté, mais nient qu’il ait assumé une chair mortelle. Ceux-là lui offrent l’or et l’encens, mais ne veulent pas lui offrir la myrrhe, symbole de la condition mortelle qu’il a assumée. Pour nous, offrons l’or au Seigneur qui vient de naître, en confessant qu’il règne en tout lieu; offrons-lui l’encens, en reconnaissant que celui qui a paru dans le temps était Dieu avant tous les temps; offrons-lui la myrrhe, en reconnaissant que celui que nous croyons impassible en sa divinité s’est également rendu mortel en assumant notre chair.

    Mais on peut aussi comprendre différemment l’or, l’encens et la myrrhe. L’or symbolise la sagesse, comme l’atteste Salomon : « Un trésor désirable repose dans la bouche du sage. » (Pr 21, 20, d’après les Septante). L’encens brûlé en l’honneur de Dieu désigne la puissance de la prière, ainsi qu’en témoigne le psalmiste : « Que ma prière s’élève devant ta face comme l’encens. » (Ps 141, 2). Quant à la myrrhe, elle figure la mortification de notre chair; aussi la sainte Eglise dit-elle, à propos de ses serviteurs combattant pour Dieu jusqu’à la mort : « Mes mains ont distillé la myrrhe. » (Ct 5, 5). Au roi qui vient de naître, nous offrons donc l’or si nous resplendissons devant lui de l’éclat de la sagesse d’en haut. Nous offrons l’encens si, dans la sainte ardeur de notre prière, nous consumons nos pensées charnelles sur l’autel de notre cœur, permettant ainsi à nos désirs du Ciel de répandre pour Dieu leur agréable odeur. Nous offrons la myrrhe si nous mortifions les vices de la chair par l’abstinence. Car la myrrhe, nous l’avons dit, empêche la chair morte de pourrir. Or asservir ce corps mortel à la débauche luxurieuse, c’est laisser pourrir une chair morte, comme le prophète l’affirme au sujet de certains hommes : « Les bêtes de somme ont pourri dans leur fumier. » (Jl 1, 17). Que les bêtes de somme pourrissent dans leur fumier, cela signifie que les hommes charnels achèvent leur vie dans la puanteur de la luxure. Nous offrons donc à Dieu la myrrhe quand, par les aromates de notre continence, nous empêchons la luxure de faire pourrir ce corps mortel.

    (Saint Grégoire le Grand,  homélie 10 sur l'Evangile, n. 6)

  • Vengeance d’outre-tombe

    Tout n’est pas clair dans l’affaire de Mgr Wielgus, qui a démissionné de son mandat d’archevêque de Varsovie au début de sa messe d’intronisation. Il semble qu’il ait cherché à minimiser sa « collaboration » avec la police secrète communiste. Cela dit, la plupart des commentateurs ignorent de quoi ils parlent. Eux-mêmes qui collaborent en permanence, sans vergogne, avec la police de la pensée, se prennent pour des justiciers de façon éhontée.

    Mgr Wielgus, a signé, semble-t-il à plusieurs reprises, des papiers selon lesquels il consentait à être un informateur de la police secrète. C’était dans le cadre de ses études d’histoire de la philosophie médiévale, qui impliquaient qu’il sorte du pays. Le fait de signer un tel papier n’était rien d’autre qu’une annexe quasi obligatoire du passeport et n’engageait à rien, sinon que cela pouvait être ensuite un moyen de pression (éventuellement efficace si la personne est promue à des postes de responsabilité). La commission épiscopale a confirmé l’existence de ses documents, mais a souligné que cela ne prouvait pas que Mgr Wielgus ait nui à qui que ce soit. Car il n’y a justement aucune trace de notes ou de rapports qu’il aurait fournis à la police secrète. Il y eut ainsi, pour une raison ou pour une autre, et souvent moins nobles que des études, de très nombreux « collaborateurs » de la police secrète, qui n’ont jamais eu l’intention de collaborer à quoi que ce soit.

    Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a constaté que la démission de Mgr Wielgus était la meilleure solution, pour répondre au trouble provoqué par des « révélations » qui ont « gravement compromis sa crédibilité ». Mais, a-t-il ajouté, il s’agit d’un élément parmi d’autres d’une campagne contre l’Eglise en Pologne, qui « ressemble beaucoup à une bizarre alliance entre ses ennemis d’hier et d’autres adversaires, à une vengeance de qui l’a persécutée jadis avant d’être vaincu par la foi et la volonté de liberté du peuple polonais ».

    Il s’agit en effet d’une vengeance d’outre-tombe du communisme vaincu, et qui n’a pas fini de faire des victimes. Ce que le P. Lombardi appelle une « bizarre alliance » n’est pas si bizarre. Les « révélations » communistes ont pour relais des journaux et plumitifs d’extrême droite, ce qui n’a rien d’étonnant. On avait bien vu des activistes d’extrême droite devenir des cadres communistes, ou même des taupes communistes au sein de l’Eglise.

    Contrairement à ce qui a été dit ici et là, Radio Maryja, cataloguée chez nous comme intégriste, d’extrême droite, xénophobe, antisémite, etc., n’a participé en rien à la campagne contre Mgr Wielgus. Elle a au contraire (si je ne me trompe) défendu le prélat et soutenu les manifestations en sa faveur. Comme l’irréprochable Mgr Glemp, qui demeure provisoirement archevêque de Varsovie.

  • Vœux à la presse

    Jean-Marie Le Pen présentait en fin de matinée ses vœux à la presse. La grande salle du paquebot, rue Dantan, était quasiment pleine de journalistes. C’était une nuée de perches et de caméras. Du jamais vu depuis… depuis le premier tour de l’élection présidentielle de 2002.

    Saisissant contraste entre cette marée médiatique et ce que devait dénoncer une fois de plus Jean-Marie Le Pen : « Le Front national et moi-même n’avons eu au cours des huit premiers mois de 2006 que 1,24% du temps de parole politique total dans les journaux télévisés » des chaînes hertziennes.

    C’est une véritable schizophrénie. Les médias savent que c’est autour de Le Pen qu’il se passe quelque chose d’important. Mais ils ne doivent pas le dire, et leur tâche est de continuer d’endormir l’opinion avec le « match Ségo-Sarko ».

    La question est maintenant de savoir jusqu’à quand ils vont pouvoir continuer cette fiction désinformatrice. L’inquiétude perce depuis la série de vœux de Jacques Chirac. Le président de la République a gravement déstabilisé le paysage, en évoquant plusieurs réformes qui, mises bout à bout, font une sorte de programme présidentiel, surtout quand il précise que la baisse des impôts sur les sociétés se fera en cinq ans : le temps d’un mandat. En outre, cette promesse est typiquement une promesse du candidat Chirac : bien grosse, bien frappante, et parfaitement illusoire.

    Dès les vœux du 31 décembre, Jean-Marie Le Pen avait remarqué qu’il s’agissait de « vœux de candidat à la présidentielle ».

    Même si les cercles élyséens affirment que Chirac ne sera pas candidat, le résultat est là. Surtout, qu’il soit ou non candidat, il est manifeste qu’il fera tout pour empêcher Sarkozy d’être élu. Et qu’il a commencé son travail de sape tambour battant.

    De ce point de vue, la reprise (dès le 31 décembre) de l’idée du droit au logement opposable, dont Villepin a aussitôt fait un projet de loi, est significative. C’est Sarkozy qui en avait fait un cheval de bataille. Le voilà tout à coup déshabillé. On oublie souvent de constater que ce droit opposable était une revendication de Christine Boutin. Sarkozy avait repris l’idée à son compte, phagocytant Christine Boutin et la réduisant à néant. Chirac utilise le même procédé vis-à-vis de Sarkozy…

    Et il convient de remarquer qu’il s’agit d’une idée de gauche, voire d’extrême gauche. Faire du « droit » au logement un droit absolu opposable en justice, c’est une négation du droit de propriété, et une idée faussement généreuse qui ne pourrait qu’aboutir à des catastrophes si par malheur elle était appliquée. C’est le genre de « droits » qui étaient appliqués dans les pays communistes. On a vu ce que donnait le droit au logement (des appartements minuscules dans d’horribles barres de béton, un avenir de pénurie figé dans la grisaille), et le droit au travail qui, en effet, faisait qu’il n’y avait pas de chômeurs : c’était la misère pour tous, sauf pour la nomenklatura.

    « Au moment où la démagogie coulant à pleins bords, les politiciens se proposent de créer de nouveaux droits, il en est un, essentiel en démocratie, qu’il faudrait respecter, c’est le droit de savoir, le droit à la vérité dont sont frustrés les citoyens français », a remarqué Jean-Marie Le Pen. La vérité sur le déclin de la France, sur l’état de la France, sur sa disparition dans le magma euro-mondialiste. La vérité sur ce qu’il faut faire pour en sortir. La vérité sur la possibilité de le faire, à condition d’avoir la lucidité et le courage, deux mots martelés par Jean-Marie Le Pen.

    Reste aux médias à avoir la lucidité et le courage de présenter à l’opinion publique le candidat de la renaissance française, qu’ils font semblant d’ignorer alors qu’ils le mitraillent de leurs flashes et le bombardent de questions.

  • Bécassine au pays du Laogai

    Marie-Ségolène a plusieurs cordes à son arc. Quand elle ne fait pas la Mère Ubu , elle sait faire Bécassine. On l’avait déjà remarqué, mais en Chine elle s’est surpassée.

    On a beaucoup daubé sur sa « bravitude », sans doute en chinois dans le texte. Un lapsus est toujours possible, encore que « bravitude » en soit un très laid. Mais Bécassine, au lieu de glisser sur l’accroc, s’est enfoncée dans le ridicule, en prétendant assumer pleinement le vilain mot : «  La Grande Muraille m’a inspirée, c’est de la poésie, de la philosophie », a-t-elle commenté après coup. La poésie et la philosophie de la bravitude, voilà qui pourra faire un sujet du bac, quand on aura de nouveau au ministère de l’Education Jack Lang, qui se dit « un peu envieux » de Marie-Ségolène car il aurait « aimé inventer ce beau mot »…

    Mais la bravitude ne doit pas masquer l’essentiel. La candidate socialiste à l’élection présidentielle a été « invitée » en Chine par le parti communiste chinois. Plus précisément, comme elle ne pouvait pas se faire inviter par le gouvernement, elle s’est fait inviter par le parti. Le parti unique, le parti de la répression communiste, le parti du très réel et atroce goulag chinois qui s’appelle le Laogai, le parti qui ne tolère aucune dissidence de quelque sorte qu’elle soit, et qui marie le totalitarisme idéologique le plus rigide avec le capitalisme le plus débridé : le « modèle » le plus inhumain de la planète.

    Je ne sais pas qui je rencontrerai, avait avoué Marie-Ségolène, car c’est le parti communiste qui déterminera le programme. Arborant en permanence son sourire de Bécassine,  elle a donc suivi le programme qu’on lui avait préparé. Sans surprise, c’est le circuit obligé : Bécassine sur la Grande Muraille , Bécassine à la Cité interdite, Bécassine au centre de Pékin, Bécassine sur le site des Jeux Olympiques de la honte, le thé de Bécassine dans une famille modèle… « Une famille chinoise tout à fait typique, mais très harmonieuse et qui est heureuse », précise le traducteur du parti. Et Bécassine de s’exclamer : « C’est important d’être au contact de la population, y compris dans la vie quotidienne, je tiens toujours à avoir un contact dans les quartiers. » Il s’agissait d’un quartier résidentiel, et la population se réduisait à un couple de fonctionnaires exemplaires et à leur fille unique elle aussi fonctionnaire et tout aussi exemplaire, selon les critères du parti communiste.

    Marie-Ségolène s’est également réjouie d’avoir pu converser longuement avec des membres de l’association des femmes migrantes, qui lui ont expliqué comment elles avaient quitté la campagne pour la ville, ignorant tout de leurs droits, et comment elle avaient conquis le respect de ces droits. Bécassine était émerveillée de cette conquête de la « dignité » par ces femmes elles-mêmes, et elle a vu « comme un signe positif » que les autorités chinoises lui aient « facilité » cette rencontre, comme celle aussi avec des « militants de la défense de l’environnement ». Alors que bien entendu il s’agissait toujours du programme officiel concocté par le parti communiste.

    Lequel parti a ainsi réussi une belle opération de propagande. En faveur de Marie-Ségolène, mais aussi et surtout en sa propre faveur : nos médias ont repris sans sourciller la propagande communiste véhiculée par Marie-Ségolène.

    Car c’était, aussi, Bécassine à la télé…

  • Dans l’octave de l’Epiphanie

    Pour ce trosième jour dans l’octave de l’Epiphanie, voici un hymne de la liturgie ambrosienne, dans la traduction de Dom Guéranger. On y retrouve les trois mystères chantés dans les antiennes du Benedictus et du Magnificat et dans une hymne de la liturgie romaine.

    Dieu Très-Haut, qui allumez l'éclatant flambeau des sphères célestes, Jésus ! paix, vie, lumière, vérité, soyez propice à nos prières.

    Soit que, par votre baptême mystique, vous rendiez ce jour à jamais sacré, sanctifiant les flots du Jourdain qui jadis remonta trois fois vers sa source ;

    Soit que vous annonciez au ciel l'enfantement de la Vierge par une étoile étincelante, et conduisiez en ce jour les Mages à la crèche, pour vous adorer ;

    Soit que vous donniez la saveur du vin aux amphores remplies d'eau, et fassiez goûter au serviteur la liqueur qu'il n'y avait pas versée :

    Gloire à vous, ô Seigneur, qui avez apparu aujourd'hui ; gloire à vous avec le Père et l'Esprit divin, dans les siècles éternels. Amen.