Tout n’est pas clair dans l’affaire de Mgr Wielgus, qui a démissionné de son mandat d’archevêque de Varsovie au début de sa messe d’intronisation. Il semble qu’il ait cherché à minimiser sa « collaboration » avec la police secrète communiste. Cela dit, la plupart des commentateurs ignorent de quoi ils parlent. Eux-mêmes qui collaborent en permanence, sans vergogne, avec la police de la pensée, se prennent pour des justiciers de façon éhontée.
Mgr Wielgus, a signé, semble-t-il à plusieurs reprises, des papiers selon lesquels il consentait à être un informateur de la police secrète. C’était dans le cadre de ses études d’histoire de la philosophie médiévale, qui impliquaient qu’il sorte du pays. Le fait de signer un tel papier n’était rien d’autre qu’une annexe quasi obligatoire du passeport et n’engageait à rien, sinon que cela pouvait être ensuite un moyen de pression (éventuellement efficace si la personne est promue à des postes de responsabilité). La commission épiscopale a confirmé l’existence de ses documents, mais a souligné que cela ne prouvait pas que Mgr Wielgus ait nui à qui que ce soit. Car il n’y a justement aucune trace de notes ou de rapports qu’il aurait fournis à la police secrète. Il y eut ainsi, pour une raison ou pour une autre, et souvent moins nobles que des études, de très nombreux « collaborateurs » de la police secrète, qui n’ont jamais eu l’intention de collaborer à quoi que ce soit.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a constaté que la démission de Mgr Wielgus était la meilleure solution, pour répondre au trouble provoqué par des « révélations » qui ont « gravement compromis sa crédibilité ». Mais, a-t-il ajouté, il s’agit d’un élément parmi d’autres d’une campagne contre l’Eglise en Pologne, qui « ressemble beaucoup à une bizarre alliance entre ses ennemis d’hier et d’autres adversaires, à une vengeance de qui l’a persécutée jadis avant d’être vaincu par la foi et la volonté de liberté du peuple polonais ».
Il s’agit en effet d’une vengeance d’outre-tombe du communisme vaincu, et qui n’a pas fini de faire des victimes. Ce que le P. Lombardi appelle une « bizarre alliance » n’est pas si bizarre. Les « révélations » communistes ont pour relais des journaux et plumitifs d’extrême droite, ce qui n’a rien d’étonnant. On avait bien vu des activistes d’extrême droite devenir des cadres communistes, ou même des taupes communistes au sein de l’Eglise.
Contrairement à ce qui a été dit ici et là, Radio Maryja, cataloguée chez nous comme intégriste, d’extrême droite, xénophobe, antisémite, etc., n’a participé en rien à la campagne contre Mgr Wielgus. Elle a au contraire (si je ne me trompe) défendu le prélat et soutenu les manifestations en sa faveur. Comme l’irréprochable Mgr Glemp, qui demeure provisoirement archevêque de Varsovie.
Commentaires
exact
http://www.radiomaryja.pl/audycje.php?id=3848