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Entre héroïsme et compromis

Joaquin Navarro-Valls, qui était le directeur de la salle de presse du Saint-Siège sous Jean-Paul II, a livré son témoignage sur l’affaire Wielgus au quotidien La Repubblica. « Comme je l’ai appris moi-même lors de mes séjours en Pologne au début des années 80, il faut bien connaître la situation pour mettre les faits en perspective. Dans cette optique, les motivations données par le nouvel archevêque polonais, c’est-à-dire la possibilité d’étudier à l’étranger et garantir sa propre sécurité, décrivent une situation, une logique, qui étaient très répandues à cette époque dans les pays de l’Est. Wielgus n’aurait jamais pu avoir les autorisations pour étudier à l’étranger s’il n’avait pas accepté le compromis offert par le régime. Et cette situation était commune à beaucoup de ses concitoyens, prêtres ou pas. Dans ces pays, la situation pour beaucoup de prêtres et d’évêques était très difficile à vivre : ils vivaient dans une tension permanente ente héroïsme et compromis. » Et d’ajouter à propos de Jean-Paul II : « La perception de cette réalité était très claire pour celui qui allait devenir le prêtre le plus célèbre de Pologne : Karol Wojtyla. Lui pourtant n’avait jamais accepté le moindre compromis avec le régime communiste. » Mais Jean-Paul II lui disait, en faisant référence à de tels faits, que non seulement il faut apprendre à pardonner,  mais qu’il n’y a besoin d’aucun pardon pour les « fautes » de tant de personnes commises pendant ces années.

Cette affaire me fait penser à une anecdote qui a priori n’a rien à voir (sinon que c’est un peu l’inverse) mais indique bien les préjugés de ceux qui prétendent trancher sans savoir, sans connaître la complexité des choses. Un sociologue s’était rendu en Pologne pour évaluer les progrès de l’athéisme dans ce pays soumis au communisme depuis une bonne génération. Il avait choisi un village, dont il interrogeait systématiquement les habitants. Il avait exclu d’emblée de son champ de recherche, évidemment, la petite nomenklatura locale, évidemment athée. Mais il ne trouvait que des catholiques pratiquants. Pas un seul athée. En désespoir de cause, il alla chez le maire, responsable local et cadre provincial du parti communiste. Lequel lui répondit que naturellement il était catholique et allait à la messe tous les dimanches…

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