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  • Fillon : après la mémoire qui flanche, la mémoire à l’envers

    Après le faux « débat » sur l’Afghanistan à l’Assemblée nationale et au Sénat (une suite de très brefs monologues des chefs de groupes), François Fillon a reçu les parlementaires de la majorité à Matignon. Il leur a dit que le parti socialiste, dans le cadre de la préparation de son congrès, « risque de se montrer de plus en plus agressif et de moins en moins avare en matière de démagogie ». Il a poursuivi : « On vient d’en avoir une démonstration exceptionnelle avec le débat sur l’Afghanistan. Quand, en 2001, Lionel Jospin envoie 1.500 soldats français en Afghanistan, après un débat sans vote, c’est bien. Quand le président de la République française dit : Je demande aux alliés de changer de stratégie, et si les alliés acceptent de changer de stratégie, je suis prêt à renforcer les effectifs français en Afghanistan, alors là ça ne va plus, naturellement, puisque ce n’est plus la gauche qui le propose. »

    Il apparaît immédiatement qu’il y a une anomalie dans ce propos. En 2001, c’est le Premier ministre qui « envoie » des troupes. En 2008, c’est le président de la République. Mais ce n’est pas possible. C’est toujours le président de la République qui envoie des troupes. En 2001, c’était Jacques Chirac.

    Pourquoi François Fillon ne cite-t-il pas Jacques Chirac ?

    Lionel Jospin a donné la réponse ce matin, en répondant vertement à Fillon :

    « En novembre 2001, c’est à ma demande insistante auprès du président de la République qu’un débat a eu lieu à l’Assemblée nationale. Mais le président de la République n’a pas voulu un vote, et, au moment où nous engagions des hommes sur le terrain, je n’allais pas, moi, provoquer un conflit d’interprétation sur la Constitution entre le président de la République et moi. Si j’avais été président de la République ou si j’avais été un Premier ministre libre de sa décision, comme par exemple en Grande-Bretagne, j’aurais demandé un vote au Parlement, ma majorité d’ailleurs le souhaitait. Ce n’est donc pas parce que j’ai été correct et responsable en 2001 qu’il faut aujourd’hui me traiter incorrectement et prétendre que j’aurais eu une position différente de celle-ci. »

    C’est donc Jacques Chirac qui avait refusé le vote, alors que Lionel Jospin et les socialistes le voulaient.

    Mais Fillon a « oublié » Chirac, comme il a oublié qu’il y avait eu un vote sur la première guerre du Golfe et qu’il avait voté en faveur de la guerre...

    Lionel Jospin a rappelé d’autre part que Nicolas Sarkozy, « quand il était candidat, avait dit qu’il fallait se désengager de l’Afghanistan, », et qu’il « fait le contraire » aujourd’hui. Lui aussi a « oublié »...

  • Ubiquité

    Dimanche, François Fillon, répondant aux socialistes qui réclament un vote du Parlement sur l’envoi de nouvelles troupes françaises en Afghanistan, affirmait que même François Mitterrand n’avait pas organisé un tel vote, même pour la première guerre du Golfe. Or il y avait eu un vote le 16 janvier 1991, et François Fillon, député de la Sarthe , avait voté pour la guerre, comme la plupart des députés UMP.

    Ce matin, le Premier ministre a fait « amende honorable », sur France Inter. Il a justifié son « oubli » par le fait qu’il était ce jour-là « en Arabie saoudite, avec les troupes françaises ».

    Car il faut savoir que notre Premier ministre a le don d’ubiquité. Il peut être en même temps en Arabie saoudite et au Palais Bourbon. (C’était la magie du vote électronique, grâce auquel un seul député pouvait voter pour des dizaines d’autres : en fait, Fillon ne savait même pas qu’il avait voté ce jour-là. Depuis 1993 chaque député n’a droit qu’à une seule délégation de vote.)

    François Fillon aura beau faire aujourd’hui lors du « débat » (pour rien) au Parlement, ce n’est pas avec cette opération qu’il fera remonter la cote de popularité de Nicolas Sarkozy. Selon un sondage BVA publié par Sud-Ouest, 68% des Français désapprouvent sa décision d’envoyer de nouvelles troupes en Afghanistan, et 15% seulement l’approuvent. Même chez les sympathisants UMP, 29% seulement y sont favorables, 53% sont contre. C’est sans doute pour cela qu’il l’a annoncé en Angleterre...

  • Fillon a la mémoire qui flanche

    François Fillon a annoncé hier sur TF1 qu’il présenterait lui-même au Parlement (demain mardi) « la position de la France » sur le renfort de troupes en Afghanistan. Il a confirmé qu’il y aurait un débat, mais pas de vote : « Il n’y a jamais eu de vote dans notre pays sur l’envoi de forces. J’ai été dix ans dans l’opposition à François Mitterrand, je n’ai jamais vu François Mitterrand demander l’autorisation du Parlement pour envoyer des forces. Même pour la première guerre du Golfe, il n’y a pas eu de vote. »

    François Mitterrand avait convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire le 16 janvier 1991, pour que les députés se prononcent par un vote sur l’engagement des troupes françaises. Résultat : 523 pour (dont François Fillon, comme en témoigne le JO), 43 contre (dont 4 RPR) et 2 abstentions (il y aura 290 pour et 25 contre au Sénat).

  • Sarkozy tape sur les doigts de Fillon

    Nicolas Sarkozy n’a pas du tout apprécié la façon, il est vrai très maladroite, dont François Fillon a annoncé dimanche la réforme des régimes spéciaux de retraite, d’autant que la tornade syndicale qui a suivi l’a obligé d’en parler alors qu’il était en Allemagne.

    A Rennes, il a évoqué la situation « indigne » des régimes spéciaux : « Il existe des régimes spéciaux de retraite qui ne correspondent pas à des métiers pénibles, et il existe des métiers pénibles qui ne correspondent pas à un régime spécial de retraite. Je dirai ce que je pense des régimes spéciaux de retraite le 18 de ce mois. »

    Alors il a marqué un temps d’arrêt, puis il a ajouté :

    « Un peu de méthode ne nuit pas à la solution d’un problème. »

    Autrement dit, le petit collaborateur Fillon ferait bien de ne pas prendre d’initiatives et d’attendre que le patron s’exprime...

  • L’ouverture : seulement à gauche

    Interrogé par un auditeur de RTL sur l’éventualité de nommer des personnalités du FN au gouvernement après les législatives, François Fillon a dit : « La réponse est non. Nicolas Sarkozy n’a pas repris les idées du Front national, il a défendu les valeurs qui sont celles de la droite et du centre, il n’a jamais franchi la limite qui nous sépare de l’extrême droite. »

    Donc rien n’est changé, comme on s’en doutait. Le Front national est toujours calomnié comme étant d’extrême droite, et l’apartheid continuera d’être appliqué entre « la droite et le centre » et les parias de la politique française.

  • Fillon dans le texte

    En arrivant à Loué, hier, François Fillon a déclaré aux journalistes qui l’attendaient : « Le Premier ministre vient faire une campagne électorale dans la Sarthe , il ne vient pas répondre aux questions des journalistes de la presse nationale. » En fait de campagne sarthoise, il n’a quasiment parlé à ses électeurs que de son magnifique gouvernement...

    Il a notamment fait part de sa volonté de voir le conseil des ministres devenir un lieu « où l’on débat, comme dans n’importe quel conseil d’administration, n’importe quel conseil municipal, n’importe quelle association ».

    Le conseil des ministres comme un conseil d’administration... La veille il avait qualifié Sarkozy de « patron »...

  • Fillon grotesque

    Déclaration du Premier ministre François Fillon, en campagne dans la Sarthe :

    « Les membres du gouvernement, sauf exception, doivent être des élus du peuple. En démocratie, on choisit des hommes et des femmes, on les envoie siéger au Parlement pour représenter le peuple, et parmi ceux qui siègent au Parlement, on choisit les ministres. La démocratie, dans tous les pays modernes, c'est comme cela que cela fonctionne. »

    On reconnaît la pique habituelle des sarkozystes contre Villepin, qui n’est pourtant plus de saison. Et qui l’est d’autant moins que c’est contre Fillon lui-même qu’elle se retourne.

    Car dans son gouvernement, il y a quatre ministres sur 15 qui ne sont pas parlementaires : Christine Albanel, Christine Lagarde, Rachida Dati, et bien sûr Bernard Kouchner. Il y en a deux autres qui n’ont jamais été députés : Brice Hortefeux et Xavier Darcos. Soit six « exceptions » sur quinze… Sans parler de ceux qui n’ont pas été choisis parmi les parlementaires pour la bonne raison qu’ils étaient déjà ministres (Borloo, Alliot-Marie, Bertrand), de Juppé qui a dû abandonner son mandat pour les raisons que l’on sait, et des secrétaires d’Etat : deux sur quatre ne sont pas députés.

    Fillon dit donc n’importe quoi. Ce n’est pas nouveau. Et ce n’est pas fini…

    Il aurait mieux fait d’essayer de nous expliquer le raisonnement inverse : pourquoi des ministres, y compris le premier d’entre eux, doivent se présenter à la députation, alors qu’ils ne siègeront pas à l’Assemblée nationale.

  • Fillon « Premier ministre » ?

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    La nomination de François Fillon comme Premier ministre est un élément parmi d’autres de la volonté de Nicolas Sarkozy d’être un président « à l’américaine ». Terne et dépourvu de charisme, François Fillon n’est que l’ombre de Nicolas Sarkozy, comme on l’a vu ces derniers jours, à ses côtés mais toujours un pas derrière lui.

    Outre le fait que Nicolas Sarkozy constitue « son » gouvernement en contradiction avec les articles 8 et 20 de la Constitution française, sa présidence à l’américaine n’est qu’une illusion.

    En effet, quels qu’aient été le faste républicain et les beaux accents patriotiques de la journée d’hier, Nicolas Sarkozy a moins de pouvoirs qu’un gouverneur d’un Etat des Etats-Unis d’Amérique. Il ne suffit pas de dire « La France, la France, la France », en sautant comme un cabri. Encore faut-il lui rendre son indépendance abandonnée morceau après morceau aux institutions européennes.