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liban

  • La Syrie au Liban…

    Selon les Nations Unies, à la prochaine rentrée scolaire il devrait y avoir davantage d’enfants syriens que d’enfants libanais dans les écoles du Liban, lesquelles ne sont évidemment pas préparées à accueillir autant de réfugiés.

    (Fides)

  • Liban: un nouveau Premier ministre

    L’un des dégâts collatéraux de la crise syrienne a été la démission, le mois dernier, du Premier ministre libanais Najib Mikati. Le nouveau Premier ministre sera Tammam Salam, un sunnite (forcément), ancien ministre et fils d’un ancien Premier ministre.

    Hier, Tammam Salam s’est rendu en… Arabie saoudite, où il a rencontré… Saad Hariri, le chef de l’Alliance (chrétienne et sunnite) du 14-mars (anciennement au pouvoir et ces derniers temps dans l’opposition). Il est revenu au Liban dans la soirée, pour participer à une réunion de soutien de l’Alliance…

    Le chef druze Walid Joumblatt a lui aussi apporté son soutien (crucial) à Tammam Salam, soulignant que cela résultait… de ses entretiens à Riyad avec Saad Hariri et des responsables saoudiens... Lesquels responsables saoudiens ont eu des entretiens avec des responsables américains qui ont donné leur aval pour la nomination de Tamman Salam. Lequel Tamman Salam est accepté aussi par le Hezbollah qu’il ne critique jamais, dit-on…

    Addendum 6 avril

    Le président Michel Sleimane a nommé Tammam Salam Premier ministre.

  • Le Hezbollah, l’UE et la France

    On fait ici ou là grand cas d’un article du quotidien israélien Maariv indiquant que les efforts déployés par les Israéliens en vue de pousser les pays européens à placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes « ont échoué ». Et que cet échec est dû à la France, qui craint toute décision qui risque de déstabiliser un pays assez fragilisé, et, surtout, de porter atteinte aux intérêts des acteurs modérés de la scène libanaise. Et le quotidien ajoute que la France va même plus loin en préconisant un dialogue avec le Hezbollah, « un mouvement politique important qui continue d’avoir une influence majeure au sein de plusieurs institutions de l’État ».

    Ici, quand on dit « la France », il s’agit tant de celle de Sarkozy que celle de Hollande.

    Quand le gouvernement français fait remarquer que le Hezbollah est « un mouvement politique important qui continue d’avoir une influence majeure au sein de plusieurs institutions de l’État », c’est un euphémisme diplomatique qui prend en compte les apparences. En fait, le gouvernement libanais actuel dépend entièrement du Hezbollah. Mettre sur une liste de mouvements terroristes une organisation qui dirige un pays implique, si l’on ne participe pas de la monstrueuse hypocrisie anglo-saxonne, que l’on aille immédiatement porter la guerre dans ce pays pour le libérer de l’organisation en question. Ou du moins que l’on fasse vigoureusement pression sur l’ONU pour que l’ONU reconnaisse le Hezbollah comme terroriste et appelle à son éradication.

    Tout le monde s’accorde évidemment pour dire qu’il n’en est pas question. D’ailleurs Israël a essayé, en 2006, et on a vu le résultat.

    Le principal résultat ayant été, du reste, non pas que la fameuse et invincible armée israélienne, personnifiée sous le nom de Tsahal, ait été humiliée, mais que le peuple libanais tout entier s’est retrouvé derrière le Hezbollah : 80% des chrétiens, 80% des druzes, et 86% des sunnites, soutenaient le Hezbollah chiite. Autrement dit, si le Hezbollah est aux commandes, c’est en grande partie grâce à Israël. Et si c’était Israël, l’Etat terroriste ?

  • Le Hezbollah et Noël

    Une dépêche de l’agence Fides évoque « une couverture singulière des célébrations chrétiennes de la part des médias liés au Hezbollah » au Liban : « Le jour de Noël, la radio Al-Nour a rendu hommage à la naissance du Christ au travers d’une sélection de chants religieux. La principale chaîne de télévision liée à la formation politique chiite a ponctué sa programmation de vœux de Noël adressés aux chrétiens alors que les émissions d’information dédiaient un vaste espace aux célébrations de Noël, insistant sur la participation de représentants du Hezbollah aux cérémonies officielles, remarquant le titre de “prophète” reconnu par l’islam à “Jésus, fils de Marie”. L’Ambassade d’Iran à Beyrouth a elle aussi distribué des cartes de vœux célébrant la fête de la naissance du “prophète Jésus, fils de Marie”. »

    Le Père Paul Karam, directeur des Œuvres pontificales missionnaires au Liban, « rappelle la spécificité traditionnelle de la vie libanaise, où les chrétiens et les musulmans partagent une certaine socialité y compris au niveau des fêtes religieuses ».

    Mais l’insistance de cette année est manifestement liée à la question syrienne (comme le montre la carte de vœux de l’Iran), et les médias du parti du général Aoun, lié au Hezbollah, ont dénoncé quant à eux l’hostilité des salafistes à toute célébration de Noël, appuyant sur le fait que les salafistes sont sunnites…

     

  • Un attentat au coeur du Liban chrétien

    Le général (sunnite) Wissam al Hassan, directeur des services de renseignement des Forces de sécurité intérieure du Liban, est l’une des huit victimes (il y a eu aussi 78 blessés) de l’attentat à la voiture piégée qui a eu lieu place Sassine, en plein cœur du quartier chrétien de Beyrouth. C’est également place Sassine que le président élu Bachir Gemayel avait été tué dans un attentat en 1982.

    Le général al Hassan, qui avait échappé à plusieurs tentatives d'assassinat, a notamment dirigé l'enquête qui a conduit en août à l'inculpation de l'ancien ministre Michel Samaha et de deux Syriens, poursuivis pour complot en vue de faire exploser des bombes préparées en Syrie dans le but de déstabiliser le Liban. Il avait aussi dirigé le volet libanais de l’enquête sur l’attentat qui avait coûté la vie à Rafic Hariri, et déjoué des complots salafistes, et israéliens.

    Il revenait tout juste d’un voyage en Allemagne. Normalement personne n’était au courant de son retour, et ses déplacements faisaient l’objet de communiqués destinés à envoyer d’éventuels agresseurs sur de fausses pistes.

  • Le pape au Liban

    Le voyage du pape au Liban est un évident succès. En témoigne la foule des jeunes sur l’esplanade de Bkerké, et la messe de Beyrouth pour laquelle on avait disposé 70.000 chaises… et il y eut près de 300.000 personnes supplémentaires…

    Le vrai succès cependant se mesurera à ce qui va se passer maintenant. Mais il est vraisemblable que la seule présence du pape aura un impact : non seulement le chef des chrétiens a eu le courage d’aller au Proche Orient, mais il n’a pas craint de souligner que les chrétiens sont chez eux dans cette région qui fut celle de Jésus, et il a montré à tous ses interlocuteurs que son seul message était celui de l’amour et de la paix.

    Une fois encore, Benoît XVI a parlé de la grammaire commune qu’est la loi naturelle inscrite dans le cœur humain, et du respect de la personne humaine dont la grandeur et la raison d’être ne se trouvent qu’en Dieu…

    Ce discours a toujours quelque chose de pathétique quand il s’adresse à des musulmans, car l’islam ne reconnaît pas, précisément, cette grammaire de la loi naturelle, et surtout ne sait pas de quoi nous parlons quand nous évoquons la « personne » humaine. Ce concept est si étranger à l’islam qu’il n’y a pas de mot arabe qui puisse le représenter, au point que les chrétiens arabophones ont dû adopter un mot araméen.

    Mais, quand on voit le pape sur place, on se dit que peut-être certains musulmans en viendront à se demander ce qu'il veut dire quand il parle de personne et de loi naturelle… Or il s’agit de la clef qui peut ouvrir la porte de la liberté religieuse.

    D’où l’importance sans doute de ces mots du pape, parmi les tout derniers qu’il a prononcés au Liban :

    « Je remercie particulièrement les représentants des communautés musulmanes. Durant tout mon séjour, j’ai pu constater combien votre présence a contribué à la réussite de mon voyage. Le monde arabe et le monde entier auront vu, en ces temps troublés, des chrétiens et des musulmans réunis pour célébrer la paix. »

    Le problème est que toute ouverture de l’islam ne peut qu’aboutir à la chute de l’islam. D’où justement le raidissement que l’on observe partout dans le monde musulman (et dans le monde autrefois chrétien).

  • Au Liban (non, en France)

    Saad Hariri, ancien Premier ministre du Liban et chef de l’opposition souverainiste, a été opéré samedi d’une fracture du tibia après une chute de ski dans les Alpes.

    Saad Hariri partage son temps entre la France et l’Arabie saoudite où sont installés sa femme et ses enfants.

    C’est ça, aussi, le problème du Liban.

  • Liban, Syrie…

    Samedi dernier au Liban, à Jounieh (en plein pays maronite) avait lieu la messe annuelle des Forces libanaises pour les martyrs. Elle était présidée par l’ancien patriarche maronite SB Nasrallah Sfeir, qui a été deux fois très longuement ovationné. A la fin de la seconde ovation, il a dit : « Je vous souhaite un meilleur avenir que ces misérables jours que nous vivons actuellement. » Au cours de ce rassemblement, Samir Geagea (lui aussi, naturellement, ovationné) a déclaré que les chrétiens du Proche Orient ne devaient pas être des « sacs de sable pour protéger des régimes odieux et arriérés » mais devaient être « les chefs de file des mouvements de libération et du progrès ».

    Le même jour, au sud du pays, en plein fief Hezbollah, l’actuel patriarche maronite SB Béchara Raï se faisait acclamer par le Hezbollah auquel il reconnaissait le titre de Résistance, et par les maronites alliés au Hezbollah – dans la ligne de ses propos en défense de Bachar al-Assad lors de sa visite en France.

    Comme le dit L’Orient Le Jour :

    L’image est double : « complémentaire », diraient d’incorrigibles optimistes ; « antinomique », diraient les autres.

    Aujourd’hui, selon AsiaNews, a lieu à Beyrouth, chez le grand mufti du Liban, une rencontre discrète entre le grand mufti de la République syrienne et des prélats catholiques résidant en Syrie dont le patriarche grec-catholique Grégoire III. La presse libanaise a fait écho la semaine dernière à une rumeur selon laquelle Nicolas Sarkozy aurait dit à SB Béchara Raï que les chrétiens n’avaient plus leur place au Proche Orient et qu’ils devaient tous émigrer en Europe. Le propos a été formellement démenti par l’Elysée, mais la rumeur court toujours, et le vrai sujet de la rencontre est l’évaluation (ou la conjuration) de la menace que ferait peser un gouvernement islamiste sur les chrétiens de Syrie.

     

    Addendum

    Finalement, le grand mufti de Syrie n'a pas participé à la réunion. Si bien que le seul "représentant syrien" (?) a été le patriarche grec-catholique. Et que la réunion n'a donc eu aucun intérêt.

     

  • Le Liban a un gouvernement…

    Après cinq mois de négociations, le Premier ministre libanais (désigné) Najib Mikati a annoncé la formation d’un gouvernement de 30 ministres, dont 19 du Hezbollah et ses alliés (mais seulement deux sont formellement du Hezbollah). Ce gouvernement doit encore obtenir la confiance des députés. Il a déjà l’approbation de Damas : Bachar al Assad a aussitôt félicité son homologue Michel Sleimane…

  • L’hommage de Samir Geagea à SB le cardinal Sfeir

    Dans L’Orient Le Jour, via le Salon Beige :

    Le fait que l'Église maronite soit conduite par des patriarches historiques n'est pas nouveau. Mgr Sfeir est un patriarche ayant une dimension historique. Il n'est pas un patriarche ordinaire qui a opéré un simple passage dans l'Église. Que nous l'aimions ou non, nous devrions songer à ce qui se serait produit entre 1990 et 2005 si nous n'avions pas un patriarche comme lui. Nous devrions songer à ce qui se serait produit dans le pays lorsque la scène (politique) n'était occupée que par ceux qui n'étaient pas en mesure de s'exprimer librement. Les libertés se limitaient alors à se rendre simplement au travail. À cette époque (sous l'occupation syrienne), le patriarche Sfeir était le seul, à partir de Bkerké, à exprimer le point de vue des chrétiens, et des Libanais en général, comme l'ont prouvé par la suite les événements du printemps 2005. Nous remercions, par conséquent, le patriarche, et tous les remerciements ne seront pas suffisants. Seule l'histoire lui rendra justice.