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Le blog d'Yves Daoudal - Page 898

  • 20e dimanche après la Pentecôte

    Introit

    Omnia, quæ fecísti nobis, Dómine, in vero judício fecísti, quia peccávimus tibi et mandátis tuis non obœdívimus : sed da glóriam nómini tuo, et fac nobíscum secúndum multitúdinem misericórdiæ tuæ.

    Tout ce que vous avez fait, Seigneur, c‘est par un juste jugement que vous l’avez fait : car nous avons péché contre vous, et à vos commandements nous n’avons pas obéi. Mais donnez gloire à votre Nom et traitez-nous selon l’immensité de votre miséricorde.

    Ces paroles résument le début de la prière qu’Azarias fait monter vers le Seigneur du milieu de la fournaise où Nabuchodonosor l’a fait jeter avec ses deux compagnons.

    L'épreuve est sur tout le peuple depuis des années. Elle est sur eux trois, pour le moment, par la persécution et le feu. Ils demeurent paisibles. Tout à l’heure ils chanteront. Avant de chanter, ils prient pour le peuple dont ils sont, à cet instant, comme les représentants devant Dieu, dans la souffrance expiatrice. Ils reconnaissent que tout ce qui arrive a été mérité. Ils l’acceptent. Mais à côté de la justice, il y a la miséricorde. Ils ne l’oublient pas, et au-dessus des crépitements du feu s’élève leur beau cri de foi et de confiance : « Donne la gloire à ton nom et fais-nous miséricorde. »

    Il est à peine besoin de souligner combien cette prière est à sa place en ici.

    En ces temps où l’âme réfléchit sur les années qui s’allongent, sur la vie qui se raccourcit, sur le monde qui va vers sa fin, elle voit bien que tous les malheurs qui sont arrivés n’ont été que mérités et que ceux qui viennent le sont aussi. Prenant alors conscience de son rôle social, elle prie pour elle et pour tous les hommes. Admirable prière de l’Eglise qui demande les deux choses essentielles : la gloire pour le Seigneur et la miséricorde pour le monde.

    Dom Baron

    Contrairement à ce qu’on voit partout, cette antienne d’introït n’est pas inspirée de Daniel 3 31, 29, 35, mais de Daniel 3 31, 29, 30, 42, 43. C’est un résumé de toute la prière d’Azarias, avant le fameux cantique dit des trois enfants dans la fournaise.

    Dom Baron fait remarquer que dans les manuscrits le chant ne commence pas par sol-do, qui sur omnia « dit une plénitude, une satisfaction, un bonheur qui sont tout à l’opposé des paroles d’humble contrition du texte », mais par sol-si, qui est la plainte correspondant au texte. (Il en est de même plus loin avec « et fac ».) On trouvera la partition restituée selon les manuscrits ici. Toutefois, bien que la dominante du troisième mode soit théoriquement le si, il y a une attirance naturelle vers le do, au point que la dominante est en fait devenue le do, d’où la partition du graduel romain. Certes, ici, on perd la plainte du début, mais l’expression n’est pas à ce point « à l’opposé » du texte, dans la mesure où Azarias a une ferme confiance en Dieu, ce qui apparaît donc désormais dès le début. Quoi qu’il en soit, le point culminant de cet introït est la magnifique montée sur « da gloriam », donne la gloire à ton nom, suivie de la profonde révérence sur « nomini tuo ».

    N.B. Cet introit est aussi (ou d'abord) celui du jeudi de la Passion. Et c'est à ce jour qu'on en trouve la partition dans les anciens manuscrits. Mais tout le monde n'a pas la chance, comme moi, de l'entendre ce jour-là...

  • A Cavaillon

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    Ainsi parlent les "chances pour la France" (mais pas trop pour le français), petits commerçants spécialisés de la cité la Clède à Cavaillon. Parce que la police a osé interpeller un des leurs.

    On lit aussi sur un autre mur:

    "LES MEC DE LA BAC FAITE ATENTION PCK SI ON ARETE LES BARETE C'EST DE VOUS KON VA SOCUPÉ".

  • En Pologne

    Macierewicz.jpg

    Jeudi 19 octobre, 33e anniversaire de l’assassinat du bienheureux P. Jerzy Popiełuszko, cérémonie officielle devant sa tombe dans le jardin de l’église Saint-Stanislas-Kostka après la messe célébrée par Mgr Piotr Jarecki, évêque auxiliaire de Varsovie. L’homme à genoux est le ministre de la Défense nationale, Antoni Macierewicz. Etaient également présents Mariusz Błaszczak, le ministre de l’Intérieur, Beata Kempa, ministre sans portefeuille et chef de la chancellerie du Premier ministre, Joachim Brudziński, vice-président de la Diète, Andrzej Dera, secrétaire d’Etat à la chancellerie du président de la République, le P. Zbigniew Kras, chapelain de la présidence de la République, Jarosław Kaczyński, président du PiS… Ainsi que le frère et la sœur du P. Jerzy.

    Ce même jour, la conférence des évêques de Pologne demandait de prier pour la canonisation de Jerzy Popiełuszko.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Amplectámur Maríæ vestígia, fratres mei, et devotíssima supplicatióne beátis illíus pédibus provolvámur. Teneámus eam nec dimittámus, donec benedíxerit nobis ; potens est enim. Nempe vellus est médium inter rorem et áream : múlier inter solem et lunam : Maria inter Christum et Ecclésiam constitúta. Sed forte miráris, non tam vellus opértum rore, quam amíctam sole mulíerem. Magna síquidem familiáritas, sed mira omníno vicínitas solis et mulíeris. Quómodo enim in tam veheménti fervóre tam frágilis natúra subsístit ? Mérito quidem admiráris, Móyses sancte, et curiósius desíderas intuéri. Verúmtamen solve calceaménta de pédibus tuis, et involúcra pone carnálium cogitatiónum, si accédere concupíscis.

    Embrassons les pas de Marie, mes frères, et, dans la plus dévote des supplications, roulons-nous à ses pieds bénis. Tenons-les bien et ne la laissons point partir (1) qu'elle ne nous ait bénis (2), car elle est puissante. Assurément elle est la toison placée entre la rosée et l’aire (3), la femme entre le soleil et la lune (4) : Marie a été établie entre Jésus-Christ et son Église. Mais peut-être vous étonnerez-vous moins de voir une toison humide de rosée qu'une femme vêtue du soleil ? Car si ces mots nous sont familiers, leur rapprochement est pourtant étonnant. En effet, comment une nature si fragile peut-elle subsister dans une si grande chaleur ? Tu as raison de t'en étonner, saint Moïse, et de vouloir voir cette merveille de plus près, mais il faut auparavant que tu ôtes les chaussures de tes pieds, et que tu laisses là toutes les enveloppes des pensées charnelles, si tu désires y accéder (5).

    1. Cantique des cantiques 3,4.
    2. Genèse 32,26.
    3. Juges 6,36-40.
    4. Apocalypse 12,1.
    5. Exode 3,2-5.

    Saint Bernard, lecture des matines. (Sermon pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption, traduction de l'abbé Charpentier, 1866.)

    On retrouve le début de ce texte dans le Psautier de la Sainte Vierge qui fut attribué à saint Bonaventure, constitué de 150 dizains. C’est au « psaume » 14 :

    Amplectamur Mariae vestigia peccatores,
    et ejus beatis pedibus provolvamur.
    Teneamus eam fortiter, nec dimittamus,
    donec ab ea meruerimus benedici.

  • Comme avant…

    Dans la ville de Mossoul, délivrée de l’Etat islamique, la vie reprend son cours.

    L’université a rouvert ses portes, bien que plusieurs de ses bâtiments soient encore à reconstruire.

    Et, comme avant, les étudiantes doivent être voilées, quelle que soit leur religion.

    C’est l’Etat islamique sans l’Etat islamique… (Il convient de se rappeler que Mossoul – 2,7 millions d’habitants – avait été prise sans coup férir par les jihadistes.)

    Du temps de Saddam Hussein les filles faisaient ce qu’elles voulaient. Mais Saddam Hussein était un très méchant dictateur.

  • Macron et son drapeau

    Comme il l’avait annoncé, Emmanuel Macron a officiellement reconnu le drapeau européen, en marge du sommet européen à Bruxelles.

    Concrètement, il a signé la déclaration 52 annexée au Traité de Lisbonne sur les « symboles de l’appartenance commune des citoyens à l’Union ».

    La France devient ainsi le 17e pays à signer cette déclaration. Par un diktat du prince qui ne reconnaît pas le vote populaire.

    Si les symboles de l’Union avaient été relégués dans une déclaration annexe, c’est parce que les citoyens français avaient rejeté par référendum la Constitution européenne, qui proclamait ces symboles antinationaux dans son article IV-1.

    Les citoyens ont dit non. Macron dit : Je m’en tape.

    C’est la nouvelle démocratie. Enfin, pas si nouvelle que ça. Mais là c’est d’une évidence brutale.

    Et tout ça pour quoi ?

    Pour rien.

    Macron voulait répondre à Mélenchon qui ne veut pas voir le drapeau européen à l’Assemblée nationale.

    Mais que la déclaration soit signée ou pas ne change strictement rien à la situation. Les déclarations annexées aux traités n’ont (comme leur nom l’indique) aucune valeur juridique contraignante. En outre il n’existe aucun texte sur la présence de drapeaux dans l’hémicycle. La présence du drapeau européen est due à une décision du bureau de l’Assemblée en 2008 (sous la présidence de Bernard Accoyer). Le drapeau tricolore avait été installé l’année précédente par Jean-Louis Debré.

  • Euthanasie australienne

    En Australie, les députés de l’Etat de Victoria (Melbourne) ont adopté ce matin, à l’issue d’une séance de 26 heures (sic), la légalisation de l’euthanasie, par 47 voix contre 37.

    La loi prévoit que tout habitant de l’Etat de Victoria de plus de 18 ans atteint d’une maladie qui ne lui laisse que douze mois à vivre (ils en savent, des choses…) pourra « réclamer une dose létale de médicament ». « Toute personne trop malade pour s’auto-administrer le dosage pourra demander l’aide d’un médecin ».

    La loi doit encore être approuvée par le Sénat de l’Etat. Elle ne sera pas effective avant dix-huit mois, l’Etat souhaitant se donner « le temps de mettre en œuvre correctement le programme d’aide à mourir ». Sic.

    Victoria sera alors le premier Etat australien à avoir légalisé l’euthanasie. Il y a un an, dans l’Etat voisin d’Australie-méridionale, avait été discutée, puis rejetée, la… 15e proposition de loi sur l’euthanasie.

  • Communion…

    On a déjà vu à plusieurs reprises que Amoris laetitia permet aux évêques de dire tout et le contraire de tout sur la « famille », à savoir les familles, divorcées, recomposées, de même sexe, etc.

    Surtout le contraire de la doctrine catholique, conformément à ce que veut François.

    Ces jours-ci on a une illustration saisissante de la contradiction interne qu’inflige François à l’Eglise, avec d’un côté un document des évêques d’Irlande, de l’autre côté un document des évêques de Pologne. Les deux pays qui étaient considérés naguère comme les deux pays les plus catholiques d’Europe. L’un ne l’est plus, l’autre l’est toujours.

    Les évêques d’Irlande font ouvertement la promotion de l’union homosexuelle, affirment que l’amour de Dieu entoure toutes les unions, et ne prononcent jamais le mot « péché ».

    Côté polonais, il suffira de citer cette phrase à propos des divorcés « remariés » :

    « Demeurer dans le péché d’adultère les empêche de recevoir l’absolution et de recevoir la Sainte Communion. »

    Deux petites remarques :

    — Malgré ses deux synodes, François n’avait pas réussi à imposer la reconnaissance des unions homosexuelles. Mais qu’importe. On fait comme si. Les évêques d’Irlande soulignent qu’il y a eu un référendum et que beaucoup de monde a voté, donc le « mariage de même sexe » est un acquis démocratique dont l’Eglise doit tenir compte ; et aux Etats-Unis il y a ouvertement des messes LGBT avec assentiment explicite de l’évêque.

    — C’est sur une question où l’accès à la communion eucharistique est en cause que François casse la communion dans l’Eglise. Et la cassure est chaque jour plus évidente. Le mot grec est schisme.

  • Saint Jean de Kenty

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    Ce tableau, montrant le miracle de saint Jean de Kenty réparant la cruche brisée, sur la place du marché de Cracovie (on reconnaît la basilique Sainte-Marie), est de Tadeusz Żukotyński (1855–1912), peintre polonais qui s’installa aux Etats-Unis et qui a essentiellement réalisé des peintures religieuses pour nombre d’églises. Celle-ci se trouve au-dessus du maître autel de l’église Saint-Jean de Kenty de Chicago (St John Cantius).

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    Cette église a été confiée à une communauté de chanoines qui a pris le nom de Chanoines réguliers de Saint Jean de Kenty : Canons Regular of St. John Cantius. Leur particularité est qu’ils célèbrent quotidiennement la messe dans les deux formes du rite romain, le dimanche une messe basse et une messe chantée de l’une et l’autre forme, la messe de Paul VI étant également chantée en grégorien. Les chanoines ont le culte du beau, et la paroisse compte pas moins de 7 chœurs, éventuellement accompagnés d’un orchestre.

    Sur leur site on trouve un résumé de la vie de saint Jean de Kenty, dont voici une traduction.

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