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Le blog d'Yves Daoudal - Page 522

  • Ethique du meurtre de masse

    Le soi-disant Comité consultatif national d'éthique considère qu'il n'y a « pas d'objection éthique » à l'allongement du délai d'accès à l'IVG de deux semaines. Il a fondé sa réflexion sur « les principes d'autonomie, de bienfaisance, d'équité et de non-malfaisance à l'égard des femmes » et estime qu'il n'existe que « peu, voire pas de différence de risque pour la femme avortant entre 12 et 14 semaines de grossesse ».

    Pour le comité d’anti-éthique, le problème n’est pas d’ajouter des avortements aux avortements, c’est que les femmes qui veulent avorter ont des difficultés à le faire, et qu’il est urgent que ça cesse. Au nom du « principe éthique de bienveillance » (sic) une femme qui veut tuer son bébé doit trouver immédiatement la structure et les personnes adéquates :

    « Le principe éthique de bienveillance ne s'applique que si toute femme découvrant sa grossesse dans les délais légaux de l'IVG puisse avoir accès, même dans un délai proche de 12 semaines de grossesse, à une IVG, si cela est son choix. Cela n'est clairement pas le cas pour toutes les femmes. »

    Or il y a de « fortes disparités territoriales », et une « diminution du nombre d'établissements de santé la pratiquant ». Le Comité « ne saurait cautionner les mesures prises à l'encontre de la bienfaisance (sic !) due aux femmes, mesures mises en place pour pallier les multiples dysfonctionnements matériels, économiques, juridiques d'une politique de santé publique majeure pour les femmes ».

    La proposition de loi d’Albane Gaillot sur l’allongement du délai et la suppression de la clause de conscience spécifique a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale le 8 octobre (contre l’avis du gouvernement). Elle doit être discutée au Sénat le 20 janvier prochain. Elle sera portée par Laurence Rossignol (celle du « délit d’entrave numérique à IVG »), qui en appelle à « la responsabilité de la majorité présidentielle et du gouvernement » pour « faire progresser les droits des femmes …

  • Pontigny

    Sans surprise, hélas, le conseil régional de Bourgogne Franche Comté a voté la vente du domaine de l’abbaye de Pontigny à l’homme d’affaires François Schneider, alors que la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre était, de loin, la mieux offrante.

    Mais vendre des bâtiments ecclésiastiques volés à la Révolution à des ecclésiastiques de notre temps, ce serait renier les valeurs premières de la République…

    Jean-Pierre Soisson, qui n'est plus rien depuis 2012 (et au conseil régional depuis 2004) a néanmoins mis son poids dans la balance.

  • Remplacer Yahvé ?

    Je lis avec étonnement, sous la plume de quelqu’un qui pratique intensivement la liturgie traditionnelle :

    Au cœur de la nuit, durant ma lectio divina, je relisais ces quelques lignes du psaume 36 : « Confie-toi en Yahvé, fais le bien, mets tes délices en Yahvé, et il te donnera ce que le cœur demande. Remets ton sort à Yahvé, confie-toi en lui : il agira. » Remplacez juste Yahvé par Jésus. Et vous comprendrez…

    Mais le psaume 36 dit ceci :

    Spera in Domino, et fac bonitatem (…) Delectare in Domino, et dabit tibi petitiones cordis tui. Revela Domino viam tuam, et spera in eo, et ipse faciet.

    Même sans connaître le latin, on voit qu’il n’est pas question d’un quelconque Yahvé (d’invention très récente et heureusement toujours interdit dans la liturgie, même nouvelle) mais de Dominus, le Seigneur. Et alors il n’y a pas besoin de « remplacer » quoi que ce soit…

  • Compromis

    Les 27 ont trouvé un compromis pour débloquer la situation concernant le budget européen pluriannuel et le plan de relance post-covid. Le texte sur le respect de l’état de droit reste tel qu’il est, mais il est encore plus dépouillé de sa substance.

    D’emblée, le Conseil européen « souligne que le règlement doit être appliqué dans le plein respect de l'article 4, paragraphe 2, du TUE ». A savoir (ce qui est souvent quelque peu oublié et sans cesse battu en brèche par la Commission) : « L'Union respecte l'égalité des États membres devant les traités ainsi que leur identité nationale, inhérente à leurs structures fondamentales politiques et constitutionnelles, y compris en ce qui concerne l'autonomie locale et régionale. Elle respecte les fonctions essentielles de l'État, notamment celles qui ont pour objet d'assurer son intégrité territoriale, de maintenir l'ordre public et de sauvegarder la sécurité nationale. En particulier, la sécurité nationale reste de la seule responsabilité de chaque État membre. »

    Pour veiller à ce que le « mécanisme de conditionnalité » soit « appliqué d'une manière objective, équitable, impartiale et fondée sur des faits », la Commission va élaborer des « orientations », en concertation avec les Etats membres, qui seront établies après un arrêt de la Cour de Justice. (Ce sera donc dans au moins deux ans.)

    L’application du mécanisme ne pourra être envisagée qu’en dernier recours si les autres procédures n’ont pas permis de « protéger le budget »… Et il faudra prouver le lien entre les violations de l’état de droit et les intérêts financiers de l’Union : « La simple constatation de l'existence d'une violation de l'état de droit ne suffit pas à déclencher le mécanisme. »

    Et il y a encore cinq paragraphes de ce type.

    En bref il ne reste rien des exigences du Parlement européen, mais les détracteurs de la Pologne et de la Hongrie sauvent la face : le texte (a minima) reste tel quel.

  • Gommer l’Immaculée ?

    François avait fait savoir que cette année il n’irait pas prier devant la statue de la Vierge place d’Espagne à Rome. Sous prétexte de pandémie, naturellement. Sans doute des conseillers l’ont-ils convaincu que cette nouvelle rupture de tradition ne serait pas bien perçue dans ce qui reste du peuple catholique assidu aux faits et gestes de ce pape. Il s’est donc rendu en catimini devant la « colonne de l’Immaculée Conception », à l’aube, juste pour la photo.

    Et ce jour-là il a décrété que c’était le début d’une « année spéciale saint Joseph ». Sous prétexte que c’est le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise. Il est du reste curieux que Pie IX ait fait cette proclamation « en ce jour consacré à la Vierge Immaculée, Mère de Dieu, épouse du très chaste Joseph », alors que ce jour – Pie IX était bien placé pour le savoir - n’est pas la fête de la femme de Joseph mais la fête de la Conception immaculée de Marie.

    François s’est donc fendu d’un nouveau texte, sur saint Joseph, dont on apprend qu’il « a toujours été aimé par le peuple chrétien » (mais il a été discrètement introduit dans le calendrier romain en… 1476), et dont on doit savoir surtout qu’il est le saint patron des immigrés clandestins musulmans qui envahissent l’Europe, et donc... de l’accueil des étrangers… Et dans ce document il n’y a plus aucune allusion à l’Immaculée.

    Screenshot_2020-12-11 Our Guardians Council for Inclusive Capitalism.png

    Mais en fait le grand sujet du jour, au Vatican, ce fut le lancement du partenariat avec le « Conseil pour le capitalisme inclusif ». A la tête de cet organisme il y a 27 « Gardiens du capitalisme inclusif », dont des chefs de très grosses entreprises (Mastercard, Dupont, Visa, BP, Johnson et Johnson, Estée Lauder…)… et de la Fondation Rockefeller. Le Conseil « revendique plus de 10.500 milliards de dollars d’actifs, plus de 2,1 milliards de dollars de capitalisation boursière et 200 millions de travailleurs dans plus de 163 pays ».

    Le magazine Forbes souligne l’ironie de la chose : « ces gens qui en appellent à la fin des inégalités de richesses et de revenus sont extraordinairement riches » : le plus riche a un patrimoine de 90 milliards de dollars. Plusieurs d’entre eux gagnent plus de 20 millions de dollars par an. Ils pourraient aisément donner l’exemple en donnant une petite partie de leurs revenus, souligne Forbes, mais quand leurs entreprises financent des projets humanitaires, ce n’est jamais sur leurs fonds personnels, c’est toujours l’entreprise, donc les actionnaires…

    On goûtera la prose de Lynn Forester de Rothschild, une des 27, qui a fondé Inclusive Capital Partners et qui a eu l’idée de ce Conseil : « Le capitalisme a créé une énorme prospérité mondiale, mais il a également laissé trop de gens derrière, il a conduit à la dégradation de notre planète, et souvent la société ne lui fait pas confiance. Ce Conseil suivra l'avertissement du Pape François d'écouter “le cri de la terre et le cri des pauvres” et de répondre aux demandes de la société pour un modèle de croissance plus équitable et plus durable. »

    Trève d’ironie et d’hypocrisie. On notera surtout que toutes les actions du « Conseil pour un capitalisme inclusif avec le Vatican » visent fondamentalement à promouvoir « des mesures environnementales, sociales et de gouvernance » afin « d'atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies ». Objectifs, déjà explicitement soutenus par le pape, qui comprennent le droit au « planning familial » et à la « santé reproductive », autrement dit à la contraception et à l’avortement.

  • Saint Damase

    Début d’une lettre de 384 où Damase demande à saint Jérôme des explications sur cinq points de l’Ecriture.

    Damase à son fils très aimé Jérôme.

    Tu dors, et voici longtemps que tu lis plutôt que tu n'écris. Les petits problèmes que je t'adresse vont te réveiller ; ainsi en ai-je décidé. Non pour t'interdire le devoir de la lecture - car c'est la nourriture quotidienne qui alimente et engraisse l'oraison -, mais pour que ta lecture porte ses fruits, si tu te mets à écrire.

    Donc, hier encore, tu me renvoies mon commissionnaire, en affirmant que tu n’as plus aucune lettre, hormis celles que tu avais jadis dictées au désert, et qu’aussi avidement que possible j’ai lues et copiées ; mais tu promets spontanément qu’en dérobant à tes nuits des heures de travail, tu pourras dicter quelques pages à mon intention, si je le désire. Bien volontiers j’accepte, puisque tu l’offres, ce dont je voulais te prier, si tu avais dit non.

    Il ne saurait y avoir, je crois, de sujet de conversation plus honorable pour nos entretiens que de causer entre nous des Écritures ; je veux dire : moi faisant les demandes et toi les réponses. Il n'est, à mon avis, rien de plus agréable ici-bas qu'une telle méthode de vie, car cette nourriture de l'âme surpasse en douceur toutes les gâteries. Combien douces à mon palais tes paroles, dit le prophète, plus douces que le miel à mes lèvres ! (Ps 118, 103). Si, en effet, comme le prétend le prince des orateurs [Cicéron], nous autres hommes différons des bêtes en ce que nous possédons la faculté du langage, de quelle louange n'est-il pas digne celui qui surpasse tous les autres, précisément en ce qui fonde la supériorité des hommes sur les animaux ?

    Au travail donc, et explique-moi les difficultés ci-dessous en observant en ces deux points la juste proportion : que les problèmes ne soient pas résolus à moitié, mais que tes lettres soient courtes. (…)

    Début de la réponse (pittoresque) de saint Jérôme.

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  • Cadeau

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    Erdogan vient d’offrir ce tableau à la « grande mosquée Sainte-Sophie ».

    C’est une calligraphie des versets 159 et 160 de la troisième sourate (qui montrent Mahomet pardonner aux chrétiens qui ne sont pas allés à la guerre avec lui…).

    En bas est écrit : « Le tableau est offert par Recep Tayyip Erdoğan à la grande mosquée Sainte-Sophie à l'occasion de sa réouverture au culte. »

    Il est installé près de la chaire à prêcher.

  • Pontigny

    La pétition vient de dépasser les 5.000 signatures.

    Mais il faut se presser de signer, le vote du conseil régional c’est demain, normalement.

  • Saint Melchiade

    Extrait de la lettre 43 de saint Augustin, à propos de l’élection au siège de Carthage de Majorin, par 70 évêques donatistes, contre Cécilien, élu par 12 évêques catholiques et chassé de son siège, mais que le pape rétablit dans son droit.

    Si les actes proconsulaires vous déplaisent, rendez-vous aux actes ecclésiastiques : on vous les a tous lus par ordre. Direz-vous que Melchiade, évêque de l'Eglise de Rome, n'aurait pas dû , avec ses collègues d'outre-mer, s'attribuer la connaissance d'une affaire jugée par soixante-dix évêques d'Afrique sous la présidence du primat de Tigisis ? Mais se l'est-il attribuée ? Ce fut l'empereur qui, prié par vos amis eux-mêmes, envoya à Rome des évêques pour examiner la question avec Melchiade et statuer selon ce qui paraîtrait le plus juste. Nous le prouvons par les sollicitations des donatistes et les paroles même de l'empereur ; vous vous souvenez qu'on vous les a lues, et vous avez la permission de les voir et de les copier. Lisez et considérez toutes ces choses. Voyez comme rien n'a été épargné pour le maintien de la paix ou pour son établissement, comme on a traité la personne des accusés, de quelles infamies quelques-uns d'entre eux se trouvèrent chargés, avec quelle évidence il résulta de leurs propres déclarations qu'ils n'avaient rien à dire contre Cécilien, mais qu'ils avaient voulu tout rejeter sur la multitude du parti de Majorin, multitude séditieuse et ennemie de la paix de l'Eglise ; cette turbulente troupe devait accuser Cécilien, et les vôtres espéraient que les clameurs populaires suffiraient pour tourner à leur guise l'esprit des juges sans qu'il fût besoin de preuves ni d'examen : mais une bande furieuse et enivrée à la coupe de l'erreur et de la corruption pouvait-elle articuler contre Cécilien des faits véritables après que soixante-dix évêques, dans une témérité violente, avaient condamné des collègues absents et innocents, ainsi que l'atteste l'affaire de Félix d'Aptonge ? Ils s'étaient entendus avec cette multitude pour rendre une sentence contre des innocents non interrogés : ils voulaient qu'elle devînt encore l'accusatrice de Cécilien ; mais des juges ne s'étaient point rencontrés qui fussent tombés dans de tels égarements.

    Vous pouvez, dans votre sagesse, reconnaître la perversité des accusateurs et la fermeté des juges : ceux-ci refusèrent jusqu'au bout d'admettre contre Cécilien les plaintes de la populace du parti de Majorin, où n'apparaissait pas une personne proprement dite dont on pût écouter le témoignage ; et ils demandèrent soit les accusateurs, soit les témoins, soit les autres personnes nécessaires aux débats, qu'on avait vues, disait-on, et que Donat avait fait disparaître. Le même Donat promit de les représenter ; après l'avoir promis, non pas une fois, mais souvent, il ne voulait plus se montrer devant ce tribunal qui avait entendu de sa bouche des aveux tels que le but évident de sa retraite était de ne pas assister à sa condamnation : cette condamnation, toutefois, ne devait être motivée que sur ce qui avait été prouvé en sa présence et à la suite de ses réponses. Il arriva aussi qu'un écrit revêtu de quelques signatures, dénonça Cécilien, ce qui donna lieu à un nouvel examen. On sait quels étaient ces dénonciateurs ; on ne put rien prouver contre Cécilien; mais que dis-je que vous n'ayez entendu et que vous ne puissiez lire chaque fois que vous le voulez ?

    Vous vous rappelez tout ce qu'on a répété sur ce nombre de soixante-dix évêques et sur le poids de leur autorité. Mais les hommes sages aimèrent mieux s'abstenir d'entrer dans des questions infinies qui les eussent embarrassés comme les anneaux d'une chaîne ; ils ne s'occupèrent ni du nombre de ces évêques, ni du lieu d'où ils étaient partis; ils ne reconnaissaient en eux que des hommes assez aveuglés pour condamner précipitamment des collègues sans les entendre. Et quelle sentence que celle que porta en dernier lieu le bienheureux Melchiade lui-même ! Combien elle fut pure, intègre, prudente. et pacifique ! L'évêque de Rome ne voulut pas séparer de sa communion ceux de ses collègues contre lesquels rien n'était prouvé ; il ne blâma fortement que Donat, en qui il reconnut la cause de tout le mal ; il laissa aux autres la liberté de revenir au bien, tout prêt à envoyer des lettres de communion à ceux-là même qu'on savait être ordonnés par Majorin : de sorte que, partout où la division aurait amené deux évêques, il aurait voulu que le premier ordonné fût maintenu, et qu'un autre peuple fût confié à l'autre. O l'excellent homme ! ô l'enfant de la paix chrétienne et le père du peuple chrétien ! Comparez maintenant ce petit nombre à la multitude de vos évêques, non pas le nombre au nombre, mais le poids au poids : d'un côté la modération, de l'autre la témérité ; ici la vigilance, là l'aveuglement. Ici, la mansuétude n'a point affaibli l'intégrité, ni l'intégrité la mansuétude ; là, au contraire, la crainte était couverte par la fureur et la fureur s'accroissait par la crainte. Ceux-ci s'étaient réunis pour rejeter les fausses accusations en recherchant les crimes véritables ; ceux-là pour cacher les crimes véritables en condamnant des crimes supposés.

  • En attendant les tomes 2 à 5

    Je reçois ça. Je répercute aussitôt car il est urgent de commencer à le lire.

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