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Gommer l’Immaculée ?

François avait fait savoir que cette année il n’irait pas prier devant la statue de la Vierge place d’Espagne à Rome. Sous prétexte de pandémie, naturellement. Sans doute des conseillers l’ont-ils convaincu que cette nouvelle rupture de tradition ne serait pas bien perçue dans ce qui reste du peuple catholique assidu aux faits et gestes de ce pape. Il s’est donc rendu en catimini devant la « colonne de l’Immaculée Conception », à l’aube, juste pour la photo.

Et ce jour-là il a décrété que c’était le début d’une « année spéciale saint Joseph ». Sous prétexte que c’est le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise. Il est du reste curieux que Pie IX ait fait cette proclamation « en ce jour consacré à la Vierge Immaculée, Mère de Dieu, épouse du très chaste Joseph », alors que ce jour – Pie IX était bien placé pour le savoir - n’est pas la fête de la femme de Joseph mais la fête de la Conception immaculée de Marie.

François s’est donc fendu d’un nouveau texte, sur saint Joseph, dont on apprend qu’il « a toujours été aimé par le peuple chrétien » (mais il a été discrètement introduit dans le calendrier romain en… 1476), et dont on doit savoir surtout qu’il est le saint patron des immigrés clandestins musulmans qui envahissent l’Europe, et donc... de l’accueil des étrangers… Et dans ce document il n’y a plus aucune allusion à l’Immaculée.

Screenshot_2020-12-11 Our Guardians Council for Inclusive Capitalism.png

Mais en fait le grand sujet du jour, au Vatican, ce fut le lancement du partenariat avec le « Conseil pour le capitalisme inclusif ». A la tête de cet organisme il y a 27 « Gardiens du capitalisme inclusif », dont des chefs de très grosses entreprises (Mastercard, Dupont, Visa, BP, Johnson et Johnson, Estée Lauder…)… et de la Fondation Rockefeller. Le Conseil « revendique plus de 10.500 milliards de dollars d’actifs, plus de 2,1 milliards de dollars de capitalisation boursière et 200 millions de travailleurs dans plus de 163 pays ».

Le magazine Forbes souligne l’ironie de la chose : « ces gens qui en appellent à la fin des inégalités de richesses et de revenus sont extraordinairement riches » : le plus riche a un patrimoine de 90 milliards de dollars. Plusieurs d’entre eux gagnent plus de 20 millions de dollars par an. Ils pourraient aisément donner l’exemple en donnant une petite partie de leurs revenus, souligne Forbes, mais quand leurs entreprises financent des projets humanitaires, ce n’est jamais sur leurs fonds personnels, c’est toujours l’entreprise, donc les actionnaires…

On goûtera la prose de Lynn Forester de Rothschild, une des 27, qui a fondé Inclusive Capital Partners et qui a eu l’idée de ce Conseil : « Le capitalisme a créé une énorme prospérité mondiale, mais il a également laissé trop de gens derrière, il a conduit à la dégradation de notre planète, et souvent la société ne lui fait pas confiance. Ce Conseil suivra l'avertissement du Pape François d'écouter “le cri de la terre et le cri des pauvres” et de répondre aux demandes de la société pour un modèle de croissance plus équitable et plus durable. »

Trève d’ironie et d’hypocrisie. On notera surtout que toutes les actions du « Conseil pour un capitalisme inclusif avec le Vatican » visent fondamentalement à promouvoir « des mesures environnementales, sociales et de gouvernance » afin « d'atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies ». Objectifs, déjà explicitement soutenus par le pape, qui comprennent le droit au « planning familial » et à la « santé reproductive », autrement dit à la contraception et à l’avortement.

Commentaires

  • Une comédie pas nouvelle, entre gens qui se prennent pour les maîtres du monde. Mais la nouveauté, c'est l'instrumentalisation de l'Eglise et de ce qui se donne à voir aux non-informés comme la papauté.
    Le peuple de Rome, à qui on ne la fait pas depuis toujours, "le" déteste.
    Et ce n'est pas ça qui va arranger les choses.

  • Je ne comprends pas ce qui vous choque dans le fait que Saint Joseph "a toujours été aimé par le peuple chrétien". Saint Joseph est mentionné dans les évangiles (qui datent de bien avant 1476). C'est l'homme qui a protégé la Vierge Marie et son Fils en se déclarant officiellement son père (contrairement à ce qu'affirme le Coran d'ailleurs) et qui L'a éduqué et nourri par son travail. C'est aussi lui qui a pris la décision après une apparition d'un ange d'amener la Sainte Famille en Égypte pour se protéger d'Hérode puis de rentrer à Nazareth. Jésus n'a jamais eu honte d'être désigné comme le "fils du charpentier" nous savons que dans son enfance il était soumis à Joseph et qu'il devait certainement l'aimer. Sachant tout cela je ne vois pas comment le peuple chrétien aurait pu ne pas aimer Joseph, et ce même avant 1476.
    Je suis très content de cette année Saint Joseph et je ne pense pas qu'elle fasse de l'ombre à la fête de l'Immaculée Conception. St Joseph est un exemple pour tous les pères de famille et je pense que cela est très important de le mettre en valeur à une époque où on pense que les enfants n'ont pas forcément besoin d'un père.

  • Ceux qui doivent quelque chose à saint Joseph savent quelle est sa puissance. Toutefois, il est peu probable qu'il saute de joie, au Paradis, de se voir propulsé patron des immigrés clandestins musulmans, surtout par un "pape" qui ne semble avoir été mis en place que pour détruire la famille, dont lui, saint Joseph, est le patron effectif, et ô combien efficace !

  • Réponse à Benoît.

    Quand on aime quelqu'un on a sa photo. Quand on aime un saint on le représente, on en fait des icônes et des statues. Trouvez-moi des représentations de saint Joseph au premier millénaire.

    Quand on aime quelqu'un on parle de lui. Trouvez-moi un seul sermon d'un père de l'Eglise sur saint Joseph.

  • Alors là, Daoudal, vous avez tort. Demandez quelque chose à saint Joseph, et quand il vous l'aura accordée, revenez ici demander pardon.

  • Si j'ai tort prouvez-le, par l'image et par le texte.

    Le seul endroit où il y ait eu avant le XVe siècle un culte (indirect) de saint Joseph est l'Egypte, en raison du grand cas que font (légitimement) les coptes de "l'entrée du Seigneur en Egypte".

  • Ce n'est pas en quoi je vous donne tort. Le culte officiel rendu au saint Curé d'Ars ou à sainte Jeanne d'Arc est très postérieur à celui que nous devons à saint Joseph. Et je ne vous parle pas de sainte Philomène. Pour autant...
    Je pense que l'Evangile suffirait, mais vous pouvez taper sur Google "Nativité Moyen Âge" et voir ce que l'art vous propose, depuis les Catacombes. Et je ne sais pas si on peut aller au Ciel en détestant les juifs, mais je doute que le salut passe par la détestation de saint Joseph. Il n'a ni répudié, ni fait lapider Marie ; Notre Seigneur et la Très Sainte Vierge ont vécu avec lui les plus paisibles années de leur vie ; il les a mis à l'abri des méchants. Bref, vous filez un mauvais coton si votre objet est de rabaisser ce saint immense, fût-il officiellement tardif.

  • Vous avez vraiment un problème. Je ne vois pas du tout où vous pouvez imaginer que je "déteste" saint Joseph. Je prie saint Joseph tous les jours, je célèbre les fêtes de saint Joseph davantage que la plupart des laïcs.

    Est-ce que les byzantins eux aussi "détestent" saint Joseph ? Il n'y a qu'une seule mention de saint Joseph dans leur liturgie (hors évangile évidemment), c'est dans le "synaxarion" du dimanche avant Noël, qui indique qu'on célèbre ce jour tous les ancêtres du Seigneur "depuis Adam jusqu'à Joseph".

  • Très bien, nous sommes d'accord. Disons que votre réponse à Benoît était un peu raide : "Quand on aime quelqu'un, etc."
    Ma première réponse donnait raison à Benoît, tout en s'efforçant de clarifier votre approche. En soi, décréter une "année spéciale saint Joseph" ou une année consacrée à ce grand saint n'a rien de répréhensible. Un vrai Pape aurait pu le faire, pour la protection des familles, en réaction contre les mesures iniques auxquelles le Covid sert de prétexte : avortement sous délai prolongé, masquage des enfants, euthanasie des vieillards, voilà pour invoquer le patron des familles.
    Mais là, de la part d'un type vendu aux oligarques (qui veulent euthanasier les neuf dixièmes de l'humanité et fouler au pied le peu qui reste des familles, des sociétés et des nations occidentales pour instaurer leur dictature mondiale, et qui veulent le faire justement cette année), dédier l'année en question à saint Joseph procède d'une inversion diabolique. C'est cela qu'il faut dénoncer, et non pinailler sur l'ancienneté du culte rendu, de bon droit, à l'immense saint Joseph !

  • Corrigendum. Dans le calendrier byzantin il est fait mémoire de saint Joseph le dimanche après Noël, avec un tropaire propre.

  • Très bien, mon fils. Vous me direz un Pater et deux Ave. Et puis vous me réciterez un peu les litanies de saint Joseph. Ça ne vous fera pas de mal...

  • je tient quand même à informer que le culte de saint Joseph est plus ancien que ce qu'en disent ces messieurs;
    j'ai appris à écrire, en Bretagne, dans une maison religieuse qui est d'ailleurs une fondation familiale ( quand mon père y allait à la messe, la mère supérieure lui cédait sa stalle, mais ça c'était avant ) dont le saint patron est saint Joseph; c'est devenu un EHPAD et les religieuses ne portent plus l'habit; leur congrégation a même changé de nom : elles s'appelaient à l'origine les Adoratrices de la Justice Divine, ce qui a du paraitre profondément réactionnaire
    je me rappelle d'ailleurs m'être toujours demandé à l'époque ce que pouvait bien signifier "son trés chaste époux" dans les litanies

  • Quelques éclairages historiques dans cette thèse de 1930
    http://www.liberius.net/livres/Les_origines_de_la_devotion_a_saint_Joseph_000000023.pdf

  • extrait page 7
    "A travers les textes de saint Jérôme et de saint Augustin, on
    entrevoit les sentiments de l'Eglise occidentale pour saint Joseph.
    Le saint patriarche est connu. Il ne fait point figure, comme on
    serait tenté de le croire, d'un personnage d'arrière-plan. A la lumière de l'Evangile, on affirme qu'il est véritable époux de la Vierge
    et, par son mariage virginal, père du Christ dans un sens très réel.
    Saint Augustin a spécialement saisi la richesse de cette paternité"
    Pour l'iconographie:
    Cf. H. LECLERCQ, art. Joseph (saint), dans le Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, Paris, 1927, T. VII, col. 2660-2665.

  • extrait page 7
    "A travers les textes de saint Jérôme et de saint Augustin, on
    entrevoit les sentiments de l'Eglise occidentale pour saint Joseph.
    Le saint patriarche est connu. Il ne fait point figure, comme on
    serait tenté de le croire, d'un personnage d'arrière-plan. A la lumière de l'Evangile, on affirme qu'il est véritable époux de la Vierge
    et, par son mariage virginal, père du Christ dans un sens très réel.
    Saint Augustin a spécialement saisi la richesse de cette paternité"
    Pour l'iconographie:
    Cf. H. LECLERCQ, art. Joseph (saint), dans le Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, Paris, 1927, T. VII, col. 2660-2665.

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