Le soi-disant Comité consultatif national d'éthique considère qu'il n'y a « pas d'objection éthique » à l'allongement du délai d'accès à l'IVG de deux semaines. Il a fondé sa réflexion sur « les principes d'autonomie, de bienfaisance, d'équité et de non-malfaisance à l'égard des femmes » et estime qu'il n'existe que « peu, voire pas de différence de risque pour la femme avortant entre 12 et 14 semaines de grossesse ».
Pour le comité d’anti-éthique, le problème n’est pas d’ajouter des avortements aux avortements, c’est que les femmes qui veulent avorter ont des difficultés à le faire, et qu’il est urgent que ça cesse. Au nom du « principe éthique de bienveillance » (sic) une femme qui veut tuer son bébé doit trouver immédiatement la structure et les personnes adéquates :
« Le principe éthique de bienveillance ne s'applique que si toute femme découvrant sa grossesse dans les délais légaux de l'IVG puisse avoir accès, même dans un délai proche de 12 semaines de grossesse, à une IVG, si cela est son choix. Cela n'est clairement pas le cas pour toutes les femmes. »
Or il y a de « fortes disparités territoriales », et une « diminution du nombre d'établissements de santé la pratiquant ». Le Comité « ne saurait cautionner les mesures prises à l'encontre de la bienfaisance (sic !) due aux femmes, mesures mises en place pour pallier les multiples dysfonctionnements matériels, économiques, juridiques d'une politique de santé publique majeure pour les femmes ».
La proposition de loi d’Albane Gaillot sur l’allongement du délai et la suppression de la clause de conscience spécifique a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale le 8 octobre (contre l’avis du gouvernement). Elle doit être discutée au Sénat le 20 janvier prochain. Elle sera portée par Laurence Rossignol (celle du « délit d’entrave numérique à IVG »), qui en appelle à « la responsabilité de la majorité présidentielle et du gouvernement » pour « faire progresser les droits des femmes …