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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1404

  • Saints Nérée, Achille et Domitille, et saint Pancrace

    Voyez comme il s’enfuit, ce monde qu’on aime! Ces saints auprès de la tombe desquels nous sommes assemblés ont foulé aux pieds avec mépris un monde florissant. On y jouissait d’une longue vie, d’une santé continuelle, de l’abondance matérielle, de la fécondité dans les familles, de la tranquillité dans une paix bien établie. Et ce monde qui était encore si florissant en lui-même était pourtant déjà flétri dans leur cœur. Alors que tout flétri qu’il soit maintenant en lui-même, il demeure toutefois florissant dans nos cœurs. Partout la mort, partout le deuil, partout la désolation; de tous côtés nous sommes frappés, de tous côtés nous sommes abreuvés d’amertumes; et cependant, dans l’aveuglement de notre esprit, nous aimons jusqu’aux amertumes goûtées dans la concupiscence de la chair, nous poursuivons ce qui s’enfuit, nous nous attachons à ce qui tombe. Et comme nous ne pouvons retenir ce qui tombe, nous tombons avec ce que nous tenons embrassé dans son écroulement.

    Si le monde nous a autrefois captivés par l’attrait de ses plaisirs, c’est désormais lui qui nous renvoie à Dieu, maintenant qu’il est rempli de si grands fléaux. Songez bien que ce qui court dans le temps ne compte pas. Car la fin des biens transitoires nous montre assez que ce qui peut passer n’est rien. L’écroulement des choses passagères nous fait voir qu’elles n’étaient presque rien, même quand elles nous semblaient tenir ferme. Avec quelle attention, frères très chers, nous faut-il donc considérer tout cela! Fixez votre cœur dans l’amour de l’éternité; et sans plus chercher à atteindre les grandeurs de la terre, efforcez-vous de parvenir à cette gloire dont votre foi vous donne l’assurance, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

    Fin de l’homélie de saint Grégoire le Grand, sur l’évangile de la fête de ce jour, prononcée en la basilique romaine Saints Nérée et Achille, le 12 mai 592.

  • 3e dimanche après Pâques

    « Un peu »… Le mot se trouve sept fois en quatre versets. Dans un balancement : un peu, encore un peu. « Un peu et vous ne me voyez plus, encore un peu vous me verrez », dit Jésus. Les disciples se répètent la phrase entre eux. Et ils insistent : que veut-il dire par « un peu » ? Et Jésus répète la phrase, sans l’expliquer. Mais en ajoutant qu’ils pleureront et que le monde se réjouira. Ils éprouveront de la douleur comme une femme qui enfante. Et ils se réjouiront comme la femme qui vient d’enfanter.

    Jésus renvoie implicitement aux prophètes. Isaïe, dans son chapitre 26 qui chante l’attente amoureuse, la langueur de l’attente de la manifestation de Dieu, dit en son verset 17 : « Comme une femme sur le point d’accoucher se tord et crie de douleur, ainsi sommes-nous pour ton bien aimé par ta crainte » (selon la Septante qui est toujours en filigrane des évangiles).

    Et Michée, 4, 10 : « Souffre et prends courage, et approche, Sion, ma fille ; souffre comme une femme qui enfante ; car maintenant tu sortiras de tes murs, tu dresseras tes tentes dans la plaine, et tu iras jusqu'à Babylone ; puis le Seigneur ton Dieu t'en délivrera, et Il te tirera des mains de tes ennemis. »

    Encore un peu. Le grec dit « mikron », le latin « modicum ». Il ne faut pas traduire « un peu de temps ». Le mot « temps » ne se trouve pas dans le texte. Il faut garder l’ambiguïté. Car il ne s’agit pas seulement du temps. Il s’agit de l’espace, il s’agit de toute la création qui gémit des douleurs de l’enfantement, comme dit saint Paul reprenant les prophètes. Encore un peu. Une petite quantité. Avant de jouir de la qualité sans limite.

    Encore un peu. Parce que c’est le moment de l’accouchement. Mais c’est déjà « maintenant », dit Michée tant dans la Vulgate que dans la Septante que dans le texte massorétique. Maintenant.

    C’est pourquoi, dans le texte grec, le premier verbe est déjà au présent : « Un peu, et vous ne me voyez plus. » Le texte latin a le futur, et il ajoute ensuite « car je vais au Père », qui ne se trouve que dans de rares manuscrits grecs. Cette addition a pour but de préciser que Jésus a aussi dit cela, que les apôtres répètent sans comprendre. Mais il convient de garder les formules les plus elliptiques, les plus… prophétiques.

    N.B. – Ce dimanche est le jour de la « fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme », instituée en 1920. Par indult de Benoît XV, on peut célébrer ce jour la solennité de la fête liturgique de sainte Jeanne d’Arc, qui est le 30 mai.

  • Saint Antonin

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    Les fleurs des vies des saints en abrégé, par le R.P. Amable Bonnefons, de la Compagnie de Jésus, 1721. (Cf. Aussi mon propre "abrégé" de l'an dernier.)

  • François Hollande se moque lui aussi du traité européen

    « Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire. » Cette phrase de François Hollande, qui tourne en boucle pour résumer son pensum dans Le Monde, est tellement ridicule qu’elle ne mérite pas qu’on s’y arrête.

    Mais il y a dans la prose présidentielle une phrase qui mérite d’être relevée, car elle montre tout le mépris des eurolâtres pour les textes qu’ils ont eux-mêmes fait voter. On sait bien que pour les dictateurs eurocratiques les traités ne sont que des chiffons de papier, mais il est bon de le souligner quand ils donnent une preuve manifeste de leur arbitraire.

    Cette phrase, la voici :

    « Pour la première fois, les électeurs, par leur vote, désigneront le futur président de la Commission européenne. »

    Evidemment, François Hollande n’a pas inventé cette absurdité. C’est un slogan qui est martelé par les eurolâtres socialistes depuis des mois (comme par exemple Jean Quatremer, qui naturellement bondit de joie de voir François Hollande le reprendre à son compte), et le nègre qui a écrit le pensum présidentiel ne pouvait que le répercuter.

    Or c’est une imposture. Le traité européen stipule toujours (article 17, §7) que c’est le Conseil européen (les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres) qui choisit le président de la Commission européenne (à la majorité qualifiée), et le propose au Parlement européen. Lequel n’a que le pouvoir de donner son accord, ou d’opposer son veto.

    La seule différence apportée par le traité de Lisbonne est que désormais le Conseil doit « tenir compte des élections au Parlement européen ». Tenir compte, cela ne veut pas dire investir le chef du parti majoritaire, qui est d’ailleurs tellement peu majoritaire qu’il partage systématiquement avec le deuxième le poste de président du Parlement européen (une moitié de mandat chacun…)…

    Angela Merkel a clairement dit qu’il n’y avait aucun « lien automatique » entre le parti qui remporte les élections et le futur président de la Commission. Et elle n’est pas la seule. Du reste, plusieurs spécialistes pensent que le prochain président de la Commission ne sera pas l’un des candidats déclarés (c’est-à-dire celui du PPE, Jean-Claude Juncker, ou le socialiste Martin Schulz dans le cas improbable où il y aurait une majorité sociale-démocrate).

  • Saint Grégoire de Nazianze

    L’Ancien Testament a clairement manifesté le Père, obscurément le Fils. Le Nouveau a révélé le Fils et fait entendre la divinité de l’Esprit. Aujourd’hui, l’Esprit vit parmi nous et se fait plus clairement connaître. Il eût été périlleux, en effet, alors que la divinité du Père n’était point reconnue, de prêcher ouvertement le Fils ; et tant que la divinité du Fils n’était point admise, d’imposer, si j’ose dire, en surcharge, le Saint-Esprit, On eût pu craindre que, comme des gens chargés de trop d’aliments ou comme ceux qui fixent sur le soleil des yeux encore débiles, les fidèles ne perdissent cela même qu’ils avaient déjà acquis. Il fallait, au contraire, par des additions partielles et, comme dit David, par des ascensions de gloire en gloire, que la splendeur de la Trinité rayonnât progressivement. (…)

    C’est pour cette raison que l’Esprit se communique progressivement aux Apôtres selon leurs forces. Suivant qu’on est aux premiers temps de l’Évangile, après la Passion ou après l’Ascension, il perfectionne leurs aptitudes, il leur est insufflé, il leur apparaît enfin sous forme de langues de feu. D’ailleurs Jésus ne révèle l’Esprit que peu à peu : il dit d’abord : " Je prierai le Père et il vous enverra un autre Paraclet, l’Esprit de Vérité. " Il s’exprime de la sorte pour que les Apôtres ne le croient pas en désaccord avec Dieu le Père ou sous l’influence d’une puissance étrangère. Il dit ensuite : " Le Père l’enverra, mais en mon nom. " Il laisse ainsi de côté la demande pour retenir seulement que le Père enverra l’Esprit. Puis : " je l’enverrai ", montrant ainsi sa propre autorité. Et "il viendra ", montrant ainsi la puissance de l’Esprit. (…)

    Regarde : le Christ naît, l’Esprit le précède. Il est baptisé, l’Esprit rend témoignage. Il est tenté, l’Esprit le fait revenir en Galilée. Il accomplit des miracles, l’Esprit l’accompagne. Il est élevé au ciel, l’Esprit lui succède.

    Il est l’Esprit qui crée, recrée par le baptême et la résurrection, il est l’Esprit qui connaît toutes choses, qui enseigne, qui souffle où il veut et comme il veut, qui conduit, qui parle, qui envoie, qui met à part certains Apôtres, qui s’irrite, qui est tenté, qui révèle, qui illumine, qui donne la vie ou plutôt qui est lui-même lumière et vie. Il fait de nous ses temples, il nous divinise, il est notre perfection, si bien qu’il précède le baptême et qu’on a besoin de lui aussi après le baptême. Il fait tout ce que fait Dieu, il est manifesté sous forme de langues de feu, il distribue ses dons, il fait les Apôtres, les Prophètes et les Évangélistes, il est intelligent, multiple, clair, pénétrant et pur, il ne connaît pas d’obstacle, il est la Sagesse Très Haute, il manifeste son action sous mille formes, il explique tout, il révèle tout... Je ne puis me contenter des comparaisons et des images d’un aussi grand mystère ; je ne trouve aucune image qui me satisfasse pleinement... Il faudrait avoir la sagesse de n’emprunter à ces images que certains traits en rejetant le reste. Aussi, ai-je fini par me dire qu’il valait mieux abandonner mes images et les ombres qui sont trompeuses et demeurent trop loin de la vérité. Je préfère m’attacher aux pensées plus conformes à la foi, me contenter de peu de mots et prendre pour guide l’Esprit, pour garder jusqu’à la fin la lumière que j’ai reçue de lui. Il est mon ami, mon intime et je passe dans la vie présente en invitant les autres, autant que je le puis, à adorer le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

    5e Lettre théologique

  • Des idées claires ?

    La Commission pour la famille du diocèse de Rajshahi, au Bangladesh, a organisé une réunion d’une journée entière pour les adolescents sur la « santé reproductive », nous dit Asianews. Le P. Emile Ekka explique : « Nous avons voulu informer les jeunes catholiques à propos de la santé reproductive, parce qu’ils n’ont pas d’idées claires à ce sujet. Mais nous sommes responsables d’eux. Dans l’avenir, ils feront des familles, donc ils ont besoin de quelques conseils de base sur la santé reproductive. »

    Cela part certainement d’un bon sentiment. Mais ce qui est clair est qu’on ne peut pas donner des idées morales claires à des adolescents en utilisant un langage immoral. L’expression « santé reproductive » est une expression de la culture de mort. Elle met la femme sur le même plan que l’animal et implique (donc) le droit à l’avortement. Un chrétien ne peut pas parler de « reproduction » humaine. Les hommes ne se reproduisent pas, ils procréent : parler de santé « reproductive » n’est pas seulement anti-chrétien, c’est anti-humain.

  • Faut oser…

    Dalil Boubakeur : «Surveiller les fils d'Européens qui viennent à la mosquée»

    C’est le titre d’une brève interview du recteur de la Grande Mosquée de Paris dans Le Figaro.

    Car chacun sait que l’islamisme est fondamentalement européen. De même que les mariages forcés de petites filles sont le fait de cathos versaillais, comme nous l’a appris l’ancienne maîtresse du président.

    Boubakeur ose dire aussi :

    « La montée du djihad en France, d'une incongruité inouïe, mène à des actions monstrueuses et contraires à toutes nos valeurs! »

    Le Coran souligne à plusieurs reprises l’obligation du jihad pour tout musulman, et tous les traités d’islam ont un chapitre sur le jihad, mais Boubakeur sait qu’il peut toujours compter sur l’analphabétisme des journalistes et des politiques…

  • Pakistan : Rashid Rehman assassiné

    L’avocat Rashid Rehman a été tué par balles hier soir dans son bureau à Multan, par deux hommes qui ont également blessé grièvement deux de ses collaborateurs.

    Rashid Rehman était coordinateur de la Commission des droits de l’homme du Pakistan, et un adversaire résolu des lois sur le blasphème. Il avait reçu des menaces de mort parce qu’il défendait un universitaire accusé de blasphème.

  • Rhode Island : une première messe pontificale extraordinaire

    Dimanche dernier, pour la première fois, a été célébrée une messe pontificale selon la forme extraordinaire en la cathédrale Saints Pierre et Paul de Providence (Rhode Island), aux Etats-Unis. A la demande de l’évêque, Mgr Thomas Tobin, pour célébrer le 125e anniversaire de la cathédrale. La messe a été célébrée par Mgr Salvatore Matano, évêque de Rochester (New York). En présence notamment des deux évêques émérites du diocèse.

  • Aurora lucis rutilat

    Aurora lucis rutilat,
    caelum laudibus intonat,
    mundus exultans jubilat,
    gemens infernus ululat,

    Cum Rex ille fortissimus,
    mortis confractis viribus,
    pede conculcans tartara
    solvit a pœna miseros ! 

    Ille, qui clausus lapide
    custoditur sub milite,
    triumphans pompa nobili
    victor surgit de funere.

    Solutis jam gemitibus
    et inferni doloribus,
    "Quia surrexit Dominus!"
    resplendens clamat angelus.

    Quæsumus, Auctor omnium,
    in hoc Paschali gaudio,
    ab omni mortis impetu
    tuum defende populum.

    Gloria tibi, Domine,
    qui surrexisti a mortuis,
    cum Patre et Sancto Spiritu,
    in sempiterna sæcula. Amen.

    L'aurore avec le jour montre son beau visage,
    Le ciel du Rédempteur chante les saints combats,
    La terre est dans la joie, et l'enfer dans la rage,
    Voyant son trône à bas.

    Ce grand roi dompte enfin par sa croix si puissante
    Ce tyran dont l'audace insultait à sa mort,
    Et, délivrant les siens après leur longue absence,
    L'enchaîne dans son fort.

    Lorsqu'on garde son corps, et qu'une vaste pierre
    Semble un rempart qu'un mort ne renversera pas
    Il sort de son sépulcre, il fait trembler la terre
    Et brave le trépas.

    Il revient des enfers, plein de pompe et de gloire,
    Tirant ses chers élus des ennuis qu'ils souffraient,
    Et l'ange sur sa tombe annonce sa victoire
    Aux saints qui le cherchaient.

    En ce bienheureux temps d'une céleste joie,
    Seigneur, soutiens ton peuple à ta grâce soumis,
    Et n'abandonne pas tes fidèles en proie
    À leurs fiers ennemis.

    Qu'on t'aime en t'adorant, ô Trinité suprême,
    Et toi, Jésus vainqueur, qui, libre entre les morts,
    As rappelé ta vie, et rejoint par toi-même
    Ton âme avec ton corps.

    Hymne des laudes du temps pascal, “traduction” d’Isaac Lemaistre de Sacy.