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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1396

  • Rogations

    L’évêque saint Mamert de Vienne avait eu la très curieuse idée d’organiser des processions pénitentielles les trois jours avant l’Ascension, à la suite de « calamités publiques », et d’accompagner ces processions d’un jeûne, ce qui était totalement incongru, puisque, comme l’avaient déjà souligné nombre de conciles (conformément à Matthieu 9, 14-15), on ne jeûne pas pendant le temps pascal. Néanmoins la chose se répandit dans toute la Gaule et même au-delà. Rome résista longtemps puis finit par admettre les dites processions (qui furent dites Litanies mineures pour les différencier des Litanies majeures du 25 avril), sans toutefois admettre le jeûne.

    Comme la procession se termine normalement par la messe, celle-là a déteint sur celle-ci, et l’on a cru bon de donner également à la messe une allure pénitentielle : ainsi est-elle célébrée en violet (alors que l'office est toujours pleinement pascal).

    La réforme de 1960 a même voulu accentuer la chose, en remplaçant l’alléluia traditionnel, célébrant l’éternelle miséricorde de Dieu, par le double alléluia de la « messe pour toute nécessité », dont le premier est très explicitement pénitentiel.

    C’est un total contresens.

    Notre liturgie est grégorienne même quand elle n’est pas chantée, en référence à saint Grégoire le Grand. Or saint Grégoire le Grand annonce ainsi une procession du 25 avril : « Nous irons à Saint-Pierre, suppliant le Seigneur par des hymnes et des cantiques spirituels afin que dans la célébration des Saints Mystères nous puissions rendre grâce à sa bonté, autant qu'il est en notre pouvoir, pour ses bienfaits passés et futurs. »

    Or c’est la même messe qui fut reprise pour les Rogations. Donc une messe d’action de grâce, et non une messe pénitentielle, selon saint Grégoire. Or il suffit de jeter un coup d’œil sur les antiennes de cette messe pour constater qu’il en est bien ainsi. « Tous les textes de la messe », souligne dom Baron, « sont des paroles de reconnaissance ».

    Et les mélodies – grégoriennes - sont bel et bien des mélodies pascales, et non de pénitence. Citons simplement ces quelques mots de dom Baron (L'expression du chant grégorien, tome 2) sur l’introït :

    « Dès le premier mot, la voix, en se posant ferme sur la double note de exaudívit, met dans la sonorité claire de cette syllabe la joie de l'âme enfin satisfaite. Cette joie ne fait ensuite que se laisser aller très simplement à travers le balancement de témplo sáncto, la remontée de vócem, la tristropha et l'élan si délicat de l'Allelúia, vers les cadences en mi de súo, méam, Allelúia, si évocatrices de la tendresse émue dont sont baignés, au fond de l'âme, ces simples mots. Il y a plus de mouvement dans la deuxième phrase, voire une discrète exultation. » Etc.

    Et il faut lire ce que dit dom Baron de l’alléluia pour comprendre à quel point la réforme de 1960 fut une erreur aggravant le contresens sur la messe des Rogations :

    « L'action de grâces continue. Elle prend cette fois la forme d'un appel à la louange. (…) (La mélodie) 
 est très apparentée au Confitémini du Samedi Saint ; à ce point que, en plusieurs endroits, ce sont les mêmes notes sur les mêmes mots, mais il y a aussi entre les deux de notables différences. Le Samedi Saint, l'Allelúia est discret, gradué, tout à fait adapté à l'éveil progressif de la joie pascale. Ici il n'y a pas à ménager de transition, la joie est là depuis le début de la messe ; recueillie, discrète dans l'Introït, elle prend tout de suite avec l'Allelúia une ardeur plus vive et même un certain éclat. »

    Dans mon bréviaire bénédictin le premier jour des Rogations est (était) une férie majeure de deuxième classe, donc avec préséance sur la plupart des fêtes. Je constate que dans le missel de 1962 les fêtes de troisième classe priment les Rogations. Ainsi cette année saint Philippe Neri. Donc, là où il n'y a qu'une messe, c'est celle de la fête du saint. Et les Rogations passent à la trappe... Evidemment, dans la néo-“liturgie”, il n'y a plus rien du tout qui y ressemble. Pourtant c'est une nécessité de supplier Dieu de nous donner ce dont nous avons besoin, c'est une nécessité de lui rendre grâce, et la légitimité des Rogations en ce jour vient de ce qu'elles illustrent et mettent en pratique l'évangile d'hier.

  • 5e dimanche après Pâques

    Dans le bref évangile de ce dimanche, on voit bien sûr l’annonce de l’Ascension, qui aura lieu dans quatre jours (« Je quitte le monde et je vais auprès du Père »), et l’annonce des trois jours des Rogations à partir de demain : « Si vous demandez… Vous n’avez rien demandé… Demandez et vous recevrez… Vous demanderez en mon nom… »

    Cela dit on ne voit pas forcément la relation entre les Rogations – ces demandes que nous devons formuler – et l’Ascension. Du reste, les Rogations ont été instituées sans rapport avec l’Ascension. Le lien existe pourtant, et il est ainsi expliqué par Dom Pius Parsch : « Le Christ est prêt à partir pour le ciel. Avant son départ, nous voulons lui confier nos besoins et nos prières pour qu’il les présente à son Père céleste dans l’éternelle patrie. »

    D’autre part, il semble que, dans ce passage, le Christ, donc la liturgie, n’annonce pas explicitement la Pentecôte, qui approche elle aussi, alors qu’elle était déjà annoncée dimanche dernier. On sent pourtant confusément que l’annonce s’y trouve d’une façon ou d’une autre.

    En effet elle s’y trouve implicitement, et plus précisément elle se trouve dans le parallélisme entre un verset de l’évangile de ce dimanche et un verset de l’évangile… de la Pentecôte.

    Ce dimanche :

    « Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient où Je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où Je vous parlerai ouvertement du Père. »

    A la Pentecôte :

    « Je vous ai dit ces choses pendant que Je demeurais avec vous. Mais le Paraclet, l'Esprit Saint, que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que Je vous ai dit. »

    On voit que « en paraboles » correspond à « pendant que Je demeurais avec vous ». Mais l’heure vient où « je vous parlerai ouvertement », et cela correspond à : « l'Esprit Saint, que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera toutes choses ». Je vous parlerai ouvertement par le Saint-Esprit qui parlera dans et par l’Eglise. Le Saint-Esprit, Esprit de Vérité, qui ne parlera pas de lui-même mais dira ce qu’il a entendu, comme le soulignait le Christ dans l’évangile de dimanche dernier (qui est le passage de saint Jean précédant immédiatement celui de ce dimanche).

    Et il y en a qui prétendent que les évangiles n’enseignent pas clairement la Trinité…

  • Le dernier argument…

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    Lorsqu’un vrai militant européen brigue un siège à Strasbourg ou un poste à Bruxelles, il oublie sa nationalité et n’œuvre plus que pour l’intérêt général européen. Ainsi le veut l’idéologie européiste. C’est pourquoi le député est officiellement « député européen » et non pas député de tel pays au Parlement européen, et les commissaires s’engagent à ne jamais défendre les intérêts de leur pays d’origine.

    Ainsi Martin Schulz, président sortant du Parlement européen, et candidat au poste de président de la Commission européenne, a-t-il mené toute sa campagne en respectant scrupuleusement ces principes, et en les faisant valoir contre les eurosceptiques, souverainistes et populistes de tout poil. Il disait récemment dans une interview : « L’Europe est dans une situation très dangereuse. Nous ne pouvons pas nous considérer les uns les autres comme des adversaires. J’ai une vocation européenne et la nationalité ne joue aucun rôle pour moi. Je crois que les gens le savent. »

    Donc son parti, le SPD, a fait en Allemagne une campagne strictement européenne. Les slogans des affiches ne parlaient que de l’Europe : « Une Europe des gens, pas de l’argent », « une Europe de la démocratie, pas du paternalisme », « Une Europe l’un pour l’autre, pas l’un contre l’autre », etc.

    Jusqu’à la toute dernière affiche, avec la photo de Schulz et ce slogan : « Martin Schulz, d’Allemagne, pour l’Europe. »

    Revoilà l’Allemagne. Discrètement.

    Mais ce matin la même affiche a paru dans le Bild (version papier, pas sur le site), avec une tout autre légende : « C’est seulement si vous votez Martin Schulz et SPD qu'un Allemand peut devenir président de la Commission européenne ».

    Le Bild est un journal populaire et populiste. Alors, au dernier moment, on sort le dernier argument. Plus du tout européiste. On fait jouer, à fond, la fibre nationaliste…

  • Baptêmes en Chine

    Selon l’enquête de la Presse de la foi, qui est le journal et le groupe d’édition catholique le plus important en Chine, il y a eu plus de 20.000 baptêmes à Pâques en Chine.

    Exactement 20.004 baptêmes ont été recensés. Mais la Presse de la foi souligne que ce recensement est loin d’être exhaustif. Car il concerne surtout la partie « officielle » de l’Eglise, les données étant souvent plus difficiles à obtenir dans la partie « clandestine » de l’Eglise, et même dans la partie officielle il y a des diocèses où l’on ne comptabilise pas les baptêmes, ou des paroisses injoignables… En outre, le nombre de baptêmes à Pâques n’est pas aussi représentatif des conversions que dans d’autres pays, car en Chine les convertis peuvent choisir d’être baptisés à Noël, ou au Nouvel An chinois.

    C’est dans deux diocèses du sud de la province de Hebei que le nombre de baptêmes a été le plus important : 1.481 dans le diocèse de Xingtai et près de mille dans le diocèse de Handan.

    A Pâques 2013, quelque 16.000 baptêmes avaient été recensés. Mais 22.000 à Pâques 2012.

    (Asianews)

  • Virgini Mariae laudes

    Virgini Mariae laudes
    intonent christiani.

    O beata domina
    tua per suffragia
    reconcilientur peccatores.

    Fiant per te liberi
    a fermento veteri
    victimae paschalis
    perceptores.

    Da nobis Maria
    Virgo clemens et pia

    Aspectu Christi viventis
    et gloria frui
    resurgentis.

    Tu prece nos pia
    Christo reconcilia

    Quae sola mater intacta
    es Genitrix
    Verbi Dei facta.

    Credendum est ex te Deum
    et hominem natum
    resurrexisse glorificatum.

    Scimus Christum surrexisse
    a mortuis vere
    conserva Mater nos et tuere. Amen.

    De la Vierge Marie, chrétiens, faites retentir les louanges.

    O bienheureuse dame, par votre intercession, réconciliez les pécheurs à Dieu.

    Afin qu'ils puissent recevoir la victime pascale, daignez les délivrer du vieux levain.

    O Marie, vierge clémente et miséricordieuse,

    Faites-nous jouir de la vue du Christ vivant, et contempler la gloire de sa résurrection.

    Par vos tendres prières, faites notre paix avec lui.

    Vous seule êtes mère et vierge, la Mère du Verbe de Dieu.

    La foi nous enseigne que celui qui de vous naquit Dieu et homme, est ressuscité glorieux du tombeau.

    Oui, nous savons que le Christ est vraiment ressuscité des morts; ô vous qui êtes sa Mère, soyez notre salut et notre défense. Amen.

    (Séquence mariale imitée de Victimæ paschali laudes, dont il existe de nombreuses versions. Celle-ci vient du missel de Cluny de 1523, et a été publiée dans l’Année liturgique de Dom Guéranger.)

  • Lundi 26 mai à Paris

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  • Le jubilé d’Una Voce

    Una Voce.jpgL’association Una Voce France fête cette année son cinquantenaire. A cette occasion elle organise un congrès les samedi 4 et dimanche 5 octobre 2014, en l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal, à Paris (Porte de Saint-Cloud).

    Le thème principal sera : « Le chant grégorien, chant liturgique paroissial. »

    Una Voce souhaite insister sur le chant grégorien comme « chant propre de l’Église » dans le cadre de la schola d’une paroisse, et cela mérite d’être souligné. De ce fait, l’association a lancé un « appel à candidatures » aux chorales grégoriennes, afin de sélectionner celles qui se produiront au cours des deux jours du congrès. S’adresser à Philippe Nikolov ou à Una Voce, 42 rue de la Procession, 75015 Paris.

    Renseignements également dans les deux dernières pages du numéro 296 de la revue Una Voce qui vient de paraître, et où l’on pourra lire aussi ce que je dis de la miséricorde dans les psaumes.

  • Le pèlerinage de Vivières

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  • La passoire dans les deux sens

    Leonarda était indésirable en France. Mais elle va revenir très légalement avec un passeport croate. « Parce que c’est l’Europe et puis voilà. »

    Souad Merah était surveillée parce qu’on craignait qu’elle parte au jihad en Syrie. C’est fait. Il lui a suffi de franchir la frontière espagnole qui n’existe pas, d’aller discrètement à Barcelone (la ville où est né notre Premier ministre !) mais où personne ne la connaît et où elle a pu prendre tranquillement un avion pour Istanbul, puis d’Istanbul à Gaziantep, à la frontière syrienne…

    Car l’UE est une passoire dans les deux sens, bien entendu.

    Bon vote.

  • Scandale : la fête des mères n’est pas encore interdite !

    On apprend que dans une école de Haute Savoie on ne fait rien pour la fête des mères, et on ne fera rien pour la fête des pères. « Afin d’éviter les situations délicates pour de nombreux élèves ». Sic.

    Ce qui m’étonne est que cela est rapporté comme un fait exceptionnel, alors que ce devrait être général. Alors que la fête des mères devrait être purement et simplement interdite. Depuis le mariage pour tous, cette fête est une évidente discrimination envers les enfants qui ont deux papas. Comme la fête des pères est une évidente discrimination envers les enfants qui ont deux mamans.

    On dirait que l’idéologie officielle n’est pas encore entrée dans les têtes, et que la logique est partie en vacances… (Il est vrai que lorsque la raison est malade elle déraisonne dans tous les sens.)