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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1238

  • Non grata

    Le gouvernement russe a publié une liste de 89 ressortissants européens désormais interdits d’entrée sur le territoire russe. Dont quatre Français : Bernard-Henri Levy, Daniel Cohn-Bendit (qui vient tout juste d’obtenir la nationalité française…), Bruno Le Roux (président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale), et l’inconnu Henri Malosse, président du Comité économique et social européen.

    Ne boudons pas notre plaisir. Encore accru par le fait que BHL a été de nouveau entarté samedi (même si c’est pour une mauvaise raison).

    La réaction de l’Union européenne est pathétique : c’est une mesure « totalement arbitraire et injustifiée ». Parce que la liste noire des 150 noms dressés par l’UE serait raisonnée et justifiée ? Ou bien parce que les Russes n’ont pas le doit de faire la même chose que nous ?

  • « Ukraine »

    Déjà, en constituant son gouvernement, en décembre dernier, Petro Porochenko avait nommé un ministre américain (aux Finances, et venant directement du Département d’Etat), un ministre lituanien (de l’Economie) et un ministre géorgien (de la Santé, comme il l’avait été en Géorgie), tous trois munis de la nationalité ukrainienne juste avant leur nomination.

    Samedi, c’est carrément l’ancien président géorgien Mikheil Saakachvili qui a été nommé… gouverneur de la région d’Odessa. En fait, en décembre, Saakachvili avait été pressenti pour devenir vice-Premier ministre, mais il avait décliné l’offre, dit-on, pour ne pas perdre la nationalité géorgienne…

    C’est quand même inquiétant, un pays où il faut aller chercher à l’étranger des ministres, et même des gouverneurs de provinces… Et ce n’est pas sympa pour les Ukrainiens, jugés inaptes à remplir ces fonctions…

  • Parrhesia ?

    Plus le temps passe et plus les mots de la foi vont être défigurés par François. C’est déjà le cas, le plus évident, avec « miséricorde ». Un certain nombre d’autres viennent ensuite à l’esprit.

    L’un d’eux est « parrhesia ». François aime dire ce mot, mais il ne lui donne pas sons sens traditionnel, son sens biblique. Et son sens dévié commence à se répandre. J’en prends conscience avec l’article du « vaticaniste » Giuseppe Rusconi sur la dernière réunion en date du « Cénacle des amis de François », traduit sur Benoît et moi.

    Dans sa conclusion, l’auteur écrit que cette réunion « s'est déroulée dans une atmosphère détendue, et a été menée avec “parrhêsia” et en même temps avec courtoisie ».

    Quand on emploie ce mot grec, fréquent dans le Nouveau Testament, c’est parce qu’il est tellement riche de sens qu’on ne peut pas le traduire par un seul mot français.

    En grec classique, la parrhesia, c’est la liberté qu’a le citoyen d’exprimer publiquement, en toute franchise, son opinion.

    Dans le grec biblique, la parrhesia est la prise de liberté d’exprimer publiquement la vérité de la foi, en toute franchise, ce qui suppose d’avoir le courage d’affronter les persécuteurs.

    La parrhesia implique donc trois choses : la vérité de ce qu’on dit, le courage de dire la vérité, et de la dire publiquement. (Cf. Lexique théologique du Nouveau Testament, du P. Spicq.)

    Or, dans le cas des « amis de François », on ne trouve aucun des trois critères : sur l’homosexualité ou les divorcés, ils ne disent pas la vérité ; il ne faut aucun courage pour parler comme la pensée unique ; et en l’occurrence ils ne le font même pas publiquement, mais dans leur petit cercle.

    Maintenant, si vous allez voir les emplois du mot parrhesia par François, vous constaterez qu’il manque toujours au moins un des trois critères. Contrairement à l’emploi qu’en faisait Benoît XVI.

  • Sainte Angèle Merici

    Comme je l’avais souligné en 2013, sainte Angèle Merici, qu’on connaît comme fondatrice des ursulines, fut en fait pendant l’essentiel de sa vie une tertiaire franciscaine.

    Elle n’a écrit (ou plutôt dicté) que trois textes, peu avant sa mort, la Règle, des Avis, et un Testament, trois textes sans autre prétention que de viser à assurer la bonne marche des couvents d’ursulines. Or, à la lecture de ces textes, qui datent de 1540, on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas écrit davantage. Car cette lumineuse simplicité, cette douce charité qui coule de source, nous parlent aujourd’hui bien plus que tant d’écrits tarabiscotés de tant de mystiques, ou de sévères sentences de rigoureux doctrinaires.

    Dans les deux extraits du Testament que je reproduis ci-dessous, on verra aussi comment cette fille de paysans, qui n’est jamais allée à l’école, cite l’Ecriture Sainte. Au moment où, de l’autre côté de la Méditerranée, une certaine Thérèse, fille du chevalier Alonso Sánchez de Cepeda, va entreprendre la réforme du Carmel et ne se posera même pas la question de l’apprentissage du latin pour comprendre l’office divin ou la Bible.

    Premièrement donc, mes très affectionnées mères et sœurs en Jésus-Christ : efforcez-vous, avec l’aide de Dieu, d’acquérir et de conserver en vous de telles convictions et de si bons sentiments, que vous soyez portées à cette sollicitude et à ce gouvernement seulement par le seul amour de Dieu et le seul zèle pour le salut des âmes.

    Car, toutes vos œuvres et tous les actes de votre gouvernement étant ainsi enracinés dans cette double charité, ne pourront produire que des fruits bons et salutaires.

    En effet, comme le dit notre Sauveur, “Bona arbor non potest malos fructus facere”. L’arbre bon, dit-il, c’est-à-dire le cœur et l’esprit imprégnés de charité, ne peuvent produire que des œuvres bonnes et saintes.

    C’est pourquoi saint Augustin disait aussi : “ama et fac quod vis” ; c’est-à-dire : aie l’amour et la charité, et ensuite fais ce qui te plaît ; comme s’il nous disait ouvertement : la charité ne peut pécher.

    (…)

    Troisièmement : je vous en prie, de grâce, veuillez vous efforcer de mener vos filles avec amour et d’une main suave et douce, et non impérieusement ni avec âpreté ; mais en toute chose, veuillez être affables. Prêtez attention à Jésus, Christ qui dit : “Discite a me quia mitis sum et humilis corde” ; apprenez de moi, dit-il, que je suis affable et doux de cœur. Et de Dieu on lit : “disponit omnia suaviter” ; c’est-à-dire : il dispose et gouverne toutes choses suavement. Et Jésus-Christ dit encore : “Jugum meum suave, et onus meum leve” ; mon joug et ma servitude sont légers et suaves.

    Vous devez donc vous efforcer de faire de même vous aussi, et d’user de toute l’affabilité possible.

    Et par-dessus tout, gardez-vous de vouloir faire faire par force, car Dieu a donné à chacun le libre arbitre, et Il ne veut forcer personne, mais seulement il propose, invite et conseille, comme il le fait aussi par la bouche de saint Jean en disant : “Suadeo tibi emere coronam immarcescibilem” ; c’est-à-dire : je te conseille d’acheter la couronne qui ne se fane pas. Je te conseille, dit-il, et non pas : je te force.

    Je ne dis pas cependant qu’on ne doive parfois user de reproches et de sévérité, en lieux et temps voulus, selon l’importance, la situation et le besoin des personnes ; mais nous devons agir poussées seulement par la charité et le seul zèle des âmes.

  • Fête de la Très Sainte Trinité

    Dom Guéranger reproduit dans son Année liturgique, en ce jour, la traduction d’une hymne syriaque qui lui a été donnée « par une main fraternelle », et dont l’auteur est saint Syméon, évêque de Séleucie et Ctésiphon, martyr en 341, victime d’une terrible persécution menée par le roi des Perses. C’est un « vénérable écho de la foi des martyrs, le plus ancien monument de l’hymnographie orthodoxe en ces contrées où fut le berceau du monde », écrit avec émotion dom Guéranger.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez créés dans votre liberté au commencement.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez appelés votre ressemblante et vivante image.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez ennoblis par le don de la liberté et de la raison.

    Louange à vous, Père plein de justice, qui avez voulu nous posséder dans votre amour.

    Louange à vous, Fils très saint, qui avez pris notre corps pour nous sauver.

    Louange à vous, Esprit de vie, qui nous avez enrichis de vos dons.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez rassemblés et ramenés des erreurs de l’idolâtrie.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez conduits à la science de votre Divinité.

    Louange à vous, Seigneur, qui avez fait de nous des instruments raisonnables pour votre service.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez conviés à la splendide demeure du ciel.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez instruits des célestes hiérarchies.

    Louange à vous, Seigneur, qui nous avez jugés dignes de vous louer avec les Anges.

    Que toute bouche vous célèbre, Père, Fils, et Saint-Esprit.

    Que des hauteurs et des bas lieux louange soit à la Trinité.

    Que dans le siècle présent et futur soit à vous la louange et des esprits et des créatures revêtues d’un corps :

    Du temps jusqu’à l’éternité, dans les siècles des siècles. Amen.

     *

    En Perse, l’an 341, la passion de saint Siméon bar Sabas, évêque de Séleucie et Ctésiphon. Par ordre du roi des Perses Sapor II, il fut arrêté, chargé de fers et, comme il refusait d’adorer le soleil et qu’il rendait témoignage au Seigneur Jésus Christ d’une voix libre et assurée, il fut d’abord enfermé dans une prison pour esclaves avec une troupe de plus de cent compagnons, parmi lesquels des évêques, des prêtres et des clercs de divers ordres. Ils y furent détenus longtemps, puis, le vendredi de la Passion du Seigneur, tous les compagnons de Siméon furent égorgés sous ses yeux, pendant qu’il exhortait vivement chacun d’eux. Il fut enfin lui-même décapité, le dernier de tous. Avec lui souffrirent encore Abdécalas et Ananie, ses prêtres, personnages très distingués.
    On commémore également un grand nombre de martyrs, qui, après la mort de saint Siméon, furent frappés par l’épée à travers toute la Perse, pour le nom du Christ, sous le même roi Sapor, de 341 à 345.

    Martyrologe romain, au 17 avril

    (Le patriarche assyrien porte toujours le titre de métropolite de Séleucie-Ctésiphon.)

  • Angela Merkel tout miel

    Suite à son entretien avec David Cameron, Angela Merkel a déclaré qu’on pourrait aller jusqu’à modifier le traité s’il le fallait pour garder le Royaume-Uni dans l’UE. Ça ne va pas plaire à tout le monde…

    « Là où il y a une volonté, il y a un chemin », a-t-elle dit, sachant manifestement qu’elle reprenait là un vieux proverbe anglais (et non une citation de Lénine, comme on dit souvent chez nous).

    Elle a exprimé « l'espoir évident de voir la Grande-Bretagne rester dans l'Union européenne» et son plein accord pour coopérer avec Cameron dans le processus qu’il souhaite. Au point même d’envisager une modification du traité, à condition que des propositions concrètes l’exigent :

    « Cela vaut la peine de parler du contenu, du fond. Nous devons aussi parler de ce qui doit être changé. Est-il nécessaire de modifier le traité, peut-il être modifié via un processus auxiliaire ? Mais, bien sûr, si nous sommes convaincus sur le contenu, sur le fond, alors nous n’allons pas dire  Eh bien, changer le traité, c’est totalement impossible. »

    Elle a également exprimé la volonté d'accorder au Royaume-Uni l’exemption du principe d’une « Union toujours plus étroite ». L’expression se trouve dans le Traité de Rome, mais Angela Merkel a déclaré qu'elle ne reflète pas la réalité contemporaine. « Une Europe à deux vitesses est de fait notre réalité d'aujourd'hui... Nous avons déjà des vitesses différentes et je n’ai absolument aucun problème pour qu’il y ait à l’avenir ce principe de vitesses différentes. »

  • Le nouveau nom de l’UMP

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    Photo de l’installation de la tribune du congrès, par Cédric Faiche (BFMTV) sur Twitter.

  • Une nouvelle mosquée, une !

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    « Toute blanche, avec une majestueuse coupole de verre, deux salles de prière aux soubassements de marbre d’Italie, et un petit minaret. » (Le Parisien)

    La mosquée de Villeneuve-la-Garenne (92) a été inaugurée hier par le préfet de la République, le maire UMP, et le président de l’association de l’Unification islamique, Abdelkhalek Khallouki.

    On attendait des « représentants d’autres religions », selon Le Parisien, mais l’article sur l’inauguration n’en dit rien.

    Le journal en profitait pour faire le point :

    Le département compte à ce jour 52 mosquées et salles de prière, selon la préfecture. La plus grande d’entre elles, inaugurée en 2009, est la mosquée de Gennevilliers (2 500 places), située rue Paul-Vaillant- Couturier. A Nanterre, deux mosquées sont actuellement en chantier : l’une des plus vastes d’Ile-de-France, le long de l’A86, et une plus petite, couplée avec une école musulmane, boulevard Clemenceau. Plusieurs autres mosquées sont en cours de construction à Puteaux, Clamart, Asnières et Gennevilliers, dans le quartier des Grésillons. Enfin, d’autres lieux de cultes sont en attente de terrain, d’autorisation ou de financements à Courbevoie, Levallois et Suresnes.

  • Islam : nouvelle étape

    Une quarantaine d’imams, de théologiens et d’acteurs de terrain ont lancé discrètement, lundi dernier à Bobigny, un « Conseil théologique musulman de France » (CMTF). Autrement dit un conseil de la fatwa. Cela aurait dû se faire sous l’égide du CFCM, mais comme chacun le sait le CFCM ne fait strictement rien. Alors les représentants des Frères musulmans en France sont passés à l’action.

    Le bureau exécutif de ce conseil français de la fatwa comprend neuf membres.

    Le premier nommé est Ahmed Jaballah, directeur de l’IESH Paris (le soi-disant « Institut Européen des Sciences Humaines », qui est le centre de formation de l’UOIF), secrétaire général adjoint du Conseil européen de la fatwa (CEFR, Frères musulmans), membre de l’Union internationale des savants musulmans (UISM, Frères musulmans).

    Deux autres spécimens intéressants sont Cheikh Larbi Becheri, diplômé en charia de l’université de Médine, membre du CEFR et de l’UISM, responsable le l’IESH de Château-Chinon, le premier établissement ouvert par l’UOIF ; et Cheikh Ounis Guergah, diplômé en charia de l'Université de Médine, membre du CEFR et de l’UISM, professeur de théologie musulmane et directeur des études à l’IESH de Paris.

    Il y a aussi Mohamed Mosadek, docteur en fiqh hanafite de l’Université d’Al-Azhar, professeur de théologie musulmane à l’Université d’Al-Azhar et chargé de cours à la faculté de droit de Strasbourg au master d’islamologie, ou Nawel Zine, professeur de théologie à l’IESH de Paris…

  • Toujours Kasper

    Excellente analyse et remarquables commentaires de propos du cardinal Kasper (et de quelques autres) par Jeanne Smits sur son blog. En rapport avec le référendum irlandais qui entre sataniquement dans le schéma de la manipulation synodale en cours.

    Jeanne Smits n’emploie pas le mot mais elle met bien en lumière le mensonge, les mensonges éhontés du cardinal Kasper, son négationnisme, particulièrement de l’enseignement de Jean-Paul II.

    Et ce qui devient vraiment étouffant, oppressant, c’est cette obsession homosexuelle. Comme si l’Eglise était composée de deux tiers d’homosexuels (et d’un quart de « divorcés remariés »).

    Plus tard, les historiens de l’Eglise se pencheront avec effarement sur ce temps où des cardinaux et des théologiens ne parlaient plus que du bien de l’homosexualité…

    Il va vraiment falloir mettre un coup d’arrêt, brutal, à cette folie. Par un pape d’Afrique noire. Où l’on appelle un chat un chat, un homosexuel un inverti, et « une forme d’hérésie », « une dangereuse pathologie schizophrène », l’idée selon laquelle on peut détacher la pastorale de la doctrine.

    Oui, la citation est du cardinal Robert Sarah. Le cardinal qui par ailleurs a « accueilli Summorum Pontificum avec confiance, joie et action de grâce ». Papa subito ! Ça urge !