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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1023

  • Macron : deux questions

    La déclaration de candidature d’Emmanuel Macron est semble-t-il un événement planétaire, puisque les chaînes d’information continue ne parlent que de ça aujourd’hui (et donc n’informent plus, si tant est qu’elles le fassent d’habitude).

    Mais, alors qu’on parle uniquement de Macron, je ne vois personne se poser deux questions que je me pose, et encore moins y répondre.

    1 - Il a inauguré son QG de campagne, dans le 15e arrondissement de Paris, des locaux « trois fois plus grands » que ceux qu’il avait à la Défense. Macron n’ayant pas derrière lui l’appareil d’un parti, qui paye ?

    Je ne conteste à personne le droit de donner de l’argent à Emmanuel Macron, mais ce pourrait être intéressant de savoir qui paye ces locaux – et ceux qui y travaillent.

    2 – Est-on sûr qu’il aura ses 500 signatures au point qu’il est inutile d’en parler ?

    Ce qui est sûr est qu’il n’aura que très peu de signatures socialistes, puisque les élus sont tout sauf courageux et qu’il suffira à l’appareil du PS de signaler aux distraits que bien entendu ils n’auront plus l’investiture s’ils signent pour Macron…

    A priori on se dit que Macron pourra compter sur de nombreuses signatures « de droite » puisque sa candidature rend encore plus inéluctable l’absence d’un candidat de gauche au second tour, et donc l’élection du candidat « de droite ».

    Sauf si… sauf si Macron prend un positionnement tellement « centriste » qu’il puisse faire sérieusement de l’ombre au candidat « de droite » qui sera centriste.

    La question ne se pose-t-elle vraiment pas ?

  • Eh oui, soumises…

    Les activistes qui se disent « Ni putes ni soumises » ont bien été obligées de se soumettre à l’ordre d’expulsion de leurs locaux parisiens.

    Lesquels avaient été inaugurés en 2006 par le président de la République en personne, Jacques Chirac.

    Mais elles n’ont jamais payé le loyer… Normal : leur patronne, la socialiste Fadela Amara, devenait ministre de Sarkozy l’année suivante. Quand t’es ministre tu ne payes pas, non ?

    Mais le tribunal d’instance a froidement constaté qu’il y avait un impayé de 140.000 euros et que ça suffisait comme ça…

    Grandeur et décadence des lobbies de la République…

  • il y a encore une loi sur le meurtre ?

    Le parquet général de Lyon a formé un pourvoi en cassation contre la relaxe en appel de Jean Mercier, qui avait tué sa femme au nom des principes du lobby de l’euthanasie dont il est membre.

  • "Radicalisées"

    BFM TV nous apprenait hier qu’il y a de plus en plus de femmes radicalisées en prison. Leur nombre a doublé en moins de six mois à Fleury-Mérogis.

    « L’augmentation des femmes radicalisées au sein de la détention a entraîné plusieurs difficultés», explique Marcel Duredon, du syndicat FO pénitentiaire. «  La première, c’est l’augmentation du prosélytisme au sein de la détention et le second point, c’est la prise en charge difficile pour le personnel puisqu’ils sont face à des femmes qui sont très déterminées, qui font preuve d’une violence verbale extrême. »

    Mais on ne sait pas ce qui se cache sous cette « radicalisation ». Il ne semble pas que ces détenues soient membres du Parti radical, ni du Parti radical de gauche.

    Selon certaines rumeurs non vérifiables, ces radicalisées exigeraient la « messe en latin » et « le rosaire pour tous »…

  • Dans le pays de l’islam modéré

    Le gouverneur chrétien de Djakarta a été inculpé pour « blasphème de l’islam ». Un moins après sa citation controversée du Coran, et moins de deux semaines après une manifestation monstre dans la capitale indonésienne, le chef commissaire de Djakarta, le général Ari Dono Sukmanto, a déclaré que les 40 témoins qui avaient été entendus ont fourni assez de preuves pour poursuivre le gouverneur, qui a désormais interdiction de quitter le territoire.

    Le général Tito Karnavian, chef de la police nationale, a souligné que les audiences du procès seraient télévisées, afin que les citoyens voient ce qui arrive quand on diffame la religion.

    Ahok risque théoriquement cinq ans de prison. Mais il est évident que le seul but du procès est d’empêcher qu’il soit réélu gouverneur de Djakarta en février prochain. Conformément à la sourate qu'il citait...

  • Le cardinal Burke et François

    Dans une interview du cardinal Burke au Natonal Catholic Register :

    — Que se passe-t-il si le Saint-Père ne répond pas à votre acte de justice et de charité et n’apporte pas la clarification de l’enseignement de l’Eglise que vous espérez obtenir ?

    — Alors nous devrons faire face à cette situation. Il y a, dans la Tradition de l'Eglise, la pratique de la correction du Souverain Pontife. C'est clairement quelque chose de très rare. Mais s'il n'y a pas de réponse à ces questions, alors je dirais que nous devrons poser un acte formel de correction d’une grave erreur.

    Addendum

    Traduction complète de l'entretien chez Benoît et moi.

  • Sainte Gertrude

    Que l'abîme de la Sagesse incréée appelle l'abîme (1) de la Toute-Puissance admirable, pour exalter cette bonté incompréhensible qui fit descendre les torrents de votre miséricorde jusque dans la profonde vallée de ma misère. J'avais atteint ma vingt-sixième année, et nous étions le lundi (jour béni pour moi) qui précédait la fête de la Purification de votre très chaste Mère. La susdite férie tombait cette année au sixième des calendes de février (2). A l'heure qui suit Complies, heure si favorable du crépuscule, vous aviez résolu, ô Dieu qui êtes la vérité plus pure que toute lumière et plus intime que tout secret (3), d'éclairer les épaisses ténèbres qui m'environnaient. Usant d'un procédé plein de douceur et de tendresse (4), vous commençâtes par apaiser le trouble qu'un mois auparavant vous aviez excité dans mon cœur. Ce trouble, je le crois, était destiné à renverser la tour de vaine gloire et de curiosité élevée par mon orgueil (5). Orgueil insensé  car je ne méritais même pas de porter le nom et l'habit de la Religion. Toutefois c'était bien le chemin que vous choisissiez, ô mon Dieu, pour me révéler votre salut (6).

    J'étais donc à cette heure au milieu du dortoir, et selon les usages de respect prescrits dans l'Ordre, je venais de m'incliner devant une ancienne, lorsque, relevant la tête, je vis devant moi un jeune homme plein de charmes et de beauté. Il paraissait âgé de seize ans, et tel enfin que mes yeux n'auraient pu souhaiter voir rien de plus attrayant. Ce fut avec un visage rempli de bonté qu'il m'adressa ces douces paroles : « Ton salut viendra bientôt. Pourquoi es-tu consumée par le chagrin ? Est-ce que tu n'as point de conseiller pour te laisser abattre ainsi par la douleur ? » (7) Tandis qu'il prononçait ces mots, quoique je fusse certaine de ma présence corporelle dans ce dortoir, il me sembla néanmoins que j'étais au chœur, en ce coin où je fais habituellement, une oraison si tiède c'est là que j'entendis la suite des paroles : « Je te sauverai, je te délivrerai, ne crains pas. » (7) Après ces mots, je vis sa main fine et délicate prendre ma main droite comme pour ratifier solennellement ces promesses. Puis il ajouta : « Tu as léché la terre avec mes ennemis et sucé du miel parmi les épines. Reviens vers moi, et je t'enivrerai au torrent de ma volupté divine » (8). Pendant qu'il parlait ainsi, je regardai, et je vis entre lui et moi, c'est-à-dire à sa droite et à ma gauche, une haie s'étendant si loin, que ni devant ni derrière je n'en découvrais la fin. Le haut de cette haie était tellement hérissé d'épines que je ne voyais aucun moyen de passer jusqu'à ce bel adolescent. Je restais donc hésitante, brûlante de désirs et sur le point de défaillir, lorsque lui-même me saisit tout à coup et, me soulevant sans aucune difficulté, me plaça à côté de lui. Je reconnus alors sur cette main qui venait de m'être donnée en gage, les joyaux précieux des plaies sacrées qui ont annulé tous les titres qui pouvaient nous être opposés. Aussi j'adore, je loue, je bénis, et je rends grâces autant que je le puis à votre sage Miséricorde et à votre miséricordieuse Sagesse. Vous vous efforciez, ô mon Créateur et mon Rédempteur, de courber ma nuque rebelle sous votre joug suave, en préparant un remède si bien accommodé à ma faiblesse. Dès cette heure, en effet, mon âme retrouva le calme et la sérénité ; je commençai à marcher à l'odeur suave de vos parfums (9), à comprendre combien votre joug et doux et votre fardeau léger (10), que peu auparavant je tenais pour insupportable.

    Le Héraut de l’Amour divin, livre II, première partie, chapitre 1.

    (1) Abyssus abyssum invocat, psaume 41.

    (2) 27 janvier 1281.

    (3) Omni luce clarior, sed omni secreto interior : saint Augustin, Confessions. Gertrude dit « serenior » (plus sereine) au lieu de « clarior » (plus éclatante).

    (4) Blande leniterque : Genèse 50,21, dont le contexte (Ne craignez pas : nolite timere) annonce la citation qui va suivre d’un répons basé non sur la Genèse mais sur Isaïe et Michée…

    (5) Turrim vanitatis, allusion à la Tour de Babel qu’on trouve déjà chez sainte Hildegarde (Visions I,4).

    (6) Iter quo ostenderes mihi salutare tuum : allusion à la fin du psaume 49 : iter quo ostendam illi salutare Dei.

    (7) Cito veniet salus tua: quare maerore consumeris? numquid consiliarius non est tibi, quia innovavit te dolor? * Salvabo te, et liberabo te, noli timere. Répons des matines de l’Avent par lequel le Seigneur applique à Gertrude ce que la liturgie applique à Jérusalem.

    (8) Le début de cette parole fait allusion au psaume 71 (inimici ejus terram lingent) et la fin au psaume 35 : « Et torrente voluptatis tuæ potabis eos. »

    (9) Allusion au Cantique des cantiques.

    (10) Matthieu 11,30.

  • Dictature LGBT

    Marc-Yvan Teyssier, responsable du Parti chrétien démocrate dans le Rhône, a été condamné à 3000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, pour « provocation à la haine envers les homosexuels ».

    Il avait twitté contre le projet de loi de dénaturation du mariage, parlant d'"abomination", de "perversion", de "réalité décadente", de "déviance", montrant l'"homosexualité dans toute son horreur".

    Il n’y a là aucune haine envers qui que ce soit. De même que l’Eglise n’a jamais la moindre haine du pécheur, quel que soit son péché. Si l’on ne peut plus critiquer ce que l’Eglise catholique juge très officiellement comme une déviance, c’est qu’il y a un vrai problème de liberté d’expression.

  • Autodestruction

    De plus en plus de catholiques du diocèse de Coimbatore se tournent vers des sectes protestantes. Que faire ?

    Aller les voir, et… célébrer l’œcuménisme…

    Extraits d’une dépêche Fides

    Freiner la migration des catholiques en direction d’autres dénominations chrétiennes : tel est l’objectif explicite du Diocèse de Coimbatore, dans l’Etat du Tamil Nadu – au sud de l’Inde – l’un des plus antiques Diocèses indiens, qui a décidé de renforcer les visites pastorales de la part de prêtres et de religieux auprès des familles catholiques, afin de vivre un temps de partage et de prière commune.

    En parlant à Fides, l’Evêque du Diocèse de Coimbatore, S.Exc. Mgr Tommaso Lephonse, a signalé que « il existe plusieurs cas de familles catholiques du Diocèse qui rejoignent actuellement d’autres églises. Il s’agit d’une question qui crée une forte préoccupation ». L’Eglise catholique s’est efforcée d’analyser le phénomène. « Il a été décidé d’agir en en faisant une urgence pastorale » a déclaré l’Evêque. Le but est de « renforcer le lien entre le clergé et les fidèles laïcs, afin de connaître et de mieux comprendre leurs préoccupations, de les guider dans la croissance de leur foi » a-t-il remarqué. (…)

    La situation de Coimbatore attire à nouveau l’attention sur le chemin œcuménique en Inde. De cela a récemment parlé l’Assemblée consultative nationale œcuménique qui a eu lieu ces jours derniers à Vasai, sous le patronage du Bureau chargé du Dialogue et de l’œcuménisme de la Conférence épiscopale de l’Inde (CBCI). Les responsables et Evêques présents ont réaffirmé dans ce cadre que « le chemin de l’unité des chrétiens est essentiel pour la diffusion du message de l’amour de Dieu manifesté au travers de l’Incarnation, de la mort et de la Résurrection du Christ ».
    S.Exc. Mgr Felix Machado, Président de la Commission pour l’œcuménisme, a parlé du chemin œcuménique selon une perspective locale, nationale et globale, se référant aux documents de l’Eglise et à l’enseignement des Papes. « L’œcuménisme représente un don de Dieu dans l’Esprit Saint. L’unité des chrétiens est aujourd’hui plus proche que voici 500 ans en arrière. Nous avons besoin de donner au monde un témoignage commun » affirmé Mgr Machado.

  • Saint Albert le Grand

    Il a encore beaucoup à nous enseigner. Saint Albert montre surtout qu'entre la foi et la science il n'y a pas d'opposition, malgré certains épisodes d'incompréhension que l'on a enregistrés au cours de l'histoire. Un homme de foi et de prière comme saint Albert le Grand, peut cultiver sereinement l'étude des sciences naturelles et progresser dans la connaissance du micro et du macrocosme, découvrant les lois propres de la matière, car tout cela concourt à abreuver sa soif et à nourrir son amour de Dieu. La Bible nous parle de la création comme du premier langage à travers lequel Dieu – qui est intelligence suprême – nous révèle quelque chose de lui. Le Livre de la Sagesse, par exemple, affirme que les phénomènes de la nature, dotés de grandeur et de beauté, sont comme les œuvres d'un artiste, à travers lesquelles, par analogie, nous pouvons connaître l'Auteur de la création (cf. Sg 13, 5). Avec une comparaison classique au Moyen-âge et à la Renaissance, on peut comparer le monde naturel à un livre écrit par Dieu, que nous lisons selon les diverses approches de la science. En effet, combien de scientifiques, dans le sillage de saint Albert le Grand, ont mené leurs recherches inspirés par l'émerveillement et la gratitude face au monde qui, à leurs yeux de chercheurs et de croyants, apparaissait et apparaît comme l'œuvre bonne d'un Créateur sage et aimant! L'étude scientifique se transforme alors en un hymne de louange. C'est ce qu'avait bien compris un grand astrophysicien de notre époque, Enrico Medi, et qui écrivait: « Oh, vous mystérieuses galaxies..., je vous vois, je vous calcule, je vous entends, je vous étudie, je vous découvre, je vous pénètre et je vous recueille. De vous, je prends la lumière et j'en fais de la science, je prends le mouvement et j'en fais de la sagesse, je prends le miroitement des couleurs et j'en fais de la poésie; je vous prends vous, étoiles, entre mes mains, et tremblant dans l'unité de mon être, je vous élève au-dessus de vous-mêmes, et en prière je vous présente au Créateur, que seulement à travers moi, vous étoiles, vous pouvez adorer. »

    Saint Albert le Grand nous rappelle qu'entre science et foi une amitié existe et que les hommes de science peuvent parcourir à travers leur vocation à l'étude de la nature, un authentique et fascinant parcours de sainteté.

    Son extraordinaire ouverture d'esprit se révèle également dans une opération culturelle qu'il entreprit avec succès: l'accueil et la mise en valeur de la pensée d'Aristote. A l'époque de saint Albert, en effet, la connaissance de beaucoup d'œuvres de ce grand philosophe grec ayant vécu au quatrième siècle avant Jésus Christ, en particulier dans le domaine de l'éthique et de la métaphysique, était en effet en train de se répandre. Celles-ci démontraient la force de la raison, elles expliquaient avec lucidité et clarté le sens et la structure de la réalité, son intelligibilité, la valeur et la fin des actions humaines. Saint Albert le Grand a ouvert la porte à la réception complète de la philosophie d'Aristote dans la philosophie et la théologie médiévales, une réception élaborée ensuite de manière définitive par saint Thomas. Cette réception d'une philosophie, disons, païenne pré-chrétienne, fut une authentique révolution culturelle pour cette époque. Pourtant, beaucoup de penseurs chrétiens craignaient la philosophie d'Aristote, la philosophie non chrétienne, surtout parce que celle-ci, présentée par ses commentateurs arabes, avait été interprétée de manière à apparaître, au moins sur certains points, comme tout à fait inconciliable avec la foi chrétienne. Il se posait donc un dilemme: foi et raison sont-elles ou non en conflit l'une avec l'autre?

    C'est là que réside l'un des grands mérites de saint Albert: avec une rigueur scientifique il étudia les œuvres d'Aristote, convaincu que tout ce qui est vraiment rationnel est compatible avec la foi révélée dans les Saintes Ecritures. En d'autres termes, saint Albert le Grand a ainsi contribué à la formation d'une philosophie autonome, distincte de la théologie et unie à elle uniquement par l'unité de la vérité. Ainsi est apparue au XIIIe siècle une distinction claire entre ces deux savoirs, philosophie et théologie qui, en dialogue entre eux, coopèrent de manière harmonieuse à la découverte de la vocation authentique de l'homme, assoiffé de vérité et de béatitude: et c'est surtout la théologie, définie par saint Albert comme une « science affective », qui indique à l'homme son appel à la joie éternelle, une joie qui jaillit de la pleine adhésion à la vérité.

    Saint Albert le Grand fut capable de communiquer ces concepts de manière simple et compréhensible. Authentique fils de saint Dominique, il prêchait volontiers au peuple de Dieu, qui était conquis par sa parole et par l'exemple de sa vie.

    Benoît XVI