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Religion - Page 55

  • Profanations sataniques : les maires ne voient rien

    Cent quatorze tombes chrétiennes ont été profanées à Mesnil-sur-Oger (Marne), dix jours après d’autres profanations dans un autre village du département, Hauvilliers.

    On nous avait parlé de simple vandalisme à Hauvilliers. On sait désormais qu’il s’agit de profanation satanique dans l’un et l’autre cas (qui sont liés).

    « C'est plus une séance de vandalisme que de profanation », dit le maire de Mesnil-sur-Oger, comme ses confrères. Il reconnaît pourtant qu’il « y a eu des tags sataniques sur certaines tombes »… mais ce sont des tombes chrétiennes, souligne-t-il. Donc ça ne compte pas.

    Madame le procureur de la République de Châlons-en-Champagne n’est pas vraiment du même avis. « Des croix ont été descellées pour être placées selon des rites sataniques », déclare-t-elle, ajoutant à propos des deux profanations : « On peut commencer à faire le lien, avec un processus opératoire relativement similaire, avec notamment le Christ placé à l'entrée du cimetière, tête renversée et recouvert de peinture. » En outre, les dates de début et de fin d'un rite satanique correspondent à celles de la dégradation des deux cimetières, a-t-elle ajouté en substance, citant « des personnes qui s'intéressent à ces milieux-là ».

    Le maire de Mesnil-sur-Oger, lui, n’a même pas vu le Christ tête renversée et recouvert de peinture. Le maire d’Hauvilliers ne l’avait pas vu non plus… Comme c’est le Christ, ce n’est ni raciste ni antisémite, donc ce n’est pas une profanation. Alors qu’il s’agit en outre d’un sacrilège.

     

    Addendum, rectificatif et précision

    Le maire de Mesnil-sur-Oger, Pascal Launois, a posté un commentaire à ce texte. Il mérite de figurer ici, puisqu'il rectifie l'interprétation que j'avais faite de son attitude selon une dépêche lacunaire de l'AFP.

    Monsieur, bien avant de rentrer dans le cimetière de la commune dont je suis le maire, j'avais aperçu le Christ, à l'envers, accroché au portail principal; ce Christ était peint avec des couleurs sombres et indiquait fortement que les vandales qui avaient opéré cette nuit du 30 avril, n'étaient pas des gamins, mais des adeptes de rites douteux. plus j'avançais dans le cimetière, plus je détaillais par téléphone au capitaine de gendarmerie ce que je voyais. Je demanderai au prêtre de la paroisse une messe, pour les défunts mesnilois, afin qu'ils reposent enfin en paix.
     

  • Le sens du nouveau 1er-Mai

    (Ceci est un extrait du chapitre 3 de mon petit livre "la face cachée de Le Pen")

    En 1988, Jean-Marie Le Pen a lui-même forgé un symbole historique très fort, en opérant la conjonction entre la fête du travail et la fête de la sainte de la patrie. On objectera sans doute que personne ne crée un symbole. Le symbole, on le reçoit, on l'accueille, on le constate. Mais c'est bien le cas. Le Pen a en fait été conduit par le calendrier à opérer cette conjonction. Cette année-là, il fut obligé d'avancer d'une semaine la célébration par le Front National de la fête de Jeanne d'Arc. Or le dimanche précédent était le 1er mai. Le Pen a donc constaté cette occurrence, mais au lieu d'y voir un effet du hasard, il l'a vue comme un signe providentiel. Il a vu combien il était approprié de célébrer en même temps les travailleurs français et la sainte de la patrie, et combien cela correspondait à sa pensée politique profonde : la Patrie, c'est le fruit du travail des générations qui se succèdent sur un territoire dont les héros sauvegardent l'intégrité et l'indépendance. C'est pourquoi il pérennisa ce qui n'était qu'a priori un hasard du calendrier, et qui est devenu le nouveau 1er-Mai français.

    Ce faisant, Jean-Marie Le Pen signait la quatrième date historique de la fête.

    Il est important de le souligner, car pour le public qui ne connaît Le Pen que par la télévision, le 1er-Mai du Front National se résume à quelques images d'un défilé de “l'extrême droite” et du chef de cet infréquentable parti haranguant ses troupes. Or le 1er-Mai est la date la plus importante de l'année pour quiconque veut connaître le vrai Le Pen. La “face cachée” de Le Pen, cachée par les médias, mais bien visible par tous ceux qui souhaitent la voir, accessible à tous ceux qui prennent seulement la peine, ou plutôt le plaisir, d'écouter le discours d'un homme enraciné dans le sacré, habité par l'histoire des hommes, de leurs malheurs et de leurs réussites, de leurs souffrances et de leurs gloires. La fête de Jeanne d'Arc renouvelée par Le Pen rassemble dans un même mouvement la célébration des travailleurs (et le souci des chômeurs), la reconnaissance de la valeur sacrée du travail (consacrée par saint Joseph) et de ce que les travailleurs apportent à la patrie, la célébration de la sainte héroïne qui a sauvé la patrie, donc le travail des hommes qui ont fait cette patrie, et montre le chemin d'un avenir d'honneur et de liberté : « Que les travailleurs français sachent surtout que leur meilleure chance de protection et de promotion est contenue dans leur appartenance à la Nation française, indépendante et souveraine, et c’est pourquoi nous avons choisi de fêter le même jour avec le Travail, saint Joseph, artisan, et sainte Jeanne, symbole de la Patrie. »

    L'histoire du 1er-Mai est en effet marquée par quatre dates : 1886-90, 1941, 1955, 1988. La première est une date révolutionnaire. La deuxième est celle qui renverse la signification subversive de la journée et lui donne sa valeur de célébration positive du travail des hommes. La troisième est celle qui élève et couronne la deuxième en plaçant le travail des hommes sous la protection de saint Joseph. La quatrième est celle qui, soulignant le rôle du travail dans la construction de la souveraineté nationale, célèbre et défend cette souveraineté par l'invocation de Jeanne d'Arc.

    Le 1er mai 1886, les syndicats américains lancèrent une grève générale pour réclamer la journée de huit heures payées dix. Cette grève fut un succès, et prolongée par diverses manifestations les jours suivants. A Chicago, des anarchistes lancèrent une bombe sur des policiers. Les chefs anarchistes furent arrêtés et cinq d'entre eux exécutés. En souvenir des “martyrs de Chicago”, la Fédération américaine du travail appela à une nouvelle grève générale le 1er mai 1890. L'idée fut reprise en France puis dans la plupart des pays d'Europe, le 1er-Mai prenant aussitôt la forme d'une fête révolutionnaire, une fête athée du “prolétariat”. Le journal anarchiste La Révolte commentait, sans doute sous la plume de Kropotkine : « La manifestation pour la journée de huit heures s'effaça dans la pensée ouvrière : l'idée qui prima tout fut celle d'une fête prise de force par les travailleurs en dehors des saints du calendrier. »

    En 1941, sous le gouvernement du maréchal Pétain, le 1er-Mai devint une véritable fête du travail, à savoir non une journée de lutte révolutionnaire mais une journée de reconnaissance de la nation pour le travail des Français. La loi du 12 avril 1941 stipulait : « Ce jour sera chômé sans qu'il en résulte une diminution de salaire. Dans le cas où le travail ne pourrait pas être interrompu, les travailleurs bénéficieront d'une indemnité compensatrice à la charge de l'employeur. »

    En 1955, le pape Pie XII rehaussait le sens du 1er-Mai, baptisant une fête qui s'était voulue athée et qui était devenue reconnaissance de la valeur humaine du travail. La fête du travail devenait pour l'Eglise la fête de saint Joseph “opifex”, c'est-à-dire artisan, ouvrier, travailleur. « Ce jour du 1er mai que le monde du travail s'est adjugé comme sa fête propre », déclarait le pape, recevait désormais sa « consécration chrétienne ».

    Dans la perspective chrétienne, le travail (le mot vient d'un mot latin signifiant torture) fut d'abord une punition due au péché originel : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. » Mais dans le plan de la Rédemption le travail qui est service des hommes, qui édifie la cité, est acte d'amour du prochain et devient coopération à l'œuvre de Dieu. Et le psaume initial de la messe du 1er-Mai est celui qui dit : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. »

    On notera que Jeanne d'Arc disait quelque chose de semblable : « Les hommes d'armes combattront, et Dieu donnera la victoire. »

    Dans les années 80, le Front National participait au “cortège traditionnel” de Jeanne d'Arc, imposé par l'Action Française autour de 1910 (au prix de centaines de blessés et de 10 000 jours de prison), puis conforté par la loi de 1920 qui instituait une « fête nationale de Jeanne d'Arc, fête du patriotisme », célébrée chaque année le deuxième dimanche de mai.

    C'est saint Pie X, en 1904, qui, en décrétant l'héroïcité des vertus de Jeanne, première étape de la canonisation, avait invité la France au culte de son héroïne. Ce qui avait provoqué une infâme campagne maçonnique à laquelle l'Action Française répondait par des manifestations se terminant par un hommage à Jeanne, devant sa statue de la place des Pyramides. Cet hommage devint le “cortège traditionnel”.

    Jeanne d'Arc fut béatifiée par saint Pie X en 1909, puis canonisée par Benoît XV le 16 mai 1920. La loi de la République française instituant la fête nationale de Jeanne d'Arc fut publiée au Journal officiel le 14 juillet de la même année, le jour de l'autre fête nationale... La fête liturgique de sainte Jeanne d'Arc étant fixée au 30 mai, Benoît XV en fixa la solennité transférée au deuxième dimanche de mai, « afin d'assurer la coïncidence de la solennité religieuse avec la fête civique ».

    Dans les années 60, la solennité religieuse de sainte Jeanne d'Arc disparut peu à peu des églises et des missels. Le pouvoir politique se contentait quant à lui de faire déposer discrètement une gerbe, par un sous-fifre d'un cabinet ministériel, devant la statue de la place des Pyramides. Seule l'Action Française maintenait son “cortège traditionnel”, qui reçut à partir de 1979 le renfort du Front National, du Centre Charlier et d'autres organisations.

    D'année en année, le cortège grandit. A partir de 1983, le Front National et les associations amies organisèrent leur propre défilé, avant celui de l'Action Française.

    En 1988, le deuxième dimanche de mai était le jour de l'élection présidentielle. Impossible de demander aux Français de province de se déplacer à Paris ce jour-là. Le Pen décida d'avancer le défilé au dimanche précédent. Qui se trouvait être le 1er mai. Et c'est ainsi que Jeanne d'Arc et les travailleurs se sont rencontrés, le 1er mai 1988, dans une même défense de la France et des Français d'abord.

    C'est ainsi que Jean-Marie Le Pen a accompli l'authentique signification nationale du 1er-Mai, dans la continuité nationale de notre histoire, où le travail des hommes est reconnu et sanctifié, où la souveraineté de la nation se reconnaît dans une jeune fille qui est la sainte de la patrie : et ce sont là tout naturellement les thèmes des discours du 1er-Mai.

  • Un synode sur la Parole de Dieu

    Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du Synode des évêques, a présenté hier les Lineamenta du prochain synode, qui se déroulera du 5 au 26 octobre 2008 : "La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Eglise".

    Ce document de travail préliminaire comprend aussi un questionnaire, adressé à tous les évêques et aux responsables d’ordres religieux.

    Le Synode de 2008 se propose de « contribuer à éclairer les aspects fondamentaux de la vérité de la Révélation, que sont la Parole de Dieu, la Tradition, la Bible et le Magistère ». Ces sources « motivent et garantissent un cheminement de foi correct et efficace, qui est en mesure de provoquer un attachement profond à l’Ecriture », à condition que les chrétiens puissent largement y avoir accès, de manière « à renouveler l’écoute dans la liturgie et la catéchèse, dans l’exercice notamment d’une Lectio Divina bien adaptée aux diverses circonstances, et à offrir au pauvre consolation et réconfort ».

    Le texte souligne que « Tradition et Ecriture dans l’Eglise sont un unique dépôt de la Parole divine », et que « l’écoute religieuse de la Parole de Dieu est l’élément fondamental de la rencontre de l’homme avec Dieu ».

    « Il faut admettre que la majorité des chrétiens n’a pas de contact effectif et personnel » avec l’Ecriture sainte, constate le texte, qui évoque « les graves phénomènes de l’ignorance et de l’incertitude de la doctrine », le « risque d’une interprétation arbitraire ou réductrice », le « détachement de nombreux chrétiens à l’égard de la Bible, ainsi que le risque d’un usage incorrect de celle-ci », en particulier face au relativisme.

    Pour en savoir plus, dans l’attente de la publication de ce texte sur le site du Vatican, on se reportera à VIS, APIC et Eucharistie miséricordieuse.

  • Jean-Yves Camus et les profanations

    Jean-Yves Camus a posté hier un commentaire à mon texte sur les profanations. Il me paraît important de le faire connaître, aussi je le reproduis ici.

    Monsieur,

    J'ai pris connaissance ce matin avec une certaine consternation de la dépêche AFP que vous citez. En effet, et peut-être ne me croirez-vous pas, mais c'est ainsi, j'ai précisément déclaré le contraire de ce que vous affirmez à savoir qu'il existait aussi, régulièrement, des profanations de tombes chrétiennes, et que celles-ci étaient tout aussi inadmissibles que les autres. J'ai dû répondre, pour votre information, à une question proprement hallucinante, qui portait sur la différence entre, je cite," les tombes normales et les tombes juives". Ce à quoi j'ai répondu que les tombes juives étaient pour moi des tombes normales, et que toutes les tombes avaient une valeur et une dignité identiques.

    Je n'ai décidément pas de chance avec ce sujet puisque mon interview sur M6, prévue dans une émission récente sur le satanisme, est passée à la trappe avant diffusion, mais il est vrai que je parlais... de la dimension anti-chrétienne du satanisme. Bien, pour conclure (mais je reste ouvert à la discussion): je suis certes juif, mais ma famille est catholique. Et je n'aimerais pas, c'est le moins qu'on puisse dire, que les tombes des morts de ma famille soient profanées. Autre point, pour encore conclure vraiment: allez donc faire comprendre à un journaliste que la racaille néo-nazie est par essence, anti-chrétienne...

    Bien à vous.

  • Une église profanée à Perpignan

    J’ai reçu d’un correspondant sérieux cette information.

    Dans la journée du 18 avril 2007, la paroisse Saint-Paul du Moulin à Vent, à Perpignan, et l'aumônerie étudiante ont été sauvagement vandalisés.

    Les auteurs des faits sont entrés par effraction par le toit des locaux de l'aumônerie, attenants à l'église Saint-Paul. Aucun argent n'a été dérobé (et pourtant il y en avait à portée de main, dans les tiroirs des bureaux), aucun vase sacré volé : l'intention était de détériorer des objets voués au culte catholique. En effet, des chandeliers ont été renversés, ainsi que des statues. Des tableaux religieux ont été cassés et la Croix d'autel tordue. Le bureau du curé n'a pas été épargné dans cette folie destructrice qu'on ne peut appeler autrement qu'une profanation délibérée. Je vous laisse imaginer un instant que, s'il c'était agi d'un bâtiment voué à une autre religion, cela ferait déjà la première page de tous les journaux de la région. Malheureusement, comme c'est souvent le cas, le silence le plus total est de rigueur. Un "blog" destiné à la Jeunesse Catholique de Perpignan s'était pourtant fait l'écho de ces faits, en faisant part de sa vive émotion (s'agissant de plus de locaux destinés à la jeunesse) et en apportant son soutien au curé de Saint-Paul. Ce dernier a souhaité, d'après nos informations, étouffer l'affaire et a demandé que le blog enlève cet article (ce qui a été fait, "dans un but d'apaisement"). Il semblerait que les possibles auteurs de ces faits soient une bande de "jeunes" qui sévit depuis longtemps dans le quartier du Moulin à Vent. Dès qu'ils aperçoivent les jeunes catholiques qui se rendent aux réunions de l'aumônerie étudiante, ces derniers sont victimes de jets de pierres et de menaces.

    C'est la quatrième fois que ces locaux sont cambriolés, mais la première qu'ils sont ainsi profanés. Doit-on rester silencieux face à cela ? Au nom du "politiquement correct", doit-on étouffer ces faits gravissimes qui visent la religion catholique (n'ayons pas peur des mots) et faire comme si rien ne c'était passé, comme si cela était le fruit du "petit" vandalisme de "jeunes" désoeuvrés ?....

  • Les tombes catholiques ne comptent pas

    Les jours qui ont précédé le premier tour de la présidentielle, les médias ont martelé que des tombes avaient été profanées. Des tombes musulmanes, au cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette, près d’Arras. Et on a arrêté trois jeunes « néo-nazis ».

    Des tombes juives, au Havre. Plus précisément : 180 tombes, « dont un quart de tombes juives ». On pourrait dire aussi : 180 tombes, dont trois quart de tombes chrétiennes. Mais non. 135 tombes chrétiennes profanées, cela ne fait pas une information. Ce qui compte, exclusivement, c’est que 45 tombes juives aient été profanées dans le même temps.

    Et toutes les autorités de l’Etat y vont de leur couplet. Sur les tombes juives et musulmanes profanées. Sans un mot sur les tombes chrétiennes.

    D’ailleurs, nous apprend Jean-Yves Camus interrogé par l’AFP, ces profanations prouvent « une banalisation invraisemblable » du « racisme » et de « l’antisémitisme ». Il n’y a pas de racisme ni d’antisémitisme quand on profane une tombe chrétienne. Donc il n’y a pas de profanation de tombes chrétiennes.

    C’est pourquoi on n’a pas dit un mot de la profanation satanique de 77 tombes du cimetière de Lehon dans les Côtes d’Armor le 12 avril. C’est pourquoi le maire s’étonnait de ces profanations en disant qu’il n’y avait jamais eu d’actes racistes sur la commune...

    C’est pourquoi on n’a pas dit un mot de la profanation de Dommartin-les-Remiremont.

    C’est pourquoi on ne dira pas un mot de la profanation, que l’on vient de découvrir, d’une soixantaine de tombes à Hauvilliers dans la Marne. Car , précise le maire, « il n’y a eu aucun signe raciste ni antisémite »...

    Addendum. On apprend que des tombes ont été profanées à Rouvres-les-Bois, près de Châteauroux. Mais "il n'y a aucun signe raciste". Donc ce n'est rien.

  • Le document sur les limbes

    On a appris hier par les agences de presse et par Radio Vatican que la commission théologique internationale a publié un document, approuvé par le pape, intitulé « L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême ». Il s’agit de la conclusion des travaux de la commission sur les limbes.

    Mais publié où ça ? On ne sait pas. Il n’est pas encore en ligne sur le site du Vatican. L’agence qui en dit le plus est CNS (Catholic News Service), et à la fin de la longue dépêche il est dit qu’on peut lire le document (en anglais) en ligne si l’on est abonné (99 dollars !) ou l’acheter pour 5 dollars en le commandant par téléphone (?)… CNS est l’agence de l’épiscopat américain…

    La commission conclut sans surprise que l’idée des limbes reflète « une vision indûment restrictive du salut ».

    L’Eglise continue évidemment d’enseigner qu’à cause du péché originel le baptême est la voie ordinaire du salut et que les parents doivent faire baptiser leurs enfants. Mais, dit la commission, il y a une plus grande conscience théologique aujourd’hui que Dieu est miséricordieux et « veut que tout être humain soit sauvé ». La grâce l’emporte sur le péché, et l’exclusion de bébés innocents du paradis ne paraît pas refléter l’amour particulier du Christ pour les petits enfants.

    « Notre conclusion est que les nombreux facteurs que nous avons considérés donnent de sérieuses bases théologiques et liturgiques pour espérer que les enfants non baptisés qui meurent seront sauvés et jouiront de la vision béatifique ». La commission souligne que ce sont des raisons qui fondent une espérance plutôt qu’une certitude.

    Le baptême est nécessaire au salut, mais on doit considérer aussi que les petits enfants ne mettent pas d’obstacle personnel à la grâce rédemptrice. Dans cette situation, la nécessité du baptême n’est pas absolue, et elle est secondaire par rapport au désir de Dieu de sauver toute personne. « Dieu peut de ce fait donner la grâce du baptême sans que le sacrement soit conféré, et ce fait doit particulièrement être rappelé quand il est impossible de conférer le baptême. »

    Le petit enfant peut être uni au Christ

    — par la conformité salvifique au Christ quand l’enfant souffre et meurt.

    — par la solidarité avec le Christ, quand l’enfant, né ou non né, est victime de violence, comme les saints Innoncents.

    — par le fait que Dieu peut simplement accorder aux enfants non baptisés le don du salut correspondant au don sacramentel du salut dans le baptême.

    La commission rappelle l’enseignement de saint Paul selon lequel les conjoints de chrétiens sont « consacrés » par leur femme ou leur mari. Cela indique que la sainteté de l’Eglise atteint les personnes en dehors des frontières visibles de l’Eglise, à travers les liens de la communion humaine.

    L’Eglise enseigne que l’homme naît dans l’état de péché, qui requiert un acte de la grâce rédemptrice pour être lavé. Mais l’Ecriture proclame aussi la surabondance de la grâce sur le péché. Ce qui semble maquer à l’idée des limbes, qui identifie davantage à l’état de péché d’Adam qu’à la rédemption du Christ : « La solidarité du Christ avec toute l’humanité doit avoir priorité sur la solidarité des êtres humains avec Adam. »

    On sait que Joseph Ratzinger s’était plusieurs fois déclaré, à titre personnel, favorable à l’abandon par l’Eglise de « l’hypothèse » des limbes.

    Je renvoie à ce que j’en disais, moi aussi à titre personnel, et à mon tout petit niveau de simple fidèle, sur ce blog, le 15 octobre dernier.

  • L'Auberge du Bon Samaritain

    Sur les ruines d'une basilique byzantine, pèlerins et voyageurs sur la route de Jérusalem à Jéricho voient renaître l'Auberge du Bon Samaritain évoquée par Jésus.

    Décrit dans une parabole relatée dans l'évangile de Luc, le site est en train d'être restauré par l'administration militaire israélienne en Cisjordanie.

    Une toiture de bois toute neuve abrite désormais la grande mosaïque qui recouvrait le sol de la basilique, érigée à l'endroit où se serait trouvée l'Auberge du Bon Samaritain.

    "Il a fallu deux ans et 1.700.000 petites pierres pour restaurer et reconstituer l'immense puzzle de cette mosaïque aux motifs géométriques à partir des portions restées intactes", explique l'archéologue israélien Yitzik Magen.

    Sur le terrain, des ouvriers s'affairent sous le soleil.

    Galeb Abou Diab, un Palestinien de Jérusalem-Est, est le maître d'œuvre des travaux. Huit artisans palestiniens armés de minuscules marteaux et ciseaux travaillent sous ses ordres "avec les méthodes et les matériaux d'origine identifiés en laboratoire".

    Dans le périmètre de la basilique, des artisans travaillent sur d'autres mosaïques avec des gants pour ne pas être brûlés par la chaux vive, l'un de ces matériaux, précise-t-il.

    Des grappes de raisin, des fleurs stylisées, des palmiers et des perdrix sont les principaux motifs de ces mosaïques anciennes dont certaines proviennent de synagogues de Samarie où Yitzik Magen a mené des fouilles durant plus de 20 ans.

    Le musée de la mosaïque, qu'il ambitionne d'inaugurer prochainement, "réunira des pièces liées aux religions juive, chrétienne et samaritaine".

    Outre le musée, premier du genre en Terre sainte, le site comprendra un lieu de prière chrétien.

    L'emplacement de l'auberge a été identifié dès le quatrième siècle de l'ère chrétienne avec le défilé de Maalei Adoumim (en hébreu: la passe rouge, en arabe: Talaat al-Dam, la montée du sang), réputé pour être un coupe-gorge.

    Le site se trouve exactement à mi-chemin de la route qui mène de Jérusalem, sur les hauteurs, à Jéricho, 26 km en contrebas, sous le niveau de la mer, au cœur du désert de Judée. (AFP)

    Cette dépêche de l’AFP me rappelle d’émouvants souvenirs. Lorsque Mgr Joseph Nasrallah (que Dieu l’ait en son paradis) était curé de Saint-Julien-le-Pauvre, et que l’année liturgique arrivait au dimanche du bon Samaritain (le 9e dimanche après la fête de la Sainte Croix dans le calendrier byzantin), il nous racontait la parabole comme si nous y étions, car il connaissait bien le lieu où il se rendait souvent quand il était séminariste à Jérusalem, un lieu qui, disait-il, n’avait guère changé depuis les temps évangéliques. Ce dimanche-là, on n’était pas seulement plongé dans la lumineuse liturgie de saint Jean Chrysostome, on était aussi, avec le Christ, sur la route entre Jérusalem et Jéricho…

  • Procès Bodein

    Propos de Dominique Kegelin, le père de Jeanne-Marie, hier à l’audience :

    « Je n’ai pas de haine dans mon cœur, mais j’aimerais que les assassins fassent des aveux. Il vaut mieux qu’ils se présentent au tribunal des hommes plutôt qu’au tribunal de Dieu où il n’y aura pas de rémission possible. »

    Propos de Marie Martine Kegelin, la mère de Jeanne-Marie :

    « Je voudrais que les bourreaux fassent des aveux, se convertissent et demandent pardon à la famille Kegelin. »

    « Elle était plus digne du ciel que de la terre (...) Je n’en veux pas à Dieu de nous l’avoir ravie mais à tous ces gouvernants qui ne font rien pour combattre la pornographie ambiante qui fait de nos jeunes des pervers qui deviennent les violeurs et les assassins de demain. »

    Propos de Louis-Dominique Kegelin, frère de Jeanne-Marie, séminariste à Wigratzbad :

    « Elle avait son tempérament. C'était une petite fille comme les autres, mais elle avait compris l'exigence universelle à la sainteté. »

    ***

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    « Jésus, je te remercie parce que tu m’as donné la force d’être bonne et que tu as été crucifié pour nous sauver. Aide-moi à faire beaucoup de sacrifices et que je reste dans la joie. » Jeanne-Marie

  • Analphabètes

    Une nouvelle preuve de l’ignorance encyclopédique des correspondants des agences de presse au Vatican (et de la plupart des prétendus « vaticanistes »).

    La dépêche de l’AFP relatant la messe célébrée par Benoît XVI pour le deuxième anniversaire de la mort de Jean-Paul II revient sur les « spéculations » (inventées par les journalistes) quant à une « possible canonisation rapide du pontife polonais ». Certains étaient allés jusqu’à dire que Benoît XVI proclamerait peut-être la canonisation de Jean-Paul II au cours de cette messe... Mais l’AFP constate que les cardinaux qui s’expriment à ce sujet ne vont pas dans ce sens. L’agence poursuit : « Dans son homélie, Benoît XVI a d’ailleurs donné à Jean-Paul II le titre modeste de serviteur de Dieu. “C’est ce qu’il était et c’est ainsi que nous l’appelons à présent dans l’Eglise“, a-t-il souligné. »

    Si c’est ainsi que nous l’appelons à présent dans l’Eglise, c’est tout simplement parce que le titre de « serviteur de Dieu » est celui qui est donné à toute personne dont on ouvre le procès en béatification (l’étape suivante étant la reconnaissance de l’héroïcité des vertus, qui confère le titre de vénérable). Benoît XVI faisait allusion à la cérémonie de clôture de l’enquête diocésaine, qui venait d’avoir lieu en la basilique Saint-Jean de Latran.

    Il ne s’agit donc pas du tout d’un titre « modeste », mais au contraire de la reconnaissance officielle par l’Eglise de ce qu’on pourrait appeler une présomption de sainteté.

    P.S. Cette homélie sur Jean-Paul II, qu'on peut lire ici ou sur Zenit, est aussi une magnifique méditation sur le parfum répandu sur le Christ à Béthanie.