Cent quatorze tombes chrétiennes ont été profanées à Mesnil-sur-Oger (Marne), dix jours après d’autres profanations dans un autre village du département, Hauvilliers.
On nous avait parlé de simple vandalisme à Hauvilliers. On sait désormais qu’il s’agit de profanation satanique dans l’un et l’autre cas (qui sont liés).
« C'est plus une séance de vandalisme que de profanation », dit le maire de Mesnil-sur-Oger, comme ses confrères. Il reconnaît pourtant qu’il « y a eu des tags sataniques sur certaines tombes »… mais ce sont des tombes chrétiennes, souligne-t-il. Donc ça ne compte pas.
Madame le procureur de la République de Châlons-en-Champagne n’est pas vraiment du même avis. « Des croix ont été descellées pour être placées selon des rites sataniques », déclare-t-elle, ajoutant à propos des deux profanations : « On peut commencer à faire le lien, avec un processus opératoire relativement similaire, avec notamment le Christ placé à l'entrée du cimetière, tête renversée et recouvert de peinture. » En outre, les dates de début et de fin d'un rite satanique correspondent à celles de la dégradation des deux cimetières, a-t-elle ajouté en substance, citant « des personnes qui s'intéressent à ces milieux-là ».
Le maire de Mesnil-sur-Oger, lui, n’a même pas vu le Christ tête renversée et recouvert de peinture. Le maire d’Hauvilliers ne l’avait pas vu non plus… Comme c’est le Christ, ce n’est ni raciste ni antisémite, donc ce n’est pas une profanation. Alors qu’il s’agit en outre d’un sacrilège.
Addendum, rectificatif et précision
Le maire de Mesnil-sur-Oger, Pascal Launois, a posté un commentaire à ce texte. Il mérite de figurer ici, puisqu'il rectifie l'interprétation que j'avais faite de son attitude selon une dépêche lacunaire de l'AFP.
Monsieur, bien avant de rentrer dans le cimetière de la commune dont je suis le maire, j'avais aperçu le Christ, à l'envers, accroché au portail principal; ce Christ était peint avec des couleurs sombres et indiquait fortement que les vandales qui avaient opéré cette nuit du 30 avril, n'étaient pas des gamins, mais des adeptes de rites douteux. plus j'avançais dans le cimetière, plus je détaillais par téléphone au capitaine de gendarmerie ce que je voyais. Je demanderai au prêtre de la paroisse une messe, pour les défunts mesnilois, afin qu'ils reposent enfin en paix.