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Religion - Page 59

  • Il n’y avait pas de « provocation »

    Vérification faite, le pape n’a pas parlé de « courage de la provocation » dans la l’affirmation de la foi, dans sa catéchèse de mercredi. Le texte qu’il a prononcé est celui qui a été publié par le Vatican : « Il faut être bien conscient que notre identité chrétienne requiert force, clarté, et courage face à toutes les contradictions du monde dans lequel nous vivons. »

    Il est curieux que l’AFP ait entendu « provocazione » au lieu de « contraddizione ».

    Il est vrai que le propos du pape – son commentaire des propos « polémiques » de l’épître de saint Jude, son appel au courage dans l’affirmation de l’identité chrétienne ­– va tout à fait dans ce sens-là. Car dans « le monde dans lequel nous vivons », cette affirmation ne peut être vue que comme une provocation.

    Mais il n’a pas prononcé le mot. A vrai dire, c’était très étonnant qu’il le fît, car ce n’est pas dans son vocabulaire.

    Au fond, cela aura permis d’attirer l’attention, premièrement sur ses remarquables catéchèses, et deuxièmement sur celle-là où il appelle à témoigner de la foi et de l’identité chrétienne avec « force, clarté et courage ». C’est très bien ainsi.

  • Ouahou le pape !

    Poursuivant sa catéchèse sur les apôtres, Benoît XVI a évoqué aujourd’hui saint Jude. Commentant l’épître de ce dernier, il a constaté que « nous ne sommes plus habitués, aujourd’hui [dans l’Eglise, du moins] à un langage aussi polémique ». « Néanmoins, a-t-il ajouté, il s’agit de quelque chose d’important : au milieu de toutes les tentations, dans tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l’identité de notre foi. Certes, la voie de la tolérance et du dialogue, que le concile Vatican II a heureusement prise, doit être continuée avec une ferme constance. Mais cette voie du dialogue, quoique nécessaire, ne doit pas nous faire oublier le permanent devoir de repenser et d’affirmer avec tout autant de force les lignes maîtresses et inaliénables de notre identité chrétienne. »

    Selon l’AFP, le pape a dit ensuite : « Il faut avoir conscience que notre identité ne se joue pas sur un plan simplement culturel, ou à un niveau superficiel, mais requiert force, clarté, et le courage de la provocation, qui sont le propre de la foi. »

    Le texte publié par le Vatican est différent :« D’autre part, il faut être bien conscient que notre identité chrétienne requiert force, clarté et courage face à toutes les contradictions du monde dans lequel nous vivons. »

    La différence essentielle saute aux yeux : c’est la « provocation ».

    Comme il est improbable que l’AFP ait inventé la « provocation », c’est que le pape a ajouté ce mot à son texte. Ce qui est du reste conforme à l’idée générale, et à ce qu’il disait sur le langage polémique de saint Jude auquel nous ne sommes plus habitués, et sur le fait que le dialogue et la tolérance selon Vatican II ne doivent pas nous empêcher de réaffirmer aujourd’hui avec force notre identité chrétienne.

    Que le pape en appelle au « courage de la provocation » comme faisant partie intégrante de la foi, c’est en soi une très réjouissante… provocation. A l’encontre de l’apostasie ambiante, de la pensée unique, du laïcisme, de l’islam…

    Au fait, et la citation de Manuel Paléologue, à Ratisbonne…

    Qu’on se le dise, l’Eglise est de retour !

  • Un écho de Ratisbonne

    A l’occasion de l’inauguration de la nouvelle année universitaire, le recteur de l’Université pontificale « Regina Apostolorum » et de l’Université européenne de Rome, le père Paolo Scarafoni, souhaitant « affirmer notre proximité et notre communion avec le Saint-Père », a remarquablement résumé la conférence prononcée par Benoît XVI à Ratisbonne : « Bonté et charité sont indissociables de la vérité, et nous ne pouvons pas imaginer pouvoir taire pendant longtemps ce qui doit être dit et faire semblant que soit vrai ce qui ne l’est pas. Nous ne pouvons pas appeler bon ce qui de manière objective va contre la dignité humaine la plus élémentaire et la vérité des choses. Il est important de révéler la fausseté de la conception d’un Dieu qui n’est pas doté de raison, derrière laquelle on peut sans difficulté justifier l’incitation à la violence ; ainsi que la fausseté de la conception d’une science qui a exclu de manière artificielle, de ses propres recherches et interrogations, la plus fondamentale, sur Dieu, la vérité totale et le sens de la vie. Le fanatisme auquel on ne peut faire pas entendre raison et la partialité de la raison qui ne veut pas se soumettre et répondre à la vérité tout entière, finissent tous deux par tomber dans l’utilisation de la force physique, précisément parce qu’ils n’ont pas de raisons, parce qu’ils n’ont pas d’arguments pour parler à l’esprit des hommes, parce qu’ils n’ont pas la confiance pour conduire à la reconnaissance de la vérité, qui libère et rend heureux. »

  • L’art du raccomodage

    L’agence Zenit publie chaque semaine l’homélie dominicale du père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale. Elles sont généralement tout à fait remarquables, tant sur le plan spirituel que « pratique ». Voici par exemple quelques extraits de ce qu’il dit du mariage, qui est le thème de la liturgie de demain selon le nouveau calendrier. Je n’en garde que le côté « pratique », qui l’est d’autant plus que le P. Cantalamessa (quel joli nom) en traite toujours avec un langage familier qui le rend compréhensible par tous. Pour le côté plus proprement spirituel, on se reportera à l’intégralité de son texte (qui est toujours bref et concis, ce qui est une autre qualité).

    « Le mariage souffre des conséquences de la mentalité actuelle du « jetable ». Si un appareil ou un outil est endommagé ou légèrement éraflé, on ne pense pas à le réparer (ceux qui faisaient ces métiers n’existent plus désormais), on ne pense qu’à le remplacer. Appliquée au mariage, cette mentalité fait des ravages.

    « Que peut-on faire pour endiguer cette dérive, cause de tant de mal pour la société et de tant de tristesse pour les enfants ? J’aurais bien une suggestion à faire : redécouvrir l’art du raccommodage ! Remplacer la mentalité du « jetable » par celle du « raccommodage ». Désormais presque plus personne ne pratique le raccommodage. Mais même s’il ne se pratique plus sur les vêtements, il faut pratiquer cet art du raccommodage sur le mariage. Repriser les accrocs, et les repriser tout de suite. »

    « Ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’à travers ce processus d’accrocs et de raccommodages, de crises et de dépassements de crise, le mariage ne se fane pas mais s’affine et s’améliore. »

    « Si avec de la bonne volonté, et l’aide d’une autre personne, on arrive à surmonter ces crises, on se rend compte que l’élan, l’enthousiasme des premiers jours étaient vraiment peu de chose comparé à l’amour stable et la communion qui ont mûri au fil des années. Si au début les époux s’aimaient pour la satisfaction que cela leur procurait, aujourd’hui ils s’aiment peut-être un peu plus d’un amour de tendresse, libéré de l’égoïsme et capable de compassion ; ils s’aiment pour ce qu’ils ont réalisé et souffert ensemble. »

  • Cultures et religions

    Dans un entretien au Corriere della Sera, le cardinal Poupard a démenti la « rumeur » selon laquelle sa nomination comme président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, alors qu’il est aussi président du conseil pontifical pour la Culture, montrerait l’intention du pape de supprimer le conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il n’y a aucune « subordination » de ce dicastère par rapport à l’autre, insiste-t-il, « un seul cardinal préside les deux conseils mais ceux-ci restent intactes et autonomes ».

    Dans un entretien à Radio Vatican, le même cardinal Poupard a déclaré que le dialogue des religions et le dialogue des cultures sont inséparables (comme ils le sont en effet dans tous les propos du pape sur la question), car, explique-t-il, il faut porter « une attention nouvelle à la dimension “incarnée“ des religions, parce que les religions ne dialoguent pas, ceux qui dialoguent, ce sont des femmes et des hommes qui ont chacun leur croyance incarnée et vécue, pour certains de façon millénaire. Notre tâche consiste à intensifier ces rencontres avec des représentants des grandes régions dans lesquelles les religions sont vécues entre croyants, dans leurs propres cultures, de façon pacifique ».

    Telle est en effet la bonne (et profonde) explication de l’attitude du pape. Mais cela relativise quelque peu (euphémisme) les propos du cardinal sur l’autonomie des deux conseils qu’il préside…

  • L’ineffable François Grosdidier

    L’ineffable François Grosdidier, député-maire de Woippy, organise dans sa ville la 3e fête du ramadan. Le 21 octobre, à la salle… Saint-Exupéry. Avec divers partenaires, dont le Foyer… Saint-Eloy

    Tous les habitants sont conviés à fêter le ramadan avec les musulmans de Woippy, en musique, et en partageant un repas. Egalement au programme une troupe folklorique, un défilé de robes de mariées, les tatouages de Nadia, etc.

    Et ce n'est pas tout. Il y a aussi trois soirées musicales du ramadan au foyer.. Saint-Eloy, une autre à la MJC... Boileau, et encore une autre au gymnase du quartier du... Roi. Six fêtes municipales du ramadan !

    Sur la première page du prospectus on peut lire : « Ramadan 2006 », et en desous le logo de la ville : « Woippy la dynamique ! » La dynamique islamique, remarquablement soutenue, il faut le dire, par un maire qui finance allègrement un « centre culturel » musulman et sa mosquée, confiés aux authentiques Frères musulmans…

    Le dessin, quant à lui, représente en ombres chinoises deux minarets et trois dômes de mosquées (c’est sans doute le programme immobilier de Grosdidier pour les prochaines années), avec au fond une toute petite Tour Eiffel flanquée d’un palmier. Sic.

    En page intérieure, François Grosdidier se pique de théologie et d’histoire des religions. Et il ne craint pas d’asséner des énormités. Voici la plus belle : « Sur une terre alors dominée par la barbarie, les religions du Livre ont été les premières à affirmer le caractère sacré de la personne humaine. »

    Quelles religions du Livre ? « Les trois grandes religions du Livre », précisait-il plus haut. Autrement dit le judaïsme, le christianisme et l’islam. Pas de chance, ou bien il le fait exprès : le christianisme ne s’est jamais défini comme une religion du Livre. Cette expression est strictement musulmane.

    Mais de quelle barbarie parle-t-on ? Si l’on parle du judaïsme, s’agit-il de la barbarie des Egyptiens, des Chaldéens, des Perses, des Grecs ?

    Si l’on parle du christianisme, s’agit-il de la barbarie des Grecs et des Romains ?

    Et si l’on parle de l’islam… Mieux vaut ne rien en dire pour ne pas passer en justice. Quoi qu’il en soit c’est quelques siècles après le christianisme, et de nombreux siècles après les débuts du judaïsme.

    Mais François Grosdidier croit que les « trois grandes religions du Livre » sont apparues en même temps pour repousser en même temps la même barbarie, afin qu’en 2006 les croyants des trois religions puissent célébrer en même temps le ramadan et, comme il le précise lui-même, Noël, Pâques et la Saint-Nicolas…

  • Idoménée et le blasphème

    Un tollé a accueilli à Berlin la déprogrammation d’Idoménée de Mozart. La classe politique est unanime, et c’est à qui aura les mots les plus forts pour exprimer son indignation.

    Idoménée (qui n’aura jamais bénéficié de tant de publicité) a été déprogrammé par le Deutsche Oper en raison des risques que les représentations faisaient courir au public et aux collaborateurs de l’établissement (la direction avait été alertée par la police de Berlin). La mise en scène montre le personnage d’Idoménée sortant d’un sac les têtes coupées de Poséidon, Jésus, Bouddha et Mahomet.

    Les uns et les autres n’ont qu’à la bouche la « liberté d’expression » mise à mal et la lâcheté de la direction de l’opéra face aux éventuelles menaces islamistes. Angela Merkel elle-même a jugé intolérable « l’autocensure par peur » et a ajouté : « Nous devons faire attention à ne pas reculer toujours face à la peur créée par des islamistes radicaux prêts à commettre des violences ».

    Chère Madame, avant de faire des effets oratoires sur le dos du Deutsche Oper, il serait bon que vous vous examiniez sur votre complaisance face à la montée de l’islam dans votre pays, sur votre aveuglement à propos d’un bon islam qu’il faudrait soigneusement distinguer du méchant islamisme.

    Le ministre de l’Intérieur Wolfgang Schäuble s’est exclamé : « C’est verser dans la folie que de commencer à interdire des opéras de Mozart, nous ne pouvons pas l’accepter ! »

    Il ne vient pas à l’esprit de M. Schäuble de se demander ce que Mozart aurait pensé de l’ignoble mise en scène de Hans Neuenfels. D’après tout ce qu’on sait de Mozart, il est évident qu’il aurait lui-même demandé l’interdiction, en apprenant qu'un aussi répugnant blasphème allait défigurer son œuvre.

    La fermeté face à l’islam conquérant ne passe pas par le blasphème antichrétien, ni par la dénaturation des chefs-d’œuvre de notre patrimoine.

  • Trois Indonésiens catholiques exécutés

    Trois paysans catholiques, condamnés à la peine de mort, ont été fusillés ce matin en Indonésie, malgré la campagne internationale qui s’était développée pour tenter d’empêcher l’exécution de cette condamnation.

    Ces trois paysans avaient été jugés coupables d’« incitation à la violence contre les musulmans ». Ils étaient accusés d’avoir été à la tête d’une milice chrétienne ayant provoqué des violences contre des musulmans sur l’île de Sulawesi (anciennement Célèbes) en 2000.

    Ce « procès » inique, ce meurtre « légal » de trois catholiques, s’inscrit dans le cadre de la pression islamique sur les îles indonésiennes encore partiellement chrétiennes. Ce qui s’est passé à Célèbes en 2000 est parallèle à ce qui se passait en même temps sur les îles voisines des Moluques : il s’agit du jihad (cf. ce que j’écrivais avant-hier à propos de la Thaïlande). Et ceux qui osent résister au jihad sont condamnés à mort. C’est la justice de la charia islamique. De l’islam de paix et de tolérance.