Selon un sondage de la BBC , seulement 44% des enfants britanniques savent que Noël est la fête de la naissance de Jésus.
Mais le sondage a été effectué dans l’ensemble du Royaume-Uni. Et en Irlande du Nord, ils sont 71% à le savoir.
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Selon un sondage de la BBC , seulement 44% des enfants britanniques savent que Noël est la fête de la naissance de Jésus.
Mais le sondage a été effectué dans l’ensemble du Royaume-Uni. Et en Irlande du Nord, ils sont 71% à le savoir.
La mise en scène blasphématoire d’Idoménée de Mozart au Deutsche Oper de Berlin, qui avait été déprogrammée en septembre par crainte de réactions musulmanes, doit être présentée ce lundi, sous forte protection policière.
La polémique avait éclaté juste avant une grande conférence sur l’islam, à laquelle participait le ministre de l’Intérieur Wolfgang Schäuble. Celui-ci n’avait pas craint d’affirmer que les principaux responsables de la communauté musulmane allemande iraient ensemble voir une représentation d’Idoménée, qui bien sûr serait reprogrammé. J’avais alors exprimé ma perplexité, en imaginant les principaux imams d’Allemagne voyant Idoménée sortir d’un sac la tête de Mahomet (et aussi celle de Jésus et du Bouddha).
Entre temps, les fameuses têtes ont disparu. On ne sait pas si on les a retrouvées, ou s’il a fallu en fabriquer de nouvelles, histoire de bien appuyer le blasphème.
Quoi qu’il en soit, le secrétaire général du Conseil central des musulmans d’Allemagne et le président du Conseil central de l’islam, qui avaient été imprudemment enrôlés par le ministre de l’Intérieur, ont fait savoir qu’il n’était pas question qu’ils aillent assister à un tel spectacle, non sans souligner qu’ils avaient été « instrumentalisés » par le ministre de l‘Intérieur.
A propos, si tout le monde a parlé du problème que posait la tête de Mahomet, personne n’a évoqué le problème que posait le véritable blasphème antichrétien. L’archevêque de Berlin est resté de marbre. C’est beau, le respect de la liberté d’expression…
Le 21 novembre dernier, j’avais signalé que le Conseil roumain anti-discrimination (CNCD) avait demandé au ministère de l’Enseignement de retirer les signes religieux (en l’occurrence les icônes) des murs des établissements scolaires afin de « respecter le caractère laïque de l’Etat ». Le CNCD avait été saisi par un professeur de philosophie, Emil Moïse, qui dénonçait la présence d’icônes dans les classes comme une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ».
Nous sommes tellement habitués au laïcisme d’Etat que cette recommandation nous paraît d’une banale évidence. Tout au plus peut-on s’étonner qu’il y ait encore des pays où l’on puisse apposer des symboles religieux sur les murs d’une école d’Etat.
Mais en Roumanie il n’en est pas ainsi. Les réactions ont été très vives, notamment de la part du patriarcat orthodoxe, qui accuse notamment le CNCD d’avoir « enfreint la Constitution , qui garantit la liberté de conscience et d’expression, ainsi que la législation européenne ». Mais ce sont aussi plusieurs centaines d’intellectuels, qui à l’appel de l’association Civic Media, ont signé une lettre demandant au CNCD de revenir sur sa recommandation, « fruit des pressions d’une minorité extrémiste », « blasphème à l’adresse des jeunes qui sont morts en décembre 1989 en luttant contre l’athéisme communiste ». L’un d’eux, l’écrivain Horia Roman Patapievici, dénonce le « fanatisme » du professeur de philosophie et « la tentative acharnée de dissoudre par des mesures coercitives imposées par l’Etat le consensus social autour d’une pratique entérinée par la société civile ». (Cela rejoint ce que disait tout récemment Benoît XVI : la vraie laïcité ne comporte pas l’exclusion des symboles religieux des bureaux, des écoles, des tribunaux, des hôpitaux, des prisons… Le devoir de tous les croyants est de « contribuer à élaborer un concept de laïcité qui reconnaisse à Dieu et à sa loi morale, au Christ et à son Eglise, la place qui leur revient dans la vie humaine, individuelle et sociale ».)
Mais voilà que les laïcistes roumains ont un nouvel os à ronger : les députés viennent d’adopter un projet de loi sur la liberté religieuse et le régime des cultes, qui contient, clament-ils, des articles « discriminatoires » favorisant l’Eglise orthodoxe ou qui « enfreignent la liberté d’expression en punissant les offenses aux symboles religieux ». Et ils appellent à une marche de protestation, dimanche à Bucarest…
Nos amis du Salon Beige ont noté la présence de l’évêque de Lille lors de l’inauguration de l’Institut Avicenne des sciences humaines, à savoir l’université islamique de Lille, et ce qu’il a dit : « L’islam fait partie de nos racines européennes. J’aimerais que nous les recherchions ensemble, pour faire émerger une base philosophique commune. »
Soulignons que Mgr Defois a prononcé cette énormité en faisant explicitement référence au fait que la première université islamique française (reconnue et soutenue comme telle par l’Etat) se réclame d’Avicenne.
Il n’y a évidemment rien à « rechercher » ni à « faire émerger », pour la bonne raison que la « base philosophique commune » que croit pouvoir évoquer Mgr Defois n’est rien d’autre que la philosophie d’Aristote, dont Avicenne fut un commentateur.
Or Aristote était européen. C’est lui qui fait partie de nos racines européennes.
En revanche Avicenne est né, a vécu, et est mort, dans le pays appelé aujourd’hui Iran. Par Avicenne, une partie de la philosophie musulmane chiite a peut-être des racines européennes, mais ce n’est certainement pas par Avicenne que l’islam peut faire partie des racines européennes.
Mgr Defois confond sans doute Avicenne et Averroès, qui eut en effet une certaine influence en Occident. Mais cela ne changerait rien à l’absurdité de son propos, puisque Averroès, quant à lui (qui était un Arabe de Cordoue), est considéré comme un renégat de l’islam depuis toujours (il l’était dès son vivant), et qu’il est tout simplement inconnu dans les pays d’islam.
Une quarantaine de tombes ont été profanées dimanche après-midi dans un cimetière de Marseille. Des stèles ont été renversées et de croix brisées. En condamnant ces profanations, Jean-Claude Gaudin a précisé qu’aucune revendication ni inscription xénophobe ou raciste n’avait été relevée. Ouf. Il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter. « Néanmoins, dit Gaudin, ces actes de vandalisme viennent entacher gravement la mémoire des défunts et le recueillement des familles ». On apprécie le « néanmoins ».
C’est un exemple parmi tant d’autres du mensonge « antiraciste ». Selon les lois dites antiracistes, le fait de casser des croix est bien évidemment un acte « raciste », puisque tout ce qui concerne la race, l’ethnie, la nationalité, la religion (et maintenant l’orientation sexuelle) entre dans cette catégorie. Mais en ce qui concerne la religion, cela ne fonctionne que lorsqu’il s’agit de tombes d’autres religions que la catholique…
En fait, il y a une raison à cela, qui est implicite dans notre législation, mais est explicite dans d’autres pays : ces lois ont pour objet de protéger les minorités. Les catholiques étant majoritaires, ils ne peuvent pas prétendre à la protection de la loi…
Comme c’est seulement implicite, il arrive que l’AGRIF, par exemple, gagne des procès. Mais la Cour de cassation, comme on vient de le voir dans une affaire de publicité blasphématoire, et comme l’AGRIF le constate également, est en train d’établir une jurisprudence qui écarte les catholiques du bénéfice de ces lois faites pour d‘autres.
Quelque 500 personnes ont manifesté à Ploërmel contre le projet d'érection d'une statue de Jean-Paul II, offerte à la ville par un sculpteur russe. La polémique fait rage depuis quelques jours. Ces laïcards qui font honte à la Bretagne ne veulent pas de la statue d'un pape sur une « place publique ». Laquelle place porte déjà le nom de Jean-Paul II. Ils sont d'autant plus remontés que Delanoë, peu suspect de bigoterie, a lui-même baptisé le parvis de Notre-Dame du nom de ce pape, malgré les objurgations des Verts et surtout des radicaux de gauche, farouches héritiers de l'esprit de 1905. A Ploërmel, la polémique est d'autant plus vive que le maire, Paul Anselin, honneur à lui, a prévu d'inaugurer la statue le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de guerre contre l'Eglise, dite de séparation des Eglises et de l'Etat.
Si les manifestants étaient cohérents, ils devraient aussi, et d’abord, demander la destruction de l’église, qui se trouve au centre de la ville, sur la voie publique, visible par tous, insupportable témoignage de l’obscurantisme religieux du XVIe siècle, comme aussi des sombres époques d’oppression politique et sociale, puisque s’y trouvent les tombeaux de deux ducs de Bretagne. Ce serait faire d’une pierre deux coups. Et ils devraient demander aussi que la ville soit débaptisée, puisque son nom veut dire : ermitage de saint Armel, ce qui est une atteinte permanente à la laïcité.
Mais les laïcards passent, et saint Armel demeure. Il continuera de traîner, par son étole, le dragon qu'il a vaincu...
Un coffret de trois DVD, destiné aux enfants, prétend raconter « Le temps des fondations » du judaïsme, du christianisme et de l’islam, par trois séries de films d’animations de marionnettes. La production est financée par le CFRT, le Comité français de radio-télévision, autrement dit l’émission théoriquement catholique Le Jour du Seigneur.
Après les attentats du 11 septembre, dit le producteur, « nous nous sommes dit qu’il fallait donner des informations non seulement sur le récit mais aussi l’esprit des fondations des religions, pour montrer qu’au départ il n’y avait pas d’idée belliqueuse et que souvent il s’agissait même plutôt de gens exclus, comme les Hébreux en Egypte, les chrétiens martyrisés ou le prophète Mohammed chassé de Médine ».
On voit tout de suite l’amalgame, et à quoi il sert. Cela est souligné par la présentation du DVD sur l’islam : « Le petit Ahmed vit à la Mecque, une cité de pèlerinage encore façonnée par le polythéisme ambiant. Alors que Mahomet reçoit sa première révélation et commence à transmettre la Parole de Dieu, les habitants le dénoncent et l’obligent à fuir vers Médine. Ahmed accompagné de son ami Cyrille, un jeune chrétien, décide de participer à la fuite de Mahomet vers Médine. Petit à petit, il découvre cette nouvelle religion. »
L’idée est donc de présenter la naissance des « trois grandes religions monothéistes », ou des « trois religions du Livre ». Ces expressions sont fausses, car les musulmans ne considèrent pas le christianisme comme un monothéisme, et les chrétiens ne considèrent pas qu’ils ont une religion du Livre.
En outre, l’absurdité (la perversité) du projet est évidente quand on voit que le judaïsme est illustré par la sortie d’Egypte et la marche dans le désert : il s’agit là d’épisodes qui appartiennent tout autant à l’histoire sainte des chrétiens qu’à celle des juifs. Le christianisme n’est pas la seconde religion monothéiste, mais l’accomplissement de la première.
Les films ont été réalisés en République tchèque, sous le contrôle de trois « responsables religieux » : le grand rabbin de Prague, le chef du Centre islamique de Prague, et un pasteur protestant.
On ne peut qu’être soulagé de voir qu’aucune autorité catholique ne s’est compromise dans ce projet fondamentalement antichrétien par son relativisme militant. Et d’autant plus consterné de voir qu’il est porté en France par les responsables de l’émission catholique de France 2, qui en font la publicité sur leur site.
La Cour de cassation a cassé l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui condamnait la publicité des créateurs de mode Marithé et François Girbaud détournant de façon blasphématoire la Cène de Léonard de Vinci. Elle décrète qu'en retenant l'existence d'un trouble manifestement illicite, la cour d'appel a violé la loi sur la presse et l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, autrement dit elle a porté atteinte à la liberté d'expression : « La seule parodie de la forme donnée à la représentation de la Cène qui n'avait pas pour objectif d’outrager les fidèles de confession catholique, ni de les atteindre dans leur considération en raison de leur obédience, ne constitue pas l'injure, attaque personnelle et directe dirigée contre un groupe de personnes en raison de l'appartenance religieuse. »
Cette publicité détournait le célèbre tableau de Léonard de Vinci en remplaçant le Christ et les apôtres par des femmes légèrement vêtues, dans des poses lascives, et un seul homme, torse nu, de dos, était embrassé par "une apôtre". Cet homme est logiquement saint Jean. Selon les "créateurs" de la publicité, il s'agissait de Marie-Madeleine. Dont on ne voit pas ce qu'"elle" vient faire là ; en fait c'était un clin d'œil au Da Vinci Code, où Dan Brown prétend que dans le tableau de Léonard saint Jean est en fait Marie-Madeleine…
Bref, le blasphème est multiforme et appuyé. L'attaque contre les chrétiens est flagrante et insupportable, car il s'agit de l'événement fondateur du christianisme, et spécifiquement du catholicisme.
A tel point que l'association Croyances et libertés, émanation de l'épiscopat français, qui ne se manifeste guère et qu'on ne peut pas soupçonner d'être particulièrement susceptible, avait tout de même porté plainte.
En première instance, Le tribunal avait jugé que l'affichage de cette publicité constituait « un acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds des consciences intimes », et que « l'injure ainsi faite aux catholiques apparaît disproportionnée au but mercantile recherché ». Il avait relevé que « la présence, dans une position non dénuée d'ambiguïté, d'un homme dos nu », parmi des femmes parodiant les attitudes de la Cène , « introduit un motif de dérision inutilement provocateur », et que « la légèreté de la scène fait par ailleurs disparaître tout le caractère tragique pourtant inhérent à l'événement inaugural de la Passion ». Il avait donc interdit l'affichage de cette publicité « en tous lieux publics et sur tous supports ».
La cour d'appel de Paris avait ensuite confirmé ce jugement : cette publicité litigieuse « constitue l'utilisation dévoyée, à grande échelle, d'un des principaux symboles de la religion catholique. » En conséquence, l'association Croyance et Libertés était « bien fondée à soutenir qu'il est fait gravement injure à la foi des catholiques et que cette représentation outrageante d'un thème sacré détourné par une publicité commerciale leur cause un trouble manifestement illicite qu'il importe de faire cesser ». La cour soulignait que cette injure est « au surplus renforcée par l'incongruité de la position du seul personnage masculin, présenté dans une pose équivoque ». Qui plus est, ajoutait-elle, « le choix du mois de mars, inclus dans le carême et comprenant cette année la semaine sainte précédant Pâques, renforçait manifestement l'injure ».
La Cour de cassation balaie tout cela, au nom de la liberté d'expression, qui permet donc d'injurier les chrétiens dans ce qu'ils vénèrent de plus sacré.
Telle est donc aujourd'hui la jurisprudence, qu'il sera bien difficile de modifier après un tel arrêt.
Il est nécessaire de préciser qu'il s'agit d'une jurisprudence spécifiquement anticatholique, et, en ce sens, dans la droite ligne du laïcisme le plus agressif.
En effet, il est clair que seule la publicité anticatholique est permise par cet arrêt. Une publicité qui serait aussi violemment anti-juive serait lourdement condamnée pour antisémitisme. Elle est du reste, pour cette raison, quasi inimaginable. Encore plus inimaginable serait une publicité du même type, dans sa version anti-musulmane. Car l'annonceur qui s'y risquerait serait la cible d'attentats, et serait rendu responsable du déferlement de violences que cela produirait.
La Cour de cassation est depuis quelques années en pleine dérive. On en a ici une illustration particulière.
L’agence Zenit, dans son édition d’hier, donnait le témoignage de Sœur Pilar Vilasanjuan, missionnaire espagnole à Lahore au Pakistan, sur les souffrances des chrétiens chassés des entreprises à cause de leur foi, et qui en raison des persécutions croissantes doivent parfois quitter le pays. Et Sœur Pilar dénoncer la politique favorable à l’islam des pays européens, suicidaire pour eux et criminelle pour les chrétiens vivant en terre d’islam : « En Europe nous ne sommes pas soutenus, on soutient l’islam ; mais plus ils obtiennent là-bas de considération, plus ils sont durs à notre égard ici ». Tandis qu’en Europe on continue à construire des mosquées, poursuit-elle, « j’ai vu tomber les croix de toutes les églises ; ils veulent que nos temples aient des toits plats, sans croix, afin que l’on ne remarque pas que ce sont des églises ».
Lors de l’assemblée plénière de la Commission théologique internationale, qui s’est tenue au Vatican au début de ce mois, les théologiens catholiques ont poursuivi leur réflexion engagée en 2004 et portant jusqu’en 2008 sur différents thèmes, notamment les limbes.
Contrairement à ce que l’on a pu lire ici ou là, ils sont arrivés à une première conclusion : « L'idée des limbes, comme lieu auquel sont destinées les âmes des enfants morts sans baptême, peut être abandonnée sans problème de foi », car elle n'est « ni essentielle, ni nécessaire ».
Ce n’est pas une surprise. Les limbes ne figurent pas dans le Catéchisme de l’Eglise catholique promulgué par Jean-Paul II, et le cardinal Ratzinger, dès 1984, s’était prononcé pour l’abandon de cette « hypothèse théologique » qu’il jugeait « problématique ».
L’hypothèse des limbes a une longue histoire, mais elle a surtout pris corps au moyen âge, notamment avec saint Thomas d’Aquin, et s’est peu à peu imposée, au point d’être enseignée dans le catéchisme de saint Pie X.
Mon opinion personnelle (mais je ne suis pas le seul à le penser) est qu’il ne s’agit pas d’une hypothèse mais d’une erreur, due au développement d’une théologie occidentale de plus en plus rationalisante et, en matière eschatologique, judiciaire, qui tente de mettre le mystère en fiches, en diagrammes et en verdicts au lieu de le contempler (rappelons que les orientaux appellent théologie, au sens propre, la contemplation).
Le Christ est mort et ressuscité pour sauver tous les hommes. Il a déchiré le chirographe de la dette que nous avait légué Adam. Il est la lumière qui illumine tout homme venant en ce monde. Pour être damné, il faut refuser cette lumière. L’enfant qui vient de naître ne le peut pas. Il ne peut donc pas être damné, même à la peine ultra-allégée des limbes. Le baptême confère le salut, mais cela n’implique pas que celui qui n’a pas pu être baptisé soit damné : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » Le baptême n’apparaît pas dans la deuxième partie de la phrase, alors que le parallélisme entre les deux propositions impliquerait logiquement qu’il y soit. C’est celui qui ne croira pas qui sera condamné, non pas celui qui ne sera pas baptisé. Dieu est amour, Dieu est miséricorde, il ne peut pas laisser dans un « lieu » (quelle drôle d’expression) tel que les « limbes » (en « bordure » de l’enfer !) les âmes d’enfants qui n’ont pas pu refuser sa grâce.
Les limbes sont une insulte à l’amour de Dieu, à la miséricorde de Dieu, et à la toute-puissance de Dieu, qu’on veut réduire à la mesure de notre petit cerveau. Je me souviens d’avoir entendu Jean-Marie Paupert, pourtant fervent thomiste, traiter d’imbéciles (au sens propre du mot) les partisans des limbes.
Cela me fait penser à l’immaculée conception. Saint Thomas d’Aquin, et de nombreux autres théologiens, avaient montré, par un raisonnement impeccable (c’est le cas de le dire) que l’immaculée conception était impossible. Parce que si l’on raisonne selon les catégories de la raison humaine, elle est effectivement impossible : aucune créature humaine ne peut échapper au péché originel. N’empêche que la Mère de Dieu a méchamment taclé saint Thomas d’Aquin lorsqu’elle a dit à Bernadette : Je suis l’Immaculée Conception. En disant cela elle ne confirmait pas seulement le dogme que venait de définir le pape : elle ne disait pas seulement qu’elle avait été conçue sans péché, mais qu’elle est elle-même la Conception immaculée. Ce qui est impossible à « comprendre ». Et pourtant « l’explication » se trouve dans la liturgie de la sainte Vierge, qui fait de Marie comme une incarnation de la Sagesse éternelle. Elle se trouve dans le mystère d’une femme dont la conception se situe hors du temps, donc « en amont » du péché originel, et qui est elle-même cette Conception, dans le Saint-Esprit.
Il y a des domaines où il faut arrêter de raisonner. Et passer à la vitesse supérieure : l’adoration. Et cela, c’est la vie éternelle. Il n’y a pas de « lieu » qui s’appelle les limbes, mais le paradis n’est pas non plus un « lieu » « après la mort », le paradis c’est connaître et aimer Dieu dans la prière et la contemplation, vivre en Dieu. Ici et maintenant. (Cela se trouve noir sur blanc dans l’Evangile.) Le paradis n’est pas plus un lieu que l’éternité n’est une durée. Il faut se dégager de l’espace-temps pour comprendre quelque chose au mystère divin. C’est très difficile, mais nous avons des outils extrêmement performants pour cela : la prière et les sacrements, et d’abord la messe qui nous met en contact direct avec « l’au-delà ».