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Une perle de la Bible de Jérusalem

Le dernier verset du discours d’Eliphaz au chapitre 22 de Job, selon la Bible de Jérusalem :

« Il délivre même celui qui n’est pas innocent : il sera délivré par la pureté de tes mains. »

Il y a une note :

« On suit le TM [texte massorétique] en comprenant ‘î comme une négation (non attestée en hébreu biblique) ou en supposant que le n final serait tombé par haplographie devant naqî. Les versions ont lu ‘îsh et interprété : “il délivre l’homme innocent… par la pureté de ses mains”, ce qui semble mieux en accord avec la pensée traditionnelle, exprimée par Eliphaz. »

Donc, les traducteurs de la Septante et saint Jérôme pour la Vulgate latine avaient un texte hébreu que l’on comprenait sans problème et qui était la conclusion logique du discours d’Eliphaz. Mais nous avons décidé de suivre, coûte que coûte, le texte massorétique des rabbins des IX-Xe siècles. Lequel est incompréhensible. Eh bien il suffit de demander aux rabbins : ils expliquent qu’en fait ‘î est une négation, même si on ne voit ça nulle part ailleurs, ou bien qu’il y a une lettre qui a disparu, et donc on donne comme traduction, la bouche en cœur, un texte qui contredit tout ce qu’on vient de lire, et qui est en outre choquant pour tout chrétien (et pour tout croyant en général), puisqu’il prétend que Dieu sauvera (il s’agit bien de salut, y compris dans le « TM », même si la Bible de Jérusalem tente, en outre, d’affaiblir le sens des mots) « celui qui n’est pas innocent », c’est-à-dire le pécheur non repenti.

La Septante dit :

ῥύσεται ἀθῷον, καὶ διασώθητι ἐν καθαραῖς χερσίν σου.

Il délivrera l’innocent, oui, qu’il soit sauvé par ses mains pures.

Et la Vulgate :

Salvabitur innocens : salvabitur autem in munditia manuum suarum.

L’innocent sera sauvé : oui, il le sauvera par la pureté de ses mains.

On signalera enfin que « Il délivre même celui qui n’est pas innocent » est censé traduire trois mots hébreux (dont le mystérieux ‘î qui voudrait donc dire : « même celui qui n’est pas »…)

Commentaires

  • La première édition de la BJ donne:

    « Il délivre l'innocent; que tes mains soient pures et tu seras sauvé. »

    Les principes éditoriaux ont dû changer au fil des éditions.

  • ......même si la Bible de Jérusalem tente, en outre, d’affaiblir le sens des mots) « celui qui n’est pas innocent », c’est-à-dire le pécheur non repenti......

    Dans la pure tradition du Kol Nidre ou l'on demande a "Dieu" d'être délivré de tous les engagements que l'on ne manquera pas de contacter dans l'année. En clair, je vais mentir, tricher, abuser, je ne veux ni retour de manivelle ni dégâts collatéraux.

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