Dans une interview au magazine argentin Viva (du groupe monopolistique Clarin), François donne dix conseils pour être heureux.
Les voici :
1 - Vivre et laisser vivre
2 - Se donner aux autres
3 - Se mouvoir remansadamente [ce mot, que François reprend d’un « classique de la littérature argentine », n’existe dans aucun dictionnaire d’espagnol, en portugais il veut dire : tranquillement, doucement, avec flegme]
4 - Jouer avec ses enfants
5 - Passer le dimanche en famille
6 - Aider les jeunes à trouver un emploi
7 - Prendre soin de la nature [on lit ici ou là "la création", mais François dit bien "la nature", qui n'exige pas un Créateur]
8 - Oublier vite le négatif
9 - Respecter ceux qui pensent autrement
10 - Rechercher activement la paix.
C’est assurément une première historique qu’un pape donne des conseils de bonheur sans faire la moindre allusion à la prière et aux sacrements. Jusqu’à parler du dimanche sans faire référence à la messe dominicale. La seule fois où il soit question de religion, ce n’est pas au point 5, c’est au point 9 : le pape précise que « la pire chose est le prosélytisme religieux ».
Mais puisque ce décalogue du bonheur exclut toute référence à Dieu, on ne voit pas où pourrait être le prosélytisme.
En revanche on voit tout de suite où est l’imposture. Historique. Et tragique.
Commentaires
Et dire que la CRC le considère comme un saint.
remansadamente , certes c'est un terme argentin mais qui vient du verbe espagnol "remansarse" (dans le sens d'arrêter, de suspendre le cours d'un liquide, d'une rivière, etc) et où l'on retrouve l'adjectif espagnol tout ce qu'il y a de plus classique de manso (tranquille, calme) - Bref, ce n'est pas cet adverbe, effectivement argentin, mais très parlant pour les hispanophones qui me choque car le Pape parle toujours l'espagnol de cette façon (qui n'est pas spécialement l'espagnol classique argentin mais l'espagnol d'Argentine de tout le monde) c'est plus la banalité du discours qui aurait pu être celui de n'importe qui d'un peu consensuel et ayant un vague fonction représentative. Ce n'est la peine d'interroger un pape pour avoir un discours de ce genre. Mais par contre l'interroger pour lui faire dire cela c'est lui enlever le message que l'on attend d'un pape. Mais c'est sans doute le but de la manoeuvre, banaliser la fonction papale, et faire rentrer l'Eglise dans la banalité donc dans le relativisme.
But atteint?!
Bonsoir et merci.
La Croix en parle ici :
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Les-10-conseils-du-pape-pour-etre-heureux-2014-07-28-1184961
1. Je dois dire que je suis encore plus accablé, consterné, écoeuré, par les explications données, apparemment par le Pape François en personne, à propos de quelques-uns des dix points de ce "décalogue du bonheur", que par ces points eux-mêmes ; je ne sais s'il faut voir dans certaines de ces explications de la désinvolture ou du dilettantisme...
2. Je suis sans doute plus pessimiste et peut-être plus réaliste que vous, mais je ne pense pas que nous soyons en présence, dans le cas d'espèce, d'une imposture.
3. De mon point de vue, il y aurait imposture ponctuelle, sur la forme ou sur le fond, si ce "décalogue du bonheur" était en décalage substantiel avec la pensée, la vision, que l'on est en droit d'attribuer au Pape François, compte tenu de bon nombre de ses prises de position, depuis le début de son pontificat.
4. Si imposture ponctuelle il y avait, on pourrait ainsi se dire, par exemple : "c'est de la démagogie ad extra au ras des pâquerettes, qui contraste pour une fois avec la pédagogie ad intra de haute tenue qui est souvent la sienne, dans telle ou telle composante de son enseignement officiel".
5. Or, j'ai sans doute tort, j'exagère, sans doute, mais j'ai de plus en plus l'impression que l'imposture, si imposture il y a, est plutôt présente dans les textes du Pape François dans lesquels il s'exprime d'une manière beaucoup plus élaborée, organisée, édifiante, exigeante, non "évangélique franciscaniste", si vous préférez.
6. Je ne pense pas que nous soyons en présence d'un Souverain pontife qui sollicite l'intelligence des destinataires de ses discours et de ses textes ; cela ne veut pas dire que je pense qu'il sollicite leur inintelligence, mais cela veut dire que je pense qu'il sollicite leur aspiration croissante supposée à rencontrer et leur aptitude croissante supposée à approuver un anti-intellectualisme et un anti-intransigeantisme consensuels et fraternels, pragmatiques et vitalistes, "un christianisme sans maux de tête".
Un jour prochain, nous aurons peut-être droit à ceci : "le bien, c'est pas mal, le mal, c'est pas bien", ce qui constituerait le degré zéro de la parole papale "évangélique".
Mais enfin, le Pape François, "qui est-il, pour juger" que le bien, ce n'est pas mal, et que le mal, ce n'est pas bien ?
Bon courage, plus que jamais, dans ce contexte, et bonne nuit.
A Z
Ces dix conseils s'ils sont bons sont tout à fait terre à terre, comme destiné au premier païen venu....il n'y a aucune inspiration chrétienne là-dedans....
Le Christ ne nous demande-t-il pas de le faire passer en premier, de l'aimer + que toute autre personne (ou toute autre chose) ?...Pour un chrétien l'amour du prochain doit découler de cet amour là ...
De la part d'un pape c'est étrangement inconsistant.
L'Eglise, épouse du Christ, est bien mal servie par la plupart des gens d'église, à commencer par le vicaire du Christ depuis 60 années:
-plus de catéchisme
-plus de désir de convertir autrui
L'ennemi est dans la place!
Le jour où il vous dira que pour être heureux il faut haïr Dieu, vous continuerez à l'appeler "pape François" ... Si c'est pas malheureux... Et pourtant, le bon Dieu vous en envoie, des signes. Mais vous ne voyez rien. Alors un jour, Il vous enverra une puissance d'égarement, et là, il sera trop tard.
"Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n'entendent pas".