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Liturgie - Page 429

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Embrassons les genoux de Marie, mes frères, et jetons-nous à ses pieds pour lui adresser nos très humbles prières. Tenons-la, et ne la laissons point aller qu’elle ne nous ait bénis ; car elle est puissante pour nous obtenir de grandes grâces. Marie placée entre Jésus-Christ et l’Eglise est cette toison de Gédéon qui était entre la terre et la rosée du ciel ; elle est cette femme de l’Apocalypse qui fut vue entre le soleil et la lune. Mais peut-être n’admirez-vous pas tant la toison couverte et non mouillée que la femme couverte et non brûlée du soleil. Union bien familière, mais en même temps bien étonnante de la femme avec le soleil. Car comment une nature si fragile peut-elle subsister avec une chaleur si véhémente ? Ce n’est pas sans raison, ô saint Moïse, que vous admirez le buisson qui brûle sans se consumer, et que vous voulez considérer de plus près cette merveille. Mais si vous désirez d’approcher, ôtez les souliers de vos pieds, c’est-à-dire, détachez votre esprit de toutes les pensées et de tous les fantômes de la chair.

    Saint Bernard.

    La lecture du bréviaire pour les samedis du mois d’octobre est ici dans la traduction du Breviarium benedictinum de 1725. On remarquera (texte latin et traduction plus précise ici) qu’elle ajoute des mots pour rendre le texte plus aisément compréhensible. En revanche « union bien familière » ne permet pas vraiment de comprendre « magna familiaritas » : il s’agit de la « grande intimité » entre Marie et le soleil. D'autre part il est assez curieux de traduire "vestigia", les pas, les traces des pas, par... genoux, d'autant qu'il faut une audace singulière pour embrasser les genoux de la Mère de Dieu...

  • « En bloc »

    Le 26 septembre dernier, les services d’information du Vatican nous apprenaient que le pape avait nommé cinq consulteurs au service des célébrations liturgiques.

    Naturellement, il s’agissait de personnalités ayant la même conception de la « liturgie » que le pape régnant.

    Mais il n’était pas précisé si les nouveaux venaient en plus, ou à la place des consultants en poste.

    Réponse chez Sandro Magister :

    « Le pape François a remplacé en bloc, le 26 septembre dernier, les cinq consulteurs du service des célébrations liturgiques pontificales. Parmi ceux qui ont été renvoyés, il y a, par exemple, le père Uwe Michael Lang, un liturgiste dont le livre le plus important, consacré à l'orientation "vers le Seigneur" de la prière liturgique, a été préfacé par Ratzinger lui-même. »

    Il paraît que le pire est à venir…

  • Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

    Parmi les « Docteurs de l'Église », Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face est la plus jeune, mais son itinéraire spirituel ardent montre tant de maturité et les intuitions de la foi exprimées dans ses écrits sont si vastes et si profondes, qu'ils lui méritent de prendre place parmi les grands maîtres spirituels.

    Dans la Lettre apostolique que j'ai écrite à cette occasion, j'ai souligné quelques aspects saillants de sa doctrine. Mais comment ne pas rappeler ici ce que l'on peut en considérer comme le sommet, à partir du récit de la découverte bouleversante qu'elle fit de sa vocation particulière dans l'Église? « La Charité — écrit-elle — me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l'Église avait un corps, composé de différents membres, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l'Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d'Amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Église, que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l'Amour renfermait toutes les Vocations... Alors dans l'excès de ma joie délirante je me suis écriée: Ô Jésus mon Amour... ma vocation enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'Amour! » (Ms B, 3 v°). C'est là une page admirable qui suffit à elle seule à montrer que l'on peut appliquer à sainte Thérèse le passage de l'Évangile que nous avons entendu dans la liturgie de la Parole: « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits » (Mt 11,25).

    Thérèse de Lisieux n'a pas seulement saisi et décrit la vérité profonde de l'Amour comme le centre et le cœur de l'Église, mais elle l'a vécu intensément dans sa brève existence. C'est justement cette convergence entre la doctrine et l'expérience concrète, entre la vérité et la vie, entre l'enseignement et la pratique, qui resplendit avec une particulière clarté dans cette sainte, et qui en fait un modèle attrayant spécialement pour les jeunes et pour ceux qui sont à la recherche du vrai sens à donner à leur vie.

    Devant le vide de tant de mots, Thérèse présente une autre solution, l'unique Parole du salut qui, comprise et vécue dans le silence, devient une source de vie renouvelée. À une culture rationaliste et trop souvent envahie par un matérialisme pratique, elle oppose avec une désarmante simplicité la « petite voie » qui, en revenant à l'essentiel, conduit au secret de toute existence: l'Amour divin qui enveloppe et pénètre toute l'aventure humaine. En un temps comme le nôtre, marqué bien souvent par la culture de l'éphémère et de l'hédonisme, ce nouveau Docteur de l'Église se montre doué d'une singulière efficacité pour éclairer l'esprit et le cœur de ceux qui ont soif de vérité et d'amour.

    Sainte Thérèse est présentée comme Docteur de l'Église le jour où nous célébrons la Journée mondiale des Missions. Elle eut l'ardent désir de se consacrer à l'annonce de l'Évangile et elle aurait voulu couronner son témoignage par le sacrifice suprême du martyre (cf. Ms B, 3 r°). On sait aussi avec quel intense engagement personnel elle soutint le travail apostolique des Pères Maurice Bellière et Adolphe Roulland, missionnaires l'un en Afrique et l'autre en Chine. Dans son élan d'amour pour l'évangélisation, Thérèse avait un seul idéal, comme elle le dit elle-même: « Ce que nous Lui demandons, c'est de travailler pour sa gloire, c'est de l'aimer et de le faire aimer » (Lettre 220).

    Le chemin qu'elle a parcouru pour arriver à cet idéal de vie n'est pas celui des grandes entreprises réservées au petit nombre, mais c'est au contraire une voie à la portée de tous, la « petite voie », chemin de la confiance et de la remise totale de soi-même à la grâce du Seigneur. Ce n'est pas une voie à banaliser, comme si elle était moins exigeante. Elle est en réalité exigeante, comme l'est toujours l'Évangile. Mais c'est une voie où l'on est pénétré du sens de l'abandon confiant à la miséricorde divine, qui rend léger même l'engagement spirituel le plus rigoureux.

    Par cette voie, où elle reçoit tout comme « grâce », par le fait qu'elle met au centre de tout son rapport avec le Christ et son choix de l'amour, par la place qu'elle donne aussi aux élans du cœur dans son itinéraire spirituel, Thérèse de Lisieux est une sainte qui reste jeune, malgré les années qui passent, et elle se propose comme un modèle éminent et un guide sur la route des chrétiens pour notre temps qui arrive au troisième millénaire.

    Bienheureux Jean-Paul II : passage en français de l’homélie de la chapelle papale pour la proclamation de sainte Thérèse docteur de l’Eglise, le 19 octobre 1997

  • Les saints anges gardiens

    « Il a commandé à ses Anges à ton sujet. » Bonté insigne ! Tendresse de charité vraiment admirable ! Par qui ce commandement a-t-il été fait ? A qui, et pour qui ? Et quel est-il ? Appliquons-nous, mes frères, à méditer cet ordre si important, ayons soin de ne pas l’oublier. Qui a commandé ? à qui les Anges appartiennent-ils ? à qui obéissent-ils ? de qui exécutent-ils la volonté ? « Il a commandé à ses Anges à ton sujet, de te garder dans toutes tes voies. » Et ils ne diffèrent pas, ils vous portent même entre leurs mains. C’est donc la souveraine majesté qui commande aux Anges, et à ses Anges, à ces esprits sublimes, aussi heureux que proches de Dieu, unis à lui et ses vrais familiers. Il les charge de nous. Qui sommes-nous : « Seigneur, qu’est-ce que l’homme pour que vous vous souveniez de lui, ou le fils de l’homme pour que vous en teniez compte ? » Comme si « l’homme n’était pas pourriture, et le fils de l’homme, un ver ».

    Mais quel commandement pensez-vous qu’il ait donné pour vous ? Celui de vous garder. Combien cette parole doit-elle vous imprimer de respect, vous inspirer de dévotion, vous communiquer de confiance : de respect, à cause de leur présence ; de dévotion, à cause de leur bonté ; de confiance, à cause de leur protection ! Marchez avec circonspection, puisque les Anges d’après l’ordre qu’ils ont reçu, vous accompagnent dans toutes vos voies. En quelque logis, en quelque endroit retiré que vous soyez, portez respect à votre Ange. Oseriez-vous devant lui ce que vous n’oseriez pas devant moi ? ou doutez-vous de sa présence, parce que vous ne le voyez pas ? Que feriez-vous si vous l’entendiez, si vous le touchiez, si vous le sentiez ?

    Remarquez que ce n’est pas seulement au moyen de la vue qu’on est assuré de la présence des choses. Ainsi donc, mes frères, aimons-les en Dieu d’une tendre affection, ces Anges de Dieu avec qui nous devons être un jour héritiers de son royaume, et que notre Père céleste a placés auprès de nous pendant cette vie, en qualité de guides et de protecteurs. Que craindrions-nous avec de tels gardiens ? Ils ne peuvent être ni vaincus ni trompés par nos ennemis, et ils peuvent encore moins nous tromper, eux qui nous gardent dans toutes nos voies. Ils sont fidèles, ils sont prudents, ils sont puissants, que redoutons-nous ? Suivons-les seulement ; attachons-nous à eux, et demeurons ainsi sous la protection du Dieu du ciel. Toutes les fois que vous vous sentez pressés par une violente tentation et que vous êtes menacés d’une grande épreuve, invoquez celui qui est votre gardien, votre guide, votre « aide au temps du besoin, dans la tribulation. » Criez vers lui et dites : « Seigneur, sauvez-nous, nous périssons. »

    Saint Bernard, sermon sur le psaume 90 (bréviaire)

  • Saint Remi

    Accedite populi,
    Celebrante Franci,
    Beatum Remigium.

    In fide patrem,
    In cultu Pastorem,
    In cælis protectorem.

    Clodoveum subdens Deo
    Genuit vos in Christo,
    Ut Patrem amate.

    Qui legem docuit
    per Christum formavit ;
    Hunc Pastorem colite.

    Suos amat filios,
    Curat et discipulos,
    Ipsum invocate.

    Arcebit lupum,
    Servabit ait Jesum,
    Cordis in intimo.

    Non solum Pastorem
    Præbuit se patrem,
    Sed et cunctis exemplar.

    Ad hunc ergo aspicies ;
    Super hunc effinge mores
    Quos Christo Jesu offerat.

    Et cum judex advenerit,
    Consimilesque viderit,
    Remigio consociet.

    Hæc ut promereamur,
    Te Patrem deprecamur,
    Toto cordis studio. Amen.

    Venez, peuples, vous les Francs, pour célébrer saint Rémi.

    Père dans la foi, pasteur dans le culte, protecteur dans les cieux.

    Soumettant Clovis à Dieu, il vous a engendrés dans le Christ, aimez-le comme un père.

    Lui qui vous a enseigné la loi, vous a formés par le Christ, ayez le culte de ce pasteur.

    Il aime ses fils, il veille aussi sur ses disciples, invoquez-le.

    Il écartera le loup, il a dit qu’il conserverait Jésus à l’intime du cœur.

    Il ne s’est pas seulement montré comme un père pour les pasteurs, mais comme un modèle pour tous.

    Regarde donc vers lui, reproduis ses mœurs, pour qu’il les présente au Christ Jésus.

    Et quand le juge viendra, et qu’il te verra semblable à lui, il t’associera à Rémi.

    Afin que nous méritions cela, nous te prions, toi le Père, de toute l’ardeur de notre cœur. Amen.

    "Prose" trouvée dans « L’office complet du matin et du soir pour tous les dimanches et fêtes de l’année, imprimé avec permission de Mgr de Chabons, évêque d’Amiens, pair de France, etc. », 1826. Exemplaire numérisé par Google à la bibliothèque de Harvard…

  • Saint Jérôme

    Il faut remarquer d'abord que ce psaume (89) a pour titre, et dans le texte hébreu et dans la version des Septante Prière de Moïse, l'homme de Dieu, qualité convenant parfaitement à ce saint homme qui pouvait dire: « J'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée », qui nous a appris la création de l'homme et de toutes les choses invisibles, l'histoire de tout ce qui s'est fait dans les siècles passés, et qui enfin nous a donné non seulement les cinq premiers livres de l'Ecriture sainte, savoir : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome, mais encore onze psaumes, depuis le quatre-vingt-neuvième qui commence par ces paroles: « Seigneur, vous avez été notre refuge » jusqu'au quatre-vingt-dix-neuvième qui a pour titre Psaume pour la louange. Il est vrai que le psaume quatre-vingt-dix-huitième est intitulé dans plusieurs exemplaires Psaume pour David, mais ce titre ne se trouve point dans l'hébreu, et c'est la coutume de l'Ecriture sainte d'attribuer les psaumes qui n'ont point de titre aux auteurs dont le nom est à la tête des psaumes qui précèdent.

    Or, il y a quatre psaumes intitulés Oratio, prière; savoir: le seizième, qui a pour titre Oraison de David, et qui commence par ces mois. « Ecoutez favorablement, Seigneur, la justice de ma cause » ; le quatre-vingt-neuvième que j'entreprends d'expliquer ici, et qui commence parce verset: « Seigneur, vous avez été notre refuge » ; le quatre-vingt-cinquième, qui commence par ces paroles: « Abaissez, Seigneur, votre oreille », et le cent-unième qui a pour titre Oraison du pauvre lorsqu'il sera dans l'affliction et qu'il répandra sa prière en la présence du Seigneur. Ce « pauvre » est David, mais en cela il est la figure de Jésus-Christ qui de riche qu'il était s'est fait « pauvre » pour l'amour de nous, et que pour nous donner des marques de sa pauvreté et de sa douceur, et en même temps pour accomplir la prophétie de Zacharie, a bien voulu monter sur le poulain d'une ânesse. (…)

    Les grammairiens appellent oraison tout discours que on prononce en public : on ne trouve guère ce mot en ce sens dans l’Ecriture sainte; elle ne donne le nom d'oraison qu'aux prières que l'on fait à Dieu. C'est une opinion établie parmi les Hébreux que le Psautier est divisé en cinq livres : le premier comprend les psaumes depuis le premier jusqu'au quarantième; le second, depuis le quarante et unième jusqu'au soixante et onzième; le troisième, depuis le soixante-douzième jusqu'au quatre-vingt-huitième; le quatrième, depuis le quatre-vingt-neuvième, que j'entreprends d'expliquer ici, jusqu'au cent-cinquième; et que ces quatre livres finissent tous dans l'hébreu par ces deux mots: amen, amen, que les Septante ont traduits par ceux-ci: ainsi soit-il, ainsi soit-il. Le cinquième livre commence au psaume cent-sixième et finit au dernier. Il en est de même des douze prophètes, dont les Hébreux ne font qu'un seul volume.

    *

    Ceci est le début, ou plutôt le prologue, de l’explication du psaume 89 par saint Jérôme qui va, selon son habituelle virtuosité, mener de front une explication du texte hébreu et de la Septante, non sans aperçus sur d’autres traductions grecques, pour tirer un profit spirituel des différences de traduction. On voit ici très clairement que saint Jérôme utilise une seule numérotation des psaumes : celle que l’on retrouve dans la Vulgate. Cette numérotation était la seule à son époque, tant chez les juifs que chez les chrétiens. Dans un autre texte il dit : « Le vingt-et-unième psaume selon l’hébreu commence par ces paroles que notre Seigneur dit sur la croix : Eli, Eli, lama azabthani. » On prétend aujourd’hui que ce serait le vingt-deuxième selon l’hébreu…

    La numérotation du texte hébreu massorétique (publié par les rabbins aux IXe-Xe siècles), qui a été adoptée par les protestants, puis par les catholiques (sauf dans la liturgie, ce qui ajoute à la confusion), et que l’on ose utiliser dans les éditions du Psautier « juxta hebræos » de saint Jérôme, ce qui est un comble, est donc totalement illégitime : le texte hébreu du temps de saint Jérôme avait la même numérotation que les psautiers grecs et latins. Elle est d’autant plus illégitime qu’elle est fondée sur une erreur grossière : la séparation en deux du psaume 9 qui est un psaume alphabétique, dont l’unité est donc verrouillée du premier au dernier verset par l’alphabet hébreu.

    (En ce qui concerne l’affirmation – pour le moins très aventureuse - selon laquelle les psaumes 89 à 99 seraient de Moïse, saint Jérôme se fonde uniquement sur le « principe » selon lequel tout psaume qui n’a pas de nom d’auteur doit être attribué à l’auteur du psaume précédent, et au fait que dans l’exemplaire hébreu qu’il avait il fallait attendre le psaume 100 pour retrouver : « Cantique de David ». Mais la Septante et la Vulgate parlent de David pour tous les psaumes de cette série, sauf le 91 et le 99.)

  • Dédicace de Saint Michel Archange

    La fête de ce jour, qui prime le dimanche, est l’anniversaire de la dédicace de la basilique romaine dédiée à l’Archange sur la Via Salaria au Ve siècle. Cette église fut détruite au siècle suivant, mais la fête est restée. Rien dans la messe ne fait allusion à la dédicace, mais le nom est resté lui aussi.

    « La liturgie ne se borne pas à célébrer aujourd’hui saint Michel, mais elle envisage tous les anges, spécialement ceux qui sont préposés à la protection des hommes (v. l’Oraison). A l’Introït, nous invitons tous les anges à louer Dieu" en précisant qu’ils accomplissent la volonté de Dieu. La Leçon est empruntée au début de l’Apocalypse ; bien que, dans ce passage, il soit deux fois question des anges, la liturgie a en vue le livre tout entier (le début pour le tout — un principe cher à la liturgie). L’Apocalypse est vraiment un livre des anges ; en aucun autre livre de la Sainte Écriture il n’est parlé aussi souvent des anges. La pensée fondamentale de la leçon est celle-ci : Les anges s’emploient avec zèle à faire porter ses fruits à l’œuvre de la Rédemption et à lutter contre l’ennemi infernal ; saint Michel est à leur tête. L’Evangile lui aussi aide beaucoup à comprendre pleinement les textes liturgiques ; la péricope n’a été choisie qu’à cause de la dernière phrase : Les anges des petits (ce sont les enfants de Dieu) sont des avocats et des défenseurs devant le trône de Dieu. Comme est bien exprimée par ce seul mot (et surtout quand on l’oppose à l’idée de séduction) l’importance des anges dans l’affaire de notre salut ! Particulièrement significatif est le ministère des anges thuriféraires à l’autel, auquel fait allusion J’antienne de l’Offertoire (à la messe solennelle, on encense l’autel). »

    Dom Pius Parsch

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     Saint Michel par Simon Ouchakov, 1676. Cliquer sur l’image pour l’agrandir. La peinture paraît monumentale. Elle fait 23 x 20.5 cm.

  • Saint Venceslas

    Extrait de « Balade automnale au Château de Prague » :

    Au Moyen-âge, un vignoble s'étendait là où se trouve aujourd'hui le jardin Royal. La culture de la vigne est de tradition très ancienne au Château de Prague. C’est ce que note František Kadlec :

    « Selon la légende, les vignes auraient été plantées au château au milieu du Xe siècle par saint Venceslas, patron des Tchèques, et servaient à la production de vin de messe pour les couvents chrétiens de Prague. Une vigne située en dessus du vieil escalier du château porte le nom de saint Venceslas, et est, effectivement, la plus vieille vigne en Bohême. Or, officiellement la culture de la vigne commence au XIVe siècle, sous le règne de Charles IV : ce dernier publie, en 1358, un décret ordonnant de cultiver la vigne sur les terrains libres, y compris ceux du château de Prague. Au départ, les cépages avaient été importés de Bourgogne et de Rhénanie. La production actuelle est basée sur la variété qui s'appelle Hibernal : il s'agit d'un cépage blanc qui est cultivé dans les vignes rénovées du Château de Prague depuis les années 1990. »

    La fête des vendanges a lieu traditionnellement à la mi-septembre. D'autres festivités organisées au mois de septembre au château de Prague sont liées à la Fête nationale célébrée le 28 septembre, Jour de l'Etat tchèque et de saint Venceslas. František Kadlec précise quelles seront les manifestations en l'honneur du saint patron des Tchèques :

    « Saint Venceslas, patron du pays dont les reliques sont abritées au Château de Prague, dans la cathédrale Saint-Guy, sera commémoré d'une manière solennelle et digne. La veille de la fête, un concert sera donné dans la cathédrale et le lendemain, une journée portes ouvertes sera organisée au Château de Prague qui rendra accessibles des salles représentatives habituellement fermées au public. A cette occasion, on exposera, pour la première fois après une restauration complète, l'armure de saint Venceslas comprenant l'épée, le casque et la chemise de mailles. »

    Venceslas.jpg

     

  • Saints Côme et Damien

    Le monde chante chaque jour vos bienfaits si nombreux et la multitude de vos miracles, thaumaturges guérisseurs qui vraiment êtes devenus les égaux des Anges.

    Vous, les deux astres lumineux qui brillez mystiquement sur la voûte de l’Eglise, saints Cosme et Damien, répandez, nous vous prions, votre clarté sur tous les cœurs.

    Voici, de tous côtés se rassemble le peuple pour chanter vos dons sublimes dans votre temple, saints Martyrs; en retour, exaucez les prières de tous.

    Toi qui par la parole donnas corps au Verbe de suprême sainteté, délivre-moi de mes passions si peu conformes à la raison, moi qui te chante par des cantiques divins, Vierge sainte et Souveraine immaculée.

    Liturgie byzantine

    (Les saints Côme et Damien ont la particularité d’être fêtés deux fois tant dans le calendrier byzantin – les 1er juillet et 1er novembre  - que dans le calendrier romain – le 27 septembre et le jeudi de la troisième semaine de carême.)

  • Saint Cyprien et sainte Justine

    Cyprien vivait à Antioche sous le règne de l'empereur Dèce (vers 250). Il était riche et de noble naissance, et brillait particulièrement dans la philosophie et les pratiques magiques. A cette époque vivait à Antioche une jeune vierge à la beauté éblouissante, fille d'Aidesios, prêtre des idoles. Elle assista un jour à la prédication du Diacre Praülios, venu répandre les paroles de vie éternelle dans le peuple. Elle en fut si frappée qu'elle crut immédiatement de tout son cœur au Christ. La foi et l'amour de Dieu la transformèrent tellement qu'elle entraînât sa mère qui convainquit également son époux, si bien qu'ils demandèrent tous trois le Saint Baptême à l'Evêque Optat. Par la suite, Justa décida de consacrer sa virginité au Seigneur et de demeurer tout le reste de sa vie dans la chasteté, le jeûne et la prière. Un jeune païen, nommé Aglaïdas, tomba éperdument amoureux de Justa et se désespérant de voir toutes ses avances repoussées, s'adressa à Cyprien, afin qu'il déclenchât la passion dans le corps de la pure vierge au moyen de ses charmes. Après avoir consulté ses livres, Cyprien invoqua les démons dont il s'était assuré les services. Mais rien ne pouvait parvenir à tenter la jeune fille et à déclencher en elle les assauts de la concupiscence, tant son amour pour son céleste Epoux était puissant. Constatant qu'à trois reprises les démons qu'il avait envoyés à Justa avaient été vaincus par la grâce du Christ et le signe de la Croix, Cyprien reconnut que la Foi des Chrétiens avait une puissance plus grande que tous les artifices de son art démoniaque. Il crut lui aussi, demanda le Baptême à l'Evêque Anthime, renonça à sa science et brûla publiquement ses livres de magie. Il devint par la suite lui-même Evêque et consacra Justa Diaconnesse, en lui donnant le nom de Justine. Pendant la persécution de Dèce, ils furent tous deux capturés et emmenés à Damas pour y être torturés. On les conduisit ensuite devant l'empereur à Nicomédie, où ils eurent, sur son ordre, la tête tranchée.

    (Selon le synaxaire de Constantinople)