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Liturgie - Page 430

  • Benedicat te Dominus in virtute sua

    . Benedicat te Dominus in virtute sua, qui per te ad nihilum redegit inimicos nostros: * Ut non deficiat laus tua de ore hominum.
    . Benedictus Dominus qui creavit cælum et terram: quia hodie nomen tuum ita magnificavit.
    . Ut non deficiat laus tua de ore hominum.

    Que le Seigneur te bénisse dans sa puissance, lui qui par toi a réduit à rien nos ennemis, afin que jamais ta louange se n'efface de la bouche des hommes.
    Béni soit le Seigneur qui a créé le ciel et la terre, parce qu’il ainsi magnifié ton nom aujourd’hui, afin que jamais ta louange se n'efface de la bouche des hommes.

    Répons des matines, composé de formules de Judith 13, 22, 24, 25, dans une version vieille latine. Curieusement, tous les manuscrits notés paraissent commencer par « Benedixit » - comme la Vulgate. Sauf un.

  • Notre Dame de la Merci

    Le Croissant ne grandissait plus. Refoulé sur la terre des Espagne, contenu en Orient par le royaume latin de Jérusalem, on le vit, dans le cours du XIIe siècle, demander plus que jamais à la piraterie les esclaves que la conquête avait cessé de lui fournir. Moins inquiétée par les croisés d'alors, l'Afrique sarrasine courut la mer pour alimenter le marché musulman. L'âme frémit à la pensée des innombrables infortunés de toute condition, de tout sexe, de tout âge, enlevés sur les côtes des pays chrétiens ou capturés sur les flots, et subitement distribués entre le harem ou le bagne. Il y eut là pourtant, sous l'affreux secret de geôles sans histoire, d'admirables héroïsmes où Dieu ne fut pas moins honoré que dans les luttes des anciens martyrs remplissant à bon droit le monde de leur renommée ; sous l'œil surpris des Anges, après douze siècles, il y eut là pour Marie l'occasion d'ouvrir, dans le domaine de la charité, des horizons nouveaux où les chrétiens restés libres, se dévouant à sauver leurs frères, feraient preuve eux-mêmes d'héroïsmes encore inconnus. Et n'est-ce point là, amplement justifiée, la raison qui permet le mal passager de cette terre ? sans lui, le ciel, qui doit durer toujours, eût été moins beau à jamais.

    Lorsque, en 1696, Innocent XII étendit la fête de ce jour à l'Eglise entière, il ne fit qu'offrir à la reconnaissance du monde le moyen de s'exprimer dans un témoignage aussi universel que l'était le bienfait.

    A la différence de l'Ordre de la Très Sainte Trinité qui l'avait précédé de vingt ans, celui de la Merci, fondé pour ainsi dire en plein champ de bataille contre les Maures, compta plus de chevaliers que de clercs à son origine. On le nomma l'Ordre royal, militaire et religieux de Notre-Dame de la Merci pour la rédemption des captifs. Ses clercs vaquaient plus spécialement à l'accomplissement de l'Office du chœur dans les commanderies ; les chevaliers surveillaient les côtes, et s'acquittaient de la mission périlleuse du rachat des prisonniers chrétiens. Saint Pierre Nolasque fut le premier Commandeur ou grand Maître de l'Ordre; on le retrouva, lors de l'invention de ses précieux restes, armé encore de la cuirasse et de l'épée.

    L’Année liturgique

    [Cette fête est aujourd’hui une simple mémoire (sauf à Barcelone, par exemple, où la Mare de Déu de la Mercè est la patronne de la ville...). C’est que Notre Dame de la Merci, et son ordre, sont déjà célébrés par la fête de saint Raymond de Penafort, le 23 janvier, et de saint Pierre Nolasque, le 31 janvier.]

  • Sainte Thècle

    Aujourd’hui, selon le calendrier traditionnel, c’est la fête de saint Lin, le deuxième pape, avec mémoire de sainte Thècle.

    Il y a donc toujours la mémoire de sainte Thècle, alors que Rome a « supprimé » son culte en 1969, car sa vie et sa mort ne seraient qu’une « légende ».

    Allez donc dire cela à Maaloula. Car il y a une raison supplémentaire d’évoquer (et d’invoquer) sainte Thècle en ce moment, c’est qu’elle est la sainte patronne de Maaloula : le couvent grec-orthodoxe de Maaloula est édifié sur le tombeau de sainte Thècle, qu’on appelle là-bas le « mausolée sacré », comme on appelle « église sacrée » la chapelle édifiée à côté.

    On n’a pas de nouvelles récentes de Maaloula, mais il y a peu de chances que la fête de sainte Thècle ait son éclat populaire habituel. (C’est demain, le 24 septembre, dans le calendrier byzantin.)

    Sainte Thècle, dont les iconoclastes romains ont décidé qu’elle n’avait jamais existé, est qualifiée de « Protomartyre et Egale-aux-Apôtres » par les Eglises byzantines (catholiques et orthodoxes). Voici le tropaire de la fête :

    « Ta brebis, ô Jésus, crie d’une voix forte : “Mon époux, c’est toi que j’aime, c’est pour te chercher que je combats, c’est avec toi que je suis crucifiée et ensevelie par ton baptême. Pour toi je souffre, afin de régner avec toi. Pour toi je meurs, afin de vivre en toi. Accueille, comme victime sans tache, celle qui par amour est immolée pour toi.” Par son intercession, ô Miséricordieux, sauve nos âmes. »

    Ci-dessous le couvent Sainte-Thècle (Mar Taqla) de Maaloula, et la statue de sainte Thècle face au couvent.

    Maaloula_couvent_Mar_Taqla_panorama_0.jpg

     

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  • 18e dimanche après la Pentecôte

    L’antienne pour l’offertoire est composée de divers passages empruntés au chapitre 24e de l’Exode et traite du sacrifice solennel par lequel Moïse sanctionna dans le sang des victimes l’alliance entre le Seigneur et Israël. Il est regrettable que dans le Missel romain ce splendide offertoire soit réduit au seul verset initial. Dans les anciens antiphonaires la composition s’élève à la magnificence d’un vrai drame liturgique. Le Législateur, sur l’invitation de Dieu, monte sur la cime du Sinaï et, prosterné devant la majesté divine, intercède pour le peuple apostat, implorant son pardon. Le Seigneur lui répond : « Je ferai selon ta parole. » Alors Moïse, prenant courage, le prie de lui manifester sa gloire. « Personne, répond Dieu, n’a pu supporter ma splendeur et demeurer en vie. Monte pourtant sur cette roche ; à mon passage ma main t’abritera pour que ma gloire ne t’éblouisse pas. Quand je serai passé, alors je retirerai ma main et tu pourras voir derrière les épaules le reflet de ma gloire » (Ex., 33, 13-23).

    Bienheureux cardinal Schuster

    Sanctificávit Móyses altáre Dómino, ófferens super illud holocáusta et ímmolans víctimas : fecit sacrifícium vespertínum in odórem suavitátis Dómino Deo, in conspéctu filiórum Israël.

    . 1. Locutus est Dominus ad Moysen dicens:
    ascende ad me in montem Sina
    et stabis super cacumen eius::
    surgens Moyses ascendit in montem,
    ubi constituit ei Deus,:
    et descendit ad eum Dominus in nube
    et adstitit ante faciem eius.:
    videns Moyses procidens adoravit dicens :
    Obsecro Domine, dimitte peccata populo tuo
    Et ait ad eum Dominus :
    Faciam secundum verbum tuum.

    . 2. Oravit Moyses Dominum et dixit:
    si inveni gratiam in conspectu tuo,:
    ostende mihi te ipsum manifeste,:
    ut videam te
    et locutus est ad eum Dominus dicens:
    non enim videbit me homo et vivere potest:
    sed esto super altitudinem lapidis
    et protegam te dextera mea,
    donec pertranseam:
    dum pertransiero, auferam manum meam
    et tunc videbis gloriam meam,
    facies autem mea non videbitur tibi,
    quia ego sum Deus ostendens mirabilia in terra.

    Moïse consacra un autel au Seigneur, offrant sur lui des holocaustes et immolant des victimes ; il accomplit le sacrifice du soir, odeur très suave pour le Seigneur Dieu, en présence des fils d’Israël.

    I. Le Seigneur parla à Moïse, disant : Monte vers moi sur la montagne de Sina, et tu te tiendras debout sur son sommet. Moïse se levant monta sur la montagne où Dieu lui avait donné rendez-vous ; et le Seigneur descendit vers lui dans une nuée, et il se tint devant sa face. Moïse, à sa vue, se prosterna et adora, disant : Je t’en prie, Seigneur, pardonne les péchés de ton peuple. Et le Seigneur lui dit : Je ferai selon ta parole.
    Alors Moïse accomplit le sacrifice du soir, odeur très suave pour le Seigneur Dieu, en présence des fils d’Israël.

    II. Moïse pria le Seigneur, et dit : Si j’ai trouvé grâce devant vous, montrez-vous à moi à découvert, pour que je puisse vous contempler. Et le Seigneur lui parla en ces termes : Aucun homme, s’il me voit, ne pourra vivre ; mais tiens-toi sur le haut du rocher : ma main droite te couvrira pendant que je passerai ; et lorsque je serai passé, j’enlèverai ma main, et alors tu verras ma gloire, quoique ma face ne te soit pas montrée ; car je suis le Dieu qui manifeste sur la terre des choses admirables.
    Alors Moïse accomplit le sacrifice du soir, odeur très suave pour le Seigneur Dieu, en présence des fils d’Israël.

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  • Saint Matthieu

    Matthieu, le donné, mérita son beau nom du jour où, à la parole de Jésus : Suis-moi, il se leva et le suivit ; mais le don de Dieu au publicain des bords du lac de Tibériade dépassa celui qu'il faisait lui-même. Le Très-Haut, dont les regards atteignent d'au-delà des cieux ce qu'il y a de plus bas sur la terre, aime à choisir parmi les humbles les princes de son peuple. Au plus bas rang social, Lévi l'était par sa profession, décriée du juif, méprisée du gentil ; mais plus humble encore apparut-il en son cœur, lorsque, n'imitant pas la délicate réserve à son endroit des autres narrateurs sacrés, il inscrivit devant l'Eglise son titre honni d'autrefois à côté de celui d'apôtre (1).

    C'était relever la miséricordieuse magnificence de Celui qui est venu pour guérir les malades et non les forts, pour appeler, non les justes, mais les pécheurs ; c'était, en exaltant l'abondance de ses grâces, en provoquer la surabondance : Matthieu fut appelé à écrire le premier Evangile. Sous le souffle de l'Esprit, il écrivit, dans cette inimitable simplicité qui parle au cœur, l'Evangile du Messie attendu d'Israël et que les Prophètes avaient annoncé; du Messie docteur et sauveur de son peuple, descendant de ses rois, roi lui-même de la fille de Sion ; du Messie enfin venu, non pour détruire la Loi, mais pour la conduire au plein épanouissement de l'alliance universelle et éternelle.

    Ce fut à l'occasion du banquet offert par la simplicité de sa reconnaissance au bienfaiteur divin, qu'on entendit Jésus, prenant la défense de Lévi autant que la sienne, répondre au scandale qu'y cherchaient plusieurs : Est-ce que les fils de l'Epoux peuvent gémir, tant que l'Epoux est avec eux ? Mais viendront des jours où l'Epoux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront. Clément d'Alexandrie atteste par la suite, en effet, l'austérité de l'Apôtre qui ne vivait que de légumes et de fruits sauvages. Mais la Légende nous dira aussi son zèle pour Celui qui s'était si suavement révélé à son cœur, sa fidélité à lui garder les âmes enivrées du vin qui fait germer les vierges (2). Ce fut son martyre ; le témoignage du sang fut pour lui d'affirmer les devoirs et les droits de la virginité sainte. Aussi, jusqu'à la fin des temps, l'Eglise, consacrant ses vierges, reprendra pour chacune la bénédiction qu'il prononça sur l'Ethiopienne, et que le sang de l'Apôtre-Evangéliste a pénétrée de sa vertu pour jamais (3).

    L’Année liturgique

    (1) « Matthieu le publicain ».

    (2) « Le moindre [de ses miracles] ne fut pas celui par lequel  il ressuscita la fille du roi [d’Ethiopie] d'entre les morts, prodige qui fit embrasser la foi du Christ au roi son père, à l'épouse de celui-ci, à tout le pays. Mais le roi mort, Hirtacus, son  successeur, prétendant à la main d'Iphigénie la princesse royale, et celle-ci, qui avait consacré à Dieu sa virginité entre les mains de  l'Apôtre,  persévérant grâce à lui dans sa résolution sainte, le prince  le fit tuer à l'autel où il célébrait les Mystères. »

    (3) Deus plasmator corporum, afflator animarum, qui nunquam spernis ætatem, non sexum reprobas…

  • Vendredi des quatre temps de septembre

    L’Évangile nous présente le récit, d’une beauté impérissable, de la conversion de la pécheresse. Aujourd’hui, Madeleine pénitente, c’est l’Église. L’Église marche sur les traces de son Époux qui, bien que pur de tout péché, a pris sur lui les péchés du monde et les a expiés sur la Croix ; de même l’Église, qui est l’Épouse sans tache, sans ride, doit pourtant pleurer dans la pénitence et la douleur, parce que ses enfants sont encore dans les liens du péché et de l’imperfection. C’est que les vertus et la beauté de ses enfants sont les joyaux et la parure de l’Église, épouse et mère, en qui l’Époux trouve dès maintenant ses délices, alors que, par contre, toute faute de ses enfants déshonore la mère et lui ravit une perle de sa parure. Aidons aujourd’hui notre mère à écarter les rides du trimestre passé. Aujourd’hui, Madeleine, c’est aussi notre âme pénitente qui s’approche de Jésus dans l’église pour témoigner de son repentir et de son affectueux abandon. « Si nous pratiquons les bonnes œuvres, nous oignons les pieds de Jésus ; si nous nous tenons aux pieds du Seigneur, nous montrons que nous suivons ses traces ; si nous témoignons de l’amour et de la compassion aux pauvres, nous lavons ses pieds avec nos larmes » (saint Grégoire, au bréviaire).

    Dom Pius Parsch

  • Saint Janvier

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    Fête de saint Janvier, à Naples, le 19 septembre 2012, à 9 h 12 : le cardinal Sepe, archevêque de Naples, montre le sang de saint Janvier qui devient liquide, comme presque tous les ans. Parmi les exceptions, 1849, quand Pie IX était venu assister au miracle…

    Le sang de saint Janvier se liquéfie également (sauf exceptions…) le 16 décembre, jour anniversaire de la terrible éruption du Vésuve en 1631 qui épargna Naples, et le samedi avant le premier dimanche de mai, anniversaire de la première fois que le miracle eut lieu, lors du transfert des reliques de saint Janvier dans la catacombe qui porte son nom, au début du IVe siècle.

    Catacombe où une fresque du Ve siècle (preuve de l’antiquité de son culte) le représente entre deux cierges :

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  • Mercredi des quatre temps de septembre

    Je sais, frères très chers, que la plupart d’entre vous sont fidèles aux pratiques de la foi chrétienne. Point n’est besoin de vous y engager par nos exhortations. Tout ce que la tradition a établi et que l’usage a confirmé, votre érudition ne l’ignore pas, votre miséricorde ne le néglige pas. Pourtant le ministère sacerdotal doit déployer la même sollicitude à l’égard de tous les fils de l’Église. Aussi recommandons-nous à tous sans distinction une pratique qui doit être salutaire aux commençants comme aux instruits que nous embrassons d’un même amour ; avec une foi allègre, célébrons, par la mortification de l’esprit et du corps, le jeûne auquel nous oblige le retour du septième mois (1).

    L’observation du jeûne, en effet, a été fixée aux quatre saisons ; ainsi, par le retour périodique du cycle de toute l’année nous réalisons que nous avons sans cesse besoin de purification ; sans cesse nous devons tâcher, au milieu des vicissitudes de cette vie, d’effacer par le jeûne et les œuvres de bienfaisance le péché contracté par la fragilité de la chair et la souillure des convoitises. Souffrons donc un petit peu de la faim, frères bien-aimés ; retranchons de notre ordinaire un petit quelque chose qui puisse soulager les pauvres.

    Que la conscience généreuse goûte le fruit de ses largesses ; si tu donnes avec joie, tu recevras toi-même de quoi te combler de joie. L’amour du prochain est amour de Dieu puisque Dieu a voulu concentrer la plénitude de la Loi et des Prophètes dans cette unité d’une double charité. Personne ne peut en douter désormais : c’est à Dieu même qu’il offre ce qui est donné à un homme. Le Seigneur et Sauveur l’a dit, parlant des pauvres à nourrir et à soulager : « Ce que vous avez fait à l’un d’eux, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Jeûnons donc mercredi et vendredi, et samedi, célébrons les vigiles auprès du bienheureux apôtre Pierre. Ses mérites et ses prières, nous le croyons, nous aideront à rendre notre jeûne et notre dévotion agréables au Dieu de miséricorde.

    Saint Léon le Grand

    (1) Le septième mois est SEPTEMbre, comme le huitième est OCTObre, le neuxième NOVEMbre, le dixième DECEMbre. Nous avons modifié la date du début de l’année, mais avons gardé le nom des mois…

  • En défense des Franciscains de l’Immaculée

    Quatre universitaires italiens ont envoyé le 14 septembre au cardinal Joao Braz de Aviz, préfet de la congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, un document dans lequel ils exposent les « graves problèmes » que pose le décret interdisant aux Franciscains de l’Immaculée de célébrer la messe de saint Pie V, tant au regard de la loi naturelle que du code de droit canonique. Et ils demandent « une intervention opportune du Saint-Siège en vue d’un réexamen de la question à la lumière de la justice et de l’équité, ainsi que du bien spirituel de prêtres et de fidèles ».

    C’est chez Sandro Magister (merci à lui, une fois de plus).

  • Sainte Hildegarde

    O dulcis electe,

    qui in ardore Ardentis effulsisti, radix,
    et qui in Splendore Patris
    elucidasti mistica,
    et qui intrasti cubiculum castitatis
    in aurea civitate
    quam construxit Rex,
    cum accepit sceptrum regionum,

    prebe adiutorium peregrinis.

    Tu enim auxisti pluviam
    cum precessoribus tuis,
    qui miserunt illam
    in viriditatem pigmentariorum.

    Prebe adiutorium peregrinis.

    Ô doux élu, toi qui as resplendi dans l’ardeur de l’Ardent, racine, dans la splendeur du Père tu as éclairci les mystères ; toi qui as pénétré dans la chambre de la chasteté, dans la cité d’or que le Roi a construite lorsqu’il a reçu le sceptre des régions,

    viens en aide aux pèlerins !

    Car tu as grossi la pluie avec tes prédécesseurs, qui l’avaient envoyée pour la viridité des pigmentaires.

    Viens en aide aux pèlerins !


    podcast

    Ce « répons pour la fête de saint Jean l’Evangéliste », composé (texte et musique) par sainte Hildegarde, est enregistré sur l’ultime disque de l’ensemble Sequentia consacré à celle qui est aujourd’hui non seulement officiellement sainte pour toute l’Eglise mais aussi docteur de l’Eglise ("Celestial Hierarchy", Deutsche Harmonia Mundi).

    C’est l’occasion de corriger la traduction française qui figure sur le site de Sequentia, et qui dit : « pour la verdeur des plantes porteuses de parfum ».

    Il y a ici deux mots typiques de sainte Hildegarde. D’abord « viriditas », qu’elle emploie souvent et qui fait référence certes à la verdeur, mais c’est plus que cela pour elle : c’est la vigueur, la force vitale, la puissance, l’élan, le jaillissement, la luxuriance des forces de la vie.

    Quant au pigmentarius, c’est en latin soit le marchand de couleurs soit le marchand d’épices. Chez sainte Hildegarde, c’est l’herboriste qui cultive lui-même ses plantes et s’en sert pour rendre la santé aux malades, et c’était une de ses fonctions. La « viriditas pigmentariorum », c’est la vigueur donnée aux plantes médicinales par la pluie grossie par saint Jean, vigueur qui devient la vigueur de l’herboriste-médecin lui-même.