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François (pape) - Page 91

  • Au moins le père Lombardi a de l’occupation…

    Le père Lombardi a dû intervenir de nouveau, hier, pour affirmer que le pape n’avait pas dit ce qu’on lui faisait dire. En bref que le pape parle en faveur des familles homosexuelles.

    Il s’agit d’un extrait de sa conversation avec les supérieurs majeurs, en novembre dernier, qui vient d’être publiée par la revue des jésuites italiens :

    « Je me souviens du cas d’une petite fille très triste qui a finalement confié à son institutrice la raison de son état d’esprit : “La fiancée de ma mère ne m’aime pas.” Le pourcentage d’enfants étudiant dans les écoles, qui ont des parents séparés, est très élevé. La situation dans laquelle nous vivons actuellement nous confronte à de nouveaux défis qu’il nous est parfois difficile de comprendre. Comment pouvons-nous proclamer le Christ à ces garçons et filles ? Comment pouvons-nous proclamer le Christ à une génération qui est en train de changer ? Nous devons faire attention de ne pas leur administrer un vaccin contre la foi. »

    Le père Lombardi s’est dépêché d’affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une ouverture du pape aux unions homosexuelles.

    Mais la vérité est que dans le propos du pape il n’y a strictement aucune désapprobation d’une situation où « la fiancée » de la mère d’une petite fille n’aime pas celle-ci. Pas même une mise au point sémantique.

    On en revient une fois de plus à ce qui avait été soulevé par Scalfari : l’homme choisit ce qu’il considère comme le bien, et l’Eglise n’a pas à juger. Même si ce que la mère considère comme le bien, et qui est un énorme péché, fait le malheur de sa fille...

  • Scalfari s’explique de nouveau

    Eugenio Scalfari écrit un nouvel article dans la Repubblica pour (notamment) justifier son interprétation des propos du pape sur le péché. Benoît et moi nous en donne la traduction. Voici l’extrait essentiel :

    « Une polémique sur la question du péché a vu le jour et, selon certains de mes détracteurs, j'aurais soutenu que le pape l'a effectivement aboli. Je n'ai pas dit cela: un Pape catholique ne peut pas abolir le péché, il peut étendre à toutes les âmes la miséricorde divine jusqu'à la dernière minute d'une vie de péchés graves et répétés; mais à ce moment ultime, le pécheur se repent et il sera pardonné. Donc, le péché existe et exige le repentir.

    « Jusqu'à présent, nous sommes en pleine conformité avec la doctrine, le canon et aussi le Dieu mosaïque des commandements. Mais - c'est la nouveauté de François - le Pape nous rappelle que l'homme a été créé libre. C'est lui qui décide de son comportement et c'est Dieu qui a l'a créé de cette façon. Quelle est la vérité révolutionnaire de cette reconnaissance ? Non pas que l'homme choisit le mal parce que dans ce cas, il meurt damné, mais que l'homme choisit le bien tel qu'il se le représente. Il y a donc un canon de l'éthique dans ce choix. L'éthique occupe la première place dans toutes les religions, dans toutes les cultures, à toutes les époques, mais l'éthique est l'exigence la plus changeante d'homme à homme, de société à société, de temps et de lieu. Si la conscience est libre, et si l'homme ne choisit pas le mal, mais choisit le bien comme il l'entend, alors le péché de fait disparaît, et avec lui la punition.

    « Ce n'est pas une révolution ? Comment voulez-vous l'appeler ? »

    Là où Scalfari marque un point, c’est que, de fait, François insiste lourdement sur la liberté de l’homme, au point que même le pape ne peut pas « juger ». C’est ce que l’on voit dans un texte du cardinal Bergoglio également cité par Benoît et moi :

    « Si Dieu, dans sa création, a pris le risque de nous rendre libres, de quel droit pourrais-je intervenir ? »

    On en revient toujours à la question principale que posait le premier article de Scalafari : le pape dit-il, oui ou non, que « l'homme choisit le bien tel qu'il se le représente », que c’est sa liberté et que personne n’y peut rien ?

  • Quand le jingle est mal placé

    « Un aspect de la lumière qui nous guide sur le chemin de la foi est aussi la sainte “ruse”. Il s’agit de cette rouerie spirituelle qui nous permet de reconnaître les dangers et de les éviter. Les Mages surent utiliser cette lumière de “ruse” quand, sur la route du retour, ils décidèrent de ne pas passer par le palais ténébreux d’Hérode, mais de prendre un autre chemin. »

    François, ce matin.

    Prétendre que les mages ont décidé d’eux-mêmes parce qu’ils étaient rusés, c’est contraire à ce que dit l’Evangile : c’est Dieu (en songe, donc sans doute par un ange, comme pour joseph) qui leur inspire de ne pas repasser par Jérusalem ; et ils obéissent, non pas sur la route, mais avant de repartir.

    Et puis non, les mages n'étaient pas des jésuites.

  • A propos du pape « marxiste »

    Sur le site Benoît et moi on trouvera la traduction d’un article de Vatican Insider intitulé Pape "marxiste", les dollars des philanthropes américains en péril.

    On sait que de nombreux membres de la droite américaine ont vivement réagi à l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, certains accusant le pape d’être « marxiste ». Et l’on sait la réaction du pape : « Je ne suis pas marxiste, mais j’ai rencontré de nombreux marxistes qui sont des gens très bien. »

    A priori il n’y a rien de plus, dans la dénonciation par François des excès du capitalisme, que ce qu’il y avait chez Jean-Paul II ou Benoît XVI. Sauf toutefois qu’il y a son insistance quasi quotidienne sur la « mondialisation de l’indifférence », « les périphéries », « les pauvres », les « marginalisés », « l’Eglise pauvre pour les pauvres », etc.

    Donc les riches sont méchants. Et on lit dans l’exhortation apostolique: « La culture de la prospérité a rendu les riches incapables de ressentir de la compassion pour les pauvres. »

    Une phrase qui ne passe pas chez les riches Américains catholiques qui donnent des sommes considérables pour la lutte contre la pauvreté et pour les œuvres de l’Eglise en général. Et, dit l’article, « si les robinets des philanthropes catholiques américains se fermaient, il serait très difficile de les remplacer, pour financer des activités visant à aider les pauvres »…

    A propos du pape « marxiste », Benoît et moi cite un propos du livre Le Pape François, Je crois en l'homme :

    « Il est vrai que j'étais, comme toute ma famille, un catholique pratiquant. Mais mon esprit n'était pas exclusivement tourné vers les problèmes religieux, je m'intéressais aussi à la politique, même si cela ne dépassait pas le plan intellectuel. Je lisais Nuestra Palabra, Propositos, une publication du Parti communiste. (...) Ces lectures ont contribué à ma formation politique, mais je n'ai jamais été communiste. »

    Etrange confession : comment peut-on considérer que la lecture habituelle de publications communistes peut contribuer à la formation politique, alors qu’il s’agit d’une déformation permanente, fondée sur le mensonge par principe ?

    On remarque que la citation est coupée. Dommage, car voici ce qu’il y a dans la parenthèse : « et j’adorais les articles du dramaturge Leonidas Barletta, qui appartenait au monde de la culture ».

    Propos encore plus étrange. Pourquoi souligner cette évidence qu’un dramaturge appartient au monde de la culture ?

    Parce que Leonidas Barletta n’appartient pas seulement au monde de la culture. C’est le créateur du « Théâtre du peuple », en 1930. Il appartenait au « groupe de Boedo », qui, lit-on ici, « veut changer la société et faire une révolution inspirée de l’expérience bolchevique ».

    C’était un théâtre « très militant », confirme le dramaturge Roberto Cossa : « Le plus important, c’était l’influence de gauche et surtout du Parti communiste. Le Parti communiste n’avait pas d’influence en Argentine. Le seul secteur où il avait de l’influence, c’était le secteur culturel. »

    Et c’est de cela que se nourrissait le jeune Bergoglio, c’est ainsi que, selon ses propres termes, il se « formait »…

  • A propos du feuilleton Scalfari-Lombardi

    Comme on pouvait s’en douter, le père Lombardi a répondu à Eugenio Scalfari pour corriger, démentir et rectifier.

    Il n’a évidemment aucun mal à montrer que François n’a pas « aboli le péché », même s’il laisse de côté le fait que par certains propos François peut laisser l’entendre, d’où la « méprise » de Scalfari.

    Le père Lombardi pointe très bien d’autre part l'erreur d’interprétation de Scalfari sur le « tout en tous ».

    Mais on constate qu'il ne répond rien à ce qui est le passage le plus long du texte de Scalfari, où celui-ci reprend et souligne ce qu’il y avait déjà dans son premier article et qui avait tellement fait de bruit, à juste titre : les deux idées connexes que chacun a sa conception du bien et du mal et sa conception de Dieu : nous chrétiens nous le concevons comme le Christ nous l’a révélé, mais chacun le lit à sa manière.

    Or c’est tout de même stupéfiant qu’on laisse dire que le pape aurait proféré de telles choses.

    Sauf, évidemment, si c’est vrai. Ce qui serait encore plus stupéfiant.

  • "Evangelii gaudium" et les exigences d’al-Azhar

    Extrait de la deuxième lettre ouverte de l’abbé Guy Pagès « à Sa Sainteté le Pape François au sujet de l’islam dans Evangelii gaudium »:

    Très Saint-Père, il est frappant de constater que votre propos répond exactement à la demande formulée, au début du mois de juin 2013, par M. Mahmoud Abdel Gawad, le conseiller diplomatique de M. Ahmed Al-Tayeb, grand imam de la mosquée d'Al-Azhar, ayant déclaré attendre de vous « une intervention où [vous diriez] que l'Islam est une religion pacifique, que les musulmans ne cherchent ni la guerre ni la violence », comme condition au rétablissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et cette institution représentative de l’islam sunnite qu’est l’Université d’Al-Azar… Et pourquoi M. Ahmed Al-Tayeb voulait-il une telle déclaration ? Pour que vous expiiez la « faute » de votre prédécesseur Benoît XVI ayant osé illustrer en 2006 à l’université de Ratisbonne cette vérité élémentaire que la violence est incompatible avec la vraie religion, contraire à la vraie nature de Dieu, par cette question de l’empereur Manuel II Paléologue à un savant musulman : « Montrez-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau. Vous ne trouverez que ces choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par l’épée la foi qu’il prêchait. » (Les réactions de violence du monde musulman n'ont d'ailleurs pas manqué de confirmer aussitôt la vérité enseignée par le Pape...). Benoît XVI avait ensuite aggravé son cas en 2009 en appelant à protéger les minorités chrétiennes après un énième et terrible attentat à la bombe contre une église à Alexandrie, ce qui avait constitué aux yeux du destinataire de votre lettre, « une interférence occidentale indue ». Ainsi, en répondant au désir du grand imam ― et l’islam veut dire « soumission » ―, souffrant de « réparer » la « faute » de votre vénéré prédécesseur, non seulement vos propos sont interprétés comme une condamnation de son témoignage rendu à la vérité, mais vous n’obtiendrez pas la mansuétude que vous escomptez pour les chrétiens vivant en pays devenus musulmans, car, comme l’exprimait lucidement un autre de vos prédécesseurs, le Pape Pie II, dans sa Lettre au Sultan turc Mehmet II : « La concorde ne sera donc que dans les mots ; sur le fond, c'est la guerre. » Qui peut venir en effet après le Christ, sinon l’Antichrist ?

    [L’exhortation apostolique Evangelii gaudium a été publiée le 26 novembre. Le 3 décembre, deux émissaires du Saint-Siège, le père Miguel Angel Ayuso Guixot, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (licencié en islamologie…), et le nouveau nonce apostolique en Egypte, Mgr Jean-Paul Gobel, étaient reçus à l’université al-Azhar par… un assistant du grand imam al-Tayeb. Le père Lombardi commentait que cette visite avait été « très positive et instructive » et qu’elle était le signe d’une « disponibilité pour un rétablissement des relations ». « Les perspectives sont encourageantes », soulignait-il.]

     

  • François et l’islam : une mise au point

    Le blog Chiesa de Sandro Magister a très opportunément traduit le texte du P. Samir Khalil Samir paru en anglais sur Asianews, qui reprend les propos iréniques suicidaires du pape sur l’islam dans Evangelii gaudium et remet les pendules à l’heure…

  • François « a aboli le péché »

    C’est la nouvelle révélation de la sommité médiatique italienne Eugenio Scalfari, le confident athée du pape, dans un article où il étale son incompétence en matière religieuse : « Il est révolutionnaire dans de nombreux aspects de son encore bref pontificat, mais surtout sur un point fondamental: de fait, il a aboli le péché. »

    Dans cet article, Scalfari cite d’autres propos tenus par François lors de la fameuse interview, et qui, s’ils sont véridiques, sont autrement plus graves que la prétendue abolition du péché :

    A un moment, il m'a dit de sa propre initiative et sans que je l'ai sollicité par une question: «Dieu n'est pas catholique». Et il a expliqué: «Dieu est l'Esprit du monde. Il y a beaucoup de lectures de Dieu, autant qu'il y a d'âmes qui y pensent pour l'accepter à leur manière, ou à leur manière en refuser l'existence. Mais Dieu est au-dessus de ces lectures et pour cette raison je dis que ce n'est pas catholique, mais universel».

    A ma question suivant ces déclarations extraordinaires, le pape François a précisé: «Nous chrétiens, nous concevons Dieu comme le Christ nous l'a révélé dans sa prédication. Mais Dieu est à tous, et chacun le lit à sa manière. C'est pourquoi je dis qu'il n'est pas catholique, parce qu'il est universel».

    Enfin il y eut lors de cette rencontre une autre question: que se passerait-il si notre espèce s'éteignait et s'il n'y avait plus sur la terre un seul esprit capable de penser à Dieu?

    Sa réponse fut: «La divinité sera dans toutes les âmes et tout sera en tous». A moi cela m'a semblé un passage ardu de la transcendance à l'immanence, mais ici nous entrons dans la philosophie et Spinoza et Kant viennent à l'esprit: «Deus sive Natura» et «Le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi».

    «Tout sera tout en tous».

    A moi, je l'ai déjà dit, cela semblait une immanence classique mais si tous ont tout en eux-mêmes, cela peut être conçu comme une glorieuse transcendance.

    Il reste de toute façon établi que pour François, Dieu est miséricorde et amour pour les autres, et que l'homme est doté d'une libre conscience de soi, de ce qu'il considère comme Bien et ce qu'il considère Mal.

  • Et hop !

    Radio Vatican :

    « Le jésuite français Pierre Favre, ami de Saint Ignace de Loyola, vient d’être inscrit dans le catalogue des saints. C’est le Pape François lui-même qui l’a décidé par une procédure extraordinaire et personnelle. »

    Sans tenir compte des règles établies.

    Sans abroger ces règles.

    Sans même annoncer publiquement cette « canonisation ».

  • L’épiscopat allemand à la dérive

    Dans l’affaire des divorcés remariés, j’en étais resté à la demande de Mgr Muller, préfet de la congrégation pour la dictrine de la foi, que soit retiré le texte du diocèse de Fribourg, «contraire à l'enseignement et au Magistère de l'Eglise catholique». Voici la suite, résumée dans un article de "La Bussola" :

    Mais Zollitsch a dit non, expliquant que le texte diffusé par l'Office de la pastorale constituait lui aussi une contribution à la formation des lignes directrices qui seront vraisemblablement approuvées définitivement par la conférence des évêques allemands au printemps prochain. «Nous avons déjà nos lignes directrices, et le pape a maintenant clairement indiqué que certaines questions peuvent être décidées au niveau local», a ajouté Robert Eberle, le porte-parole du diocèse de Fribourg. Une référence à l'exhortation de François «Evangelii Gaudium» dévoilée au monde mardi dernier, et en particulier aux paragraphes dans lesquels il parle de la nécessité de donner aux églises locales «aussi une certaine autorité doctrinale». Selon Eberle, «de nombreux points» du document pontifical suggèrent que l'Allemagne «va dans la bonne direction». Idées partagées par l'évêque de Stuttgart, Mgr Gebhard Fürst, qui a expliqué comment l'épiscopat allemand allait adopter les propositions du diocèse de Fribourg lors de la session plénière de Mars - qui, entre autres choses, sera la dernière présidée par Zollitsch. Aux polémiques et aux accusations avancées par des secteurs conservateurs d'ouvrir la route à la «protestantisation» de l'église allemande, le porte-parole du diocèse de Stuttgart a répondu que la route suivie va «dans l'esprit de l'enseignement du pape».

    Addendum

    Lire en commentaire l'article de Jeanne Smits sur le même sujet.