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Scalfari s’explique de nouveau

Eugenio Scalfari écrit un nouvel article dans la Repubblica pour (notamment) justifier son interprétation des propos du pape sur le péché. Benoît et moi nous en donne la traduction. Voici l’extrait essentiel :

« Une polémique sur la question du péché a vu le jour et, selon certains de mes détracteurs, j'aurais soutenu que le pape l'a effectivement aboli. Je n'ai pas dit cela: un Pape catholique ne peut pas abolir le péché, il peut étendre à toutes les âmes la miséricorde divine jusqu'à la dernière minute d'une vie de péchés graves et répétés; mais à ce moment ultime, le pécheur se repent et il sera pardonné. Donc, le péché existe et exige le repentir.

« Jusqu'à présent, nous sommes en pleine conformité avec la doctrine, le canon et aussi le Dieu mosaïque des commandements. Mais - c'est la nouveauté de François - le Pape nous rappelle que l'homme a été créé libre. C'est lui qui décide de son comportement et c'est Dieu qui a l'a créé de cette façon. Quelle est la vérité révolutionnaire de cette reconnaissance ? Non pas que l'homme choisit le mal parce que dans ce cas, il meurt damné, mais que l'homme choisit le bien tel qu'il se le représente. Il y a donc un canon de l'éthique dans ce choix. L'éthique occupe la première place dans toutes les religions, dans toutes les cultures, à toutes les époques, mais l'éthique est l'exigence la plus changeante d'homme à homme, de société à société, de temps et de lieu. Si la conscience est libre, et si l'homme ne choisit pas le mal, mais choisit le bien comme il l'entend, alors le péché de fait disparaît, et avec lui la punition.

« Ce n'est pas une révolution ? Comment voulez-vous l'appeler ? »

Là où Scalfari marque un point, c’est que, de fait, François insiste lourdement sur la liberté de l’homme, au point que même le pape ne peut pas « juger ». C’est ce que l’on voit dans un texte du cardinal Bergoglio également cité par Benoît et moi :

« Si Dieu, dans sa création, a pris le risque de nous rendre libres, de quel droit pourrais-je intervenir ? »

On en revient toujours à la question principale que posait le premier article de Scalafari : le pape dit-il, oui ou non, que « l'homme choisit le bien tel qu'il se le représente », que c’est sa liberté et que personne n’y peut rien ?

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