Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

François (pape) - Page 87

  • La distribution de hochets aux courtisans continue

    Dans la série Faites ce que je dis, pas ce que je fais, le pape a décidé, dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’institution du Synode, d’« élever à l’épiscopat » le sous-secrétaire du Synode Mgr Fabio Fabene.

    Le temps n’est pas encore venu où l’évêque de Rome rappellera qu’un évêque est la tête d’un diocèse.

  • Quand l’incroyante de la pastorale des jeunes (sic) questionne le pape…

    Cinq Belges de la pastorale néerlandophone des jeunes sont allés au Vatican pour interviewer François. Cette rencontre a eu lieu le 31 mars dernier, et le contenu de l’entretien a été diffusé le 3 avril à la télévision belge.

    « Le Pape a-t-il un message pour les jeunes ? » demande une jeune non-croyante de la petite délégation. Il y répond en insistant sur la centralité de l’Homme. « L’homme qui a été rejeté du centre et a glissé vers les périphéries, au profit du pouvoir et de l’argent ».

    La jeune non croyante de la pastorale des jeunes est toujours non croyante, mais peut-être a-t-elle compris qu’elle doit voter socialiste…

  • La destruction quotidienne de l’Eglise ?

    Extrait d’une analyse de Francesco Colafemmina, intéressante mais qui fait terriblement froid dans le dos, traduite par Benoît et moi :

    (…) un pape qui, critiquant chaque jour, avec violence verbale, ces chrétiens qui, selon lui seraient un «problème» dans l'Eglise, a pour objectif de structurer le consensus envers sa personne et la «nouvelle Église» qu'il incarnerait.Il le structure, parce qu'il sait que le téléspectateur ou le lecteur de nouvelles en ligne, indépendamment de sa foi ou de son athéisme, ne cherche pas de certitude, mais des doutes. Et malgré le fait que chaque démolisseur de certitude s'impose à son tour comme dogmatique, la société contemporaine aime la destruction de ce qui jusqu'à récemment semblait solide, résistant, réfractaire à l'esprit mondain. (...) D'où les constantes, exténuantes prédications à Santa-Marta qui, malgré leur concinnitas (ajustement étudié) sont d'une désarmante répétitivité. Des prédications où reviennent de manière obsessionnelle la comparaison entre les pharisiens de l’Evangile et les prétendus catholiques qui croient qu'ils sont les détenteurs de l'orthodoxie et de la justice et conditionnent ainsi l'image de l'Eglise.

  • De Ferré à François

    Le mentor de Jorge Mario Bergoglio s’appelait Alberto Methol Ferré (mort en 2009).

    Il appelait la pensée unique d’aujourd’hui l’« athéisme libertin », et il considérait que pour l’emporter sur un ennemi il faut prendre le meilleur de ses intuitions, son noyau de vérité, en allant plus loin.

    Selon lui, « la vérité de l'athéisme libertin est la perception du fait que l'existence a une destination intime de plaisir, que la vie elle-même est faite pour une satisfaction. En d’autres termes : le noyau profond de l'athéisme libertin est un besoin caché de beauté ».

    Or « on ne peut pas récupérer le noyau de vérité de l’athéisme libertin par une démarche d’argumentation ou de dialectique et moins encore en créant des interdictions, en lançant des alertes, en dictant des règles abstraites. L'athéisme libertin n’est pas une idéologie, c’est une pratique. À une pratique il faut opposer une autre pratique ; une pratique consciente d’elle-même, bien entendu, et donc intellectuellement bien équipée. »

    Voilà qui donne une explication de la « stratégie » de François. Dont on peut dire sans crainte de se tromper qu’elle est vouée à l’échec.

    A moins de croire qu’il y ait un noyau de vérité dans l’illusion diabolique et les idéologies anti-humaines.

  • A propos des « pélagiens »

    Je crois avoir trouvé une réponse à la question qui me poursuit depuis que François a traité de « pélagiens », à plusieurs reprises, tous ceux que l’on peut étiqueter « traditionalistes » au sens le plus large.

    C’est dans un livre de… Joseph Ratzinger : Regarder le Christ, publié en 1992.

    Dans le chapitre « Espérance et amour », page 96, le cardinal Ratzinger évoque « le pélagianisme des pieux » : « Ils ne veulent pas de “par-don” et, d’une façon générale, ils ne veulent recevoir aucun don de Dieu. Ils veulent être en règle, et obtenir non le pardon, mais le juste salaire. Ce n’est pas l’espérance qu’ils voudraient, mais la sécurité. Ils veulent se procurer un droit à la béatitude à force de rigorisme dans les exercices religieux, à force de prières et d’actions. Il leur manque l’humilité nécessaire à toute espèce d’amour, l’humilité de recevoir un cadeau qui dépasse leurs mérites et leurs actions. Nous trouvons là un refus de l’espérance au profit de la sécurité, qui repose sur l’incapacité à supporter la tension vers ce qui doit venir, et à s’abandonner à la bonté de Dieu. »

    J’ai rencontré des gens qui en effet ressemblent à cela. Ils croient qu’ils « font » leur salut alors que le salut se reçoit. Mais il est extravagant de voir ainsi tous les « traditionalistes ». Et cela pour une raison très précise qui distingue les traditionalistes d’aujourd’hui des « pélagiens pieux » des deux ou trois siècles passés : c’est qu’ils s’intéressent de près à la liturgie (à cause de la révolution liturgique). Or la liturgie est au moins un correctif, et si l’on vit de la liturgie un remède radical, car la liturgie fait du fidèle un suppliant, un mendiant de la miséricorde, du pardon, de l’amour de Dieu. Voilà pourquoi même ceux qui ressemblent à des « pélagiens pieux » aujourd’hui ne le sont pas, ou ne le sont que par un reste de spiritualité déviée encore véhiculée par certains prêtres qui la croient traditionnelle.

    D’autre part, il n’est pas indifférent que le cardinal Ratzinger n’évoque le « pélagianisme des pieux » qu’après avoir évoqué un autre pélagianisme, qu’il appelle (à la suite de Joseph Pieper, précise-t-il) « le pélagianisme bourgeois ». (Ce sont les deux variantes de la « présomption ».)

    Le pélagien bourgeois est celui qui se dit que Dieu « ne peut pas être aussi terriblement exigeant que me le laisse entendre la foi de l’Eglise ». Ça ne vous rappelle rien ?

  • La miséricorde profanée, suite

    François, hier :

    « Si nous tous étions miséricordieux, si les peuples, les personnes, les familles, les quartiers avaient cette attitude de la miséricorde, nous aurions tellement plus de paix dans le monde, dans nos cœurs ! Parce que la miséricorde nous porte à la paix. Rappelez-vous donc toujours de cette phrase : ‘Qui suis-je pour juger ?’ ».

    Si personne ne peut plus juger personne et si aucun comportement ne doit être considéré comme préjudiciable, ce n’est pas la paix que produit cette étrange miséricorde, mais l’anarchie.

    Mais on sait que le leitmotiv « Qui suis-je pour juger ? » avait d’abord pour but de neutraliser l’enseignement de l’Eglise concernant l’homosexualité, avec vocation de s’étendre indéfiniment, en commençant par la grande affaire du moment : donner la communion aux divorcés remariés.

    C’est pourquoi le cardinal Kasper déclare de son côté (à ce sujet) :

    « L’Eglise ne doit jamais juger comme si elle avait une guillotine à la main, mais plutôt toujours laisser une porte ouverte à la miséricorde, une sortie qui permette à quiconque un nouveau départ. »

    Et pour être plus précis, le cardinal Reinhard Marx, qui vient d’être élu président de la Conférence des évêques allemands, s’empresse de reprendre la « solution » du cardinal Kasper, en disant qu’il est favorable à l’accès à la communion pour les divorcés remariés « à condition qu’ils observent un chemin de pénitence ». Après un temps de pénitence, on peut bénir l’adultère…

    Le cardinal Reinhard Marx est l’un des principaux hiérarques de l’Eglise de François : il fait partie du « G8 » du pape, et il est le coordinateur (le chef) du tout nouveau Conseil pour l'économie du Vatican.

    Quant à la miséricorde comme coup de poignard, on en a eu un exemple samedi, quand le pape a reçu les responsables de l’ordre franciscain et leur a lancé : « Apportez la miséricorde à tous ! » Les Franciscains de l’Immaculée ont certainement apprécié. (Mais oui, il y en a que l’on peut juger et méchamment condamner…)

  • « Ils n’étaient pas communistes »

    99_cristianismo.jpgUne interview de François a été diffusée par la radio FM 88.1 dans un bidonville de Buenos Aires hier jeudi, jour du premier anniversaire de son pontificat (cf. ici ou ).

    Dans cette interview, il fait l’éloge des prêtres qui se sont dévoués auprès des plus pauvres, et particulièrement de ceux du « Mouvement des prêtres pour le tiers monde » : « Ils n’étaient pas communistes, mais de grands prêtres qui luttaient pour la vie : ils travaillaient pour apporter la parole de Dieu aux laissés-pour-compte. Ils étaient des prêtres qui écoutaient le peuple de Dieu et luttaient pour la justice. » Et d’insister que le Mouvement des prêtres pour le tiers monde (Sacerdotes para el III Mundo, Chrétiens révolutionnaires - cliquer sur la couverture de la revue ci-dessus) n’était pas influencé par l’idéologie marxiste de la théologie de la libération qui avait conduit Rome à la condamner.

    Le héros et martyr (assassiné alors qu’il montait dans sa Renault 4…) du Mouvement était le prêtre jésuite Carlos Mugica, dont un bidonville de Buenos Aires a pris le nom.

    Un site éphémère (août 2008 – janvier 2009) à sa gloire a publié un texte de Carlos Mugica, dont il suffit de citer quelques phrases pour comprendre de quoi il s’agit :

    « En tant que Mouvement des prêtres pour le tiers monde, nous nous battons pour le socialisme en Argentine comme étant le seul système qui puisse donner des relations fraternelles entre les hommes. »

    « Si aujourd’hui ceux qui se disent catholiques en Argentine avaient mis toutes leurs terres en commun, toutes leurs maisons en commun, il n’y aurait pas besoin de réforme agraire. »

    « Au fond les divergences idéologique se résument en deux alternatives : l’une est l’alternative capitaliste, qui est basée fondamentalement sur le fait que quelques-uns sont propriétaires des moyens de production, c’est-à-dire les biens qui produisent les biens, à savoir les machines dont on tire le profit. (…) L’autre alternative est le socialisme, dans lequel la communauté a le contrôle et la propriété des moyens de production. Ils ne sont pas à un seul ou à quelques-uns, mais à tous. Le contrôle populaire des moyens de production conduit à ce que les biens ne sont pas à quelques-uns mais à tous. »

    « Les hommes sont conditionnés, déterminés par les structures dans lesquelles ils vivent. »

    « La libération doit être réalisée dans tous les secteurs où il y a oppression. Dans l’ordre juridique, politique, culturel, économique et social. »

    « Le problème de la violence n’est pas un problème virginal : « Je n’aime pas la violence… » Il faut être dénaturé pour être favorable à la violence si l’option est violence-non-violence. Le problème est que je ne peux pas rester passivement silencieux devant la situation de terrible violence institutionnelle que je vis, parce que si je le fais, je suis un meurtrier de mon peuple qui meurt de faim. »

    Ce qui est amusant est que si vous retirez du texte ces phrases clairement marxistes-léninistes, vous obtenez un discours standard de François…

    (Les référence aux Prêtres pour le tiers monde et à Carlos Mugica viennent de messages du Forum catholique.)

  • La miséricorde profanée

    En 1979 Jean Borella avait publié un maître livre intitulé La charité profanée. Il faudrait aujourd’hui étudier le thème de la miséricorde profanée. A partir du livre du cardinal Kasper, louangé par François dès son premier angélus, et tout ce qui a suivi jusqu’à maintenant (avec un martèlement qui devient obsessionnel) et va sans doute s’épanouir lors des synodes.

    En réalité, il existe déjà un livre sur le sujet, il date du XVIIe siècle et il est néanmoins d’actualité. Qu’on en juge par cette citation, qui fait parler un jésuite :

    « Hélas! me dit le Père, notre principal but aurait été de n'établir point d'autres maximes que celles de l'Evangile dans toute leur sévérité; et l'on voit assez par le règlement de nos mœurs que, si nous souffrons quelque relâchement dans les autres, c'est plutôt par condescendance que par dessein. Nous y sommes forcés. Les hommes sont aujourd'hui tellement corrompus, que, ne pouvant les faire venir à nous, il faut bien que nous allions à eux: autrement ils nous quitteraient; ils feraient pis, ils s'abandonneraient entièrement. Et c'est pour les retenir que nos casuistes ont considéré les vices auxquels on est le plus porté dans toutes les conditions, afin d'établir des maximes si douces, sans toutefois blesser la vérité, qu'on serait de difficile composition si l'on n'en était content; car le dessein capital que notre Société a pris pour le bien de la religion est de ne rebuter qui que ce soit, pour ne pas désespérer le monde. »

    On aura remarqué : « sans toutefois blesser la vérité ». La doctrine officielle ne change pas, mais on ne s’en occupe plus. Elle n’a plus aucune utilité concrète. Elle n’existe plus qu’à titre documentaire. Seule compte la praxis de la miséricorde.

    Mais on aura remarqué aussi qu’il n’y pas le mot « miséricorde » dans cette citation. Le jésuite du XVIIe siècle parle de « condescendance ». Même le jésuite caricatural de Pascal (il s’agit en effet des Provinciales) n’aurait jamais employé le mot de « miséricorde » pour expliquer qu’on va permettre aux gens de vivre dans ce qui est objectivement un péché mortel. Il savait encore que la miséricorde est un mode de l’amour de Dieu, pas un arrangement entre humains qui mettent la vérité de l’Evangile au placard.

  • Il y a des fois où il ne faut pas sortir…

    « En 2010, au plus fort de la bataille menée par l’épiscopat pour empêcher la légalisation du mariage entre personnes du même sexe en Argentine, l’idée naît de faire une veillée de prière [devant le parlement]. Esteban Pittaro, de l'Université Australe qui appartient à l'Opus Dei, envoie alors un e-mail à l'archevêché de Buenos Aires, pour l’informer de ce projet. Le lendemain, il constate qu’il a reçu un appel auquel il n’a pas répondu et il se rend compte que le numéro qui a appelé appartient à l’archevêché. Esteban rappelle et c’est Bergoglio en personne qui lui répond. 'Je trouve que c’est très bien que vous priiez. Mais le fait que vous vouliez passer toute la nuit sur la place… il va faire froid, rentrez chez vous, priez à la maison, en famille !", lui dit le cardinal. »

    Elisabetta Piqué, "Francesco. Vita e rivoluzione", cité par Sandro Magister.

  • Le T-shirt tendance

    Pope_T-shirt_long_sleeve_1024x1024.jpg

    Le « T-shirt emblématique du pape François Qui suis-je pour juger ? » a été lancé en janvier aux Etats-Unis par la marque Archetypes.

    C’est un « message universel », souligne le président exécutif de la marque Tom Gallagher, qui va au-delà de la communauté LGBT : « c’est un message global qui s’applique à toute communauté et archétype ».

    Sous la fameuse phrase de François on peut lire : « Dites simplement non aux stéréotypes ».

    pope-shirt-promo-1.jpg

    Depuis le lancement du T-shirt emblématique [en anglais iconic], dit encore Tom Gallagher, de nombreuses personnes partagent leur photo, avec le vêtement qui affiche « cette position sur l’égalité » : « Les cinq simples mots Qui suis-je pour juger ? ont résonné profondément chez des millions de personnes autour du globe, de toute religion, ou sans religion du tout, parce qu’ils reflètent une façon authentique de vivre et de traiter les autres avec respect. »

    Bien entendu, le site d’Archetypes donne une place spéciale à un prêtre jésuite qui a publié une publicité pour le T-shirt sur sa page Facebook.

    Et parmi les photos « partagées », il y a celle-ci, qui montre des élèves d’une école catholique manifestant contre l’éviction d’un professeur qui s’est « marié » avec un autre homme…

    1621782_642124445850632_1211107041_n-1.jpg

    (Via Rorate Caeli)