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Europe - Page 91

  • Oh la bonne idée…

    Le président chypriote Nicos Anastasiades a envoyé une lettre, le 17 février, à la présidence de l’UE (en la personne du ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders) et au secrétaire général du Conseil de l’UE Jeppe Tranholm-Mikkelsen, pour demander… que le turc devienne langue officielle de l’UE.

    Ce serait un « geste », dit-il, qui pourrait aider à la réunification de Chypre (puisque de fait on parle turc au nord de l’île), et améliorer les relations entre la Turquie et l’UE.

    Nicos Anastasiades se sent-il à ce point prisonnier d’Erdogan qu’il développe un syndrome de Stockholm ?

  • Hashim Thaçi Président

    Non seulement Hashim Thaçi est toujours l’homme fort du Kosovo, mais l’ex-premier Premier ministre est même devenu « président » du pays, hier, à l’issue d’un vote houleux du Parlement.

    L'Union européenne a jugé « extrêmement préoccupantes » les scènes de violence observées au Parlement kosovar.

    Mais elle ne se préoccupe en aucune manière de voir un tel personnage devenir président d’un plus ou moins Etat européen, où règne la corruption après le trafic d’organes prélevés sur les ennemis. Il est vrai qu'un certain nombre de fonctionnaires européens ont bien profité de cette corruption et de leur silence sur les activités passées de Hashim Thaçi…

    Cf. 1, 2, 3.

  • Ils appellent cela l’"Union" européenne

    De l’avis général des observateurs, la réunion des ministres de l’Intérieur des 28, hier, a été une véritable foire d’empoigne, un « chaos » selon Open Europe. Tous contre tous, chacun accusant l’autre de détruire Schengen et l’Europe… Celui qui ne fait rien étant responsable de l’invasion tandis que celui qui fait quelque chose agit contre les règles européennes et brise l’unité…

    Le plus spectaculaire cavalier seul est l'Autriche qui venait d’organiser une réunion avec les pays des Balkans, au cours de laquelle ils avaient défini leurs normes communes : ne plus laisser passer que les migrants pouvant prétendre à une protection internationale, refouler ceux qui présentent de faux documents ou font de fausses déclarations.

    Le gouvernement grec a été ulcéré de ne pas avoir été invité à cette réunion, et il a rappelé hier son ambassadeur à Vienne « pour consultations ». Aujourd’hui, il a refusé de recevoir le ministre autrichien de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner. Guerre froide austro-grecque !

    La même Johanna Mikl-Leitner qui déclarait à la réunion des ministres européens : « Pour le dire franchement, si la Grèce répète encore et encore qu’il est impossible de protéger la frontière grecque, nous devons nous poser la question s’il est possible de maintenir la frontière extérieure de Schengen en Grèce. »

    Cela fait quand même un certain nombre de mois que l’on constate qu’il n’y a ni frontière Schengen ni aucune autre frontière entre la Turquie et la Grèce, surtout dans les îles, où il n’y a que quelques kilomètres d’eau salée (ce que nos jobards de l’information osent appeler « traverser la Méditerranée »).

  • Viktor Orban en appelle au peuple

    Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a déjà porté plainte devant la Cour européenne de Justice contre le plan de relocalisation des terroristes clandestins migrants réfugiés, a décidé d’organiser un référendum. Il l’a annoncé aujourd’hui au cours d’une conférence de presse, soulignant que l'imposition de quotas ne peut que bouleverser les équilibres ethniques, culturels et religieux de l'Europe. « Le gouvernement, aujourd'hui, ne fait que répondre au sentiment de la population : nous pensons qu'introduire des quotas d'installation de migrants sans l'aval du peuple est tout simplement un abus de pouvoir. »

    La date n’est pas encore fixée, mais la question a déjà été soumise au bureau national des élections :

    « Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois ? »

    Hier, le président du Parlement, László Kövér, a déclaré à la radio que la gauche, en soutenant l’immigration, ne voulait pas seulement importer des électeurs, mais cherchait à dissoudre la civilisation européenne fondée sur la diversité des cultures nationales et le christianisme. Et que le système de quotas « n’est pas une solution mais un précédent » et une étape vers la création des Etats-Unis d’Europe sans modifier les traités. Il a ajouté que la gauche veut la disparition des nations, de la religion et de la famille, et il a pris comme exemple le « succès significatif » des attaques de la gauche contre l’identité sexuelle. Il a également souligné l’importance de la coopération stratégique du V4 (groupe de Visegrad), précisant que si le travail commun entre les quatre pays avait été jusqu’ici de caractère pratique et surtout économique, le moment est venu de nous souvenir de notre appartenance à un culture partagée : les pays d’Europe centrale devront préparer l’avenir ensemble lorsque « nous aurons à protéger conjointement le bassin des Carpathes ».

  • Les deux ingérences

    Oskar Freysinger, grande figure valaisanne de l’UDC, écrit à François Hollande pour dénoncer « une ingérence caractérisée et grave dans les affaires intérieures helvétiques ». Les Français résidant en Suisse ont reçu une circulaire du PS leur demandant de voter non à la votation du 28 février qui résulte d’une initiative de l’UDC visant à pouvoir expulser les criminels étrangers.

     Au vu de la source et du mode de diffusion, cet envoi peut être assimilé à une démarche officielle. Outre l’ingérence évidente qu’il constitue dans les affaires intérieures d’un pays tiers, il colporte une désinformation flagrante à l’adresse de ses destinataires et des « proches » qu’il les exhorte à alerter. On peut y lire en effet qu’« il s’agit ici d’expulsion automatique d’êtres humains en raison de délits mineurs », ce qui est un mensonge grossier. (…)

    Monsieur le Président de la République, il est incompréhensible qu’un parti gouvernemental d’un pays ami puisse répandre, via les structures consulaires de l’Etat français, de telles exhortations à la peur et à la haine. Je vous fais part ici de mon étonnement de citoyen et de mon indignation de vice-président du plus grand parti politique de Suisse, l’UDC, à qui des responsables socialistes français attribuent des intentions dangereuses et inhumaines.

    Mais Oskar Freysinger écrit aussi à François Hollande en tant que ministre de la Sécurité dans le Valais, pour dénoncer une autre ingérence :

    Les cantons suisses romands, frontaliers de la République française, doivent faire face à une criminalité endémique en provenance de votre pays. Il s’agit, le plus souvent, d’incursions en provenance des banlieues de Lyon ou de Marseille, voire de Corse. Ces incursions se caractérisent par une violence extrême, ainsi que par le recours aux voitures béliers et aux armes de guerre.

    La délinquance d’origine française requiert même des mesures policières spécifiques. Dans notre canton, le plan COBRA mobilise une part significative des effectifs de sécurité et il est entièrement tourné vers la France. (…)

    (…) le seul gouvernement de la région à avoir restauré les contrôles aux frontières et à s’être même réservé le droit d’enfreindre les droits de l’homme au nom de l’état d’urgence, c’est le gouvernement socialiste de la République française.

    Nous voyons donc le même parti au pouvoir justifier les entorses aux droits de l’homme au nom de son intérêt national et dissuader au nom de ces mêmes droits un pays voisin et ami de définir librement son propre intérêt national ! Une aussi parfaite mauvaise foi a rarement été vue dans les relations entre nos deux pays.

  • 160 millions

    La Commission européenne a répondu aux questions que posait Marie-Christine Arnautu (en compagnie de Sylvie Goddyn, Mylène Troszczynski, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch). Il en ressort que l’exécutif européen a versé aux deux fédérations européenne et mondiale du planning familial, depuis 2005, quelque 160 millions d’euros. Pour faire une propagande européenne et mondiale pour l’avortement. Ce qui n’est pas du tout du ressort de la Commission européenne. Et l’est d’autant moins que plusieurs pays membres interdisent le meurtre des enfants dans le ventre des mères.

    On remarque dans la liste des subventions celles qui concerne « le besoin non satisfait : construire un dialogue plus effectif en Europe ». Sic. Deux fois 260.000 €.

    Mais il est plus important de « construire un élan pour la santé sexuelle et reproductive » : 2,5 millions d’euros.

    Et bien sûr à destination de la « jeunesse vulnérable » : 1,7 million d’euros.

    Et il est crucial que l’Union européenne finance à hauteur d’1,5 million d’euros un programme de « renforcement des objectifs 5a et 5b du millénaire pour le développement en Asie du Sud : créer des militants et un élan pour le progrès de la santé et des droits de la santé sexuelle et reproductive »… En français : imposer l’avortement à des pays qui n’en veulent pas.

  • Leur porte-parole Pinocchio

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    Déclaration de Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne, lors d'une conférence de presse ce matin :

    « La Commission ne fera pas campagne dans le référendum britannique, n’interviendra pas dans ce processus. Je ne vois pas quel rôle la Commission pourrait avoir dans une campagne qui concerne le peuple britannique et seulement le peuple britannique. »

    Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles.

    Mais le mensonge est visible même par des imbéciles : il est évident que ce référendum ne concerne pas que les Britanniques, et qu’il concerne même au premier chef l’exécutif européen…

  • Ce qu’a obtenu Cameron

    Pour évaluer ce que David Cameron a obtenu, on peut mettre côte à côte le premier « principe » qu’il voulait voir reconnu, et la première phrase de la réponse du Conseil européen. Le premier principe était : « L’UE a plus d’une monnaie ». La première phrase de la réponse est : « Afin d'atteindre l'objectif des traités consistant à établir une Union économique et monétaire dont la monnaie est l'euro, il est nécessaire d'approfondir cette union. »

    Non seulement il y a une monnaie unique, mais il faut absolument approfondir l’union monétaire…

    Ensuite, la réponse rappelle qu’il y a des Etats qui se sont exemptés de l’euro, dont le Royaume-Uni, et que ceux-là ne participent donc pas à l’approfondissement, mais… qu’ils doivent la faciliter.

    Et l’on rappelle, à l’intention de la Pologne, de la Tchéquie, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie, mais aussi de la Suède, que ceux qui ne sont pas exemptés « sont tenus, en vertu des traités, de progresser en vue de remplir les conditions nécessaires à l'adoption de la monnaie unique ».

    Bref il n’y a rien de nouveau, sinon des rappels sévères des termes du traité.

    La deuxième demande concernait le renforcement de la compétitivité. Cela ne posait aucun problème et la réponse est conforme à ce qu’on pouvait attendre : un discours de campagne électorale. On va évidemment tout faire pour renforcer la compétitivité… (C’est le paragraphe le plus court de la réponse.)

    La troisième demande concernait la souveraineté. Cameron demandait 1- que l’obligation d’aller vers « une union sans cesse plus étroite » ne s’applique pas au Royaume Uni, et que cela soit stipulé d’une façon juridiquement contraignante. 2 – que les parlements nationaux, agissant ensemble, puissent bloquer des processus législatifs. 3 – que des engagements soient pris, avec des propositions claires, pour qu’il y ait une véritable subsidiarité, « l’Europe quand c’est nécessaire, le national quand c’est possible ».

    Ici, David Cameron a obtenu la reconnaissance que « le Royaume-Uni n'est pas tenu de prendre part à une intégration politique plus poussée dans l'Union européenne », et cela sera intégré dans le traité lors de sa prochaine révision. On ajoute que la référence à une « union sans cesse plus étroite » n’est pas, de toute façon, « une base légale pour étendre la portée des dispositions des traités ». Sur la subsidiarité, Cameron n’a rien obtenu, sauf au sujet de l’action des parlements nationaux. Ceux-ci vont pouvoir intervenir de façon plus précise s’ils considèrent qu’un projet législatif est contraire au principe de subsidiarité (c’est l’unique motif possible). Un refus représentant plus de 55% des voix attribuées aux parlements nationaux aboutira à un rejet du projet. Ceci n’est pas dans le traité européen. Mais le traité de Lisbonne a prévu que les parlements nationaux pouvaient donner un avis, si cet avis recueillait 33% des voix (chaque chambre législative nationale a une voix, ou deux voix s’il n’y a qu’une chambre). Il faut modifier le traité ? Par chance, ce mécanisme ne figure pas dans le traité lui-même, mais dans un « protocole ».

    La quatrième demande était la revendication d’une période de quatre ans pendant laquelle les immigrants en provenance d’autres pays de l’UE n’auraient pas les avantages sociaux britanniques. C’était la plus difficile, selon les médias. Mais non. On pouvait très bien accéder à la demande de Cameron, en spécifiant simplement qu’il s’agit d’une mesure prise en raison d’une situation exceptionnelle. C’est ce qui a été décidé, et cette possibilité de dérogation sera inscrite dans les règlements européens.

    Objectivement, tout cela ne donne à Cameron que de bien maigres arguments pour faire campagne contre le Brexit.

    Et affirmer comme il le fait que c’est là « l’Europe réformée » que l’on voulait, c’est vraiment pousser le bouchon très loin…

    Le référendum aura lieu le 23 juin.

  • Les évêques polonais ne se laissent pas faire

    Europe infos, « le magazine de la Commission des conférences épiscopales de l’UE et de l’Office européen jésuite » a publié dans son dernier numéro un article critiquant violemment le gouvernement polonais (cf. Riposte catholique). Cela commençait ainsi : « Les choses vont mal en Pologne. L'Europe a de véritables raisons de s'inquiéter des événements qui s’y déroulent. » A la fin, après avoir accusé le gouvernement de porter atteinte à l’ordre constitutionnel et de mettre en place un Etat policier, l’auteur, Henryk Woźniakowski (le patron libéral européiste des éditions Znak, aujourd’hui spécialisées dans l’autoflagellation polonaise et le dialogue interreligieux) écrivait : « Jusqu’à présent, les évêques catholiques ont choisi de ne pas s’exprimer publiquement sur cette question. »

    Eh bien les évêques se sont exprimés. Sur l’article de Henryk Woźniakowski. La conférence épiscopale de Pologne a mis en demeure la COMECE (dont elle fait partie…) de supprimer l’article du site (cf. Riposte catholique), remarquant que ni M. Woźniakowski ni Europe infos ne l’a contactée pour obtenir une déclaration, ajoutant : « La publication de cet article dans Europe Infos qui représente les conférences épiscopales d’Europe est un acte hostile qui interfère dans les affaires intérieures de la Pologne. »

    Europe Infos a accusé le coup. Supprimant l’article, et se livrant à une longue tentative de justification de sa « politique éditoriale » concernant des articles « écrits par des auteurs invités issus d'un réseau universitaire catholique élargi », tout en regrettant « que certains lecteurs aient pu se sentir offensés par les opinions développées dans ces articles ». C’est signé Johanna Touzel, rédactrice en chef… pour la COMECE, et Martin Maier rédacteur en chef pour le JESC, qui osent prétendre que la publication qu’ils dirigent « n’est pas l’organe officiel des organisations ». Johanna Touzel est la porte-parole de la COMECE, dont le logo est la première chose que l’on voit sur le site, qui se présente comme celui du magazine de la COMECE...

    Outre l’article sur la Pologne (que l’on peut toujours trouver en cache), il y a eu aussi un article sur la Hongrie, nettement plus violent, par Hans Schelkshorn, « professeur de philosophie à la faculté de théologie catholique de l’Université de Vienne ». Celui-là est toujours en ligne, bien que les évêques hongrois soient clairement mis en cause comme soutenant l’idéologie « post-fasciste » de Viktor Orban. Peut-être n’ont-ils pas lu l’article. Les évêques polonais eux-mêmes n’avaient pas vu l’article d’Europe Infos dans l’édition imprimée du magazine. Ce qui est quand même la bonne nouvelle : personne ne lit les productions de la COMECE…

    Addendum 17 février

    Les évêques de Hongrie ont exigé, et obtenu, que soit retiré le texte contre Viktor Orban.

  • Encroûtés

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    Les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l’Union européenne se sont réunis hier à Rome. Ils se sont dit « préoccupés par l’état du projet européen », par les menaces qui pèsent sur l’Union elle-même, par la crise des réfugiés, par la terrifiante montée des populismes, et ils ont déclaré :

    « Nous restons résolus à continuer le processus de création d’une union toujours plus étroite entre les peuples d’Europe. »

    Et si on ne peut pas à 28, on le fera à nous six comme au bon vieux temps. Avec ceux qui voudront jouer avec nous au bulldozer qui écrase les peuples.

    Aujourd’hui, revenant de Rome où il s’amusait, avec ses cinq copains, de la « petite table » qui suffisait à les réunir, Laurent Fabius a démissionné. Mauvais augure…