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Eulex Kosovo : un livre va confirmer le désastre

Andrea Capussela a été entre 2008 et mars dernier à la tête de l’unité économique d’Eulex, la mission européenne visant à promouvoir l’Etat de droit au Kosovo. On sait depuis longtemps que cette mission sert en fait à protéger les plus grands corrompus qui sont aussi les dirigeants de ce cloaque intitulé Kosovo, et les révélations du procureur Maria Bamieh (qui est aujourd’hui menacée de mort) ne sont que les derniers éléments en date.

Mais, dans un livre à paraître en février prochain, Andrea Capussela va donner des faits précis. Il analyse 15 cas significatifs ayant donné lieu à des actes d’accusation. Seulement 4 ont abouti à des condamnations. « Considérant l’ampleur de la corruption politique et du crime organisé au Kosovo, ces résultats sont très insuffisants », souligne-il, considérant que « la mission a agi au mépris de son mandat ».

Sur ces 15 cas, 7 étaient dus à une pression extérieure, soit que la mission découvrait que son inaction allait être mise au jour, soit qu’il y avait une pression de Bruxelles ou de l’opinion publique internationale.

Dans 3 des 4 cas qui ont abouti à une condamnation, il s’agissait de personnages secondaires.

Selon Andrea Capussela, non seulement Eulex a failli à sa tâche, mais la corruption et le crime organisé ont empiré sous son mandat.

Un chef enquêteur d’Eulex confirme, sous le sceau de l’anonymat, que ses enquêtes sur des personnages importants se sont heurtées au mur des institutions internationales censées apporter l’Etat de droit. « Il y a des gens qui tuent des gens et qui s’en tirent grâce à la Minuk et Eulex » (la Minuk était la mission de l’ONU, qui a laissé à Eulex 1187 cas qui ont disparu dans les placards…). Les performances d’Eulex sont pires que celles de la Minuk, dit-il, parce que ses dirigeants sont devenus si proches du gouvernement de Hashim Thaci qu’ils ont « fusionné » : « Ils sont indivisibles ». Et « les lois ne sont que pour les pauvres ».

Pour ce qui est des faits les plus graves, rappelons qu’en juillet dernier l’enquêteur en chef Clint Williamson, terminant son mandat, a annoncé un acte d’accusation mettant en cause de hautes personnalités du Kosovo, et « cohérent » avec le rapport qui mettait ouvertement en cause Hashim Thaci dans divers crimes dont un trafic d’organes de prisonniers serbes… qui ne figurera pas dans l’acte d’accusation. Et Clint Williamson soulignait in fine qu’il était sans précédent qu’un procureur soit nommé sans qu’il y ait de tribunal…

On sait aujourd’hui que les crimes sont tellement graves qu’ils ne peuvent être jugés que par un tribunal spécial international. Qui reste à constituer. Mais pour cela il faut d’abord modifier la Constitution du Kosovo. Dont les gardiens sont les principaux accusés…

Commentaires

  • Et à ce futur tribunal nous convoquons comme premier témoin ( assisté?) le citoyen Bernard Kouchner , premier Gouverneur de la région.

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