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Europe - Page 89

  • Le déni

    Plusieurs sites se sont fait l’écho de la censure dont a été victime François Hollande, sur le site de la Maison Blanche, le 31 mars. Invité par Obama à parler du terrorisme, il a dit que « la source du terrorisme islamiste, elle est en Syrie et elle est en Irak ». Alors que les propos étaient traduits, cette phrase-là ne l’a pas été. Parce qu’elle n’est pas conforme à l’idéologie officielle de la Maison Blanche : le terrorisme n’a aucun rapport avec l’islam, donc il n’y a pas de « terrorisme islamiste ». L’affaire a fait tant de bruit (dans les milieux conservateurs) que la vidéo a été modifiée et la phrase traduite, et l’on a invoqué un « problème technique ».

    Or voici que ce matin je vois sur Euractiv un article intitulé « L’UE peine à gérer la radicalisation ». Curieux de voir de quelle radicalisation il s’agit, je lis l’article. Or, arrivé au bout, je ne sais toujours pas de quoi il s’agit. Il semble qu’on parle d’une radicalisation absolue, en quelque sorte au-delà des opinions et des idéologies, quelque chose d’insaisissable, et l’on comprend alors en effet pourquoi on peine à la gérer…

    On apprend que « en 2014, l’UE a alloué 3,5 millions d’euros à la lutte contre la radicalisation et les départs de jeunes européens vers des zones de conflit, comme la Syrie ». Et que cette affaire de « combattants étrangers » (en Syrie) est un problème. Pas seulement pour la Syrie, apparemment, mais on ne sait pas pourquoi.

    L’article m’apprend aussi que la Commission européenne compte « allouer 5 millions d’euros supplémentaires au centre d’excellence du réseau européen de sensibilisation à la radicalisation (RSR) ». Notamment pour un projet intitulé Stresaviora II, qui a pour objectif de « renforcer la résistance contre la radicalisation violente ».

    Je n’avais jamais entendu parler du RSR. Alors je suis allé voir de plus près. J’ai découvert que ce « réseau européen de sensibilisation à la radicalisation » a été créé en 2011.

    Sa création fut annoncée par un long communiqué intitulé « La Commission européenne redouble d’efforts pour lutter contre l’extrémisme violent ». Non seulement on n’y trouve aucun mot ayant un rapport avec l’islam, mais on précise explicitement qu’il n’est « pas possible d'établir un lien entre le terrorisme et une confession ou des convictions politiques données ».

    En janvier 2014, la Commission européenne a pondu un document de 13 pages intitulé « Prévenir la radicalisation conduisant au terrorisme et à l’extrémisme violent: renforcer l'action de l’UE ». Dans ces 13 pages, de même, on cherchera en vain une quelconque allusion à l’islam, ou même au « jihadisme », ou même au fameux « Daech »…

    Si vous vous demandiez pourquoi l’Union européenne est tellement inefficace contre le terrorisme islamiste, vous avez la réponse. Tant qu’on s’obligera à ne pas appeler les choses par leur nom, on se condamne à subir les assauts de cette si étrange « radicalisation » sans visage…

  • Tout est bon…

    Même de tragiques attentats peuvent servir à la propagande européiste. François Hollande à l’ambassade de Belgique :

    « C'est l'Europe qui est visée, unis nous vaincrons le terrorisme. »

    C’est ce qu’on voit en effet : on s’unit en ressuscitant les frontières et les contrôles aux frontières… Principe même d’une union toujours plus étroite ?

  • Objection de conscience au diagnostic prénatal

    Un médecin espagnol a déposé le 11 mars « une requête visant à faire reconnaître la violation de sa liberté de conscience » à la Cour européenne des droits de l’homme. La CEDH va donc se prononcer pour la première fois sur « l’objection de conscience au diagnostic prénatal à but eugénique ».

    Ce médecin a « toujours refusé de participer à des avortements pour motif de conscience ». Cependant en 2008, « son chef de service l’a obligé à assurer quotidiennement la consultation de diagnostic prénatal ». Or ce diagnostic « constitue la première étape dans le processus qui conduit, si une maladie ou une malformation sont dépistées, à un avortement en raison du patrimoine génétique ou de l’état de santé de l’enfant ». Ce lien « entre le dépistage et l’avortement est établi à la fois dans loi et dans la pratique : 90% des fœtus atteints détectés étant avortés ».

    Le médecin requérant « a demandé à la justice espagnole de faire reconnaître son droit à l’objection de conscience, sans succès ». Il a déposé sa requête à la CEDH avec le soutien du Centre européen pour le Droit et la Justice de Gregor Puppinck.

    (ECLJ, via Gènéthique)

  • 15 millions de lettres

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    Le milliardaire Peter Hargreaves, co-fondateur de l’entreprise de services financiers Hargreaves Lansdown, s’est officiellement affilié la semaine dernière à Leave.eu, la plus importante organisation à faire campagne pour le Brexit. Et ce n’était pas seulement pour donner son nom. Il vient d’envoyer à ses frais une lettre à quelque 15 millions de foyers britanniques pour inciter ses concitoyens à aller voter au référendum pour que le Royaume-Uni quitte l’Union européenne.

    Peter Hargreaves commence par rappeler qu’en 1975 le Royaume-Uni est entré dans une zone de libre échange appelée le Marché Commun, mais que cela devient une union politique toujours plus étroite sans que nous ayons approuvé cette direction. « Cela nous enlève le droit de choisir notre avenir propre et la façon dont nous commerçons avec le reste du monde. »

    Puis il évoque le gaspillage d’argent auquel conduisent des lois et règlements inappropriés : « Nous payons cher cette intrusion dans notre liberté : 20 milliards chaque année. »

    Quant au risque de perte d’emplois, c’est un « argument fallacieux », et c’est « ridicule » : « Nous achetons plus à l’UE qu’elle ne nous achète. Ce serait un suicide financier pour eux s’ils imposaient des barrières douanières. »

    Ceux qui font une propagande alarmiste sont ceux qui bénéficient du système. « Beaucoup de soi-disant organisations indépendantes reçoivent de l’argent de Bruxelles. »

    « Je vous invite à écouter des gens réels et les entrepreneurs qui créent de la richesse, et non pas les dirigeants de grandes institutions dont la vie pépère sera perturbée par le changement. (…) Nos politiciens devraient défendre une vision équilibrée, mais c’est leur propre avenir politique qui semble être leur priorité. L’avenir du Royaume-Uni est en jeu, ce qui est infiniment plus important que les carrières politiques. »

    Depuis le 1er mars, dit-il, il donne sur twitter, chaque jour, une nouvelle raison de quitter l’UE. Il a défini 115 raisons, qui sont « la pointe émergée de l’iceberg », et il « défie quiconque de produire quelque chose d’approchant pour rester » dans l’UE.

    Au verso, il donne « juste dix raisons parmi les plus percutantes », et il invite son lecteur à rejoindre la campagne Leave.eu.

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  • Orban : L’Europe n’est pas libre

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    Voici une traduction d’un large extrait du discours de Viktor Orban, Premier ministre hongrois, lors de la fête nationale hongroise, le 15 mars dernier.

    Nous avons notre héritage, le peuple hongrois existe toujours, Buda est toujours debout, nous sommes qui nous étions, et nous serons qui nous sommes. Notre réputation se propage loin ; les gens intelligents et les peuples intelligents reconnaissent les Hongrois. Nous adhérons à la loi antique et nous mesurons nos actions selon les normes universelles. Nous enseignons à nos enfants que leur horizon doit être l'éternité.

    Que nous réussissions, que nous voyions finalement la construction d'une patrie libre, indépendante, digne et respectée dans le monde entier - celle qui a été brandie par nos ancêtres de 1848, et pour laquelle ils ont sacrifié leur vie - nous ne pouvons pas encore le savoir. En revanche, nous savons que la constellation européenne actuelle est instable, et que des temps difficiles sont à venir. Les temps dans lesquels nous vivons nous pressent avec cette question, qui est comme un sabre de hussard sur notre poitrine : « Allons-nous vivre dans l'esclavage ou la liberté ? » Le destin des Hongrois est entremêlé à celui des nations de l'Europe, et il est tellement devenu une partie de l'union qu’aujourd'hui pas un seul peuple - y compris le peuple hongrois – ne peut être libre si l'Europe est pas libre. Or aujourd'hui l'Europe est aussi fragile, faible et maladive qu’une fleur rongée par un ver invisible. Aujourd'hui, 168 ans après les grands combats de ses peuples pour la liberté, l'Europe - notre maison commune – n’est pas libre.

    Mesdames, Messieurs, l'Europe n’est pas libre, parce que la liberté commence quand on dit la vérité. En Europe aujourd'hui, il est interdit de dire la vérité. Une muselière est une muselière - même si elle est en soie.

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  • L’axe Berlin-Ankara est passé

    Mercredi dernier, je titrais « L’axe Berlin-Ankara ne passe pas », en soulignant les oppositions au projet Merkel-Erdogan sur les « réfugiés ». Mais les Allemands et les Turcs ont quand même réussi à faire passer l’essentiel de leur accord (dont la teneur exacte n’a été que discrètement et tardivement publiée) dans la nuit de vendredi à samedi.

    J’avais signalé trois vetos. En fait celui de Viktor Orban était déjà sans objet dans le projet final d’accord, qui ne mentionnait pas de nouveaux quotas obligatoires de « réfugiés ».

    L’éventuel veto britannique concernait la suppression des visas pour les Turcs entrant dans l’espace Schengen. Finalement on se contentera… d’accélérer le processus de libéralisation, ce qui revient au même à court terme. Mais de toute façon le ministre qui avait évoqué ce veto vient de démissionner (pour des raisons de politique intérieure).

    Restait le veto chypriote. Mais comme d’habitude on a demandé à ce petit pays qui ne compte pas, humilié en permanence par la Turquie qui occupe un bon tiers de son territoire, de bien vouloir avaler une nouvelle couleuvre. On ne va pas « relancer le processus d’adhésion » de la Turquie, on va… ouvrir un nouveau chapitre…

    La disposition essentielle est donc la disposition « temporaire et extraordinaire » qui prévoit le renvoi vers la Turquie de tous les nouveaux migrants qui arriveront sur les îles grecques, à partir du dimanche 21 mars selon les termes de l’accord, en fait à partir du 4 avril, a dit ensuite Angela Merkel… Pour chaque Syrien renvoyé, les Européens s’engagent à « réinstaller » dans l’UE un autre Syrien depuis la Turquie. Jusqu’à concurrence de 72.000 personnes… (alors que plus d’un million de personnes sont déjà passées par la Turquie et la Grèce).

    Pour amadouer l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme, l’accord stipule que chaque demandeur d’asile qui arrivera sur les côtes grecques aura droit à un examen individualisé de sa requête et le droit de faire appel de la décision de renvoi… (Quelque 2.300 experts vont être envoyés en Grèce…)

    Pour la Turquie c’est un accord « historique ». Parce que, en attendant de voir s’il va changer quoi que ce soit, l’UE s’engage à accélérer le versement des 3 milliards d’euros déjà promis, et à ajouter 3 milliards d’euros d’ici la fin de 2018…

  • L’axe Berlin-Ankara ne passe pas…

    Le président du Conseil européen Donald Tusk était hier à Nicosie, et le président chypriote Nicos Anastasiades lui a dit carrément que son pays opposerait un veto à l’accord entre l’UE et la Turquie sur les « réfugiés » si cet accord comportait, comme le dit le pré-accord du 8 mars, une relance des négociations d’adhésion de la Turquie.

    Dans le même temps, le ministre britannique du Travail, Iain Duncan Smith (ouvertement partisan du Brexit) a demandé à David Cameron d’opposer le veto britannique parce que le pré-accord comprend la fin des visas pour les Turcs entrant dans l’espace Schengen et que cela est « dangereux ».

    Quant au Premier ministre hongrois Viktor Orban, il avait aussitôt brandi la menace de veto si l’accord sur l’échange de « réfugiés » (un réfugié syrien admis en Europe pour un réfugié syrien renvoyé de Grèce en Turquie) devait conduire à l’obligation d’accueillir des quotas de réfugiés.

    Bref, il y a veto ou risque de veto sur les trois aspects du texte… (En outre, selon les apôtres des droits de l’homme et de l’envahisseur, le texte serait contraire à la Charte des droits fondamentaux – interdiction des expulsions collectives - et à la Convention des Nations Unies sur les réfugiés – interdiction d’expulser tout réfugié sauf menace à l’ordre public.)

    Après Chypre, Donald Tusk est allé en Turquie. Il n’a pas caché qu’il serait difficile d’aboutir à un accord sur l’accord qui est censé être conclu lors du sommet de… vendredi prochain : « La proposition turque établie avec l’Allemagne demande encore à être rééquilibrée, afin qu’elle puisse être acceptée par les 28 États membres et les institutions européennes », a-t-il dit. On remarquera la formulation : « la proposition turque établie avec l’Allemagne ». Elle est précise et elle est juste. Ce qu’on nous a présenté comme un pré-accord UE-Turquie était une proposition turque acceptée et défendue par Angela Merkel. Ce qui provoqua d’ailleurs une bronca au sommet du 8 mars, et le rejet provisoire du texte…

  • Une menace pour l’OTAN…

    Le général Ben Hodges, commandant de l’armée américaine en Europe, déclare que si le Royaume Uni quitte l’UE ce sera une menace pour l’OTAN.

    Explication : « Tout ce qui porte atteinte à l’efficacité de l’Alliance a un impact sur nous, et donc si l’UE commence à se défaire cela ne peut qu’avoir un effet d’entraînement sur l’Alliance elle-même. »

    Cela dit, le général Hodges paraît être une véritable machine à débiter des âneries. Il dit aussi qu’il est « préoccupé » que l’UE puisse se défaire alors qu’elle doit « tenir tête à la Russie ». Car « l’agression russe » en Ukraine et l’intervention russe en Syrie ont menacé la sécurité européenne, et la Russie a instrumentalisé (pire que cela : « weaponised » : transformé en arme de guerre) la crise des migrants en obligeant des dizaines de milliers de personnes à fuir en Europe. Sic.

    Pain bénit pour le ministre britannique de la Défense Michael Fallon qui a bien entendu souligné aussitôt que le Royaume Uni prendrait un « gros risque » pour sa sécurité s’il quittait l’UE… (Poutine rêve aussi d’envahir l’Angleterre ?)

    L’ancien ministre de la Défense Liam Fox a quant à lui condamné cette « stratégie de la peur », faisant remarquer que la sécurité britannique repose sur l’OTAN et les services de renseignement britanniques, et que l’OTAN c’est les Etats-Unis dont le budget de la Défense est plus important que la somme des 11 plus importants budgets de défense suivants.

    Quant à John Bolton, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, il affirme le contraire du général Hodges (dans le même numéro du Telegraph) : « Les Etats-Unis ont un important intérêt de sécurité nationale à ce que les électeurs britanniques soutiennent le retrait de l’Union européenne. A rebours de la sagesse conventionnelle [il s’agit de celle qu’incarne Obama, « soutenant la construction d’un super-Etat européen »], une sortie de la Grande-Bretagne d’une UE qui patauge créerait immédiatement le potentiel pour une sécurité occidentale plus efficace »… L’article de John Bolton se termine ainsi : « Les Etats-Unis ont besoin d’alliés européens solides, parmi lesquels la Grande-Bretagne a été et doit rester le plus important. Nous aimons l’indépendance – vous devez retrouver la vôtre. Ça marche. »

  • L’AfD entre dans trois nouveaux parlements

    Comme on s’y attendait, les deux partis de la coalition droite-gauche allemande ont perdu des plumes ce dimanche dans les trois Länder où il y avait des élections, au profit de l’AfD qui se présentait pour la première fois.

    Le scrutin le plus spectaculaire est celui de Saxe-Anhalt, où l’AfD obtient 24,2% des voix et arrive deuxième derrière la CDU. Dans le Bade-Wurtemberg, l’AfD obtient 15,1%, et en Rhénanie-Palatinat 12,6%.

    L’AfD, Alternative pour l’Allemagne, a été créé comme un parti anti-euro. Aujourd’hui c’est contre l’immigration qu’il cartonne…

    (Les médias insistent sur la défaite d'Angela Merkel et de la CDU. Mais si la CDU perd en effet 12 points dans le Bade-Wurtemberg, elle ne perd que 3,4 points en Rhénanie-Palatinat et 2,7 en Saxe-Anhalt. Le SPD perd 10,9 points - la moitié de son score précédent - en Saxe-Anhalt, et 10,4 points dans le Bade-Wurtemberg, et améliore son score d'un demi-point en Rhénanie où il est en tête. Dans le Bade-Wurtemberg, les Verts sont passés devant la CDU en gagnant 6,1 points à 30,3%...)

  • La Finlande et l’euro

    L’« initiative citoyenne » finlandaise contre l’euro a bien recueilli plus de 50.000 signatures, comme l’annonçait en novembre le député européen Paavo Väyrynen qui l’avait lancée.

    Le Parlement a donc obligation de débattre de l’appartenance de la Finlande à la zone euro.

    En soi c’est assez surréaliste, dans la mesure où, 1 – les pays membres de l’UE sont obligés d’avoir l’euro (sauf s’ils s’en sont exclus avant Maastricht), 2 – l’initiative de Paavo Väyrynen n’est soutenue par aucun parti, pas même le parti des Vrais Finlandais qui est aujourd’hui membre de la coalition au pouvoir…

    Mais le fait est que l’initiative de Paavo Väyrynen fait débat dans l’opinion. Surtout au moment de la campagne britannique. Et le député européen souligne que selon le dernier sondage 31% des Finlandais sont contre l’euro, alors qu’ils n’étaient que 19% en 2011. C’est que la Finlande traverse une très mauvaise passe économique, et que les Finlandais voient de plus en plus avec envie comment leurs voisins suédois s’en sortent sans l’euro, sans parler des Norvégiens qui sont carrément en dehors de l’UE…