Les ambassadeurs des Etats membres de l’UE ont décidé d'ouvrir un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de la Turquie. C’est le chapitre 33, sur les affaires budgétaires. Cela avait été annoncé en mars dernier : cette ouverture, avant la fin juin, faisait partie de l’accord conclu entre l’UE et la Turquie sur les « migrants ».
Europe - Page 85
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Turquie : un nouveau chapitre
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Le Brexit et la civilisation occidentale
Dans une interview publiée par le quotidien allemand Bild, le président du Conseil européen Donald Tusk ose dire que le Brexit serait le début de la destruction de la « civilisation occidentale » :
Pourquoi est-ce si dangereux ? [...] En tant qu’historien, je crains qu’un Brexit puisse marquer non seulement le début de la destruction de l’UE mais aussi de la civilisation occidentale.
Un Brexit, poursuit-il, « encouragera » toutes les forces radicales anti-UE d'Europe, mais aussi « les ennemis extérieurs qui boiront le champagne ». Il s'est néanmoins dit « convaincu que l'UE va survivre, même si le prix sera élevé ».
Un porte-parole de la Commission européenne a cru bon de souligner que ce n’était pas une opinion personnelle de Donald Tusk mais celle des institutions européennes, comme par exemple l’avait exprimé Jean-Claude Juncker le 12 mai à Berlin.
Nous n’en doutons pas. Cependant, le 12 mai à Berlin, Juncker s’était contenté de répondre « oui » quand on lui avait demandé si un Brexit serait « une catastrophe ».
Que les Anglais fassent comme les Norvégiens, les Suisses et les Islandais, ce serait donc le début de la fin de la civilisation occidentale. Mais l’arrivée de hordes de musulmans dans l’UE, avec l’approbation de M. Tusk, ça c’est bon pour la civilisation occidentale…
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Brexit
La une du Sun de ce jour. Jeu de mots sur Believe et Leave : croire en la Grande-Bretagne et quitter l'UE. Le Sun est le quotidien britannique à plus fort tirage (3,2 millions d'exemplaires) et le quotidien en anglais le plus vendu dans le monde.
Le dernier sondage donne le Brexit gagnant, et désormais aussi la moyenne des sondages.
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Revoilà James Dyson
Sir James Dyson, connu pour ses aspirateurs sans sac, a depuis longtemps pris fait et cause pour le Brexit. On se souvient notamment de sa déclaration de novembre 2014. A quelques jours du référendum, il en remet une couche, dans une interview au Telegraph :
Je ne parle pas seulement du point de vue de l’entrepreneur. Je parle du point de vue de la souveraineté. Nous créerons plus de richesses et d'emplois en étant en dehors de l'UE qu'en étant à l'intérieur, et nous serons maîtres de notre destin. Et la maîtrise est, je pense, la chose la plus importante dans la vie comme dans les affaires. La dernière chose que je voudrais faire serait de me mettre dans les mains de quelqu’un. Pas seulement des autres pays, mais des bureaucrates de Bruxelles.
Quand le camp du maintien nous dit que personne ne commercera avec nous si nous quittons l'UE, désolé mais c’est une foutaise absolue. Notre balance commerciale avec l’Europe est actuellement de 9 milliards £ par mois et cela monte. Si la tendance continue, ça fera 100 milliards par an. Si, comme le laisse entendre David Cameron, ils nous imposent des tarifs douaniers de 10%, nous ferons la même chose en retour. Nous achetons davantage en Europe que l’Europe n’achète chez nous, donc nous ferions un bénéfice net, et sur la base de ces chiffres cela nous rapporterait 10 milliards £ par an. Si l’on ajoute notre contribution nette à l’UE, cela nous ferait gagner autour de 18,5 milliards de livres chaque année si nous quittons l’UE.
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L’UE au Danemark
Le dernier sondage Epinion réalisé pour la chaine de télévision nationale danoise DR News montre que de plus en plus de Danois souhaitent un référendum sur l’appartenance du pays à l’UE.
En février, 37% souhaitaient un référendum du type britannique. Aujourd’hui ils sont 42%.
En novembre de l’an dernier, ils étaient 56% à dire qu’ils voteraient en faveur du maintien dans l’UE s’il y avait un référendum. Aujourd’hui ils sont 44%. Tandis qu’ils étaient 31% à dire qu’ils voteraient pour sortir de l’UE ; aujourd’hui ils sont 42%.
Autrement dit la tendance est en train de s’inverser. Et la classe politicienne danoise tremble de peur devant le référendum britannique. Si le Royaume–Uni vote le Brexit, la pression sera considérable pour qu’il y ait un référendum sur le « DK-exit ».
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Sourire slovaque
Le logo de la (première) présidence slovaque du Conseil européen (deuxième semestre 2016) a été dessiné par un jeune artiste féru de typographie, Jakub Dusicka. Sans être génial, il nous change de tant de logos aussi absurdes que prétentieux, et aussi laids qu’idéologiques.
A première vue on voit une « émoticône » souriante entre « SK » (Slovaquie) et EU2016. Plus amusant est le fait que, sur le site de la présidence, le personnage fait un clin d’œil quand on clique dessus.
Mais surtout, cette émoticône fait partie d’un ensemble de neuf, qui illustrent toute une gamme d’émotions, et elles sont toutes formées de signes diacritiques de l’alphabet slovaque.
Jakub Dusicka aimerait que la présidence slovaque de l’UE utilise les uns et les autres selon les circonstances…
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Bruxelles donne son “avis”
La Commission européenne a émis hier un « avis », dans le cadre de sa procédure concernant « l’état de droit en Pologne ».
J’ai perdu mon temps à lire le bavardage bruxellois, car il n’y a strictement rien de nouveau. La dictature européenne répète (pour sa plus grande honte) qu’elle reproche au gouvernement polonais et au Parlement polonais d’avoir adopté des lois en respectant les règles de la démocratie et selon le programme proposé aux citoyens.
En bref les Polonais n’auraient pas le droit de modifier selon les règles de la majorité qualifiée le fonctionnement du Tribunal Constitutionnel, ils n’auraient pas le droit non plus de s’opposer à la magouille du gouvernement précédent concernant la nomination in extremis de juges constitutionnels qui pourraient mettre des bâtons dans les roues de la nouvelle majorité. Et en outre, comme ils sont soupçonnés d’attentats permanents contre l’état de droit, ils sont censés présenter à Bruxelles toutes les lois qu’ils adoptent, or ils ne le font pas… Surtout la loi sur les médias, qu’ils ne communiquent pas malgré les multiples demandes. (Ben oui, la connexion informatique avec la Pologne est impossible depuis Bruxelles, on ne peut pas accéder au site du gouvernement et du Parlement polonais, et quand bien même on le pourrait, ces sournois-là mettent tout en polonais…)
Donc voici un « avis ». Qui fait toujours partie de la première étape de la procédure de condamnation à mort selon l’article 7 (dont on nous répète une fois de plus qu’elle est utilisée pour la première fois : il faut vraiment être très très méchant, c’est donc la preuve que les Polonais sont très très méchants).
Si les Polonais continuent de faire la mauvaise tête, on devra passer à la deuxième étape, qui sera une « recommandation » de la Commission. Avant de passer à la troisième étape, celle de l’article 7 proprement dit, où les Etats membres de l’UE « constatent » l’existence d’une « violation grave et persistante de l’état de droit » et où l’on prend des sanctions contre l’Etat voyou…
Interrogé sur l’affaire, le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a déclaré qu’il n’avait pas lu l’avis : « Il est arrivé hier, je l’ai transmis au Premier ministre et au Président. J’aurai peut-être l’occasion de le lire dans les prochains jours. »
Le Premier ministre Beata Szydlo a envoyé hier soir un courriel aux militants du PiS, où il n’y avait aucune allusion à cet avis : c’était pour se féliciter de l’accord sur le salaire minimum.
La porte-parole du groupe parlementaire PiS s’est contentée de réaffirmer que la ligne du parti est que la Commission européenne n’a pas d’autorité pour se mêler des affaires souveraines de la Pologne.
Si les Polonais sont si tranquilles, c’est qu’ils savent parfaitement que les menaces de la Commission ne sont que des gesticulations à destination des puissances politico-médiatiques dominantes. Pour prendre une décision selon l’article 7, il faut l’unanimité des autres Etats membres. Or Viktor Orban a dit très clairement que la Hongrie ne voterait pas contre la Pologne…
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Tusk démission !
Un député européen socialiste hongrois, Istvan Ujhelyi (pas tout à fait lambda puisque vice-président de la commission des transports et du tourisme), demande la démission du président du Conseil européen Donald Tusk. Parce que celui-ci a dit, dans son discours devant le PPE, qu’il était fier d’appartenir au même parti que le Premier ministre hongrois Viktor Orban. « Un dirigeant responsable qui veut voir le projet européen prévaloir ne peut tout simplement pas être fier d’être dans le même parti qu’un despote illibéral », a-t-il déclaré.
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Compétitifs
Selon le classement 2016 de l’institut IMD, l’économie la plus compétitive en Europe (et même du monde, derrière Hong Kong qui n’est pas un Etat) est celle de la Suisse. La Suisse qui ne fait pas partie de l’UE. Et dans l’UE, l’économie la plus compétitive est celle de la Suède. Qui n’a pas l’euro.
La Suède est talonnée par le Danemark (qui n’a pas l’euro), l’Irlande, les Pays-Bas et la Norvège (qui ne fait pas partie de l’UE).
Sur les 61 économies classées, la France maintient sa... 32e place, entre l’Estonie et la Pologne. (Pour se consoler on peut se dire que l’Espagne et l’Italie et le Portugal viennent encore après ; quant à la Grèce elle passe de la 50e à la 56e place.)
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Donald Tusk et l’utopie
Président du Conseil européen, Donald Tusk n’en demeure pas moins polonais. On l’a déjà vu lors du bras de fer (qui se poursuit) entre les institutions européennes et la Pologne, on vient de le voir encore par son discours, hier, à l’occasion du 40e anniversaire de Parti populaire européen (PPE) à Luxembourg. Il a carrément demandé qu’on en finisse avec l’utopie européiste…
Une intégration européenne toujours plus poussée n’est pas la réponse aux crises actuelles de l’Europe, a-t-il souligné (contredisant ainsi tranquillement le traité de l’UE…). Les hommes politiques européens « font face à la réalité avec toutes sortes d’idées utopiques : l’utopie d’une Europe sans Etats-Nations, l’utopie d’une Europe sans conflits d’intérêts ni conflits d’ambitions, l’utopie d’une Europe imposant ses propres valeurs au monde extérieur, l’utopie d’une union euro-asiatique… »
Ceux qui prônent une union plus étroite et plus rapide, a-t-il poursuivi, ne comprennent pas ce que disent les gens. « Obsédés par l’idée d’une intégration instantanée et totale, nous n’avons pas remarqué que les gens ordinaires, les citoyens de l’Europe, ne partagent pas notre euro-enthousiasme. Désabusés par les grandes visions de l’avenir, ils exigent que nous faisions face aux réalités actuelles mieux que nous ne l’avons fait jusqu’à présent. »
Faisant allusion au Brexit, il a ajouté : « Le spectre d’une rupture hante l’Europe, et la vision d’une fédération ne me paraît pas être la meilleure réponse. »
Puis il a appelé le PPE à faire une synthèse des valeurs portées par les uns et par les autres (mais sans dire comment), pour échapper à la menace populiste : « Soit nous allons comprendre que le point de vue d’Angela et celui de Viktor sont compatibles, et que, ensemble, ils peuvent fournir une réponse complète, soit les gens iront chercher d’autres recettes, brutales et radicales, pour résoudre la crise. »