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Europe - Page 238

  • Européisme frénétique

    Le socialiste Roland Ries, qui a remporté les municipales de Strasbourg, veut « créer un vrai eurodistrict, un district européen à statut juridique et fiscal particulier qui accueillerait les grandes institutions européennes et les sièges sociaux des grands groupes européens ». Ce district, qui comprendrait la communauté urbaine de Strasbourg et les villes allemandes voisines, « bénéficierait d’un statut d’extraterritorialité, un peu sur le mode de Washington DC », la capitale fédérale des Etats-Unis.

    La communauté urbaine de Strasbourg et les communes du district allemand de l’Ortenau ont déjà signé en 2005 la création d’un eurodistrict, mais il s’agit désormais de « passer de la coopération à la codécision », dit Roland Ries.

    Strasbourg et ses 27 communes avoisinantes ne seraient donc plus françaises ; Offenburg et les autres communes de l’Ortenau ne seraient plus allemandes. Tout cela constituerait la capitale extraterritoriale de l’Europe. Sur le modèle américain, bien sûr.

    Roland Ries envisage d’organiser une « consultation populaire » (tout en sachant que cela est interdit par la Constitution allemande)...

    Comme si les habitants de Strasbourg pouvaient s’arroger le droit d’enlever leur ville du territoire français...

  • Le Kosovo vu de Chypre, et de Macédoine

    Le nouveau président chypriote Demetris Christofias a « reconfirmé » la position du précédent gouvernement concernant la déclaration d’indépendance du Kosovo : « Nous avons pris la décision d’éviter toute reconnaissance de cette action que nous considérons comme injuste et, d’après le droit international, illégale. »

    La Macédoine , qui a une frontière commune avec le Kosovo, refuse également de reconnaître l’indépendance de la province serbe. Du coup le Parti démocratique des Albanais a quitté la coalition au pouvoir, provoquant une crise politique. (Les Albanais représentent le quart de la population. En 2001, une rébellion albanaise avait mis le pays au bord de la guerre civile.)

  • Une première significative au Parlement européen

    Le Parlement européen a sanctionné dix de ses membres pour avoir osé manifester leur opinion lors de la cérémonie de signature de la Charte des droits fondamentaux.

    Philippe de Villiers et Paul-Marie Coûteaux sont privés respectivement de cinq et trois jours d'indemnités journalières, soit 1435 et 861 euros. Le Polonais Maciej Giertych, l'Autrichien Hans-Peter Martin, les Britannique Roger Knapman, Roger Helmer et Jim Allister devront eux s'acquitter de 861 euros d'amende, tandis que Godfrey Bloom et le Polonais Sylwester Chruscz sont sanctionnés de 574 euros, ce qui correspond à deux jours d'indemnités journalières. Le Tchèque Vladimir Zelezny écope lui d'un simple blâme, première dans l'échelle des sanctions prévue au règlement intérieur.

    C’est la première fois que le Parlement sanctionne des députés. Au motif, selon le président Pöttering, que « dans un parlement démocratique aucun orateur ne doit être empêché de parler par les cris systématiques de collègues qui ne partagent pas son opinion ».

    C’est ridicule. Il suffit de voir les débats au Parlement français pour savoir que les députés ne se privent pas d’interrompre les orateurs, et c’est même souvent le seul intérêt de débats ennuyeux. Dans les pays où le sang est plus chaud, les députés transforment même volontiers les débats en foire d’empoigne...

    Les députés sanctionnés sont en fait coupables, d’une part du crime de lèse-majesté : on n’interrompt pas les grands seigneurs de l’Europe que sont les présidents du Conseil, de la Commission et du Parlement ; d’autre part d’avoir manifesté une opinion non conforme aux diktats de l’européisme. Il n’est pas interdit d’interrompre les orateurs, il est interdit de réclamer un référendum et de critiquer les traités.

    [On constate avec surprise qu’aucun député du Front national n’est condamné. Ils étaient pourtant là, et ils avaient pleinement participé à la bronca... et à sa préparation. Serait-ce parce que Bruno Gollnisch avait menacé de saisir la justice en cas de sanction ? Aucun député d’extrême gauche ne fait partie du lot non plus. Mais là on comprend pourquoi sans peine.]

  • Il ne reste que des mots

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Le mirobolant projet d’« Union méditerranéenne » de Nicolas Sarkozy vient d’être enterré à Bruxelles avec toutes les pompes européennes.

    Il en est de ce projet comme de toutes les annonces tonitruantes du candidat Sarkozy : au final, il n’en reste que des mots, dépouillés de leur signification initiale.

    L’« Union méditerranéenne », qui devait regrouper les pays riverains de la Méditerranée , est devenue une « Union pour la Méditerranée  », qui n’est rien d’autre que le nouveau nom donné au « processus de Barcelone », cette structure de coopération de l’Union européenne avec les pays méditerranéens, sur des objectifs ciblés et limités.

    Selon le président de la République, c’est la troisième initiative française qui rencontre un « très large consensus ». C’est en réalité la troisième initiative du président Sarkozy qui est réduite à néant. Le soi-disant « traité simplifié » n’est qu’une rédaction plus compliquée de la Constitution européenne ; le « groupe des Sages » qui devait avoir pour principale mission de réfléchir aux frontières de l’Union européenne n’a pas ce sujet-là dans ses attributions.

    Et pendant qu’on agite des mots, le rouleau-compresseur euromondialiste continue d’avancer inexorablement.

  • L’« Union pour la Méditerranée »

    Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont approuvé hier soir le projet d’« Union pour la Méditerranée  », qui doit être formellement adopté aujourd’hui. (voir ma note d’hier).

    Nicolas Sarkozy s’en est longuement félicité, faisant croire qu’il s’agissait de la réalisation de son mirifique projet d’Union méditerranéenne. Tout en reconnaissant que c’était le résultat d’un « compromis », il a ajouté : « mais je ne pense pas qu’on puisse dire qu’on a renoncé à l’ambition du projet ».

    Or le projet de Sarkozy était de regrouper les pays riverains de la Méditerranée dans une Union, sur le modèle de l’Union européenne, et dont la Turquie serait le « pivot ». L’« Union pour la Méditerranée  » n’est rien d’autre que le nouveau nom du processus de Barcelone, qu’il s’agit de « mettre à jour », comme l’a déclaré le Premier ministre slovène. Ou de tenter de faire fonctionner...

  • Visas : nouvelle claque américaine

    Après le douloureux impair des Tchèques qui ont unilatéralement signé avec les Etats-Unis un accord d’exemption des visas, l’Union européenne a tenté une nouvelle fois de se mettre d’accord sur une position commune. Mais, hier, aucun accord n’a pu être trouvé, et le commissaire Frattini n’a pas obtenu le mandat de négociation qu’il voulait.

    Aujourd’hui, le secrétaire d’Etat américain à l’Intérieur, Michael Chertoff, a participé à une réunion à Ljubljana. Il a constaté les désaccords entre les Etats membre, et à l’issue de la réunion il a déclaré : « Les accords d’exemption de visas seront négociés Etat par Etat selon nos règles. » Il n’a pas caché qu’il avait déjà en poche les protocoles d’accord signés avec l’Estonie et la Lettonie.. .

  • Serbie : des législatives le 11 mai

    Conformément à ce qui était attendu, le président serbe Boris Tadic a dissous le Parlement et convoqué des législatives pour le 11 mai.

  • L’« Union méditerranéenne » est enterrée

    L’« Union méditerranéenne » de Sarkozy était déjà morte. Désormais elle va être enterrée, ce soir, au cours du dîner des chefs d’Etat et de gouvernement, lors du « sommet de printemps » qui se tient à Bruxelles.

    L’Elysée tente de faire croire au contraire que Sarkozy a enfin réussi à imposer son projet, qui sera un sujet central du sommet, car un accord a été conclu la semaine dernière à Hanovre entre la France et l’Allemagne, et il n’y a plus de problème.

    « Le compromis de Hanovre a débloqué la situation car je n’ai pas entendu d’autres pays avancer d’opposition majeure à ce projet, dit un proche de Sarkozy à l’AFP. Avec le soutien de l’Allemagne, c’est le principal opposant qui disparaît, nous avons répondu à toutes les inquiétudes sans dénaturer le projet. » Ainsi le document qui résulte du « compromis de Hanovre » peut-il être présenté au sommet.

    C’est ridicule.

    La Slovénie a fait sèchement savoir, par la voix de son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères (on remarquera le rang inférieur de celui qui est chargé de donner la gifle) que le sommet avait trois sujets de discussion, et qu’aucun de ces trois sujets n’avait quoi que ce soit à voir avec une « Union de la Méditerranée  ». Et le secrétaire d’Etat d’ajouter : « Nous n’avons pas besoin de faire double emploi, ou d’institutions qui fassent concurrence à celles de l’Union européenne. » Peut-être les Slovènes ont-ils aussi remarqué que Nicolas Sarkozy n’a jamais cité la Slovénie quand il faisait la liste des pays méditerranéens...

    L’« Union méditerranéenne » est morte le 6 décembre 2007, lors d’une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel : le président français a alors mangé son chapeau et reconnu qu’il s’agissait désormais d’une « union » non définie de tous les pays de l’Union européenne avec les Etats riverains de la Méditerranée. Le lendemain, le porte-parole d’Angela Merkel, Thomas Steg, confirmait que Nicolas Sarkozy avait dû abandonner son projet, et il précisait que le chancelier et le président étaient tombés d’accord sur cette conclusion : « Il n’y aura pas de telle union de la Méditerranée , mais en revanche, le processus de Barcelone sera amélioré. »

    Le 20 décembre, le nom du projet devenait, subrepticement, dans un document signé à Rome par Sarkozy, Prodi et Zapatero, « Union pour la Méditerranée  ». L’expression paraît semblable, elle n’a pourtant plus le même sens : il ne s’agit plus d’une union des pays méditerranéens, mais d’une union de pays sur le thème de la Méditerranée.

    Le document franco-allemand issu de la réunion de Hanovre est la mise en forme de tout cela. Le nom de l’institution est bien « Union pour la Méditerranée (UPM) ». Et il est fixé comme objectif à cette UPM de « donner un nouvel élan » au processus de Barcelone, qu’elle remplacera.

    Autrement dit, l’Union pour la Méditerranée ne sera rien d’autre que le nouveau nom du processus de Barcelone : la politique de coopération entre l’Union européenne et les pays méditerranéens, qui existe théoriquement depuis 1995. Rien ne dit qu’elle sera plus efficace...

    Angela Merkel a méchamment souligné qu’« il s’agit du même instrument », qui a « besoin d’être revitalisé » et dont il faut s’assurer que les fonds soient correctement utilisés...

  • Le traité de Lisbonne menacé... en Pologne ?

    Le projet de loi de ratification du traité de Lisbonne est actuellement en discussion au Parlement polonais. Jaroslaw Kaczynski, ex-Premier ministre et aujourd’hui chef de l’opposition (tandis que son frère jumeau est toujours président de la République) pose comme condition au vote des députés du PiS l’adoption par le Parlement d’un préambule stipulant la primauté de la Constitution polonaise sur les traités européens, spécifiant que « la République polonaise reste et restera un Etat souverain ».

    « Si on décide de faire passer en force la version de la ratification proposée par le gouvernement, nous serons obligés de voter contre ou de nous abstenir, ce qui reviendra au même », prévient-il. En effet, cette loi doit recueillir les deux tiers des voix pour être adoptée, et le PiS a un peu plus du tiers des députés.

    « Les Kaczynski ont dépassé les bornes, je ne les laisserai pas faire », s’est emporté le Premier ministre Donald Tusk. Et son directeur de cabinet menace les Kaczynski d’un référendum.

    Pourquoi pas ?

    Selon le directeur de cabinet et les observateurs, un référendum serait une défaite cuisante pour les Kaczynski.

    Mais si les Kaczynski évoluent comme on le voit (être dans l’opposition peut faire ouvrir les yeux...), pourquoi pas le peuple polonais ? L’axe de la campagne vient d’être donné par l’ancien Premier ministre : le traité européen détruit la souveraineté de la Pologne, il faut donc le rejeter. Il ne faut pas sous-estimer le patriotisme polonais, même anesthésié par l’entrée dans l’Union européenne...

  • Dernières nouvelles du traité de Lisbonne

    Au Royaume Uni, la Chambre des Communes a voté par 346 voix contre 206 l’adoption du projet de loi de ratification du traité de Lisbonne, après 14 jours de débats, notamment sur l’amendement conservateur réclamant un référendum. Cet amendement a été rejeté le 5 mars par 311 voix contre 248. Comme il n’y a que 193 députés conservateurs, d’autres élus leur ont prêté main forte (dont 25 travaillistes et 13 libéraux), mais cela n’a pas suffi. Rappelons que les travaillistes avaient promis un référendum sur la Constitution européenne. Aujourd’hui, ils prétendent que le  traité de Lisbonne est différent de la Constitution.. .

    Le texte va désormais à la chambre des Lords, où sera également présenté un amendement pour un référendum. Selon les observateurs, le vote de cet amendement n’est pas exclu, car les travaillistes n’ont que 215 sièges, contre 202 pour les conservateurs, tandis qu’il y a 201 indépendants, 78 libéraux, 26 évêques anglicans, et 14 divers dont 2 UKIP (anti-européens). Le vote de l’amendement obligerait le texte à revenir devant les Communes, etc.

    En Irlande, le référendum aura lieu « dans la deuxième semaine de juin », a déclaré le Premier ministre Bertie Ahern. Le jour précis (car ce sera un jour de semaine) n’a pas encore été fixé. Selon la presse, ce serait le 12 ou le 13. Le dernier sondage fait état de 46% de oui et 23% de non, 31% ne se prononçant pas encore. La propagande gouvernementale pour le oui fonctionne à plein régime, avec les arguments que l’on connaît : le non provoquerait une crise, etc.