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Europe - Page 236

  • Berlusconi le retour

    Les sondages donnaient Berlusconi gagnant face à Veltroni, mais pas du tout à ce niveau-là : sa coalition remporte largement la majorité absolue tant au Sénat qu’à la Chambre des députés. Ainsi se referme la parenthèse Prodi. L’ancien président de la Commission européenne avait gagné avec 25.000 voix d’avance, il n’a pas tenu deux ans. La victoire de Berlusconi est encore plus éclatante quand on considère que son ancien allié démocrate-chrétien Ferdinando Casini (UDC) avait décidé de faire cavalier seul (il a fait 5,6%).

    Il y a au moins deux bonnes nouvelles dans ces élections italiennes. L’une est que les communistes disparaissent du Parlement : leur coalition avec les Verts n’a recueilli que 3,2% des voix. L’autre est que la Ligue du Nord est passée de 4,6 à 8%. Cette montée en puissance est de bon augure, dans la mesure où le parti d’Umberto Bossi est à la fois très peu européiste et en pointe dans le combat contre l’immigration et l’islamisation.

    Quant à la droite nationale, elle est toujours aussi divisée qu’exsangue.

    Silvio Berlusconi, qui n’avait fait aucune grande promesse pendant sa campagne, a annoncé « des mois difficiles » qui « demanderont un grand courage » de la part des Italiens.

    Il a confirmé qu’il effectuerait son premier voyage à l’étranger en Israël, pour le 60e anniversaire de l’Etat hébreu...

    Addendum. Lors de sa première apparition à la RAI, il a notamment déclaré: "Il faut augmenter les effectifs de la police de proximité afin de constituer une armée du bien qui s'interpose dans la rue entre les citoyens et l'armée du mal. Il faut recommencer, avec l'accord des pays concernés, à renvoyer chez eux les étrangers issus de pays n'appartenant pas à l'Union européenne, n'ayant ni travail, ni logement et qui sont donc contraints de recourir à la criminalité pour vivre."

    En Italie, ces propos ne font pas scandale...

  • Elections serbes au Kosovo...

    La commission électorale serbe annonce que les élections législatives et municipales, prévues en Serbie le 11 mai, auront lieu également dans les 23 municipalités du Kosovo où les Serbes son majoritaires.

    Le Kosovo étant indépendant, il s’agit d’une ingérence caractérisée. Mais le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaçi, a condamné cette intervention du bout des lèvres, indiquant que « nous continuerons d’insister sur l’établissement de l’autorité des institutions kosovares sur tout le territoire du Kosovo ».

    En fait l’autorité réelle appartient toujours à la Minuk (la mission de l’ONU), qui est toujours la seule habilitée à organiser des élections. Le porte-parole de la Minuk s’est contenté de dire que cette élection « n’aura aucune valeur légale ».

    La Minuk est placée devant une alternative désastreuse : ou bien elle empêche ces élections, et déchaîne une révolte des Serbes, ou bien elle laisse faire, et devra déclarer illégales des élections démocratiques dans un pays dont elle appuie l’indépendance illégale...

  • Persécution

    Le ministre belge de la Justice a demandé au Parlement européen la levée de l’immunité parlementaire de Frank Vanhecke, « afin de pouvoir le poursuivre sur la base de la loi contre le racisme », fait savoir le Vlaams Belang, dont Frank Vanhecke est l’ancien président.

    Frank Vanhecke fait l’objet d’une plainte émanant déposée par le maire socialiste de Saint-Nicolas, suite à la parution en avril 2005 d’une publication du Vlaams Belang évoquant un acte de vandalisme attribué à des étrangers.

    Frank Vanhecke, éditeur responsable de la publication, n’est pas l’auteur du texte. L’auteur s’est d’ailleurs présenté de lui-même au parquet.

    « Il est clair comme de l’eau de roche que l’Etat belge veut tirer profit d’un motif futile pour s’en prendre à l’une des figures de proue du parti de l’indépendance flamande », commente le Vlaams Belang.

  • Suspense polonais

    Le président polonais Lech Kaczynski a signé hier la loi votée par le Parlement adoptant le traité de Lisbonne. Mais le ministère des Affaires étrangères a souligné que cette signature n’équivalait pas à la ratification définitive du traité. En effet, la loi qu’il a signée l’autorise à ratifier le traité. Ce qu’il n’a pas fait...

    En vertu de l’accord passé avec le Premier ministre Donald Tusk, la ratification doit s’accompagner d’une résolution des députés concernant la souveraineté polonaise et le respect du caractère chrétien de la société polonaise, résolution qui s’accompagne elle-même d’un amendement précisant les modalités de la coopération entre le gouvernement, le Parlement et le président de la République dans les dossiers européens (en clair, une prééminence du Président). Or, si la résolution a été adoptée par les députés, l’amendement ne l’a pas encore été.

    Mais tout cela est hélas sans importance.

  • Une jolie gaffe de Lagarde

    Le ministre de l’Economie Christine Lagarde a déclaré lundi, lors d’un forum sur la fiscalité à Bruxelles, que la France allait « apporter sa pierre » au projet du commissaire Lazslo Kovacs de créer une assiette commune pour l’impôt sur les sociétés au sein de l’UE, car il s’agit d’un des sujets « les plus urgents » en matière de fiscalité, et c’est « certainement une question que nous voulons pousser ».

    Ce propos a semé le trouble et la consternation en Irlande, où il est quasiment perçu comme un appel indirect à voter non au référendum. L’un des grands arguments de la propagande officielle est en effet que l’Irlande préservera son système fiscal très avantageux pour les entreprises, qui a permis le développement du « tigre celtique ».

    « Nous ferons clairement comprendre notre opposition » à ce projet « venant à un mauvais moment, inutile et inapproprié », a déclaré mardi le secrétaire d’Etat irlandais aux Affaires européennes, Dick Roche, devant le Sénat, soulignant que Mme Lagarde avait « admis qu’il s’agit d’un sujet controversé et qu’il pourrait ne pas y avoir d’accord rapide sur la question ».

    Depuis lors, les officiels irlandais et les thuriféraires de l’Europe, à commencer par le Premier ministre Bertie Ahern en personne, s’emploient à marteler que le projet ne peut aboutir que s’il y a unanimité, que le traité de Lisbonne n’y change rien, et que l’Irlande opposerait évidemment son veto. Ruairi Quinn, président de l’Alliance irlandaise pour l’Europe, a qualifié les propos de Christine Lagarde de « fantasme grotesque »...

    L’inquiétude est manifeste, d’autant qu’il ne s’agit pas seulement de Christine Lagarde, mais d’un réel projet de la Commission , et que l’affaire est naturellement exploitée par les partisans du non...

  • Vers un « Schengen de la Méditerranée »...

    Le Forum de Paris, qui se tenait à l’Unesco du 28 au 30 mars, avait comme thème l’« Union pour la Méditerranée  », et a tenu une session intitulée « Pour une vision partagée de la circulation des hommes en Méditerranée ». On n’en a guère entendu parler, mais L’Economiste « le premier quotidien économique du Maroc », en a fait un intéressant compte-rendu.

    Tout d’abord, on constate une anomalie. Les participants (dont le ministre Hortefeux) parlent de la « circulation des hommes », en clair des flux migratoires, dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée , alors que les thèmes entérinés à Vienne le 13 mars dernier par l’UE, pour cette Union qui n’est rien d’autre que le nouveau nom du « processus de Lisbonne » : environnement, protection civile, transports, etc., ne concernent pas l’immigration.

    Il n’y avait donc pas à aborder ce sujet au « Forum de Paris ». Mais tout est bon pour aggraver le déferlement migratoire.

    Brice Hortefeux s’est contenté de rappeler la position officielle du gouvernement sur l’immigration (maîtrisée, régulée, choisie, etc.)

    Mais d’autres participants en ont profité pour faire avancer leurs souhaits de voir une Europe ouverte à toute immigration, en se servant du concept d’« Union pour la Méditerranée  ». On notera particulièrement le propos de l’ambassadeur algérien Missoun Sbih. Pour lui, relate L’Economiste, une approche novatrice serait que l’on pût parler non plus de « maîtrise concertée des flux migratoires », mais de « la dimension humaine » des rapports entre l’Europe et les pays sud-méditerranéens : « On ne peut plus prôner la libre circulation des biens, des capitaux et des services et, en même temps, multiplier les restrictions à la circulation des personnes, donnant ainsi aux populations impliquées le sentiment d’être exclues. » On voit que l’ambassadeur reprend mot pour mot l’argumentation qui a conduit à créer dans l’Union européenne l’espace Schengen. Or il conclut précisément : « Pourquoi pas un Schengen méditerranéen ? Voilà un “projet concret“ qui aurait un impact considérable sur nos opinions publiques et créerait, pour une grande part, les conditions de la réussite du projet » de l’Union pour la Méditerranée.

    L’ambassadeur marocain Fathallah Sijilmassi renchérit : « Oui, cessons de parler de flux migratoires, parlons plutôt des populations. Il y a actuellement un million de Marocains en France, et 60% d’entre eux sont des binationaux. C’est cela la réalité humaine de notre relation. Le processus de Barcelone a étouffé sous le trop-plein technocratique et l’insuffisance de dialogue. Nous avons maintenant l’occasion historique d’inverser le mouvement. Ma recommandation est simple : remettre les populations civiles au sein du processus de création de l’Union pour la Méditerranée. L ’important, c’est de construire ensemble. »

    Voilà ce que donne le projet ubuesque de Nicolas Sarkozy. Même sévèrement recadré par l’Allemagne, il diffuse son poison. Si le nom a changé, il reste celui d’« Union », qui évoque toujours l’Union européenne. Et si l’Union européenne a créé l’espace Schengen, pourquoi l’Union « pour la Méditerranée  » ne ferait-elle pas de même... Et alors le problème de l’immigration serait résolu, puisqu’on ne pourrait plus employer le mot : il n’y aurait plus qu’une « circulation des personnes », libre et illimitée...

  • Europe : l’avertissement du pape

    Voici la fin de l’allocution de Benoît XVI, lors de l’audience d’hier, consacrée à saint Benoît.

    Benoît qualifie la Règle de « Règle minimale tracée uniquement pour le début » (73, 8) ; en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. En raison de sa mesure, de son humanité et de son sobre discernement entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui. Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne. Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe. Sans cette sève vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à l'antique tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, de différentes manières, a causé dans l'Europe du XXe siècle, comme l'a remarqué le Pape Jean-Paul II, « un recul sans précédent dans l'histoire tourmentée de l'humanité » (Insegnamenti, XIII/1, 1990, p. 58). En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre l'humanisme véritable.

    Sans un renouveau qui puise aux racines chrétiennes, « on ne peut pas reconstruire l'Europe ». On ne peut pas, affirme le pape. Parce qu’alors l’Europe reste soumise au danger de retomber dans l’utopie qui a conduit aux tragédies du XXe siècle. L’avertissement est aussi clair que le constat.

  • La Constitution du Kosovo

    Les députés du Kosovo ont adopté à l’unanimité la "Constitution" du nouvel Etat.

    Le projet avait reçu l’aval du Gauleiter (euh, de l’envoyé de l’Union européenne) Peter Feith qui dirige le « Bureau civil international » chargé de préparer la mise en place de la mission de l’UE au Kosovo (qui remplacera la mission de l'ONU qui administre le territoire depuis 1999).

    En fait, le texte reprend les dispositions prévues par le plan de l’émissaire spécial de l’ONU Martti Ahtisaari.

  • Plus de 100.000 Autrichiens demandent un référendum

    Les organisateurs de l’initiative populaire « Sauvons l’Autriche » indiquent avoir recueilli 103.313 signatures pour réclamer un référendum sur le traité de Lisbonne.

    La pétition devait être remise cet après-midi à la présidente du Parlement. Une nouvelle manifestation devait être organisée dans la soirée devant le siège du gouvernement.

    Au-delà de 100.000 signatures, le Parlement est tenu d’examiner la demande (mais pas de l’accepter...).

    Le Parlement autrichien doit ratifier le traité mercredi.

  • En Irlande

    Le Premier ministre irlandais Bertie Ahern, réélu en juin 2007 pour un troisième mandat, a annoncé hier qu’il démissionnerait le 6 mai de son poste et de la présidence du Fianna Fail. Il a expliqué que c’était une décision « personnelle » visant à éviter que les allégations qui pèsent sur lui n’entravent pas l’action du gouvernement. Un tribunal de Dublin enquête sur des malversations lorsqu’il était ministre des Finances.

    On constate avec étonnement que Bertie Ahern démissionnera un mois avant le référendum sur le traité de Lisbonne, et refilera donc le bébé à son successeur, sans doute l’actuel ministre des Finances Brian Cowen.

    C’est d’ailleurs Bertie Ahern lui-même qui a annoncé dans la foulée que le référendum aurait sans doute lieu le 12 juin.

    Le même jour, le ministre des Affaires étrangères Dermot Ahern a lancé le « Livre Blanc sur le Traité européen », instrument officiel de propagande pour le oui.