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L’« Union méditerranéenne » est enterrée

L’« Union méditerranéenne » de Sarkozy était déjà morte. Désormais elle va être enterrée, ce soir, au cours du dîner des chefs d’Etat et de gouvernement, lors du « sommet de printemps » qui se tient à Bruxelles.

L’Elysée tente de faire croire au contraire que Sarkozy a enfin réussi à imposer son projet, qui sera un sujet central du sommet, car un accord a été conclu la semaine dernière à Hanovre entre la France et l’Allemagne, et il n’y a plus de problème.

« Le compromis de Hanovre a débloqué la situation car je n’ai pas entendu d’autres pays avancer d’opposition majeure à ce projet, dit un proche de Sarkozy à l’AFP. Avec le soutien de l’Allemagne, c’est le principal opposant qui disparaît, nous avons répondu à toutes les inquiétudes sans dénaturer le projet. » Ainsi le document qui résulte du « compromis de Hanovre » peut-il être présenté au sommet.

C’est ridicule.

La Slovénie a fait sèchement savoir, par la voix de son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères (on remarquera le rang inférieur de celui qui est chargé de donner la gifle) que le sommet avait trois sujets de discussion, et qu’aucun de ces trois sujets n’avait quoi que ce soit à voir avec une « Union de la Méditerranée  ». Et le secrétaire d’Etat d’ajouter : « Nous n’avons pas besoin de faire double emploi, ou d’institutions qui fassent concurrence à celles de l’Union européenne. » Peut-être les Slovènes ont-ils aussi remarqué que Nicolas Sarkozy n’a jamais cité la Slovénie quand il faisait la liste des pays méditerranéens...

L’« Union méditerranéenne » est morte le 6 décembre 2007, lors d’une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel : le président français a alors mangé son chapeau et reconnu qu’il s’agissait désormais d’une « union » non définie de tous les pays de l’Union européenne avec les Etats riverains de la Méditerranée. Le lendemain, le porte-parole d’Angela Merkel, Thomas Steg, confirmait que Nicolas Sarkozy avait dû abandonner son projet, et il précisait que le chancelier et le président étaient tombés d’accord sur cette conclusion : « Il n’y aura pas de telle union de la Méditerranée , mais en revanche, le processus de Barcelone sera amélioré. »

Le 20 décembre, le nom du projet devenait, subrepticement, dans un document signé à Rome par Sarkozy, Prodi et Zapatero, « Union pour la Méditerranée  ». L’expression paraît semblable, elle n’a pourtant plus le même sens : il ne s’agit plus d’une union des pays méditerranéens, mais d’une union de pays sur le thème de la Méditerranée.

Le document franco-allemand issu de la réunion de Hanovre est la mise en forme de tout cela. Le nom de l’institution est bien « Union pour la Méditerranée (UPM) ». Et il est fixé comme objectif à cette UPM de « donner un nouvel élan » au processus de Barcelone, qu’elle remplacera.

Autrement dit, l’Union pour la Méditerranée ne sera rien d’autre que le nouveau nom du processus de Barcelone : la politique de coopération entre l’Union européenne et les pays méditerranéens, qui existe théoriquement depuis 1995. Rien ne dit qu’elle sera plus efficace...

Angela Merkel a méchamment souligné qu’« il s’agit du même instrument », qui a « besoin d’être revitalisé » et dont il faut s’assurer que les fonds soient correctement utilisés...

Commentaires

  • Pauvre Sarkozy, toujours aussi impulsif...

  • Remarquez que la plupart des annonces de Sarko sont passées à la trappe. L'essentiel chez Sarko, c'est l'annonce... pour le reste...

  • Il faut croire que tout va bien chez nous...qu'il n'y a aucun problème à régler puisque notre "président" a du temps a perdre dans des projets fumeux!!!

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