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Europe - Page 229

  • La fuite des cerveaux allemands

    L’Allemagne étant confrontée à un manque de main d’œuvre qualifiée qui handicape de plus en plus certains secteurs de l'économie, le gouvernement s'inquiète de la hausse de l’émigration des jeunes diplômés.
    « Les raisons qui poussent les salariés qualifiés et dirigeants à s'expatrier durablement ne peuvent pas nous être indifférentes », dit le secrétaire d'Etat à l'Economie Walther Otremba, rendant publique une étude sur le sujet. L'an dernier, ce sont 165.000 Allemands qui ont mis les voiles. Destinations préférées: la Suisse, suivie des Etats-Unis et de l'Autriche.

    Dans beaucoup de cas, il s'agit de cadres, chercheurs ou travailleurs qualifiés. Pour 68% des personnes interrogées, le départ était motivé par de meilleures perspectives professionnelles et de revenus.

    Bien entendu, ce phénomène de fuite des cerveaux alimente par contrecoup les appels à favoriser l’immigration. Et l’on souligne que les obstacles légaux et réglementaires à l'arrivée massive de travailleurs qualifiés restent nombreux, malgré les appels répétés des milieux économiques à ouvrir encore plus les frontières…

  • Traité de Lisbonne : la situation tchèque

    Je signale à tous ceux qui s’intéressent au processus de ratification (aujourd’hui juridiquement nul) de l’ex-traité de Lisbonne, qu’on trouvera sur Bruges-Europe un remarquable point, précis et détaillé, sur la situation tchèque (même si je ne suis pas aussi pessimiste que l’ami Védas).

    Juste une précision : les députés tchèques n’ont pas voté la loi de ratification du traité en début d’année. Témoin ce que disait le 3 juin dernier au Sénat français Ludìk Sefzig, de la commission des affaires européennes du Sénat de la République tchèque : « Le débat de ratification a été interrompu à la chambre basse dans l'attente de la décision de la Cour constitutionnelle et du Sénat. La décision de la Cour est attendue pour la fin de la présente année. »

    Les propos de Ludìk Sefzig sont du reste fort intéressants. L’homme, membre de l’ODS, se déclare pro-européen convaincu, ce qui ne l’empêche pas de dire :

    Le traité de Lisbonne modifie sensiblement les décisions dans les matières du troisième pilier Justice et affaires intérieures. C'est la raison pour laquelle le Sénat tchèque cherche à disposer de contrôles efficaces sur ces questions très sensibles pour nos concitoyens et pour assurer le respect de notre Constitution nationale. D'autant que nous estimons que le Parlement européen n'est pas en mesure de tenir compte des sentiments des citoyens européens. De ce fait, le déficit démocratique risque de s'aggraver en Europe. (…)

    La Cour a été saisie de six questions portant sur trois domaines : la Charte des droits fondamentaux, les questions de justice et affaires intérieures, les transferts de compétence par l'application de la règle de la majorité qualifiée en application des « clauses passerelles ». Dans ces matières, à partir de 2014, un État membre pourra en effet se voir imposer des mesures contre sa volonté. La République tchèque pourrait devoir modifier sa Constitution, préalablement à la ratification du traité de Lisbonne, pour tenir compte de cette nouvelle procédure. En revanche, dans les matières économiques du premier pilier, notre pays n'a pas de difficultés particulières puisque le peuple s'est déjà prononcé, par référendum, au moment de l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne. (…)

    Nous attendons ainsi une issue positive au débat de ratification. Mais nous craignons surtout le fait que des décisions extérieures puissent s'imposer à un État membre contre la volonté de ses citoyens, ce qui pourrait ultérieurement conduire à des réactions populistes, voire même à une désintégration de l'espace économique européen. Instruits par notre expérience historique, nous sommes en faveur d'une évolution prudente. (…)

    Je suis membre du parti le plus important, qui est de centre droit et pro-européen. Mais mon parti a, lui aussi, émis des critiques sur le contenu du projet de traité, notamment du fait de l'accélération trop importante, à nos yeux, du transfert de certaines compétences à l'Union. Cela comporte le risque d'une remise en cause du projet européen lui-même. Nous critiquons l'approche fédéraliste, car les différences sont trop marquées entre les différents États membres pour que l'on puisse aller dans cette voie. Nous pensons aussi que l'Europe n'a pas assez de moyens pour faire face à l'ampleur des subventions que requerraient des politiques fédéralistes. Les citoyens risqueraient alors d'être déçus. C'est d'ailleurs notre pays qui a demandé, et obtenu, que les transferts de compétences puissent se faire dans les deux sens, vers le national, comme vers le communautaire. La situation est ainsi difficilement prévisible. Mais la décision politique portera essentiellement sur le contrôle du système de décision dans le cadre du nouveau traité.

  • Le Royaume Uni va pouvoir ratifier...

    Comme on pouvait s’en douter, la Haute Cour de Londres a rejeté le recours de Stuart Wheeler qui voulait faire reconnaître que le gouvernement britannique doit organiser un référendum sur le traité de Lisbonne parce que le parti travailliste avait promis d’organiser un référendum sur la Constitution européenne.

    Les juges Stephen Richards et Colin Mackay ont observé « que la requête manquait de substance et qu'elle devait être rejetée », refusant au plaignant le droit de faire appel. Et même s’ils avaient accepté l'argumentation sur le fond, « le Parlement a répondu à la question » d'un éventuel référendum en approuvant la décision de Gordon Brown de recourir à une ratification parlementaire.

    Stuart Wheeler a néanmoins l’intention de tenter de faire appel et a affirmé qu’il avait encore « de grands espoirs » de parvenir à ses fins. Il a répété que le traité de Lisbonne était pratiquement identique à la Constitution de 2005 et a dit son intention « d'empêcher le gouvernement, qui avait fait une promesse très claire, de la renier ».

    Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jim Murphy, s'est immédiatement félicité de la décision des juges de la Haute cour, et n’a pas craint de déclarer : « Les juges ont confirmé la position du gouvernement selon laquelle le traité de Lisbonne diffère tant sur la forme que sur le fond de la défunte Constitution. » Sic.

    Mais on relèvera surtout la suite : « Après l'approbation du parlement, le gouvernement va procéder à la ratification du traité de Lisbonne. »

    C’est donc bien qu’il n’était pas ratifié. De même qu’il ne l’est pas en Allemagne et en Pologne, et dans un certain nombre d’autres pays dont on prétend qu’ils l’ont ratifié.

  • Michel Barnier s’écrase, naturellement

    « Je veux obliger la Commission européenne à s’expliquer », disait Michel Barnier.

    A son arrivée au sommet des ministres de la pêche, à Luxembourg, Michel Barnier a déclaré : « Malheureusement, il n’y a aura plus de pêche cette année puisqu’elle a pris cette décision. »

    Il ne demande donc rien du tout. Il prend acte de la décision des maîtres de l’Europe, après avoir fait semblant de regimber.

    Comme d’habitude.

    Michel Barnier savait que la France et l’Italie allaient se retrouver isolées. L’Espagne s’est rangée au diktat de la Commission. C ’est pourquoi il n’avait même pas répondu à la question du JDD sur un vote.

    La politique de la pêche est communautaire. La France est forcément minoritaire face aux pays du Nord fanatiques de la protection des espèces (surtout du thon rouge qu’ils n’ont pas...) et aux pays qui n’ont pas de pêcheurs et se moquent du problème.

    Il serait plus que temps de se demander à quoi sert un ministre de la pêche. Et de l’agriculture. Etc.

  • Le Pen et la présidence française de l’UE

    Jean-Marie Le Pen tenait ce matin une conférence de presse sur le thème : « La Présidence Française de l’Union européenne, pour quoi faire ? » Voici quelques extraits de son exposé :

    L’hypocrisie et le cynisme ont des limites. Il s'agit en effet du troisième NON au même texte, puisque le traité de Lisbonne reprend pour l'essentiel les éléments du projet de Constitution européenne déjà rejeté par la France et les Pays-Bas au printemps 2005.

    Dès lors, les choses sont claires : les citoyens ne veulent plus de cette Europe-là.

    La tentative de passage en force pour faire ratifier le nouveau traité européen par voie parlementaire, en refusant tout référendum, a abouti à une radicalisation de l'opinion publique contre les institutions et les dirigeants de l'Union.

    En réaction, les Irlandais ont courageusement et symboliquement exprimé l’exaspération d’une majorité d’Européens devant la méthode « anti démocratique » retenue.

    Si les européistes en doutent, je les mets au défi de soumettre le Traité aux peuples d’Europe par référendum.

    (...) De juin 2008 à mi 2009, la récession américaine causée par la crise du marché hypothécaire, dite crise des «subprime», devrait se transformer en véritable dépression. La déflagration américaine se propagera, par effet de contagion, en Europe et en Asie, sous forme de « stagflation ».

    Elle sera amplifiée par le troisième choc pétrolier, la hausse du prix du brut entrainant mécaniquement le retour de l’inflation.

    De plus, il est très probable qu’un 3éme choc économique majeur, après les « subprimes » et la crise pétrolière, se produira d’ici l’automne 2008 : il s’agit de l’explosion de la bulle spéculative des « CDS », un monstre financier dérivé du crédit et qui représente un marché d’environ 50.000 milliards de dollars, soit 5 fois l’ampleur des «subprimes ».

    L’effet des pertes enregistrées sera dévastateur pour la solidité financière du système bancaire international.

    Si rien n’est tenté pour endiguer cette menace, d’ici 2009, les conséquences pour la France et les Français devraient être dramatiques:

    Un sursaut est essentiel.

    Il faut mettre en place un «bouclier anticrise » par une politique créatrice de valeur pour les peuples et rétablir une Europe socialement responsable et politiquement assise sur les nations souveraines.

    Nicolas Sarkozy en a la possibilité. Grâce aux pouvoirs exécutifs conférés par le Conseil Européen, il a toutes les cartes en mains. Il est en position de nous démontrer véritablement sa sincérité et son ardeur réformatrice pour convaincre, dès l’été 2008, les autres chefs d’état et de gouvernement européens de changer de cap.

    Un certain nombre d’enquêtes montrent qu'une majorité de citoyens européens jugent "négatif" l'impact de l'Euro sur l'économie de leur pays.

    Aussi au nom de tous les Français, je lance un autre défi solennel au nouveau Président de l’Union Européenne, celui d’établir un «Euro-Or », seul moyen de sauvegarder notre intégrité face à l’idéologie destructrice de la Banque Centrale Européenne.

    Ce dispositif est le seul qui permettra de résoudre un grand nombre de difficultés économiques et sociales structurelles dans la zone euro.

    Cette action de « salut public » est indispensable, et je demande à chacun de prendre date.

    Si Nicolas Sarkozy ne saisissait pas cette chance historique, le Front National seul véritable gardien des intérêts politiques, économiques et sociaux des Français proposera son plan B : une « nouvelle gouvernance économique et sociale » au service de la France et de l’Europe des nations.

    Cette « nouvelle gouvernance économique et sociale » que je présenterai dans les mois qui viennent, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, aura pour objectif une politique monétaire plus orthodoxe, plus protectrice, afin de privilégier la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat de nos compatriotes.

    Plus généralement, il faudra retrouver les moyens de la souveraineté pour endiguer la submersion humaine et économique de la France et des nations européennes.

  • Le gouvernement serbe sera européiste

    Le parti socialiste serbe a finalement donné son accord pour former un gouvernement avec la coalition menée par le parti démocratique du président Tadic.

    Les négociations avaient commencé samedi après l’échec des discussions entre le parti socialiste et le parti démocratique du Premier ministre sortant Vojislav Kostunica et le parti radical.

    Hélas.

  • « Nous avons affaire à des bolcheviques »

    Suite à une rencontre entre les représentants des pêcheurs de thon rouge et la Commission européenne, la porte-parole du commissaire à la pêche a déclaré :

    « La pêche au thon est terminée en Méditerranée et en Atlantique oriental, tout simplement parce que la Commission a suffisamment de faits et de chiffres. » Le ministre Michel Barnier a rencontré en fin de semaine dernière le commissaire Borg et ils ont « réglé la polémique ». « Les choses ont été expliquées et M. Barnier a fait en sorte que les licences des pêcheurs soient retirées jusqu’à la prochaine campagne de pêche. M. Barnier a tout à fait reconnu que nous avions plusieurs sources d’information et que ça nous permettait d’avoir une cartographie très très précise et donc des données beaucoup plus fiables. »

    (A comparer avec ce que disait Michel Barnier au JDD.)

    De son côté, Mourad Kahoul, président du syndicat des thoniers méditerranéens, a déclaré :

    «  La Commission est arrivée avec un dossier creux. Ils n’ont aucune donnée scientifique fiable, ils n’ont que des suppositions. Même les contrôles de la marine française, c’est du pipeau pour eux. Eux ils n’ont rien, nous on a des preuves et on passe pour des menteurs. On tue des familles sur des suppositions. Nous avons affaire à des bolcheviques, ici c’est pire que dans les années 40. »

  • Barroso : il n’est pas possible...

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s’en prend aux gouvernements européens :

    « Il n’est pas possible de critiquer Bruxelles du lundi au samedi pour ensuite, le dimanche, demander à ses citoyens un vote favorable à l’Europe. »

    Mais si, c’est possible. A la mauvaise foi des gouvernements qui reportent la responsabilité de leurs échecs sur Bruxelles répond la mauvaise foi de Bruxelles qui se moque de ce que votent les citoyens. Où est le problème ? Que ça commence à se voir ?

    En outre, la règle est désormais de ne pas demander de vote. Cette fois, l’Irlande était une exception. La solution serait en fait que l’Union européenne exige une modification de la Constitution irlandaise... Et ce serait l’occasion par la même occasion d’obliger l’Irlande à supprimer le préambule de sa Constitution, parfaitement insupportable dans une Europe laïque qui veut s’ouvrir à la Turquie  :

    « Au nom de la Très Sainte Trinité, de qui est toute autorité, et à qui, comme notre fin dernière, toute action tant des hommes que des Etats doit se référer, nous, peuple de l’Eire, reconnaissant humblement toutes nos obligations envers notre Seigneur Jésus-Christ, qui soutint nos pères tout au long des siècles, et se rappelant avec gratitude leur lutte héroïque et leurs combats incessants pour recouvrer la légitime indépendance de notre nation, et cherchant à promouvoir le bien commun, en observant comme il se doit la Prudence , la Justice et la Charité , afin que la dignité et la liberté des personnes soit assurée, qu’un véritable ordre social soit atteint, que l’unité de notre pays soit restaurée, et que la concorde soit établie avec les autres nations, nous adoptons par la présente, nous édictions et nous donnons à nous-mêmes cette Constitution. »

    Pour paraphraser Barroso, on peut dire qu’il n’est pas possible d’apprendre ce texte aux enfants d’Irlande et de leur demander ensuite de dire oui à l’Union européenne...

  • Ouarff !!! Le Royaume-Uni n’a pas ratifié !!!

    Un juge de la Haute Cour de Londres se dit « très surpris » que le gouvernement britannique poursuive le processus de ratification du traité de Lisbonne alors que le recours de l’homme d’affaires Stuart Wheeler est toujours en examen. Et il demande au gouvernement de suspendre la ratification dans l’attente de sa décision.

    What ? Eh bien oui. Il ne suffit pas que le Parlement vote la loi de ratification, il faut aussi que le chef de l’Etat signe l’acte de ratification. Ce qui a bien été fait par la reine. Mais ce n’est pas tout. Le traité n’est considéré comme ratifié que lorsque les « instruments de ratification » sont déposés à Rome...

    Voilà qui rend encore plus mensongère la carte officielle des pays ayant ratifié le traité, et rend encore plus mensongère la déclaration finale du sommet de Bruxelles sur les « 19 pays » qui l’ont déjà ratifié.

    Gordon Brown, apprenant à Bruxelles la mise en demeure que venait de formuler le juge de la Haute Cour , a aussitôt déclaré : « La ratification n’aura naturellement pas lieu tant que nous n’aurons pas le jugement de la Cour.  »

    Sic.

    Comme je le disais, je me régale...

     

    Rectificatif. Dans la déclaration finale du sommet de Bruxelles est précisé que ce sont "les parlements de 19 États membres" qui ont ratifié le traité. Mais les commentateurs ne se soucient pas de ce genre de précision...

  • Petite suite européenne pas triste

    Dans la série les menteurs :

    La nécessité du traité de Lisbonne pour l’élargissement

    Nicolas Sarkozy : « Sans traité de Lisbonne, il n’y a pas d’élargissement. »

    Ferenc Gyurcsany : « Si nous voulons compléter l’UE avec l’adhésion des pays des Balkans, cela nécessite sans équivoque la modification du cadre mis en place par le traité de Nice. »

    Mirek Topolanek : « Tout le monde sait que le traité (de Lisbonne) ne pourra pas entrer en vigueur au 1er janvier 2009 et tout le monde sait que sans amendements le traité existant de Nice ne permettra pas d’élargissements supplémentaires. »

    Ursula Plassnik : «  La Croatie ne doit pas devenir une victime du rejet du référendum en Irlande. »

    Jean-Claude Juncker : « Sans nouveau traité, pas d’élargissement. »

    C’est archi-faux. Les dispositions du traité de Nice concernant la pondération des voix des nouveaux membres de l’UE au conseil (etc.) sont renégociées à chaque nouveau traité d’adhésion et font l’objet d’un acte d’adhésion distinct du traité d’adhésion. Si le traité de Nice ne parle que de 27 pays, il n’y a rien qui empêche de faire exactement de même avec un 28e, etc.

    Pourquoi cela ? Parce que, comme l’avait établi Georges Berthu (Traité de Nice, l’Europe sans repères, p. 157), la « déclaration relative à l’élargissement de l’Union européenne, précisant la place des futurs membres (les 10 futurs nouveaux plus la Roumanie et la Bulgarie ), au conseil européen, au Parlement européen,à la Commission européenne, etc., « n’a aucune valeur juridique : elle sert uniquement de référence pour la rédaction des futurs traités d’adhésion, qui seuls auront une valeur légale ».

    Il y en a une qui a osé dire la vérité : la présidente finlandaise, Tarja Halonen : « Je pense que l’élargissement va se poursuivre », même sans traité de Lisbonne. Puis elle a redit à la presse : « Ne vous inquiétez pas, l’élargissement va continuer comme nous l’avons dit. »

    Addendum. Angela Merkel: "Le traité de Nice limite en effet l'Union à 27 membres."

    Mais Berlusconi s'est inscrit en faux, affirmant qu'il n'avait "pas de doute" sur l'adhésion de la Croatie. Et le Premier minsitre polonais Donal Tusk s'en est pris violemment à Sarkozy, jugeant "inacceptables" ses propos selon lesquels il n'y aurait pas d'élargisssement sans le traité de Lisbonne, et il a martelé qu'il ne devait pas y avoir "de lien, quel qu'il soit", entre le traité et l'élargissement de l'Union européenne.

     

    Ceux qui ont ratifié

    Ils étaient 18, ils sont maintenant 19, après la ratification du Royaume Uni. La déclaration finale du sommet de Bruxelles ne craint pas d’officialiser le mensonge.

    Parmi les 19 qui ont ratifié le traité de Lisbonne, il y a l’Estonie. C’était le 11 juin, nous disent les eurocrates et les médias. Mais voilà que le président estonien a signé l’acte de ratification hier, le 19 juin. L’Estonie a donc ratifié hier, et non le 11. Pourtant elle était comptée parmi les pays qui avaient ratifié...

    Je rappelle qu’à ma connaissance les présidents polonais et allemand n’ont toujours pas signé l’acte de ratification, et qu’au moment du référendum sur la Constitution européenne, le président allemand n’avait toujours pas signé l’acte de ratification. Pour un pays qui donne des leçons d’européisme, c’est assez croustillant.

    La grande découverte

    Une fois admis qu’il était urgent d’attendre au moins le sommet d’octobre pour commencer de chercher à entrevoir une solution après le non irlandais, les chefs d’Etat et de gouvernement et leurs diplomates se sont aperçus qu’il y avait aussi un problème tchèque. Sourds et aveugles comme à leur habitude, ils avaient benoîtement rédigé un projet de déclaration finale où ils lançaient un appel tonitruant à la poursuite de la ratification. Mais le Premier ministre tchèque leur a rappelé qu’il était là, et que ce n’était tout simplement pas possible. Il a donc fallu s’atteler à une nouvelle rédaction de la déclaration finale, prenant en compte le scepticisme tchèque.

    Ce qui est extraordinaire est que Nicolas Sarkozy manifestait une sincère surprise, la nuit dernière, en découvrant qu’il y avait un problème tchèque. Alors qu’il était à Prague quatre jours avant... Cela veut dire que Sarkozy a été proprement roulé dans la farine par le Premier ministre tchèque, ce qui confirme ce que je dis de ce personnage un peu plus loin.

    Il est étonnant de voir à quel point des gens intelligents, entourés d’experts et de diplomates qui connaissent la situation, peuvent être aveuglés par leur idéologie (cela vaut aussi pour les experts et les diplomates, naturellement).

    Or donc ils ont appris tout à coup ce qu’ils savaient déjà, mais qu’ils ne voulaient pas intégrer dans leur schéma mental : la République tchèque ne ratifiera pas le traité. Il n’y a pas que l’Irlande. Et cela met tous leurs projets tordus par terre.

    Un super-virtuose de la langue de bois

    Le sommet de Bruxelles a été l’occasion de découvrir un très grand artiste de la langue de bois : le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek (dont a déjà un bel exemple avec ce qu’il dit du traité de Nice). L’homme qui a obligé à reformuler la déclaration finale est aussi celui qui fait de grandes protestations d’européisme : « Mon gouvernement a approuvé le traité de Lisbonne, je l’ai signé. Il est donc assez clair que malgré le fait que le traité de Lisbonne soir un compromis difficile à avaler (sic), je lie ma carrière politique à ce traité. Il est très clair que ce processus va continuer... » Mais... (un ton plus bas), « cela ne veut pas dire que la ratification doive avoir lieu cette année ». Et... (à voix basse) il me faut convaincre certains partis réfractaires dans mon pays... ce qui compromet la ratification pour cette année... encore que, la Cour constitutionnelle pourrait donner son accord en octobre, et alors le traité pourrait être présenté au Parlement en novembre et il pourrait être ratifié en décembre... Elevant la voix : « C’est ce que je suppose et ce que je souhaite. » Plus bas : mais ce n’est pas sûr, d’autant que le non irlandais a renforcé l’opposition au traité dans mon pays, etc. Et en a parte : « Je ne forcerai pas qui que ce soit à voter pour ou contre, mais si le traité était ratifié maintenant, je ne parierais pas une centaine de couronnes sur le oui tchèque... »

    Mirek Topolanek ne précise pas que le principal parti « réfractaire » est... le sien, l’ODS, que ce sont des sénateurs de ce parti qui ont immédiatement déféré le traité de Lisbonne à la Cour constitutionnelle, et que celle-ci a soigneusement rangé le traité dans un tiroir... Et surtout il oublie totalement d’évoquer un certain Vaclav Klaus, qui est le président de son pays, et qui a dit clairement que le traité était mort et qu’il n’était pas question de poursuivre la ratification.

    Bien sûr les chefs d’Etat et de gouvernement, qui ont été obligés de revoir leur copie à cause de Topolanek, ne sont pas dupes de ses protestations européistes. Et les sous-entendus et les non-dits leur ont éclaté à la figure. Ils ont découvert avec stupeur (comme si l’ODS et Vaclav Klaus avaient parlé pour ne rien dire) que la République tchèque ne ratifierait pas le traité.

    On en viendrait presque à compatir aux affres de Sarkozy, disant tout à l’heure : « L’Irlande, c’est un problème, mais si nous avions un deuxième ou un troisième problème, cela deviendrait très difficile.. »

    Vous, je ne sais pas. Mais moi, je me régale...