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Quand Michel Barnier s’en va-t-en guerre

Le Journal du Dimanche pose cette question à Michel Barnier :

« Vous avez critiqué la décision de la Commission d'interdire la pêche au thon rouge en Méditerranée. Allez-vous demander un vote sur cette question mardi à la réunion des ministres de la pêche? »

Réponse du ministre :

«  La Commission a décidé de fermer la pêche quinze jours avant la date prévue sans crier gare. J'ai été surpris, je n'ai pas compris. Cela va à l'encontre du contrat de confiance qui la lie aux Etats membres. Mon état d'esprit n'est pas d'entrer en guerre avec la Commission mais je veux l'obliger à expliquer ses décisions de manière intelligible. Compte tenu de la défiance actuelle des citoyens européens à l'égard de Bruxelles, il vaut mieux que les décisions soient motivées. »

Que constate-t-on ? Qu’il ne répond pas à la question. Les ministres de la pêche se réunissent demain. Michel Barnier ne demandera pas un vote pour soutenir les pêcheurs français, italiens et espagnols. Car il sait qu’il n’aurait pas la majorité. Alors il ferait mieux de se taire.

L’AFP résume ainsi son propos : « M. Barnier va sommer la Commission européenne de s’expliquer. »

La Commission ne tremble pas de peur devant une telle détermination.

Elle rigole.

Commentaires

  • En toute honnêteté, cela peut donc se résumer de la façon suivante:
    1- Une décision majeure relative à la gestion de la Zone Economique Exclusive (oui, exclusive!) française est prise par un bureau de la nomenklatura Bruxelloise.
    2- Cette décision est immédiatement exécutoire avant même qu'une explication ne soit fournie au gouvernement concerné.
    3- Le ministre français immédiatement concerné va donc aller demander à des fonctionnaires européens de bien vouloir lui expliquer ce qu'ils ont ordonné.

    Ce qui est très surprenant, c'est qu'un ministre français puisse être autorisé à évoquer publiquement aussi directement ses nouvelles fonctions au sein de l'Europe:
    -Liaison du gouvernement central avec l'administration nationale
    -Mise en oeuvre locale des ordres donnés
    -Occasionnellement, si cela est jugé opportun, communication aux administrés de certains éléments qu'ils auraient à connaître.

    La véritable inquiétude provient essentiellement du fait que cette ineptie soit racontée en direct aux média nationaux sans même envisager un instant que cela puisse révolter ou alimenter une (saine!) vision sécessionniste qui, par ailleurs, est en train de sourdre.
    Enfin, la couche saine de la société est encore bien trop faible et divisée pour exploiter ce type d'ouverture où un coup de bélier aurait été bienvenu (vous savez, ce truc imprévisible qui fait bruyamment sauter et fuir tout le circuit hydraulique quand une vanne est nanoeuvrée par un néophyte ou un crétin et qui surtout demande de réparer en changeant la conception du système).
    Cordialement

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