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Europe - Page 231

  • Les menteurs

    europe_map.gifOn lit et on entend partout que 18 des Etats de l’Union européenne ont déjà ratifié le traité de Lisbonne. Histoire de montrer que la majorité a déjà décidé et que les Irlandais n’ont pas le droit d’aller contre la majorité.

    Mais c’est faux. Et les cartes qu’on nous présente, où l’on voit la plus grande partie de l’Europe monocolore (selon la couleur utilisée pour montrer les pays qui ont ratifié), sont fausses. (La carte que je reproduis est la carte officielle publiée par les institutions européennes...)

    Il n’est pas toujours facile de trouver l’état réel d’avancement de la ratification dans les divers pays, car on répand sciemment le brouillard.

    En tout cas il y a deux grands pays qui sont partout cités comme ayant ratifié le traité et qui ne l’ont pas fait : la Pologne, et... l’Allemagne !

    Les commentateurs annoncent triomphalement que le traité vient d’être ratifié par tel ou tel pays, parce que le Parlement l’a ratifié. Mais dans la plupart des pays (sinon tous ?) le Parlement ne ratifie rien du tout. Il vote une loi de ratification : une loi qui autorise le chef de l’Etat à ratifier le traité.

    Or le chef de l’Etat, en Pologne, n’a toujours pas apposé sa signature. Et il en est de même en Allemagne.

    On rappellera du reste que l’Allemagne n’avait toujours pas ratifié la Constitution européenne au moment des référendums en France et aux Pays-Bas.

    Pour l’heure, on sait que le traité a été ratifié en Slovénie, au Portugal, en France, au Luxembourg, en Slovaquie, à Malte.

    Outre l’Allemagne et la Pologne, il n’est pas ratifié en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas (avec l'Allemagne, ce sont quatre des six pays fondateurs), au Royaume-Uni, en Espagne, en Autriche, à Chypre, en République tchèque...

    Et l’on attend bien sûr avec impatience le résultat du référendum irlandais...

  • Vaclav Klaus et l’euro

    Le président tchèque Vaclav Klaus dit tout le mal qu’il pense de l’euro dans une tribune publiée par le Financial Times.

    « En 1998, la zone euro était d'abord un projet politique et on pensait généralement que ses fondements économiques seraient créés dans une phase ultérieure. Une entité économique devait être créée, cimentée par une monnaie commune. Ces espoirs n'ont pas été atteints jusqu'ici", écrit-il.

    Il souligne que la croissance dans la zone euro est plus faible que dans le reste de l'Union européenne et aux Etats-Unis et que la productivité a baissé de moitié par rapport aux 20 ans qui ont précédé sa création.

    Il fait remarquer que « un pays avec une inflation au-dessus de la moyenne dans une zone à taux de change unique perd graduellement sa force compétitive et vice-versa. L'Allemagne par exemple a été poussée dans une situation déflationniste, qui a eu un effet négatif sur sa croissance. »

    « Avec l'élargissement de la zone euro, les différences d'inflation peuvent devenir plus grandes » constate-t-il. Ainsi la Slovénie qui était à 1,6% d'inflation à son entrée dans la zone euro en janvier 2007 est à 6,9% en mars 2008, le taux le plus élevé de la zone.

    Il insiste : « Nombre de problèmes de la zone euro sont causés par l'introduction d'une monnaie commune dans un groupe de pays disparates, dont chacun a besoin d'un taux d'intérêt et de change différent. » L'Europe pourrait avoir à faire face à « une crise sérieuse » face à la concurrence chinoise et indienne et à la montée des prix des matières premières, et dans ce cas une monnaie commune ne serait pas d'une grande utilité.

    « Dans la pratique l'euro a montré que forcer une Europe économiquement disparate dans une entité politique homogène au travers d'une décision politique est de l'ingénierie politique par excellence et a été loin de bénéficier à tous les pays », conclut Vaclav Klaus.

    On sait que le président tchèque est beaucoup plus eurosceptique que son gouvernement. Il n’empêche que le gouvernement ne donne aucune date quant à une éventuelle entrée de la République tchèque dans la zone euro…

  • Kadhafi et l’Union pour la Méditerranée

    On se souvient que lorsque le guide de la révolution libyenne est venu à Paris, il chantait les louanges de l’Union méditerranéenne de son cher ami Sarkozy, et déclarait qu’on pouvait imaginer une Union avec une monnaie commune et une religion commune...

    Maintenant que l’Union pour la Méditerranée a été sévèrement recadrée par l’Union européenne, Kadhafi n’est plus d’accord...

    « Nous sommes des pays membres de la Ligue arabe et aussi de l'Union africaine et nous ne prendrons en aucun cas le risque de déchirer l'unité arabe ou africaine. Il faut que nos partenaires comprennent bien cela. Si l'Europe veut coopérer avec nous, qu'elle le fasse avec la Ligue arabe ou l'Union africaine. Nous n'acceptons pas que l'Europe traite avec un seul groupe », a-t-il déclaré à l’ouverture d’un mini-sommet arabe à Tripoli, vêtu de l’abaya et coiffé d'une chechia rouge.

    Il a estimé que les projets économiques promis aux pays du sud de la Méditerranée étaient un « appât » et représentaient « une sorte d'humiliation » : « Nous ne sommes ni des affamés ni des chiens pour qu'ils nous jettent des os. »

    « L'UE veille sur son unité et refuse sa division et l'initiative de notre cher ami Sarkozy a été rejetée fermement par l'Europe. La Ligue arabe n'accepte pas également de disperser ses rangs et de détruire son unité. »

    L'initiative de Sarkozy a été rejetée fermement par l'Europe : ce qui est intéressant avec Kadhafi est qu’il ne se gêne pas pour dire les choses telles qu’elles sont, quand ça l’arrange. Mais ce n’est pas sûr que ça arrange son « cher ami Sarkozy »...

  • Stuart Wheeler contre le gouvernement britannique

    La Haute Cour de Londres examine depuis hier le recours déposé par Stuart Wheeler sur la légalité de la décision du gouvernement de faire ratifier le traité de Lisbonne par le Parlement au lieu de le soumettre à référendum.

    Stuart Wheeler, un homme d’affaires connu pour avoir versé un don record de 5 millions de livres aux Conservateurs en 2001, a déjà remporté une victoire : que son recours soit recevable, ce qui n’était pas gagné.

    « Le gouvernement a promis un référendum et il doit tenir sa promesse », souligne son avocat. M. Wheeler « s’attendait légitimement » à un référendum. Les principes fondamentaux de « bonne gouvernance, de fair play et d’attitude loyale envers les gens » sont en jeu dans cette affaire.

    La promesse avait été faite par Tony Blair, à propos de la Constitution européenne. Il n’y avait pas eu besoin de référendum, puisque les Français et les Néerlandais avaient voté non avant qu’il soit organisé. Mais la promesse tient toujours, souligne l’avocat, car le traité de Lisbonne est « en substance similaire » à la Constitution européenne.

    Le refus d’organiser un référendum « n’est pas seulement immoral, mais illégal », souligne Stuart Wheeler dans un communiqué.

  • Catholiques au Kosovo

    Le Courrier des Balkans rapporte qu’au Kosovo, un habitant du village de Llapushnik, Ismet Sopi, a annoncé sa conversion par une déclaration publique dans les journaux. À sa suite, 32 autres villageois ont demandé le baptême. Le phénomène s’étend dans toute la commune. Ismet Sopi explique qu’il n’a pas, en vérité, changé de religion, mais qu’il s’est toujours considéré comme un catholique « caché ». Et ces chrétiens demandent de pouvoir construire une église.

    Le président de la Communauté islamique de Drenas, Mulla Osman Musliu, a envoyé une lettre aux institutions de la République du Kosovo, dans laquelle il dit notamment : « L’initiative visant à la construction d’une église dans le village de Llapushnik est contraire à la volonté des habitants du village, qui ne compte pas de catholiques. C’est de la provocation. Surtout qu’il n’y a pas de place pour une telle construction, ni de personne qui pourrait desservir l’église ». Mulla Osman Musliu ajoute que « la construction d’un lieu de culte sans croyants est un élément déstabilisateur pour les croyants d’une autre religion (musulmane), qui va à l’encontre de nos valeurs de tolérance religieuse ». Sic. Mais ce n’est pas fini. Il rappelle que la liberté de culte est un droit qui appartient à chaque individu, et que la religion musulmane ne reconnaît pas les injonctions, ni la violence dans la religion. « Mais ce qui est inquiétant pour nous, c’est lorsque la foi et la religion sont politisées ». Mulla Osman Musliu appelle les habitants à ne pas tomber dans le piège des manipulations de personnes qui servent des intérêts inconnus, et il a demandé à la communauté catholique du Kosovo de faire preuve de vigilance envers ces individus...

    En fait, précise le Courrier des Balkans, les conversions ont eu lieu il y a deux ans, et la mairie reconnaît qu’elle a depuis 2006 dans ses tiroirs une demande pour la construction d’une église.

    Beqir Thaqi, le chef du village, déclare que dès que ce groupe « a commencé à faire de la propagande pour la construction de l’église », « nous avons lancé une pétition contre ce projet, qui a recueilli les signatures d’une centaine d’habitants ». Il ajoute que lors d’une réunion tenue il y a deux ans avec les habitants du village, ceux-ci se sont unanimement prononcés contre les projets des convertis...

    Parmi les nombreux commentaires à cet article, on notera celui-ci, émanant d’un Kosovar laïque de la région : « Les cathos et les musulmans vivent en bonne intelligence au Kosovo et les catholiques sont généralement bien vus car ayant dû subir de nombreuses discriminations pendant les époques ottomane et serbe. Ils incarnent en quelque sorte l’Albanais originel, celui de Lek Dukagjini. On ne peut que se réjouir de leur renouveau, toutefois il serait bien que dans le respect de la tradition albanaise tous ces clercs ferment leurs gueules ! » Ce qui résume nombre de commentaires soulignant qu’au Kosovo les catholiques et les musulmans vivent en harmonie... à condition que les catholiques ne bougent pas d’un poil.

    (via François Desouche)

  • Il y avait aussi ceci

    Dans le festival des coups de matraque de l’Europe contre la France, hier, j’avais oublié ceci :

    La Commission européenne a décidé de renvoyer la France devant la Cour européenne de Justice parce que, pour le renouvellement des concessions d’exploitation pour les barrages hydrauliques, la réglementation française accorde un droit de préférence au concessionnaire sortant... Cela est « susceptible de mener au maintien pour une durée indéfinie des concessionnaires existants et rend dès lors extrêmement difficile sinon purement théorique la possibilité d’accès d’autres opérateurs », dit la Commission , et cela est contraire au principe de la liberté d’établissement.

  • La France viole la Charte...

    Le Conseil de l’Europe juge, dans deux décisions distinctes rendues en faveur d’ATD Quart Monde et de la Fédération des associations nationales de travail et des sans-abris (FEANTSA) (?), que la France viole plusieurs dispositions de la Charte des droits sociaux en matière de logement.

    La France viole les dispositions de la Charte concernant les procédures d’expulsion et leur mise en œuvre, l’offre de logements à un coût accessible pour les plus pauvres, les modalités d’attribution des logements sociaux, le faible nombre d’aires pour les gens du voyage et la construction insuffisante de logements sociaux.

    C’est tout ?

    Non. Le Conseil de l’Europe stigmatise une « discrimination dans l’accès au logement », car « les statistiques » montrent que « les demandes de logement social non satisfaites émanant d’immigrés sont plus nombreuses que celles provenant de ménages français ».

    Ben oui, plus il y a d’immigrés qui demandent des logements sociaux, plus il y a, forcément, de demandes non satisfaites, puisqu’il n’y a pas assez de logements pour abriter la déferlante migratoire...

    C’est tout ?

    Non. La procédure d’attribution des logements sociaux locatifs « ne garantit pas suffisamment d’équité et de transparence, car le logement social n’est pas réservé aux plus pauvres ».

    Ben oui. On a cru malin d’inventer la « mixité sociale ». Mais le Conseil de l’Europe n’en veut pas, car ce concept conduit « à des résultats discrétionnaires ».

  • L’Europe et le grand hamster...

    La Commission européenne a adressé un dernier avertissement à la France, avant saisine de la Cour européenne de Justice, « pour qu’elle applique intégralement et dans les plus brefs délais notre législation (sic) relative à la protection de la nature », déclare le commissaire Stavros dans un communiqué.

    Il s’agit de la protection du grand hamster d’Alsace.

    La France a mis en place un plan de sauvetage du grand hamster, mais « son application a été lente et la Commission pense que les mesures qu’il contient seront insuffisantes pour freiner le déclin de cette espèce et empêcher son extinction », souligne le commissaire.

    Car la Commission européenne veut la mort des pêcheurs et des paysans, mais entend bien sauver le hamster.

  • Une leçon de la Cour européenne de Justice

    L’avocat général de la Cour européenne de Justice a demandé hier aux juges de condamner la France à des amendes de plus de 235.764 euros par jour pour n’avoir toujours pas correctement transposé les directives européennes sur les OGM.

    La Cour avait déjà condamné la France en 2004. Comme la France n’avait pas obtempéré, la Commission européenne avait de nouveau saisi la Cour de Justice en 2006, réclamant 38 millions d’euros d’amende forfaitaire et 366.744 euros d’astreinte journalière.

    La France avait annoncé, en mars 2007, la transposition de la directive par deux décrets. Mais l’avocat général a conclu qu’à la date de l’audience, le 12 mars 2008, la France n’avait « pas correctement transposé toutes les dispositions de la directive et par conséquent n’avait pas complètement exécuté le premier arrêt de la Cour  ». Il demande donc de condamner la France à 235.764 euros d’amende par jour de retard dans la transposition complète de la directive à partir de l’arrêt. Bon prince, l’avocat général a estimé qu’il n’y avait pas lieu de donner suite à la demande de la Commission quant à l’astreinte de près de 360.000 euros par jour, en l’absence de « circonstances aggravantes ».

    La loi OGM, qui transcrit les directives européennes, a été définitivement votée le 22 mai. Après moultes mascarades visant à faire croire que le gouvernement et les députés français avaient une quelconque maîtrise de la question.

    La Cour de Justice européenne leur offre une douche froide... et leur explique que, puisqu’ils ont enfin obéi à Bruxelles, ils ont intérêt à sortir les décrets d’application de la loi avant l’arrêt qui va condamner la France.

    En espérant que la loi ait « correctement transposé toutes les dispositions de la directive... »

    C’est ça, l’Union européenne...

  • France sur Baltique

    La France a demandé mardi à Riga le statut de membre à part entière au Conseil des Etats de la mer Baltique, lors du sommet de cet organisme de coopération régionale.

    La France fait valoir que d’autres pays non riverains de la Baltique font déjà partie de ce Conseil ( la Norvège , et l’Islande depuis deux ans, sans compter l’inévitable Commission européenne).

    La demande a été formulée officiellement par Jean-Pierre Jouyet.

    C’est une très minable riposte de Sarkozy au fait que l’Union européenne a exigé que tous les pays de l’UE soient partie prenante dans l’Union pour la Méditerranée. « De même que les Suédois ou les Finlandais dont intéressés par les enjeux méditerranéens affectant l’ensemble de l’Europe, la France est concernée par les enjeux énergétiques ou environnementaux dans la région de la Baltique  », a souligné Jean-Pierre Jouyet à l’AFP...